Programme pour une
Nouvelle Société
Préambule
Ce site s'est donné pour mission d'identifier les causes des problèmes
politiques et sociaux auxquels fait face la société actuelle
et de leur apporter une solution globale. Depuis plus de deux ans, j'ai
publié sur ce site divers commentaires et suggéré bien
des changements. Je crois que les pièces du puzzle se sont finalement
rejointes et qu'il est possible de commencer le nouveau millénaire
en présentant le programme que pourraient mettre en place ceux qui
croient en la nécessaire émergence d'une Nouvelle Société.
Les exemples concrets dont j'ai émaillé les documents publiés
jusqu'à présent ont été tirés de la réalité
québécoise et le programme proposé l'est pour les besoins
d'une société occidentale post-industrielle. Les critères
et les principes sur lesquels s'appuie ce programme, toutefois, n'en sont
pas moins universels. Seuls doivent en être modifiés les paramètres
et les modalités d'application, selon le niveau de développement
du pays où l'on souhaiterait l'implanter.
On ne peut être d'accord sur la solution que constitue ce programme
que si on l'est sur le diagnostic que posent les textes précédents
du site. Pour ceux qui n'ont pas lu ces autres textes, je vais donc en résumer
l'argumentaire (Diagnostic). J'invite ceux que ce résumé ne
suffira pas à convaincre à lire les documents des Sections
4, 6 et 7 du site.
On peut être d'accord avec le diagnostic posé mais ne pas l'être
avec la solution globale proposée; à chacun alors de promouvoir
les mesures qu'il juge appropriées. Ceux qui prendront cette voie
peuvent, s'ils le jugent opportun, s'inspirer librement de toutes et chacune
des recommandations de ce programme et même les inclure verbatim dans
"leur" programme. Je souhaiterais seulement qu'ils en citent la
source.
Si vous êtes d'accord avec le "Programme pour une Nouvelle Société",
toutefois - lequel constitue un tout - imprimez-le et distribuez-en largement
des exemplaires. Copiez-le sur votre propre site et enregistrez-le auprès
des engins de recherche. Si vous en avez la compétence, traduisez
et publiez-le en d'autres langues mais en indiquant, pour éviter
toute confusion ultérieure, que cette traduction n'a pas été
révisée par l'auteur. Diffusez aussi, pour référence
aux textes de soutien, l'adresse du site www.nouvellesociete.org.
Surtout, si vous êtes d'accord, dîtes-le moi. Les textes qui
suivront, au cours de l'an 2000, auront pour but de mettre en place une
Nouvelle Société. Il y aura beaucoup à faire.
Pierre JC Allard
DIAGNOSTIC
Nous vivons dans une société dont la structure essentielle
a été mise en place il y a plus de deux siècles pour
encadrer la possibilité qu'offrait la révolution industrielle
d'apporter l'abondance. Cette société a atteint sa forme achevée
avec la démocratie représentative et la vision néo-libérale
qui prévaut aujourd'hui presque partout de la répartition
des pouvoirs entre l'État et l'individu.
L'industrie a permis à l'humanité de gagner la bataille de
l'abondance; elle ne lui a pas fait gagner la guerre pour le bonheur. Des
deux options qui s'offfraient pour gérer l'abondance, l'utopie généreuse
du communisme a échoué et la fusion d'un socialisme opportuniste
avec la philosophie réaliste du laisser-faire a créé
le modèle néo-libéral, lequel domine aujourd'hui mais
dont les insuffisances font la preuve qu'il ne survivra pas. Il faut gérer
autrement l'abondance. La révolution industrielle a été
un succès; il faut passer à autre chose. Mettre en place une
Nouvelle Société qui permettra "autre chose".
Quelles sont les insuffisances de la société actuelle, phase
terminale de l'Ère industrielle et dont la structure est dorénavant
indissociable du modèle néo-libéral?
1. Notre modèle de société est "tendanciellement
inéquitable". Il repose sur une distribution de plus en plus
inégale du pouvoir et de la richesse et mène à un élargissement
indéfini de l'écart entre ceux qui ont et ceux qui n'ont pas.
Le fossé s'élargit ainsi chaque jour et à divers paliers,
entre pays riches et pauvres sur la planète, entre individus riches
et pauvres au sein de chaque pays. Cette tendance n'est pas seulement immorale;
elle fragilise aussi la structure du pouvoir à la mesure où
se réduit sans cesse le nombre de ceux qui détiennent ce pouvoir,
menant à un éclatement au moment inévitable où
la force dont disposent les laissés pour compte excédera celle
de ceux devenus trop peu nombreux qui voudront continuer à les exploiter.
(401.html)
2. L'inégalité envahit et asservit progressivement notre
société en empruntant deux voies royales. L'exclusion et la
manipulation financière.
a) Exclusion. L'évolution des techniques a eu pour conséquence
que la vaste majorité des besoins que l'humanité avait toujours
voulu satisfaire puissent l'être désormais avec l'aide de machines,
d'ordinateurs et de robots et en n'utilisant qu'une partie décroissante
des ressources humaines disponibles. La révolution industrielle a
réussi.
Dire qu'il n'y a plus de travail, cependant, est une absurdité. Aussi
longtemps que le dernier besoin, le dernier désir, le dernier caprice
du dernier individu n'aura pas été satisfait, il y aura du
travail à faire. Il faut seulement distinguer entre le travail "machine"
et le travail "humain", celui que la machine ne peut pas faire.
Il y en a beaucoup. Il y en aura toujours. L'humanité a, de toute
évidence, d'autres besoins que ceux que peuvent satisfaire les biens
produits en usine; (voyez la santé !). C'est à ce travail
que la machine ne peut faire que tous les travailleurs seront tôt
ou tard affectés et le plus tôt sera le mieux. (713A.html)
Ce qui fait défaut, ce n'est pas le travail; c'est la demande
effective et l'adéquation des travailleurs au travail "humain"
qui reste à faire. La transformation de la main-d'oeuvre et sa ré-affectation
à la production des nouveaux services requis doit ètre la
priorité sociale absolue d'une société post-industrielle.
Hélas, cette transformation n'est pas traitée comme une priorité
par la société néo-libérale et la création
d'une demande effective par le biais d'une redistribution de la richesse
l'est encore bien moins!
Pour ceux dont la seule richesse est leur travail, ceci signifie l'exclusion
progressive de toute participation effective à la société.
Pire, cette exclusion a pour résultat de rendre la majorité
de la population de la planète inutile à la minorité
qui l'exploite et pour laquelle elle constitue au contraire une lourde charge.
