Langues vivantes


mercredi 14 mars Manifestation organisée par le SNES pour les langues vivantes. Rendez-vous à 14 h 30 au métro Solférino

Langues vivantes ou Lang de bois ? défendons l'enseignement des langues vivantes ! (mars 2001)

Langues vivantes : il est plus que temps de réagir ! : un rassemblement pour la défense des langues vivantes s'est tenu le 31 janvier à la Bourse du Travail . Syndicats et associations de spécialistes appellent à l'action.

Pétition des enseignants de langues vivantes du lycée Camille Sée (Paris) (Octobre 2000)

Evaluation de la Langue Vivante 1 en classe de 1 ère. (nouveaux lycées: 9 mars)
Dans l'académie pilote de Reims liste des 11 lycées qui boycottent l'expérimentation de la LV1 en 1ère
Ardennes : les lycées Chanzy, Monge ,Sévigné à Charleville et Verlaine à Rethel
le, lycée Bazin de Charleville et le lycée de Bazeilles
Marne : les lycées Arago, Jean Jaures, Colbert et Roosevelt,
le lycée Oemichen de Chalons
Aube : les lycées Marie de Champagne et Chrétien de Troyes à Troyes et le lycée de Bar sur Aube

Haute Marne: le lycée Edouard Heriot de Sainte Savine
Les 4 établissements suivants boycottent partiellement l'expérimentation LV:
Marne : les lycées L. Bourgeois et R. Godart à Epernay, le lycée M. Chagall à Reims

Reims, le 20 janvier 2000

Les Professeurs de Langues Vivantes
Allemand, Anglais, Espagnol,
du Lycée Roosevelt

à

Monsieur le Ministre,
Monsieur le Recteur,
Mmes, Mrs les Inspecteurs Généraux,
Inspecteurs pédagogiques Régionaux,

s/c de Monsieur le Proviseur
du Lycée Roosevelt. Reims.

Objet: Évaluation de la
Langue Vivante 1 en classe de 1 ère.


Monsieur le Ministre,
Monsieur le Recteur,
Madame, Messieurs les Inspecteurs Généraux et Régionaux,

Suite à une réunion de concertation entre les Professeurs de langues de notre Lycée, nous avons collégialement décidé de ne pas participer à l'évaluation en classe de 1ère.

Nos raisons sont nombreuses et nous nous permettons de vous les exposer:

Le système mis en place nous semble très lourd et désorganisera le fonctionnement des classes:
- si cela a lieu pendant les cours: perte importante de cours pour les élèves.
- en dehors des cours: il sera extrêmement difficile de trouver des créneaux communs aux élèves et aux enseignants.

Les épreuves de compréhension sont censées être identiques dans tous les lycées: comment éviter les fuites, qui fausseraient notablement les résultats ? Une organisation parallèle non centralisée des épreuves est irréalisable.

Les élèves ne sont pas encore préparés à ce genre d'épreuve. Ils sont souvent trop nombreux en classe (de 30 à 35) pour que l'on puisse parler d'«expression orale». En outre, il faut savoir qu'en 1ère, ils viennent de choisir une section et ne commencent à réellement s'intégrer qu'au second trimestre.

La charge de travail des enseignants n'est pas évoquée et serait importante si cette passation devait être effectuée en dehors des heures de cours. Aucune rétribution n'est pour lors envisagée. De plus, nous craignons que l'on ne se dirige vers une annualisation du temps de travail.

Nous sommes également très inquiets pour l'avenir des langues.

Si l'on procède à une évaluation en première, l'enseignement des langues sera-t-il assuré en Terminale ? Ne deviendra-t-il pas facultatif ou bien assuré avec un horaire réduit ?

