Contributions : Analyses : Français: Nouveaux programmes en classe de Seconde


Consulter également :
la page de notre site consacrée à l'enseignement du français.
les sites [
Lettres-Histoire] - [Sauvons le français!]
les pages de notre site:
Philosophie - Mathématiques - Histoire/Géographie - LV - Musique
Analyses - Bibliographie - Liens

Lire également :
Français, classe de seconde : Nouveau programme - année scolaire 2000-2001 (R. Wainer) (17.01.00)
Lettre des professeurs de lettres
du Lycée M. L. King, 77600 Bussy-Saint-Georges (contact: [email protected])
Pétition des professeurs de lettres du Lycée Montaigne (Paris, 6e)
Baccalauréat : quelques remarques sur le projet de réforme de l'épreuve anticipée de français.
Pétitions des professeurs de lettres du Lycée français de Lisbonne (19.01.00)
Consulter également le site Lettres-Histoire
Pétition des professeurs de lettres du lycée Martin Luther King (Bussy-Saint-Georges,77)
Un site a été créé :
http://www.citeweb.net/sauv/
Appel à la mobilisation contre la suppression de la dissertation au baccalauréat. (28 février 2000 - article publié par le Monde du samedi 4 mars 2000)
C'est la littérature qu'on assassine rue de Grenelle Le Monde, samedi 4 mars 2000
Déclaration des professeurs de lettres du lycée du Lycée de Montivilliers (6 mars 2000)
Réponse aux articles du "Monde" du 9 mars 2000 (14 mars 2000)
Eloge de la dissertation (R. Wainer, 22 mars 2000)

FRANCAIS
CLASSE DE SECONDE


Nouveau programme applicable
à compter de l'année scolaire 2000-2001
Le présent programme définit les finalités propres à l'enseignement du français au lycée et spécifie les objectifs à atteindre, les types de contenus à enseigner, les démarches à mettre en pratique. La version actuelle indique les principes et les objectifs généraux de progression pour le lycée d'enseignement général et technologique, mais seuls sont précisés les contenus et démarches pour la classe de seconde. Ce programme définit un cadre, qui sera complété par des textes d'accompagnement. Ceux-ci seront mis au point après que les professeurs auront pu prendre connaissance du programme et faire connaître leurs observations, suggestions et expériences. Cette phrase contredit le sous-titre (« programme applicable ») :c'est à nous de faire connaître nos « observations » à l'inspection, par lettres, pétitions, ou au cours des réunions comme celle que nous aurons mercredi.
Trois préoccupations majeures ont guidé l'élaboration de ce programme.
La première consiste à assurer une cohérence des cursus d'apprentissage de la sixième à la terminale.
La deuxième est le souci de mieux assurer la formation des lycéens d'aujourd'hui en diversifiant les modes d'accès à la littérature.
La troisième, consiste à tenir compte de l'évolution de la discipline dans la continuité des programmes précédents en précisant les objectifs et les contenus, notamment dans les domaines suivants: l'histoire littéraire, qui fait l'objet de nouvelles démarches; l'oral et la maîtrise de la langue, dont le rôle est accru ; les formes diversifiées de lecture et d'écriture, leurs relations constantes; la production de textes d'invention et la maîtrise des discours.
 
LE FRANÇAIS AU LYCÉE

1 - Finalités

L'enseignement du français au L.E.G.T. est un élément essentiel de l'éducation au lycée; l'acquisition de savoirs organisés, la maîtrise de l'expression orale et écrite et l'accès à la culture par les textes permettent la formation intellectuelle du citoyen.
Cet enseignement participe à l'acquisition d'une culture par la fréquentation des oeuvres littéraires et l'attention portée à leurs significations. Il participe à la formation des élèves, en donnant à chacun une meilleure maîtrise de la langue et en développant la réflexion, la capacité de problématiser et l'imagination. La maîtrise progressive de l'expression est un élément essentiel dans l'accès à la citoyenneté.
L'histoire littéraire et culturelle contribue à éclairer l'histoire des mentalités, des idéologies, des goûts.


L'étude des registres ( soit pour les principaux: le comique, l'épique, le fantastique, le lyrique, le pathétique, le polémique, le satirique, le tragique) éclaire des attitudes de l'homme face à l'existence. L'étude des genres contribue à la compréhension des codes et des usages qui régissent les rapports humains.