Inévitablement, Le nombre des exclus augmente sans cesse. Des continents
entiers pourraient disparaître sans qu'en soit affectée la
vie quotidienne du citoyen moyen d'un État occidental développé.
Des quartiers entiers de Paris pourraient prendre le même chemin,
après quelques mois d'avis pour en remplacer la main-d'oeuvre par
des machines. Cette "inutilité" des exclus est dangereuse.
(402.html)
b) Manipulation financière. Le concept de payer un "intérêt"
au propriétaire d'un capital est issu d'un temps où, la richesse
réelle étant rare, le prix qu'on acceptait de payer pour en
disposer était un indicateur efficace de la priorité du projet
auquel on voulait l'affecter. Efficace, mais intrinsèquement injuste,
puisque biaisé par la condition - réputation, richesse, pouvoir
- de l'emprunteur. Aujourd'hui que la richesse symbolique est la seule qui
ait cours dans la vie quotidienne - et n'est plus rare, mais créée
discrétionnairement par le Pouvoir - le paiement d'un intérêt
par l'État à des individus est une escroquerie. C'est aussi
la base même de notre société.
L'intérêt que paye l'État rend effective la rareté
artificielle de monnaie que crée l'État par prête-nom
interposé (Banque centrale d'émission) et détermine
tous les autres taux d'intérêt payés entre individus.
Ceci mène à cette colossale supercherie que chacun dans la
société est systématiquement enrichi davantage en proportion
directe de la richesse qu'il possède déjà ! Ceci est
l'essence même de cette iniquité tendancielle qui impose que
l'on mette fin à la société néo-libérale
actuelle.
Pour comprendre l'absurdité de l'enrichissement par le paiement d'un
intérêt, imaginez - ou calculez à partir des résultats
de l'an dernier - ce que serait une saison de football ou de hockey si chaque
équipe qui gagne un match disposait d'un point d'avantage au début
de son match suivant, puis de deux si elle gagnait encore....etc. Il faut
que l'éducation et les médias aient mis la population dans
un état de conditionnement qui confine à l'hypnose pour que
celle-ci supporte que le plus clair de l'enrichissement collectif que retire
notre société des gains de productivité soit distribué
en intérêts aux bien nantis. (405.html)
3. L'inégalité croissante rend la société actuelle
précaire. Au fur et à mesure que les progrès de la
technologie permettent d'automatiser les processus de production, la part
de la richesse qui doit servir à rémunérer le travail
diminue et il ne reste plus d'autre limite à la concentration de
la richesse entre les mains des propriétaires des équipements
(capital) que la nécessité de maintenir une demande effective.
Or, si maintenir une demande effective est une nécessité pour
la société, elle est un inconvénient pour chacun des
propriétaires de capitaux qui contrôlent la société
actuelle. L'égoisme naturel de ceux-ci - et les dissensions qui en
ont résulté - font fait que la demande effective n'est plus
maintenue que par la création d'une richesse virtuelle fictive dont
l'irréalité peut transparaître à tout moment.
La perte de confiance en cette richesse virtuelle est la menace imminente
qui plane sur notre société et que seul avènement d'une
Nouvelle Société peut écarter. (406.html)
4. Seule une Nouvelle Société peut écarter cette menace,
car les gouvernements impuissants que génère notre société
actuelle ne peuvent le faire. Les gouvernements pseudo-démocratiques
d'un État néo-libéral actuel sont nécessairement
impuissants à le faire, non seulement parce qu'ils sont partie prenante
du processus de création de richesse virtuelle mais aussi parce qu'il
leur manque, de facon systémique, la compétence pour gouverner
de même que la spécificité, la représentativité
et la crédibilité essentielles à l'implantation de
changements sociaux majeurs.
a) Compétence. Se faire élire est un travail à temps
plein. Les chefs d'État, les députés ni les ministres
des États dits "démocratiques" actuels ne connaissent
ni n'ont le temps d'apprendre mieux que le citoyen moyen les notions requises
pour concevoir et gérer les systèmes modernes complexes d'éducation,
de santé, de main-d'oeuvre ou de comptabilité nationale. L'administration
de l'État est donc devenue la chose exclusive de ceux qui ont la
compétence de gérer ces systèmes: les fonctionnaires
qui perdurent alors que les politiciens passent. (603.html)
b) Spécificité. Les politiciens passent... et se ressemblent.
La nature même de notre démocratie tend à porter au
pouvoir ceux qui occupent le centre de l'opinion, d'ou la tendance des partis
à s'agglutiner au point d'équilibre défini par les
sondages. Seuls les slogans changent, les meilleurs slogans étant
ceux qui n'engagent à rien. La démocratie actuelle est le
triomphe de l'ambiguité.
Conséquence de cette ambiguité, les gouvernements suivent
indistinctement une même politique, qui est celle définie par
le para-pouvoir financier et appliquée par des fonctionnaires inféodés
à ce para-pouvoir financier. Les gouvernement, dans l'imaginaire
populaire, ne sont plus identifiés par leurs programmes mais par
leurs chefs; c'est le charisme des chefs qui fait élire un gouvernement
ou l'autre et les changements de gouvernement ne sont que des opérations
cosmétiques.
c) Représentativité. Les gouvernements élus ne représentent
pas un programme spécifique; que représentent-ils? Le système
électoral offre à l'individu le choix entre des candidats
quìl ne connaît pas mais qui ont été choisis
par des partis - structures incontrôlées et éminemment
corruptibles. Le choix entre ces inconnus, l'individu devra le faire en
privilégiant les slogans d'un parti plutôt que des autres,
slogans qu'on lui aura assenés avec une assiduité et un acharnement
parfaitement proportionnels aux moyens financiers dont dispose et aux appuis
au sein des médias dont jouit chaque parti. Le candidat élu
ne rendra donc pas de compte à son électeur anonyme mais suivra
les directives de son parti, lequel ne rendra de comptes qu'à ses
commanditaires. Les gouvernements que nous élisons ne nous représentent
pas.
d) Crédibilité. Les gouvernants que secrète périodiquement
le régime néo-libéral ne représentent personne
et ont failli lamentablement au mandat implicite que leur a confié
la population de faire ce quìl fallait pour nous protéger,
nous enrichir équitablement et nous proposer un avenir. Nos gouvernants
ne véhiculent aucun projet de société, ne se différencient
par nulles prises de position idéologiques et n'ont pas de grands
desseins pour l'avenir. Nous sommes littéralement gouvernés
par des "sans-desseins". Par ce qu'ìls sont et au vu de
ce qu'ìls font, les gouvernements n'ont plus la légitimité
de présider aux changements qui deviennent nécessaires et,
parce que cette légitimité leur manque, ils n'ont pas la crédibilité
nécessaire et ne peuvent susciter l'enthousiasme qui permettrait
de faire ces changements.