La réforme vient déjà d'amputer le nombre d'heures de langue en seconde LV1 et projette en 1ère et Terminale S, ES, L une réduction du nombre d'heures de cours, compensée seulement en partie par des séances en groupes restreints, ainsi que par l'intervention d'Assistants étrangers, probablement pas assez nombreux (verrons-nous de nouveau des «locuteurs natifs», recrutés par voie de presse ?) et présents uniquement d'octobre à avril dans les établissements ?
Dans certains lycées sont mises en concurrence la poursuite d'une langue dite morte: Latin ou Grec, avec celle d'une Langue vivante: cela conduit à des abandons souvent non souhaités par les élèves (du Latin, du Grec ou bien de la Langue vivante).

Il existe des précédents: l'Histoire n'est plus enseignée en Terminale dans plusieurs sections. Le Français facultatif a disparu en Terminale. Assistons-nous à la disparition programmée des langues vivantes autres que l'anglais dans le secondaire, en contradiction avec les discours sur l'Europe ?

Cela serait également en contradiction avec l'exigence de poursuite d'au moins deux langues vivantes dans l'enseignement supérieur.

Nous regrettons vivement le manque réel de concertation et d'information au niveau national et académique.

Une évaluation serait prévue. Nous n'en connaissons ni le contenu ni les critères. Nous sommes très «honorés» d'être pilotes, mais nous aurions aimé être plus amplement informés en temps voulu. On nous demande d'effectuer cette évaluation en un temps très bref puisque nous venons de recevoir le matériel correspondant, ainsi qu'un courrier nous informant que notre synthèse devrait vous parvenir d'ici à fin avril: soit d'ici neuf semaines effectives de cours, plus une pour la dite synthèse.
La finalité de cette évaluation ne nous est pas clairement donnée. Nous disposons de bien peu de temps pour effectuer toute une série de tests dans les conditions évoquées ci-dessus avec des élèves non prévenus, ni préparés dans cette optique.

Citons encore la question posée aux élèves à la fin de l'évaluation d'Anglais: «Souhaiteriez-vous passer des tests de ce type dans le cadre du Baccalauréat ?»

Il est remarquable que l'on consulte les élèves, mais pas les enseignants. Il n'y a d'évidence plus qu'un pas à franchir pour passer du Baccalauréat, examen qui atteste à l'échelle nationale des connaissances et savoir-faire de nos élèves, à un contrôle continu qui ne pourra jamais offrir la transparence et l'équité de notre diplôme.
Nous souhaitons que les autres académies non «pilotes» soient également informées et puissent s'exprimer à ce sujet.
L'enseignement des langues doit être assuré dans le cadre de l'École publique et être accessible à tous les élèves. Il ne doit pas être diminué, voire subordonné aux intérêts mercantiles d'organismes privés, plus ou moins sérieux, à des tarifs prohibitifs pour beaucoup de nos jeunes, et qui seraient ravis de récupérer cette manne, comme cela existe déjà par exemple pour certains BTS.
Nous prenons note de l'attachement de Monsieur le Ministre de l'Éducation Nationale à l'enseignement des Langues Vivantes, mais serions ravis que cela se concrétise dans nos classes, avec par exemple des effectifs réduits, en concertation avec les enseignants qui n'ont, et nous nous permettons d'insister, comme seul souci que la réussite de leurs élèves.
Dans l'attente de cette réelle concertation et des éclaircissements et assurances souhaités, nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, Monsieur le Recteur, Mesdames et Messieurs les Inspecteurs Généraux et Pédagogiques Régionaux, l'expression de nos respectueuses salutations.

Lycée Chanzy à Charleville-Mézières
Les professeurs du lycée Chanzy
Monsieur le Ministre de l'Education Nationale
13 rue Delvincourt
s/c de Monsieur le Recteur de l'Académie de Reims
08000 Charleville-Mézières
s/c de Monsieur le Proviseur du lycée Chanzy

Charleville-Mézières, le 14 janvier 2000

Monsieur le Ministre,


Les enseignants d'anglais et d'allemand du lycée Chanzy (réunis ce jour, vendredi 14 janvier 2000) décident de ne pas participer à l'expérimentation concernant l'évaluation des compétences orales en Première LV1 et manifestent par cette attitude leur REFUS DE CAUTIONNER le contrôle en cours de formation ainsi que tout contrôle continu, qui portent atteinte à la forme actuelle du baccalauréat.