1ère dérive de l'enseignement littéraire : sa finalité devient la réflexion sur le sens, le prétexte à une réflexion, et non plus l'étude de l'objet littéraire pour lui-même
2è dérive : le professeur de lettres devient professeur d'histoire, et l'explication de texte ce que les historiens appellent « analyse de document ».

3è dérive, le professeur de lettres devient professeur de philo et de socio. -> On voit se profiler un futur « professeur de culture générale » qui remplacera philosophes, historiens, et économistes.
Par leurs effets esthétiques, les idées qu'elles portent, les discours qu'elles constituent, les oeuvres littéraires représentent des objets d'une richesse particulière.
La lecture d'oeuvres du passé et d'oeuvres contemporaines permet aux élèves de développer leur curiosité et de nourrir leur imagination De plus, la lecture d'oeuvres littéraires, de documents, gagne à être associée à la production de textes par les élèves eux-mêmes. Cette liaison entre lecture et écriture favorise une compréhension effective des textes lus, en même temps qu'elle améliore les capacités d'expression, soit libre, soit élaborée dans un cadre défini.
Retour aux exercices de collège.
Il - Objectifs et contenus

1 - Objectifs
Ces finalités générales se traduisent par des objectifs plus spécifiques, liés à l'âge et à la situation des lycéens. Il s'agit:
- De faire connaître et comprendre aux élèves l'héritage culturel dans lequel ils se situent. Cet héritage regroupe des oeuvres issues de la communauté française, francophone ou européenne mais aussi, plus largement, des oeuvres qui appartiennent au patrimoine de l'humanité.
- D'amener ces élèves, en tenant compte de leur âge, à engager une réflexion sur les différentes attitudes face à l'existence, à connaître l'histoire des idées et des mentalités, à observer les codes et les usages qui régissent les rapports humains. Il s'agit par là de leur faire prendre conscience du caractère relatif des sensibilités, des traditions et des cultures.




A nouveau on insiste sur le fait que le texte littéraire devient un prétexte pour faire une bouillie disciplinaire qui mélange philo, histoire, morale, « citoyenneté ».
- De donner aux élèves une véritable maîtrise de la langue, intégrant la compréhension des textes, leur analyse et leur interprétation, la possibilité de les restituer et, naturellement, la capacité à produire des textes de façon autonome.
- De les mettre en mesure de construire leur opinion sur un sujet donné et de la justifier de façon convaincante, ce qui est indispensable pour faire d'eux des adultes responsables et autonomes. Cela suppose, d'une part, la capacité de s'informer et de recueillir des connaissances appropriées sur un thème précis; d'autre part, la capacité de délibérer et de construire un raisonnement à partir de divers avis, parfois contradictoires.
- De leur permettre de réfléchir sur eux-mêmes et sur leur rapport au monde qui les entoure. Ce qui suppose de développer leur imaginaire. Leur capacité de se représenter le passé, l'ailleurs, l'altérité, le futur, et leur faculté d'invention.






On retrouve la même volonté de casser la spécificité de l'enseignement littéraire en le noyant dans des objectifs qui à terme annulent la spécificité de la philo.
2 - Compétences à développer et types de contenus
Ces objectifs impliquent le développement des connaissances et compétences suivantes:
- La connaissance de l'héritage culturel de la communauté française et francophone, européenne et humaine. Elle passe par l'étude des oeuvres et de leur contexte. Pour que les élèves connaissent et comprennent cet héritage, il est nécessaire que l'enseignement de l'histoire littéraire et culturelle mette constamment en relation les oeuvres et les sociétés.
La confusion est maintenant faite entre le français et l'histoire.
2 - Compétences à développer et types de contenus
Ces objectifs impliquent le développement des connaissances et compétences suivantes:
- La connaissance de l'héritage culturel de la communauté française et francophone, européenne et humaine. Elle passe par l'étude des oeuvres et de leur contexte. Pour que les élèves connaissent et comprennent cet héritage, il est nécessaire que l'enseignement de l'histoire littéraire et culturelle mette constamment en relation les oeuvres et les sociétés.
- La capacité à développer une réflexion critique à partir d'oeuvres et de documents d'origine et de sensibilité très diverses. Pour développer cette réflexion, les élèves ont besoin d'étudier des textes, des oeuvres littéraires et des images relevant de différentes inspirations, en s'habituant à les interpréter et à les comparer entre eux. C'est également par ce moyen qu'ils percevront l'originalité des oeuvres et leur beauté.
- La maîtrise de la langue, qui est autant un élément constitutif de la personnalité qu'un moyen d'expression. Le lycée doit être un lieu où se poursuit un travail effectif sur la langue. Ce travail vise à faciliter la compréhension et l'interprétation des textes lus mais aussi à améliorer l'expression écrite et orale.
- La maîtrise du discours, qui est indispensable pour comprendre des textes lus ou entendus et être capable d'en produire. Cette maîtrise implique un apprentissage des codes du langage, littéraire et non littéraire, qui fait appel à la poétique, ainsi que la connaissance des effets de ces codes sur les destinataires du discours, qui fait appel à la rhétorique.
- La capacité à construire une argumentation et à l'exposer de façon claire.
- L'imagination. Développer l'imagination et la faculté d'invention chez les élèves nécessite non seulement d'élargir, de diversifier les lectures et de multiplier les échanges autour de celles-ci, mais aussi de s'habituer à produire des textes originaux. Dans ce but une réflexion sur le travail d'écriture doit être engagée.
Il est inquiétant de voir l'imagination présentée comme la compétence ultime à développer . Gageons qu'il nous sera pardonné de faire l'impasse sur les objectifs qui précèdent...
III - Progression d'ensemble