5. Un gouvernement impuissant à faire des changements cesse peu à
peu de pouvoir rendre à ses commettants même les services traditionnels
auxquels ceux-ci ont droit: la structure de services de l'État s'effondre.
Il n'y a plus de justice efficace, parce que la justice tarde trop et coûte
trop cher; l'éducation ne remplit plus aucun de ses objectifs fondamentaux
de transmission des valeurs, de préparation au travail et d'accès
à la culture; les progrès de la science médicale -
qui permettraient à tous de vivre plus vieux et en meilleure santé
- ne sont pas mis à la disposition de la population parce qu'on réduit
les ressources médicales au lieu de les augmenter.
6. Un gouvernement "sans-desseins" est tout aussi inapte à
utiliser les nouveaux outils que la richesse acquise de notre société
et la technologie moderne nous mettent en main pour améliorer la
qualité de vie de tous et chacun d'entre nous. L'individu pourrait
jouir désormais d'une plus grande liberté sans mettre en péril
les droits et intérêts des autres; les moyens sont-là,
aussi, pour lutter contre la solitude: il faudrait mettre à profit
l'essor des communications pour recréer des groupes d'appartenance
à échelle humaine qui remplaceraient ceux que la révolution
industrielle a détruits. La société actuelle ne permet
pas cette évolution. La société actuelle doit partir
pour que renaisse l'avenir.
*
Les insuffisances de la société néo-libérale
sont telles qu'une Nouvelle Société va naître. Idéalement,
une Nouvelle Société, naîtra d'une transformation radicale
mais sans violence de la nôtre, le Pouvoir actuel constatant que sa
survie exige cette transformation. Le but premier de ce site est de promouvoir
cette prise de conscience, sans appel naif à une hypothétique
générosité de ceux qui possèdent mais par la
simple mise en évidence des mécanismes sociaux qui défaillent
et la suggestion qu'il faudrait mieux, pour tout le monde incluant les bien-nantis,
que l'on fasse les mises à jour requises.
Le "Programme pour une Nouvelle Société" est une
proposition concrète de mise à jour de nos institutions. Une
proposition concrète, parce qu'au contraire des utopies qui foisonnent
et des slogans vides dont les partis politiques traditionnels confectionnent
leurs programmes, cette proposition est étayée par 2 000 pages
de textes explicatifs qu'on peut consulter sur ce site même. (00.html)
Si cette prise de conscience n'a pas lieu bientôt chez ceux qui ont
le pouvoir de fomenter une "évolution tranquille" de nos
institutions, le "Programme pour une Nouvelle Société"
n'en deviendra pas pour autant caduc; modifié des changements que
le passage du temps imposera d'y apporter, il restera une esquisse utile
de la Nouvelle Société qu'on devra bâtir quand la structure
actuelle aura éclaté. Elle éclatera parce que ceux
qui auraient pu le faire auront négligé un jour de trop d'
y apporter les modifications requises.
SOLUTION
LES PRINCIPES
Une Nouvelle Société sera LIBERTAIRE, CONSENSUELLE, DÉMOCRATIQUE,
TRANSPARENTE, ÉGALITAIRE, EVOLUTIONNAIRE et PRAGMATIQUE; elle appliquera
des méthodes innovatrices et mieux adaptées à notre
époque pour assurer la SÉCURITÉ, le MIEUX-ÊTRE
et l'ENRICHISSEMENT MATÉRIEL et CULTUREL de ses citoyens.
Elle sera libertaire et consensuelle en ce qu'elle reconnaitra qu'il n'y
a pas d'autres limites à la liberté de l'individu adulte et
en pleine possession de ses facultés que les droits des autres et
les exigences d'un bien commun défini par un très large consensus;
elle restreindra donc à l'indispensable absolu défini par
ce consensus le champs des lois et des décisions que l'État
imposera au citoyen. (709.html)
Elle sera démocratique - au contraire de la société
actuelle - en ce que même les lois moins nombreuses que l'État
imposera au citoyen le seront par un gouvernement élu par la majorité
de la population, seront élaborées en contact avec la population,
seront soumises au moment de leur mise en vigueur au contrôle immédiat
de représentants que les citoyens auront désignés et
resteront toujours soumises par la suite au contrôle constant direct
des citoyens.
Elle sera transparente, les décisions de l'État et son administration
des dossiers étant constamment ouverts à l'examen des citoyens
et la diffusion d'une information complète et objective sur tous
les événements étant garantie par la mise à
la disposition des citoyens des moyens de pallier les lacunes de l'information
traditionnelle en asurant eux-mêmes au besoin cette diffusion.
Elle sera "tendanciellement égalitaire", ne visant pas
une utopique égalité des richesses, mais acceptant comme sa
finalité une réduction optimale par la fiscalité des
écarts entre riches et pauvres; une réduction graduelle qui
donne plus à ceux qui ont peu mais qui n'ait pas pour conséquence
que la contrainte doive remplacer l'ambition comme incitation à l'action.
Elle sera évolutionnaire, reconnaissant que les mécanismes
et institutions qu'elle mettra en place devront être révisés
périodiquement et ne seront maintenus que si la preuve est alors
faite qu'ils sont encore la meilleure réponse aux exigences d'une
société en perpétuelle évolution. Une Nouvelle
Société doit non seulement accueillir mais inviter le changement.
Elle sera pragmatique. Sa finalité ultime est l'établissement
d'une société globale apportant à tous la paix, l'abondance
et la liberté. Avant que ceci ne se réalise, toutefois, ou
que les principes de la Nouvelle Société ne régissent
un territoire autarcique ou ils puissent être appliqués pleinement
(Amérique, Europe, Chine ou URSS/CEI), une Nouvelle société
instaurée dans un ou plusieurs pays - mais encore dépendante
de ses voisins dans un monde majoritairement néo-libéral -
ne mettra en marche que la partie de son programme qui assurera une meilleure
qualité de vie immédiate à ses citoyens sans susciter
la réaction hostile de forces assez puissantes pour l'en empêcher.