En effet, les professeurs déplorent, dans ces types de contrôles, l'absence d'anonymat
- ce qui générerait indubitablement un climat malsain, des tensions et des pressions (de la part d'élèves, de parents d'élèves voire des chefs d'établissement ... ) qui ne permettraient pas une évaluation sereine des possibilités réelles des élèves.

D'autre part, les consignes pour la passation des épreuves laissent largement entrevoir un MANQUE TOTAL D'ÉQUITÉ entre les élèves de différents établissements. Les professeurs s'insurgent contre ces épreuves qui, telles qu'elles sont conçues laissent la porte ouverte à n'importe quelle "CUISINE LOCALE" ...

Les enseignants dénoncent le caractère subjectif et aléatoire de ce type d'évaluation, qui mène à une DÉVALORISATION DU DIPLÔME NATIONAL du baccalauréat.

Par la présente pétition, les enseignants du lycée Chanzy, préoccupés par la remise en cause des principes fondamentaux du baccalauréat (anonymat et équité des épreuves) se montrent solidaires de leurs collègues de langues vivantes dans leur refus de participer à cette expérimentation.

(Signatures des collègues)



Notre refus de participer à cette expérimentation est motivé par les raisons suivantes


1. LES NOMBREUSES DIFFICULTÉS MATÉRIELLES

- évaluation annoncée de novembre à mai, alors que, au mieux, les documents sont parvenus aux collègues début janvier (certains collègues, dans d'autres établissements, ne sont toujours pas en possession de ces documents à ce jour). Ceci réduit sérieusement le délai de passation des épreuves à 10 à 12 semaines - alors que pendant cette période sont organisés bacs blancs écrits et oraux de Première (en français) et de Terminale.

- un seul exemplaire fourni par langue et par établissement !
- organisation et mise en place des épreuves
La suggestion (Anglais LV1, p 3) d' organiser ses épreuves ... de telle sorte qu'elles ne perturbent pas les autres enseignements et que les professeurs évaluateurs n'interrogent pas leurs propres élèves - qui suppose de trouver des créneaux - horaires communs aux professeurs évaluateurs et aux élèves à évaluer pendant leurs heures de liberté - est très difficilement gérable.

En outre, il faudrait trouver un créneau commun pour TROIS personnes : l'élève, le professeur-évaluateur et le professeur - interlocuteur ... ? (Livret Anglais LV1, page 4 : de façon à mettre l'évaluateur dans des conditions sereines d'évaluation, c'est un autre professeur qui sera l'interlocuteur de l'élève).
Quant à la suggestion de banaliser les heures d'anglais sur une période déterminée (Livret d'anglais,page 3), elle conduirait à la suppression des cours de Première LV1 pendant plus d'un mois dans cette matière ! Il n'est pas raisonnable de suggérer de banaliser les heures d'anglais ainsi, sachant que cela conduirait à perdre 15 heures d'enseignement au minimum (4 élèves par heure ... ).


2. MANQUE DE COHÉRENCE DANS LES CONSIGNES

- Livret d'allemand, page 3, 20 minutes de préparation pour la prise de parole en continu, contre 10 minutes, page 4.
- Livret d'allemand : des tests de compréhension de l'oral sont proposés en version allemande et française. Laquelle proposer aux élèves ?


3. MÉPRIS DES ENSEIGNANTS

Aucun mot sur le surcroît de travail considérable qui est imposé aux enseignants concernés nombreuses réunions de concertation (avant, pendant et après les épreuves), recherche de documents et temps d'interrogation. ; d'évaluation et de correction.