L'enseignement du français au lycée doit permettre d'appréhender de façon critique les liens (de continuité et de ruptures) entre passé et présent. Cependant, l'ampleur des savoirs en histoire littéraire et culturelle excède les possibilités des élèves; aussi, la progression en ce domaine se fera-t-elle en leur apportant des connaissances solides sur des phénomènes essentiels. La classe de seconde accordera la priorité à des phénomènes littéraires et culturels français et francophones. Plus tard la classe de première élargira la perspective à l'espace européen. Dans tous les cas, il s'agira d'apprendre à construire des problématiques et démarches applicables à d'autres périodes, courants, phénomènes et espaces.
La classe de seconde affine en priorité la pratique et la connaissance des façons de convaincre et persuader, la classe de première, poursuivra ce travail et approfondira la capacité à délibérer.
Un point rassurant : La démonstration ne disparaît pas, comme on le craignait, au profit de la profération.
IV - Mise en oeuvre

Pour donner une culture active, l'enseignement du français au lycée doit privilégier
- Les activités de lecture diverses, en faisant une place importante à la lecture cursive, notamment d'oeuvres complètes (au moins six oeuvres par an - mais un nombre plus élevé est bien sûr recommandé-).

- Des activités de production écrite et orale, faisant une large place à l'écriture d'invention et d'imagination. C'est ainsi que les élèves pourront accéder à des connaissances pratiques dans le domaine de la rhétorique générale et de la poétique générale, connaissances qui s'acquièrent par la production autant que par la réception.


On peut voir ici une contradiction : accéder à « des connaissances rhétoriques pratiques » par le biais de la production de textes s'est longtemps pratiqué (« vous répondez à Sénèque... »), dans un temps où « l'imitation » n'était pas diabolisée; Mais le but est-il de développer des qualités d'elocution, de délibération, par l'imitation pratique des modèles, ou d'en libérer les élèves afin qu'ils développe leur « imagination » et leur « invention » ?
- Un travail effectif sur la langue, à partir des productions des élèves eux-mêmes en même temps qu'à partir des textes lus.
- Une organisation du travail en ensembles cohérents d'activités variées, ou séquences, unissant lectures, expression orale et écrite et travail sur la langue.
C'est ce qui est fait au collège depuis un moment. Y a-t-il eu un bilan tiré de ce travail global par séquences? Les élèves s'y retrouvent-ils toujours?
Dans ce cadre, les oeuvres littéraires et les documents étudiés chaque année sont choisis par le professeur, en fonction du projet pédagogique de la classe, afin d'illustrer les différentes rubriques du programme. Dans le but d'éclairer ce choix, les textes d'accompagnement du programme, qui seront publiés ultérieurement proposeront pour chaque rubrique des listes d'oeuvres et de documents, ou de types d'oeuvres et de documents, appropriés. La liberté pédagogique, le choix des textes, nous seront totalement retiré, et cela dès la seconde.

V - Évaluation

L'évaluation est, tout au long de la scolarité, au service des objectifs définis par le programme. Elle s'attache donc particulièrement à donner aux élèves, par des exercices écrits et oraux, la mesure de leur acquisition en matière de compréhension des textes, d'expression, de réflexion et d'invention.
 