La justice, dans une Nouvelle Société, sera efficace, prompte,
gratuite; la notion quìl faille payer pour obtenir justice est aussi
indéfendable que pouvait l'être jadis celle d'esclavage; quelques
rationalisations qu'on puisse avancer au contraire, une justice comme la
justice actuelle qui concède un avantage au riche sur le pauvre est
une infamie et un défi au sens commun. (702B.html)
La sécurité et le maintien de l'ordre, comme pré-requis
à toute vie sociale, seront assurés et accrue dans une Nouvelle
Société. Non pas par une augmentation des forces policières
et l'incarcération à toute force des criminels, délinquants
et autres individus potentiellement dangereux, mais par l'encadrement préventif
adéquat de ces derniers. (702A.html),(111.html)
On accordera à l'amélioration de la santé physique
et mentale des citoyens et à leur mieux être la priorité
d'affectation des ressources humaines et financières que souhaite
l'individu et que la science permet, faisant de cette amélioration
constante le premier de nos objectifs collectifs. (705.html)
L'enrichissement matériel progressif de la collectivité
et de chacun de ses membres sera le deuxième objectif d'une Nouvelle
Société, l'État ayant pour mission de favoriser la
production de biens et services et la productivité dans le respect
de la liberté et de l'initiative individuelle, des exigences de l'environnement
et de la nécessité d'une distribution équitable de
la richesse. Cette société s'acquittera prioritairement de
cette mission en assurant la participation universelle des citoyens à
l'effort productif et en garantissant à chacun un revenu suffisant
à ses besoins et conforme à ses efforts, l'éducation
professionnelle étant adaptée à la réalité
du marché du travail; (701.html)
La culture sous toute ses formes sera encouragée sans favoritisme
dans une Nouvelle Société et l'éducation a vocation
culturelle sera libérée des préjugés qui l'encombrent
pour permettre une multitude de choix et refléter le pluriculturalisme
de la société moderne. Le troisième et ultime objectif
d'une Nouvelle Société sera la promotion de la création
intellectuelle, scientifique, artistique et littéraire, une création
qui est l'expression finale du développement d'une société.
(703.html)
LA STRUCTURE
- LE GOUVERNEMENT
Sous l'égide d'un Président élu mais inamovible qui
représente la légitimité du pouvoir mais ne l'exerce
pas, un Premier Ministre élu au suffrage universel à deux
tours nomme ses Ministres et est responsable du gouvernement de l'État.
Désigné comme candidat par un Parti politique auteur d'un
programme précis et détaillé de gouvernement, le Premier
Ministre a le mandat impératif de réaliser ce programme.
Il s'acquitte de ce mandat sous la surveillance de l'Assemblée, composée
de Députés sans allégeance partisanes élus chacun
par scrutin à deux tours par les habitants d'une circonscription
électorale; ces Députés ont pour mission de voter les
lois soumises par le Premier Ministre et son Cabinet, lesquels constituent
le pouvoir exécutif de l'État. Le mandat des Députés
est d'approuver les projets de lois qui sont conformes à la lettre
du programme du Parti au pouvoir - et à l'esprit de ce programme
lorsqu'il s'agit de réagir à des circonstances que le programme
ne pouvait prévoir - et de s'opposer à celles qui ne le sont
pas.
Les Députés ont aussi pour mandat d'inciter le pouvoir exécutif
à agir et de surveiller le travail de l'Administration qui relève
de ce pouvoir exécutif. S'ils sont insatisfaits du travail d'un Ministre
ils peuvent exiger son renvoi; s'ils le sont du Cabinet tout entier, ils
peuvent le révoquer, entraînant ainsi de nouvelles élections.
S'il y a désaccord quand à la légitimité de
la révocation, un Conseil constitutionnel en décide dans les
dix (10) jours.
Chaque député est assisté de Conseillers dont chacun
représente au moins mille (1 000) électeurs et que le député
doit consulter avant toute prise de position à l'Assemblée.
Si 70% de ses conseillers diffèrent d'avis avec lui pour soutienir
ou s'opposer à une loi proposée à Àssemblée,
ceux-ci peuvent substituer leur décision à celle du Député
et voter en son lieu et place à l'Assemblée. Les Conseillers
sont élus en même temps que les Députés, chaque
électeur disposant d'un vote à chaque tour de scrutin; sont
déclaré élus, au premier ou au second tour de scrutin,
les candidats conseillers ayant obtenu mille (1000) votes.
Tout citoyen adulte est un électeur et à l'obligation légale
de voter. Tout électeur peut néanmoins déléguer
son droit de vote à un "Grand Électeur", enregistré
comme tel après avoir fait la preuve qu'il a une connaissance raisonnable
des enjeux électoraux; un Grand Électeur peut représenter
au maximum trente (30) électeurs et dispose d'autant de votes qu'il
représente d'électeurs. (611.html)
En parallèle à l'appareil de l'État, une structure
permanente de consultation populaire sur Internet permet en tout temps de
connaître l'opinion de la population sur la situation qui prévaut,
sur les projets de loi qui devraient être soumis et sur la facon dont
l'Administration en général, chaque ministère et chaque
institution publique s'acquitte de sa tâche. Quand l'opinion publique
semble faire consensus, elle peut imposer la tenue d'un référendum
sur toute question et la décision à ce référendum
a force de loi, sauf veto dilatoire du Président. Le veto dilatoire
impose, un an après le premier, un deuxième référendum
de confirmation au résultat duquel, cette fois, nul veto ne pourra
s'opposer.
- LE CABINET
La réunion des Ministres constitue le Cabinet, lequel est purement
consultatif, le Premier Ministre pouvant démettre tout Ministre de
ses fonctions à la demande de l'Assemblée ou même à
sa seule discrétion. Dix (10) ministères, regroupant chacun
les Directions générales requises et sous la gouverne chacun
d'un Ministre compétent en la matière, assureront la gestion
de la société.
Ministère des Ressources Humaines
· Travail, main-d'oeuvre, résidence/ citoyenneté, revenu
garanti, formation professionnelle...
Ministère de la Santé et du Mieux-Être
· Santé physique et mentale, contrôle des aliments,
drogues et médicaments...
Ministère des Affaires Étrangères
· Défense, armée, diplomatie, commerce extérieur,
coopération et assistance technique...
Ministère de l'Éducation et de la Culture
· Éducation, culture, recherche pure, sports, loisirs...
Ministère des Finances
· Monnaie, banques et institutions financières, contrôle
financier, revenu de l'État...
Ministère de l'Environnement et des Ressources Naturelles
· Environnement, agriculture, mines, chasse et pêche, énergie,
forêts...
Ministère des Affaires Économiques
· Production, transport et communications, tourisme, services, gestion
des sociétés d'État...
Ministère de la Justice et de l'Ordre public
· Justice civile et pénale, police, gestion du territoire,
systèmes d'encadrement...
Ministère des Relations avec les Citoyens
·Administration, fonction publique, information, élections,
ombudsman.