4. MEPRIS DES ÉLÈVES

Les élèves sont censés être évalués sur des savoir-faire auxquels ils n'ont pas été préparés (la situation de dialogue) - les objectifs n'ayant été communiqués aux enseignants que par le biais de la brochure distribuée en janvier 2000.

D'autre part, comment peut-on prétendre préparer les élèves à cette "situation de dialogue", qui constitue un rajout par rapport aux exigences antérieures - tout en sachant que les horaires imposés en langues ont été sérieusement amputés et que de nombreux groupes sont encore au dessus de 30 élèves ?

5. PROBLÈMES D'ÉQUITÉ.

Les épreuves de compréhension orale ayant lieu à des dates différentes dans les établissements, il est à prévoir que les réponses seront très vite connues des élèves et échangées.

Comment peut-on garantir l'équité, sachant qu'un élève étudiant l'anglais en LV1 peut bénéficier d'un professeur-évaluateur ainsi que d'un professeur- interlocuteur (de façon à mettre l'évaluateur dans des conditions sereines d'évaluation, page 4) alors que son camarade, étudiant l'allemand en LV1 devra se contenter d'un professeur -interrogateur seulement ?

Comment peut-on garantir l'équité, sachant que certains élèves évalués en anglais LV1 auront si cela est possible (Livret d'anglais, p 4) un professeur - évaluateur ainsi qu'un professeur-- interrogateur, pendant que d'autres élèves - également évalués en anglais LV1 devront se contenter d'un professeur- interrogateur-évaluateur !

Plus grave encore, sans aucun contrôle extérieur à l'établissement, comment garantir que la liste des documents étudiés ne se réduise pas à 2 documents ? Comment éviter que certains élèves n'étudient (et ne soient évalués sur) beaucoup moins de documents que d'autres ?
Comment garantir une équité entre les différents établissements ?

D'autre part, il est aberrant que l'on puisse concevoir d'évaluer équitablement des élèves sur des exigences aussi diverses que compte-rendu, commentaire, appréciation, interprétation, (Livret d'anglais, page 4).

Et que dire du verbiage jargonneux du commentaire suivant : si (l'évaluation] se donne des paramètres et des critères de réussite relative précis, elle n'est pas mise en regard d'un référentiel détaillé qui atomiserait les compétences en composantes dont la maîtrise serait mesurée de façon binaire (Livret d'anglais p 3) ?

Toutes ces raisons nous semblent suffisantes pour refuser de cautionner cette expérimentation en y participant.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'expression de nos salutations les plus respectueuses.


Les professeurs d'anglais et d'allemand du lycée Chanzy.

Académie de Lyon
Le texte suivant a été adressé par le S3 de Lyon à tous les secrétaires de S1 de Lycée de l'Académie :

Une Assemblée générale des professeurs de langues s'est tenue le mercredi 2 février à l'initiative du SNES à la Bourse du Travail de Lyon. Celle-ci était motivée par les menaces qui se précisent sur l'enseignement des langues. Une soixantaine de collègues étaient présents, représentant 25 lycées et 4 collèges de l'Académie.

Les collègues ont massivement fait part de leur rejet de mettre en place l'expérimentation de l'évaluation en langue vivante à la fin de la première. Un texte a été élaboré en commun, qui se veut être un exemple de ce qui peut se faire dans les établissements. Il est en effet apparu que des collègues étaient demandeurs d'informations sur cette question. Le texte ci-dessous est à adapter en fonction de la situation locale.