LE FRANÇAIS EN CLASSE DE SECONDE

1 - Objectifs

Première année du lycée et année indifférenciée, la seconde a pour fonction première de consolider les acquis antérieurs et d'établir les bases nécessaires à un choix positif de formation. L'enseignement du français en classe de seconde a pour objectifs:
1 - Aveu d'échec du collège : il faut repartir dans l'apprentissage des bases de la langue, et tant pis pour ceux qui les ont acquises.
2 - Le choix « positif » illustre la préoccupation des néo pédago : jamais d'échec !
 
1 - De permettre aux élèves de comprendre que chaque texte qu'ils lisent ou écrivent répond à des règles et à des usages qui en déterminent en partie la signification. Pour ce faire, on les conduira à maîtriser l'essentiel des notions de genre et de registre, à partir d'exemples significatifs, littéraires et non littéraires, et de leur propre pratique de production de textes (voir notamment ci-dessous le §11, 1: "Genres et registres"). 2 - 2 - De les intéresser aux textes et aux oeuvres littéraires et de leur apprendre, pour les lire et les interpréter correctement, à s'interroger sur leur contexte (voir notamment le § 11, 2: "Histoire littéraire et culturelle").  
3 - De les amener à analyser et à maîtriser les processus mis en oeuvre dans la production des textes. Pour ce faire on a recours à l'écriture et à la composition de textes, mais aussi à l'étude des états successifs d'un même texte littéraire et à la comparaison des variantes d'une oeuvre (voir notamment le § 11, 3 :"Production, diffusion et réception des textes"). Conception fort discutable et fort partisane de l'analyse littéraire. Mais surtout, c'est encore une limitation du choix des textes (on n'étudiera que ceux dont on possède les différentes versions), et un asservissement aux manuels (où trouver ces différentes versions). Enfin, c'est une approche peu incitative à la lecture, puisqu'elle suppose qu'on ne peut aimer et comprendre un texte que si on en connaît la genèse.
4 - De leur faire découvrir et comprendre la diversité des buts et des formes de l'argumentation, en particulier la connaissance et l'usage des différentes façons de convaincre et persuader (voir notamment le § 11, 4: "Argumentation"). L'accomplissement de ces objectifs est lié à la réalisation de trois buts constants de l'enseignement du français au lycée :
- amener les élèves à une maîtrise accrue de la langue, dans ses dimensions phrastique, textuelle et discursive implique une mise en relation constante de la lecture et de l'écriture, une observation méthodique d'exemples et une réflexion sur les productions personnelles orales et écrites. - leur apprendre à s'informer et à s'approprier les savoirs; cela se fait par un recours constant aux sources documentaires (sur supports papier ou numérique) et un entraînement régulier aux façons de retranscrire et réinvestir les connaissances acquises (de la prise de note au commentaire et au compte rendu).
- faire que tous les élèves trouvent du plaisir à la lecture, à la poésie, au théâtre, au maniement du discours, à toutes les expressions de la langue française.
Nouvel aveu d'échec du collège, nouvelle révision à la baisse : il s'agit là de l'ambition du français en collège
Il - Contenus

Ces objectifs sont mis en oeuvre par l'intermédiaire de différentes rubriques, qui correspondent chacune à un objectif à atteindre et qui regroupent chaque fois plusieurs types de contenus. L'ordre de présentation des rubriques n'obéit à aucune hiérarchie ni aucune exclusive. Les modalités de leur traitement dans l'année seront décidées par le professeur selon le projet pédagogique de la classe. Il réalisera, en fonction de ce projet, des liaisons entre les rubriques.
 
1 - Genres et registres
- Les genres narratifs: l'exemple du roman ou de la nouvelle
Corpus: une oeuvre littéraire du 19ème ou du 20ème siècle au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
On explicite la notion de genre à partir du narratif non littéraire (le fait divers, le compte rendu, le reportage, ... ) et littéraire (le roman, la nouvelle). On peut aborder les registres fantastique, pathétique, comique, ou (dans le cas du roman) des formes de l'épique.
- Le théâtre (les genres de la comédie ou la tragédie, et les registres comique et tragique) est étudié dans la rubrique "Etudes d'histoire littéraire et culturelle" (voir ci-dessous §2).
-La poésie est prise en compte dans les rubriques :"Un mouvement littéraire", "Le travail de l'écriture', "Eloge et blâme"- avec les registres correspondants (voir ci-après §2, 3 et 4).
 