Ministère du Plan et de l'Innovation
· Plan, coordination interministérielle, évaluation
et réforme permanente des institutions...
- ADMINISTRATION
Les rapports entre l'Administration et les citoyens d'une Nouvelle Société
s'établissent via l'Internet, tout citoyen adulte ayant accès
aux frais de l'État à divers guichets "en ligne"
où il pourra présenter ses requêtes, obtenir des renseignements,
apporter des suggestions, produire des plaintes et des dénonciations,
répondre à des appels d'offres, effectuer des paiements à
l'État ou recevoir confirmation des paiements qu'il en reçoit
et vérifier l'authenticité et la validité de tout document
officiel.
Chaque administré obtient sur son écran chaque formulaire
à remplir ainsi que les instructions pour le faire et autorise l'accès
en ligne aux documents de soutien nécessaires à la prise de
décision Quand toute l'information lui est parvenue, l'Administration
procède à l'analyse, prend la décision qu'il lui appartient
de prendre et rend accessible à qui de droit la décision prise.
Afin que chacun puisse circuler aisément dans les méandres
de l'Administration publique, chaque citoyen pourra disposer en tout temps,
aux frais de l'État, des services experts d'un "cicérone",
un spécialiste connaissant sur le bout de ses doigts les conditions
d'application des programmes des divers paliers de gouvernement et qui peut
aider l'individu à s'y retrouver. Pas seulement en lui indiquant
à quel guichet se brancher, mais en remplissant pour lui les formules
nécessaires, en appelant les bonnes personnes, en faisant le suivi
des démarches jusqu'à ce que la réponse soit obtenue,
que la décision soit prise ou que le chèque ait été
reçu et touché. (708.html)
LES POLITIQUES
- L'INFORMATION
Utilisant la communication instantanée entre l'État et ses
citoyens et les citoyens entre eux que permet une société
branchée à l'Internet, l'État transmettra aux citoyens
une information complète et impartiale sur les événements.
Surtout, il maintiendra - et indexera pour que l'utilisation en soit facile
- un site où les citoyens pourront porter à la connaissance
générale les faits dont il sont eux-mêmes témoins,
ainsi qu'un réseau de forums ou ils pourront faire connaître
leurs opinions sur ces faits et les événements comme sur les
politiques du gouvernement et les actes de l'Administration.
L'important n'est pas tant ce qui sera dit sur ce site et ces forums que
le fait que tout pourra être dit: la transparence, deviendra enfin
un fait acquis. Cette "co-information" entre les citoyens sera
une excellente chose pour la démocratie, la population s`émancipant
ainsi de la censure subtile qu'exercent sur la nouvelle les professionnels
de l'information des médias traditionnels. (708.html),(124.html)
- LA POLITIQUE FINANCIÈRE
Dans un premier temps, une Nouvelle Société utilisera prudemment
les moyens financiers, monétaires et fiscaux traditionnels pour stopper
la concentration de la richesse, réduire la pauvreté et augmenter
le pouvoir d'achat des consommateurs à faibles revenus, relançant
ainsi l'économie et assurant le soutien de la reprise par une inflation
contrôlée.
Dans un deuxième temps, quand les principes d'une Nouvelle Société
auront été acceptés et implantés par suffisamment
de pays pour que l'ensemble de ceux-ci possède la masse économique
critique pour échapper à la domination du Pouvoir financier
actuel, le programme d'assainissement des marchés boursiers et de
redistribution optimale graduelle de la richesse sera mis en place.
L'impôt sur le capital remplacera alors toutes autres formes de taxation
et d'imposition, la dette publique sera remboursée, le budget (mensuel)
du gouvernement interdira tout nouveau déficit et le remboursement
de tout excédent des dépenses sur les revenus sera budgeté
le mois suivant. Le taux d'intérêt moyen sera abaissé
au minimum compatible avec le dynamisme des investissements et des obligations
d'État indexées garantiront une redistribution raisonnable
et sans panique de la richesse. (706.html)
- LA POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Une Nouvelle Société met en place une stratégie de
défense exclusivement orientée vers la défense de son
territoire. Elle manifeste immédiatement son accord à participer,
dès qu'un consensus international efficace à cet effet aura
prévalu, à la constitution d'une force militaire supranationale
capable d'imposer à quelque puissance que ce soit l'arbitrage de
tout conflit armé comme le respect des droits fondamentaux de la
personne.
Elle obéit aux regles du commerce international en vigueur, tout
en favorisant leur modification pour privilégier le développement
des pays défavorisés et pour promouvoir l'établissement
de structures démocratiques globales aptes à régir
les échanges internationaux selon les principes d'un État
de droit.
Elle ouvre ses frontières à quiconque n'a pas été
trouvé coupable d'un acte criminel, sous réserve d'accorder
de façon restrictive, selon les critères qu'elle détermine
au vu des circonstances, le permis de résidence conférant
l'accès au marché du travail et aux services gratuits publics,
tels revenu garanti, éducation et santé.
Elle affecte au départ à l'assistance technique et financière
aux pays défavorisés une part de son produit domestique brut
au moins égal a la moyenne de celle qu'y consacrent les cinq (5)
pays qui y contribuent le plus généreusement; elle augmente
ensuite cette affectation selon ses disponibilités. (709.html)
- LA JUSTICE
Une Nouvelle Société ne changera pas d'emblée le droit
substantif; consensuelle, elle implantera les changements qui paraîtront
conformes à l'évolution de la société dès
que la volonté populaire aura manifesté q'elle souhaite ces
changements. Libertaire, elle se contentera au départ de décriminaliser
tout comportement qui ne porte pas atteinte aux droits d'un autre individu,
incluant la prostitution et la consommation de drogues - sauf les mesures
à prendre pour la protection des mineurs et autres incapables - et
mettra l'accent sur le principe qu'un contrat est la loi des parties qui
y ont consenti.
Elle modifiera significativement, cependant, les conditions d'exercice de
la justice civile pour que celle-ci soit prompte, gratuite et efficace.
A cette fin, elle mettra en place un arbitrage universel qui garantira que
toute cause est entendue à son mérite toutes affaires cessantes,
normalement dans le mois suivant le jour où l'action est intentée.
Elle remplacera aussi la faillite personnelle par une déclaration
obligatoire de responsabilité limitée et rendra automatique,
au moment du jugement, la saisie des biens du débiteur condamné
à la hauteur de sa responsabilité ainsi limitée. (702B.html)
- L'ORDRE PUBLIC
Une Nouvelle Société libertaire encourage les citoyens à
constituer, à leur libre discrétion, des corps intermédiaires
auxquels ils peuvent déléguer un pouvoirs que l'État
fera respecter. Il en résulte une appartenance de l'individu moyen
à de multiples groupes de son choix et un encadrement multidimensionnel
de la société propice à la motivation, à la
création, à la participation et à la solidarité.