Par ailleurs, l'assemblée de mercredi a également décidé d'organiser une nouvelle réunion

Mercredi 9 février
14 heures 30
Bourse du Travail de Lyon
Place Guichard - Lyon 3è- (métro Guichard)

Il s'agit d'organiser une expression publique sur la question des langues dans l'Education : rédaction d'un communiqué de presse, conférence de presse, action médiatique... Cette réunion est évidemment ouverte à tous. Il est donc important de communiquer l'information à Tous les Collègues (syndiqués ou non). 3 février 2000


MODELE DE LETTRE A ADAPTER DANS L'ETABLISSEMENT ET A ADRESSER A :

. Monsieur le Ministre de l'Education Nationale
. Monsieur le Recteur
. Mesdames ou Messieurs les Inspecteurs pédagogiques régionaux
. Mesdames ou Messieurs les Inspecteurs généraux


Comme dans d'autres établissements de l'académie (Aragon à Givors, J.P. Sartre à Bron, Lumière à Lyon, La Martinière Duchère, Chabrières à Oullins, René Descartes à St Genis Laval, Charlie Chaplin à Décines), les professeurs de langues du lycée ont décidé de refuser l'expérience pilote en matière d'évaluation orale en classe de première qui leur a été imposée par le ministère. Ceci pour plusieurs raisons :

Ils contestent d'abord la forme et les conditions de passation de ces épreuves :
. absence totale de concertation préalable
. surcharge importante de travail ; désorganisation, voire suppression de cours
. différences de traitement importantes d'une langue à une autre (par exemple compréhension orale à l'aide de grille en français pour les germanistes STT ou STI, épreuve entièrement en anglais pour les anglicistes)
. impossibilité de garantir des conditions de passation identiques d'un établissement à un autre (selon la qualité du matériel disponible, l'acoustique des salles, le nombre d'élèves par salle) . impossibilité d'organiser ces épreuves en même temps d'où des risques importants de « fuite »

Bien qu'ils soient tous persuadés de l'importance de l'oral en langues vivantes, ils contestent également l'esprit de cette évaluation qui est un premier pas vers l'instauration du contrôle continu ou en cours de formation et la suppression des épreuves de LV au baccalauréat.

Comment :
. garantir l'égalité de traitement des élèves et l'uniformité des tests d'un établissement à un autre . assurer l'impartialité des jugements des évaluateurs (le côté « affectif » de la relation prof-élève ne pouvant être négligée)
. se prémunir contre les pressions de toutes sortes qui ne manqueront pas de s'exercer contre les enseignants : menaces voilées des élèves dans les établissements dits « difficiles , pressions des parents, pressions de l'administration de chaque établissement soucieuse de préserver son pourcentage de réussite aux examens

Par leur refus de mettre en place les épreuves, ils entendent :
. lutter contre la dérive possible des «diplômes maison », le contrôle continu ou en cours de formation conférant au diplôme une valeur différente selon l'établissement fréquenté
. empêcher une sélection sauvage à l'entrée dans le supérieur (faute de référence nationale, les établissements d'enseignement supérieur seraient tentés d'organiser leur propre recrutement)
. s'opposer à la suppression programmée de l'enseignement des langues vivantes en terminale

Signatures

(transmis par René PRAGER, membre du Bureau Académique du SNES de Lyon)


Langues vivantes et locuteurs natifs (janvier 1999)

Lycée Jean COCTEAU MIRAMAS
Nous avons envoyé par la voie hiérarchique la pétition suivante signée par 14 collègues sur 16 (anglais allemand italien espagnol arabe). Lycée Jean COCTEAU MIRAMAS Bouches du Rhône

Monsieur le Ministre de l'Education Nationale S/c de Monsieur le Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille S/c de Monsieur l'inspecteur d'Académie des Bouches du Rhône S/c de Monsieur le Proviseur du Lycée Jean Cocteau Miramas

Le Recteur de l'Académie d'Aix-Marseille vient d'adresser une circulaire (4 janvier 1999) aux proviseurs de lycées avec pour objet : locuteurs natifs.