2 - Histoire littéraire et culturelle
-
Histoire des genres: le théâtre
- Comédie et comique
Corpus: une pièce au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires;
ou
- Tragédie et tragique
Corpus: une pièce au choix du professeur, accompagnée de textes complémentaires.
On analyse notamment les rapports entre texte et représentation. On fait saisir la perspective historique de l'évolution du genre. Cette étude est menée en liaison avec le programme d'histoire. Problématiques conseillées : la critique des moeurs, la reprise d'un mythe.
Malgré ce qui est écrit ici, c'est la perspective historique et chronologique qui est sacrifiée, au profit d'une étude achronique des genres. Car les rapprochements ne sont plus à l'intérieur d'une époque (le romantisme au théâtre, en poésie, dans le roman), mais ne serviront qu'à comprendre l'évolution d'un genre. Du coup, effectivement, l'enseignement historique risque de prendre une place exorbitante dans nos pauvres trois heures.
- Un mouvement ou un phénomène littéraire et culturel du XIXe ou du XXe siècle
( français ou francophone)

Corpus : une oeuvre littéraire au choix du professeur ou un groupement de textes littéraires et de documents (textes et images).
Est-ce l'abandon du XVIè et du XVIIè ? Seront-ils réservés à la première ? C'est en tout cas une grosse
3 - Production, diffusion et réception des textes
- Le travail de l'écriture
Corpus: un groupement de textes littéraires et de documents (notamment, en relation avec les arts plastiques, des esquisses et variantes d'une oeuvre graphique ou picturale), en liaison avec des productions d'élèves.
L'examen des rapports entre texte et variantes, la perception des effets d'intertextualité, mais aussi du travail des notes, brouillons, esquisses, établit une relation entre l'étude de modèles (notamment littéraires)
et la pratique de production des élèves. Il fonde une réflexion sur les buts et les formes de différentes sortes de textes, notamment les buts de la littérature.


Est-ce à dire que le professeur de français devra aussi enseigner les arts plastiques ? qu'il devra juger les élèves sur des travaux non écrits ?

voir plus haut («
Objectifs » 3)
- Ecrire, publier, lire aujourd'hui
Corpus: un ou plusieurs ouvrages contemporains au choix du professeur et divers documents et extraits (incluant l'usage de la presse). On examine les statuts des auteurs, des lecteurs (ou spectateurs), les modes de diffusion et leurs enjeux, en même temps qu'on vise à faire prendre conscience des formes et des effets des contextes effectifs de ces oeuvres.
C'est à nouveau la rigueur disciplinaire qui est mise à mal : nous voilà promus sociologues. On sacrifie la littérature, au profit d'une mosaïque d'objets et de disciplines qui donneront lieu à un zapping permanent, qui donnera quelques in formations aux élèves, mais aucune formation ni aucune rigueur.
4 - Argumentation
- Démontrer, convaincre et persuader
Corpus: un groupement de textes et de documents au choix du professeur.
On fait percevoir la différence entre la démonstration et les différentes formes de l'argumentation sur des opinions. On initiera au registre polémique. Problématiques conseillées :les débats sur l'éducation ou la question de l'altérité, du XVIe au XXe siècle.


L'argumentation n'est plus la base rhétorique qui sous-tend tout l'enseignement du français au lycée : elle n'est abordée qu'à l'occasion d'un groupement de texte, pendant trois ou quatre semaines.
- L'éloge et le blâme
Corpus : une oeuvre ou un ensemble de textes et documents au choix du professeur (incluant textes littéraires, textes de presse et images, et en particulier le genre du portrait). On montre en quoi ces deux sortes d'action par le langage sont des moyens importants pour l'adhésion ou l'opposition à des attitudes, opinions et valeurs. On portera attention aux registres employés (notamment les registres laudatif et pathétique) et on procédera à une première approche du registre satirique.
 