L'individu n'est plus seul que s'il choisit de l'être.
Dans un tel contexte d'encadrement, délinquance et comportements
aberrants sont moins fréquents mais ne disparaissent pas entièrement.
Face à la criminalité et à la délinquance, une
Nouvelle société renonce à toute punition du coupable
pour ne s'intéresser qu'au dédommagement de la victime et
à la protection de la société. Toute victime d'un acte
criminel est compensée de ses pertes, par le coupable à la
limite de ses moyens présents et futurs et, subsidiairement, par
la société elle-même.
Tout individu coupable d'un crime non violent - ou de violence bénigne
selon la définition actuelle - est remis à la garde d'une
personne solvable qui se porte garante de son comportement ultérieur
ou, si personne n'accepte ce rôle, d'une institution qui en assure
la surveillance adéquate. Le coupable est en garde à vue,
il n'est pas incarcéré et il n'est pas dégagé
de son obligation de contribuer de son travail à l'effort productif
de la société.
Tout individu coupable de violence grave, au contraire, est considéré
comme un psychopathe et est tenu à l'écart de la population
générale jusqu'a ce qu'un rapport médical le déclare
guéri, ce diagnostic servant de base au jugement permettant son élargissement
de l'institution ad hoc sous la garde de laquelle il a été
placé pour y être traité. S'il récidive,il sera
institutionnalisé de nouveau, de façon permanente. L'auteur
d'un second crime de violence grave ne sera jamais remis en liberté,
sauf circonstances exceptionnelles et décision unanime à cet
effet de la Cour suprême.
Il ne s'agit en aucun cas, quelles que soient les circonstances du crime,
d'une incarcération à caractère punitif mais d'une
mise à l'écart d'un malade pour assurer la protection de la
société. Les conditions de détention, lorsque celle-ci
s'impose, sont donc les plus confortables qu'on puisse concilier avec cette
protection de la société et l'obligation du détenu
de participer à l'effort productif et d'en retirer un revenu qui
suffise à sa garde et à son entretien. (105.html),(702A.html)
- LA SANTÉ
Une Nouvelle Société reconnaît ce fait simple que rien
ne vaut la vie et que, pour un individu normal, rien n'est plus important
que sa santé. C'est une aberration de la société actuelle,
alors que les progrès fantastiques de la médecine permettent
désormais de prolonger la vie active et d'améliorer la santé
au-delà des plus folles espérances du siècle passé,
qu'on puisse, pour boucler un budget, réduire le personnel médical
et auxiliaire, mesquiner les fonds pour la prévention et limiter
au plus bas les inscriptions en faculté de médecine.
Une Nouvelle Société fait de la santé physique et mentale
sa première priorité et accepte que soit considérée
comme un indicateur valable de sa performance la variation statistique de
la longévité de sa population et des données pertinentes
à son état de santé général.
Elle affecte au secteur de la santé la première part des économies
découlant de la rationalisation de sa gestion comme de l'enrichissement
de la société qu'entraîne les gains de productivités.
Elle oriente vers une formation conforme aux besoins de ce secteur une part
significative du personnel libéré du secteur industriel et
de l'exécution des autres tâches répétitives
inhérentes à la production.
Elle augmente encore l'impact de ces investissements en détachant
des activités médicales au sens strict les fonctions somptuaires
- hébergement en chambres privés, entre autres - et les interventions
expérimentales, le coût de celles-ci comme de celles-là
étant reporté sur les individus. A ces conditions, la société
pourra se permettre de maintenir la gratuité pour tous des soins
médicaux sans cesse plus efficaces dont la recherche nous permettra
de disposer.
Chaque individu doit être inscrit au cabinet d'un médecin qu'il
choisit librement. Le médecin assure le suivi préventif de
ses clients, véhicule les initiatives de mieux-être de la société
et est la porte d'accès au système curatif. La pratique d'une
vie saine est encouragée et la consommation des drogues - alcool,
tabac, cannabis, cocaine, opiacés - est découragée
par une campagne intense et permanente d'information revêtant sciemment,
au niveau de l'école primaire, le caractère d'un conditionnement.
(705.html)
- LA PRODUCTION
. L'environnement
Tout ce que nous produisons et consommons est le résultat d'une transformation
plus ou moins élaborée de ce que l'on peut trouver sur une
planète qui constitue, pratiquement, un milieu fermé dont
les ressources ne sont pas inépuisables; il faut en tenir compte.
Certaines ressources sont naturellement renouvelables, d'autres sont recyclables
après usage: c'est celles dont il faut privilégier la consommation.
Idéalement, rien ne serait consommé au delà de ce que
la nature renouvelle ou de ce que la société peut recycler,
mais cette approche n'est pas applicable car les échelles de temps
n'ont pas de commune mesure raisonnable. On ne peut pas enfouir des fougères
et attendre 100 millions d'années qu'il en sorte du pétrole
! Il faut établir des coûts-bénéfices, miser
sur les progrès de la technologie et prendre des risques calculés.
Une Nouvelle Société globale ou autarcique procède
aux opérations de renouvellement, recyclage, recherche de produits
de substitution et remise en état des lieux exploités dont
ses analyses montre la nécessité. Elle traite le coût
de ces opérations comme des éléments du prix de revient
de chaque produit et prélève ce coût du producteur,
donnant ainsi un avantage concurrentiel à celui dont les techniques
de production sont les plus efficaces dans une perspective de conservation.
Une Nouvelle Société restreinte à un seul État
- et donc "dépendante" - doit tendre vers la même
politique, mais ne peut l'implanter qu'à la hauteur de la marge de
manoeuvre que lui confère la productivité supérieure
qui découle de la rationalisation de son système de production,
le prix final de chaque produit ne pouvant être plus élevé
que celui des pays concurrents non encore acquis à la Nouvelle Société.
À court terme, une Nouvelle Société ne peut donc s'engager
qu'à faire les études nécessaires et à prendre
les mesures rationnelles qui s'imposent pour optimiser les risques environnementaux
qu'il faut prendre. On sait qu'il faut réduire les émissions
de gas toxiques, stopper la pollution des cours d'eau, empêcher la
disparition des forêts et la désertification, etc., La société
actuelle n'a pas de plan pour y arriver et encore moins d'échéancier.