II - Démarche

L'ensemble de ces rubriques est traité au cours de l'année de seconde.
Le professeur assure leur mise en oeuvre au moyen de séquences qui combinent de façon diversifiée les pratiques de lecture, la production de textes, et des travaux pour la maîtrise de la langue. Une rubrique peut comporter une ou plusieurs séquences. Certaines séquences peuvent être naturellement communes à plusieurs rubriques.
La durée des séquences et le temps consacré à chaque rubrique pe
uvent varier selon leur place dans le projet pédagogique de la classe.
C'est l'obligation de travailler, comme au collège, par séquences. Or, rien ne prouve que cette globalisation des enseignements soit une panacée : 1 - au dire des collègues de collèges, cela incite les élèves à tout mélanger. 2 - Nous constatons en seconde que les élèves ne savent pas distinguer, par exemple, ce qui ressortit de l'histoire littéraire ou de la rhétorique
La durée moyenne des séquences est d'environ 12 heures et on évite en tout cas qu'elle excède 14 heures. L'ensemble laisse donc à la disposition de la classe environ 20% de l'horaire annuel (non compris les "modules"), soit pour approfondir certains points, soit pour lire des textes complémentaires, soit pour réaliser d'autres activités.
Le professeur a le choix des exemples et des textes et oeuvres étudiés, dans le cadre des rubriques. Les textes d'accompagnement du programme proposeront des listes d'oeuvres et indiqueront aussi les modalités détaillées de mise en oeuvre des objectifs, des contenus et des activités.
Les contenus indiqués dans les rubriques du programme font l'objet du travail en classe entière. Les modules sont le lieu privilégié pour travailler, notamment, en liaison avec les activités menées en classe entière: la production de textes, écrite et orale :la maîtrise de la langue; la méthodologie, appliquée notamment à la documentation.
La liberté pédagogique, l'autonomie du professeur sont très restreintes




Cela parait difficile à appliquer, dans la mesure où la nouvelle grille horaire ne prévoit que 30 minutes de module.

IV - Mise en œuvre et pratique

1 - lecture
Les élèves qui entrent en seconde ont déjà, tant dans leur cursus antérieur que dans leurs pratiques personnelles, appris à s'approprier des écrits divers selon des modalités de lecture variées. Aussi, on vise à développer leur capacité et leur goût de lire, en les confrontant cependant à des oeuvres plus éloignées de leur univers culturel familier. Pour cela, on utilise deux formes de lecture :
- La lecture cursive: elle est la forme libre, directe, courante de la lecture; il convient de la développer et d'en donner le goût et l'usage familier, afin d'inciter à la lecture, des élèves qui n'en ont pas toujours l'habitude. Elle n'amène pas à analyser le détail du texte ni à en mémoriser les contenus, mais vise une saisie du sens dans son ensemble. Elle peut s'appliquer à des documents et textes brefs et des extraits, mais son objet essentiel est la lecture d'oeuvres
C'est en soi intéressant ; mais cela demande du temps ; or, la réforme a enlevé aux classes de seconde 25% de cours de français.
- La lecture analytique: elle a pour but l'examen méthodique d'un texte. Elle peut s'appliquer à des oeuvres, pour l'étude d'oeuvres intégrales (en ce cas, elle ne s'étendra pas sur plus de trois ou quatre semaines), ou à des textes brefs ou des extraits, organisés en groupements de textes. Il s'agit d'une pratique d'interprétation. Elle vise à développer la capacité de lectures autonomes. C'est encore privilégier la variété, le zapping, au détriment de l'approfondissement et de la réflexion. C'est frustrer une partie de la classe de ce à quoi elle à droit, pour ne pas ennuyer ceux qui ne sont pas à leur place.
L'étude d'oeuvres intégrales associe la lecture cursive et diverses démarches de lecture analytique.
Les lectures documentaires - qui peuvent être cursives ou analytiques - doivent être développées et devenir un moyen courant d'information. Elles font appel aux dictionnaires, encyclopédies, banques de données (sur support papier et numérique) et à la presse. Elles permettent une meilleure contextualisation des oeuvres, favorisant ainsi leur interprétation.
La lecture s'applique aussi à l'image. Elle prend appui sur des supports divers, des images fixes ou mobiles. Elle s'attache à dégager les spécificités du discours de l'image et à mettre en relation l'expression verbale et l'expression visuelle.
 
2 - Écriture
Le but est d'amener les élèves à écrire souvent et régulièrement, des textes de nature et de longueur variées. Ils seront entraînés progressivement à produire trois types d'écrits:
- des écrits visant à fixer des connaissances (prise de notes, résumé, fiche de synthèse); à construire et restituer des savoirs, en français et dans les autres disciplines; à initier les élèves à l'écriture d'une lettre et du compte rendu;
- des écrits visant à convaincre ou à persuader ;
- des écrits d'imagination, en liaison avec les rubriques du programme.
Le français devient matière de communication, son exigence ne dépassant plus celle du brevet. Mais cela prépare-t-il les élèves aux études supérieures ?

On voit vite la dérive : pour pouvoir être évalué, ce type d'exercice sera l'objet d'une nouvelle rhétorique, aussi contraignante que l'autre, car de toute façon, comment enseigner sans discipliner ?
Ces deux dernières formes d'écrits peuvent s'entrecroiser. Dans tous les cas, les exercices sont nantis de consignes explicites, précisant notamment les genres, les registres et les situations d'énonciation. En seconde, on incite en particulier les élèves à imiter, transformer et dis-poser. Cela se fait en liaison étroite avec les textes lus et selon les rubriques du programme. La production de textes, loin de se borner à des exercices formels, contribue ainsi à une meilleure compréhension des lectures et permet aux élèves de construire leur réflexion. On a recours, dans toute la mesure du possible, aux traitements de textes auxquels on initiera les élèves. Entre-t-il aussi dans nos attributions protéiformes d'apprendre le maniement du clavier ? à l'histoire, la socio, la philo, s'ajoute celle de la bureautique.
Cela supposerait 1) que les professeurs y soient formés ;
2) qu'ils soient formés à l'enseigner ;
3) qu'ils aient le TEMPS de le faire à l'intérieur de l'horaire déjà restreint des secondes.
3 - Oral
En classe de seconde, le but est de permettre aux élèves de pratiquer des activités orales diversifiées et de commencer à analyser les spécificités de l'oral (variations des formes de parole et des niveaux de langage en fonction des situations, des buts, des interlocuteurs).
A cette fin, on associe (en classe entière et en modules) :
- L'écoute : on insiste sur la diversité des genres de l'oral, sur les relations entre les interlocuteurs, sur les stratégies mises en oeuvre dans les échanges. On engage une analyse de la hiérarchie des informations, et des explicitations, reformulations, digressions, dans un propos oral, en particulier à l'intérieur d'un cours.
- L'expression orale : elle inclut des pratiques d'oralisation de textes (lecture à haute voix, jeux dramatiques, mémorisation, récitation), et des pratiques de production orale (reformuler oralement un énoncé qu'on vient d'entendre, formuler oralement des questions, exposer un bref compte rendu de lecture, organiser un propos à partir de notes, réagir à des discours oraux, participer à un débat, en liaison notamment avec l'éducation civique, juridique et sociale).
Ces travaux sont organisés le plus fréquemment possible à l'intérieur de groupes, notamment dans le cadre des modules. L'oral constitue souvent une propédeutique aux activités d'expression écrite.
Il est beaucoup demandé à ces trente minutes de modules, où devront aussi être enseignés : « la production de textes, écrite et orale :la maîtrise de la langue; la méthodologie, appliquée notamment à la documentation. ».
4 - La pratique raisonnée de la langue
Elle est en fait un facteur commun aux pratiques ci-dessus. Elle associe les productions des élèves et l'observation des exemples fournis par les oeuvres et textes lus et étudiés.
En classe de seconde, il s'agit surtout d'améliorer la maîtrise de la phrase, du texte et du discours. On vise ainsi à enrichir le lexique, à améliorer la maîtrise des situations de discours, à perfectionner le recours aux variations de formes et de registres.
Pour cela:

- à l'échelon de la phrase, on comble d'éventuelles lacunes morphosyntaxiques
- à l'échelon du texte, on privilégie les questions touchant à la cohésion;


« améliorer la maîtrise de la phrase » était l'objectif du primaire, puis du collège ; c'est maintenant celui du lycée.
1 - Comment en un an « améliorer la maîtrise du discours » quand la phrase n'est pas maîtrisée ?
2 - Que faire des élèves qui maîtrisent déjà la phrase, et qui attendent, autre chose, dès leur arrivée en seconde ?
- à l'échelon du discours, on développe la réflexion sur les situations d'énonciation, sur les termes de modalisation, et sur la dimension pragmatique -on aborde, lorsque les oeuvres et textes étudiés l'appellent, l'analyse des variations historiques et sociales de l'usage langagier.
Le vocabulaire fait l'objet d'une attention suivie. Les domaines considérés sont ceux qui correspondent aux rubriques de contenus indiquées au § Il. On enrichit le lexique en relation avec les textes lus. On approfondit l'analyse de la structuration et des moyens de la création lexicale. On donne accès au vocabulaire abstrait en faisant réfléchir notamment sur la nominalisation et les pratiques de définition.
On rend usuelle la pratique des différents dictionnaires (sur support papier ou informatique).
En relation avec la maîtrise de la langue, les exercices d'écriture utilisent notamment le travail de reformulation : par changement de point de vue, par changement d'interlocuteurs, par changement de temps, par changement de genre ou de registre. Ils sont aussi l'occasion d'analyser (notamment en modules) les moyens lexicaux et grammaticaux nécessaires aux productions de textes par les élèves:
NB. Les documents d'accompagnement indiqueront les outils de la langue à faire maîtriser par les élèves et ceux qui sont à mettre en oeuvre sans que la connaissance en soit nécessairement théorisée. Ils donneront aussi une nomenclature.
 