Il faut établir ce plan et cet échéancier. Comme il
faut un échéancier ferme et un plan d'investissement sérieux
pour la mise au point des sources d'énergie (hydrogène, fusion,
solaire, etc ) qui prendront la relève du pétrole, du charbon
et du gas.
. Les ressources naturelles (secteur primaire)
Une Nouvelle Société globale gère ses ressources naturelles
au vu de sa politique environnementale et n'exploite que pour ses besoins.
Elle tient compte des avantages situationnels des exploitants potentiels,
mais aussi de l'optimisation des facteurs de production dans la perspective
de son engagement à assurer la contribution de tous à l'effort
productif et à réduire tendanciellement les inégalités.
Dans cette optique, la reconstitution partout d'une agriculture de subsistance
peut devenir une priorité.
Quand elle n'a la responsabilité de gérer qu'un seul État,
une Nouvelle Société doit suivre les règles d'un marché
mondial - minier, agricole, etc - sur lesquelles elle n'a aucun contrôle.
Elle doit y optimiser sa position en tirant le meilleur parti de la productivité
supérieure que lui garantira son ouverture à l'innovation
et la gestion efficace de ses ressources humaines.
Une Nouvelle Société encore dépendante d'un monde néo-libéral
parviendra d'autant plus facilement à ses fins qu'elle informera
sa population avec une totale transparence des détails de la surproduction
planifiée actuelle et des promesses, menaces, chantages et fourberies
qui constituent aujourd'hui des éléments essentiels des ententes
internationales déterminant le prix des ressources naturelles et
donc les conditions de leur exploitation. Une population qui n'est plus
victime mais complice de son gouvernement devient un atout majeur pour gagner
à ce jeu auquel seule une Nouvelle Société globale
pourra mettre fin.
(711.html)
. L'industrie (secteur secondaire)
L'industrie est la transformation de certaines ressources naturelles en
équipements et biens de consommation en utilisant cette autre ressource
naturelle qu'est l'énergie... et du travail. De moins en moins de
travail, au fur et à mesure que les progrès de la technologie
permettent d'automatiser les processus de production. Le défi d'une
Nouvelle société, qu'elle soit globale ou limite son action
à un seul État, c'est de privilégier la haute technologie
et de favoriser l'exode de la main-d'oeuvre du secteur industriel vers le
secteur des services, augmentant radicalement la productivité et
permettant la réaffectation du travail à la satisfaction des
nouveaux besoins de la société post-industrielle.
Une Nouvelle Société encore restreinte à un ou plusieurs
États, améliore ainsi sa position concurrentielle sur les
marchés globaux qu'elle ne domine pas encore et crée par son
succès un effet d'entraînement vers la Nouvelle Société
des États qui n'y ont pas encore adhéré. Devenue autarcique
ou globale, une Nouvelle Société atteint par le même
moyen son objectif d'accroître la richesse de ses citoyens et de pouvoir
optimiser sans heurts la distribution de cette richesse.
(712.html)
. Les services (secteur tertiaire)
Une Nouvelle Société assurera la participation de tous à
l'effort productif en favorisant la migration des travailleurs vers le secteur
des services, en encourageant la transformation des salariés en travailleurs
autonomes, en inventant de concert avec les travailleurs de nouveaux services
à rendre et en permettant que le travailleur, sans perdre aucun de
ses droits à un revenu garanti par l'État, puisse retirer
un revenu d'appoint d'un travail autonome effectué en parallèle
à un emploi salarié.
Idéalement, les travailleurs quittant le secteur industriel pour
celui des services deviennent des travailleurs autonomes et leur mobilité
s'accroît. Ceci n'est opportun, toutefois, que si la société
tient le travailleur indemne des dommages qu'il subit par perte de revenu
durant les inévitables périodes de transition et de recyclage
qui marqueront sa carrière, en lui garantissant en tout temps - et
pour sa seule disponibilité au travail - une rémunération
qui corresponde à sa compétence acquise.
(7i3A.html)
- LA MAIN-D'OEUVRE ET LE REVENU GARANTI
La politique de Main-d'oeuvre d'une Nouvelle Société repose
sur le principe que chaque individu majeur et apte au travail doit contribuer
à l'effort productif. Il peut le faire comme salarié, mais
il peut aussi le faire comme travailleur autonome, utilisant sa créativité
et son initiative pour rendre à ses concitoyens un service dont ceux-ci
ont besoin et pour obtenir lequel ils le rémunèrent. (701.html)
Le travailleur autonome qui retire de son activité un revenu qui
lui suffit n'a de comptes à rendre à personne. S'il n'y parvient
pas, il peut recevoir de la société un revenu correspondant
à la compétence la plus rémunératrice qu'il
a acquise et dont il a obtenu certification de l'État, à condition
d'être disponible pour accomplir le travail salarié ou recevoir
la formation dont décide l'État au vu des besoins de la collectivité.
Quelle que soit la tâche qu'on lui confie, la rémunération
du travailleur demeure celle que justifie sa compétence telle que
certifiée. Pour autant qu'il y consacre le temps requis et s'acquitte
de cette tâche, il peut continuer à exercer, en parallèle
à celle-ci, une activité autonome et en tirer un revenu concurremment
au revenu garanti qu'il reçoit de l'État.
Cette approche requiert un partage du travail salarié et un système
d'allocation des tâches reposant sur une analyse des postes de travail,
une parfaite connaissance de l'expertise des travailleurs et l'application
des techniques modernes de communication et de traitement des données
pour réaliser l'appariement de l'offre à la demande de travail.
Cette politique de main-d'oeuvre, qui est la clef de voute d'une Nouvelle
Société, a pour conséquence de remplacer par le droit
à un revenu que lui accorde la société ce droit de
conserver son emploi que le travailleur prétend depuis longtemps
obtenir de son employeur. Dans le cadre d'un travail-revenu garanti, non
seulement l'employeur n'est-il soumis à aucune contrainte quant au
licenciement de ses travailleurs, mais il est encouragé à
les libérer pour d'autres fonctions le plus rapidement possible en
acquérant au plus vite les équipements qui maximiseront sa
productivité, sa compétitivité et notre richesse collective.