V - Relations avec les autres disciplines

Discipline carrefour, le français développe les compétences discursives indispensables
dans toutes les disciplines. De plus, des relations avec, en particulier, l'histoire, l'éducation civique, juridique et sociale et les arts plastiques ont été indiquées pour certains contenus. Elles ne sont pas limitatives : le professeur les enrichira selon son projet pédagogique. Par ailleurs, la liaison sera constante avec le centre de documentation et d'information du lycée : pour des lectures et des échanges autour des lectures, et pour l'usage des fonds documentaires multimédias et pluridisciplinaires. Le professeur aura soin de porter une attention constante à l'actualité littéraire et culturelle. Il est conseillé de solliciter des interventions, voire d'établir des partenariats, avec des auteurs, comédiens, metteurs en scène, bibliothécaires, journalistes, éditeurs, plasticiens.
Tout cela dans le cadre des trois heures de français, et avec, toujours , la perspective du bac en six trimestres...

En résumé :

Ce programme inclut à la fois l'ancienne exigence des lycées (littérature et raisonnement), sans doute pour rassurer parents et enseignants, et l'apprentissage des bases qui était jusqu'à présent celles qu'on enseignait au collège : lecture, expression, prise de note, documentation.
- C'est donc parfaitement hétérogène et ingérable, surtout avec une heure de moins par semaine !.
- Il est évident que ce programme va avoir pour effet d'accélérer l'hémorragie des élèves de 3è en difficultés vers les lycées, puisque plus aucun pré-requis n'est nécessaire pour faire le programme de seconde.
- Mais il est aussi évident que, devant ce nouveau public, c'est la partie ambitieuse du programme qui sera sacrifiée en classe, au détriment du véritable enseignement secondaire, et au détriment des élèves qui y sont prêts.

L'inspection peut-elle nous donner un exemple de travail hebdomadaire qui inclut tout ce qu'on nous demande de faire ?
Comme c'est impossible, c'est nous mettre dans un état de culpabilité permanent, et c'est un moyen de trouver un bouc émissaire pratique à l'échec scolaire : les professeurs n'appliquent pas les directives. En effet, sur le papier, c'est un programme qui peut paraître séduisant puisqu'il contient tout ; mais il est encore plus criant qu'il n'est pas applicable dans la grille horaire restreinte qu'on nous propose. Ainsi, le professeur sera toujours fautif et coupable de l'échec de l'élève puisqu'il n'aura pas fait tout ce qu'exigeait le programme.
Les anciens programmes, beaucoup plus souples, usaient d'adverbes qui présentaient les directives comme des suggestions plus que comme des injonctions : « on pourra notamment faire étudier aux élèves »... qui laissait une grande latitude au professeur.
Mais ces nouveaux programmes sont redoutables pour les élèves et pour les professeurs.
- Pour les professeurs, ces directives deviennent une véritable épée de Damoclès : ne pas les respecter à la lettre sera une faute professionnelle, ( voir ce quiest arrivé à E. Garcia)et les respecter à la lettre est impossible dans le cadre de l'horaire élève. C'est donc inciter le professeur à faire, sous forme de bénévolat, d'heures supplémentaire mal rétribuées dans le cadre d'un aménagement du projet d'établissement, plus que ce qu'il ne peut pour ne pas être en faute.
- Pour les élèves : loin d'être « au centre » du projet pédagogique, il faudra bien qu'il accepte de tout faire et son contraire, quel que soit son niveau, pour suivre le professeur dans sa course paniquée au remplissage du cahier de texte, selon les normes véritablement stakhanovistes ( y compris dans leur esprit) imposées par ce programme. Mais si les normes du plan ne sont pas atteintes, ce sera la faute aux éléments contre productifs que nous sommes.

Haut de la page | Accueil

Hosted by www.Geocities.ws

1