Dans un tel contexte, le mouvement syndical se transforme et devient l'un
des principaux corps intermédiaires d'encadrement dont une Nouvelle
Société préconise l'émergence. C'est sur le
plan politique global que le syndicat mène surtout désormais
le combat pour le mieux-être de ses membres, cette lutte au niveau
des entreprises se limitant désormais au règlement par arbitrage
des griefs individuels. (102.html)
- L'ÉDUCATION
Une Nouvelle Société considère que l'éducation
a pour triple but d'inculquer les valeurs fondamentales qui permettent la
vie en société, de diffuser une culture et de préparer
adéquatement à un travail qui soit un apport valable à
l'effort productif commun. (704.html)
Elle ne transmet que les valeurs qui font l'unanimité au sein de
la société, lesquelles, en pratique, se confondent avec la
Loi. Elle accepte comme "culture" tout agencement que l'individu,
à sa discrétion, souhaite faire des éléments
de connaissance qui sont le patrimoine de l'humanité. Elle ne privilégie
aucune tradition particulière, la pression sociale du milieu et des
pairs étant suffisante dans une société vivante pour
que le profil culturel final de l'individu normal demeure cohérent.
Elle reconnaît à tout individu le droit d'acquérir toute
compétence professionnelle de son choix mais se réserve le
droit de ne certifier l'acquisition de cette compétence, pour les
fins du paiement d'un revenu garanti, qu'à un nombre limité
et correspondant aux besoins de la société de ceux qui auront
satisfaits aux exigences de l'apprentissage de cette compétence.
La certification sera obtenue par voie de concours, selon un processus impartial.
Une Nouvelle Société change considérablement l'environnement
et les modalités de l'éducation, mettant l'accent sur une
relation longue maître-élève et une "interformation"
entre pairs. Elle définit un programme commun minimal que doit réussir
tout citoyen dont la capacité intellectuelle est suffisante pour
qu'il ne soit pas mis sous curatelle et permet pour le reste à chaque
individu un programme discrétionnaire culturel et professionnel de
son choix. (703.html)
Elle établit une structure d'enseignement tuteurale et largement
autodidactique plutôt que magistrale et laisse toute discrétion
à l'enseignement quant à la pédagogie utilisée,
sous réserve de la définition par l'État du contenu
des modules constituant les divers programmes et du contrôle aussi
par l'État des apprentissages, contrôle qui seul autorise la
diplômation. Gratuite jusqu'à 17 ans, l'éducation est
financée par la suite par un système de prêts, l'individu
étant considéré comme le principal bénéficiaire
de sa formation. (113.html)
- LA CULTURE
Une Nouvelle Société voit la culture sous toutes ses formes
comme le produit ultime d'une société et considère
comme une priorité de favoriser l'accès à la culture
de tous les citoyens. Elle ne prétend pas, toutefois, définir
la culture à partir de la tradition ni des préférences
de la majorit et ne subsidie donc la création d'aucun produit culturel,
se limitant à promouvoir l'accès de l'individu à toute
connaissance et sa consommation des produits culturels, à la mesure
des moyens dont la collectivité dispose à cette fin.
Elle aide à promouvoir impartialement le théâtre et
autres spectacles culturels en créant et gérant des lieux
de spectacles, en accordant des prêts pour le montage des spectacles,
en facilitant la réservation et le paiement des billets et en a absorbant,
par un crédit d'impôt ou de toute autre façon, une partie
du prix que le spectateur doit acquitter. (112.html)
Une Nouvelle société s'acquitte aussi de cette mission en
facilitant l'édition en ligne de toute oeuvre scientifique, littéraire,
musicale ou picturale. Elle assume également la tâche de recueillir
auprès des utilisateurs et de transmettre aux auteurs les droits
que ceux-ci auront eux mêmes fixés comme prix d'accès
à leurs oeuvres. (703.html)
- LE PLAN
Une Nouvelle Société renoue avec la tradition de fixer formellement
à la collectivité des objectifs à long terme - un Plan
- et de juger de ses décisions ponctuelles à l'aune de ce
qu'elle a ainsi choisi de vraiment accomplir. Un plan à long terme
(10 ans ou plus) est le type même de document qui doit être
soumis à la population par référendum.
Un plan à long terme fixe généralement un horizon trop
lointain pour que les détails en soient rendus contraignants; il
est clair, toutefois, que les programmes des partis politiques - lesquels,
dans une Nouvelle Société, constituent des mandats impératifs
- s'inspireront des objectifs d'un plan qui aura ainsi reçu l'aval
de la population.
Les divers gouvernements successifs d'une Nouvelle Société
établissent aussi des plans d'action, d'une durée égale
à celle de leur mandat, qui garantissent la cohérence de leur
programme et la coordination entre ses divers éléments. Comme
partie essentielle de chacun de ces plans on doit trouver les actions visant
à la réforme continue des institutions et établissant
l'échéancier de leur mise à jour. Une Nouvelle Société
ne durera qu'aussi longtemps qu'elle se remettra constamment en question;
quand elle cessera de le faire, le temps sera venu de la remplacer par autre
chose.
CONCLUSION
Ce programme ne peut faire connaître que les grandes lignes de ce
que sera une Nouvelle Société. Il faut, pour aller au fond
des choses et comprendre les raisons d'être comme les modalités
d'application des mesures ici proposées, suivre les références
indiquées et lire les documents plus détaillés qui
leur servent de soutien.
Même les 2 000 pages de texte de l'ensemble de ces documents de soutien,
toutefois, ne peuvent proposer qu'un guide pour l'élaboration de
ce qui devra devenir le modèle définitif d'une Nouvelle Société.
Ce modèle définitif ne pourra être rédigé
que par un collectif de conception, lui-même aidé des suggestions
de tous ceux qui ont quelque chose à dire et qui veulent que nous
sortions enfin du marasme actuel.
Ce collectif de conception du modèle définitif d'une Nouvelle
Société ne sera pas mon oeuvre; il est même douteux
qu'il puisse sortir tout armé du cerveau de qui que ce soit. Je pense
qu'il naîtra de la fusion d'une myriade de petits groupes de réflexion
dont chacun polira sa pierre avant de l'apporter à un "Chantier"
qui se créera peu à peu, au fur et à mesure que viendront
s'y joindre ceux qui veulent le changement. Les apports complémentaires
de ces agents de changement et le choc de leurs idées feront que
de ce Chantier sortira le nouvel édifice: une Nouvelle Société.
Libre aux futurs "chefs de chantier" - et je n'en serai pas -
de prendre alors ce qu'ils jugeront utile des propositions que j'ai faites
sur ce site.
Tous vos commentaires sur ce programme comme sur les textes de soutien seront
vivement appréciés: [email protected]
J'invite aussi tous ceux qui m'ont demandé comment collaborer à
l'avènement d'une Nouvelle Société à se faire
connaître discr�tementles uns des autres.Que chacun suive son chemin. L'important est que tous les hommes et les femmes de bonne volonté se retrouvent un jour au Chantier et que chacun y arrive avec une contribution valable.
Pierre JC Allard