OBJET: locuteurs natifs.
Le Ministère vient de me faire savoir dans le cadre des mesures d'urgence arrêtées fin octobre 1998, l'Académie était autorisée à recruter 43 "locuteurs natifs" à partir de janvier 1999 et pour 5 mois .
Travaillant sur la base d'un service hebdomadaire de 12 heures, ils assureront devant des groupes de 15 à 20 élèves des séances de conversation première ou seconde langue. Ces activités pédagogiques doivent se dérouler en étroite collaboration avec le professeur de langue de la classe, prolongeant son enseignement. Elles visent essentiellement à un entraînement à l'expression orale des élèves. Les étudiants des classes post baccalaurlat ne sont pas concernés par cette mesure.
Je vous demande de me faire savoir début janvier vos besoins en distinguant bien sûr les langues concernées. Le Rectorat procèdera au recrutement de ces étudiants étrangers et à leur affectation courant janvier.

Les professeurs de langue du Lycée Jean Cocteau de Miramas, dénoncent cette opération démagogique, qui sous couvert de soi-disantes "mesures d'urgence" , anticipe la réforme que le ministre tente d'imposer à marche forcée pour la prochaine rentrée. Ces "locuteurs natifs" rebaptisés "étudiants étrangers" dans la fin de la circulaire seront bien sûr recrutés par petites annonces ou par téléphone comme d'authentiques enseignants remplaçants l'ont été dans l'urgence durant les vacances d'octobre. Le nombre choisi n'est ni trop important ni totalement ridicule: il est dans son insignifiance...crédible, car c'est un ballon d'essai ! C'est pour jusqu'à fin mai et il faut retrancher les vacances scolaires. Il faudrait des heures de concertation, car comment faire se " dérouler en étroite collaboration avec le professeur" "l'entraînement à l'expression orale" si "l'étudiant étranger" n'a aucune idée de ce qu'est une classe, fût-elle de 15 à 20 élèves. Les enseignants rêveraient de classes si peu chargées, mais il vaut mieux les confier à des étrangers sans expérience, recrutés localement, qui seront payés moins chers, feront dispara”tre les assistants de langue (qui relêvent des Affaires étrangères et des Echanges Culturels nationaux). L'inspection pédagogique et les chercheurs en pédagogie sont priés de venir expliquer aux professeurs ce qu'est de la "conversation première ou seconde langue" !
Bref , il ne s'agit pas seulement d'un gadget sans lendemain , mais bien d'une provocation qui anticipe sur la redéfinition des grilles horaires des classes de langues vivantes, sur la redéfinition des tâches d'enseignement, sur la redéfinition des conditions de travail et d'emplois de tous, sans aucun bénéfice attendu et prévisible pour les élèves.

Les professeurs de langue du Lycée Jean Cocteau appellent leurs collègues, les parents d'élèves et les élèves à s'opposer avec la plus grande énergie à ce coup bas organisé depuis Paris.

[email protected]


Un projet inacceptable pour les langues (janvier 1999)
Diminution des horaires
Suppression d'un quart d'heure de module en 2de LV1 suppression d'une heure en 1ère ES LV2
Disparition de fait de la LV 2 pour de nombreux élève de Terminale S du fait de l'épreuve anticipée du bac en 1ère

Suppression massive d'heures de cours avec l'enseignant au profit d'heures assurées par l'assistant(e)
Jusqu'à présent, l'assistant avait surtout vocation à assurer des heures de conversation, en plus des heures de cours, avec des élèves volontaires  il ne suffit pas d'être un locuteur natif, pour être compétent dans l'enseignement d'une langue vivante ; ou faudrait-il en conclure que le discours de l'inspection sur la nécessaire "professionnalisation" de notre activité n'est que pure rhétorique ? A-t-on réfléchi aux difficultés qui attendent les assistants confrontés à des classes entières de 35 élèves ? les assistants prennent leur service dans les établissements le 1er octobre et repartent début mai ! Voilà de nombreuses "classes sans enseignant" prévisibles... A-t-on chiffré le nombre d'assistants supplémentaires nécessaires (il est vrai qu'ils reviendront toujours moins cher que des enseignants) A-t-on songé aux heures de concertation nécessaires entre le professeur et l'assistant, si l'on veut qu'un minimum de coordination existe entre le cours et les interventions de l'assistant(e) ?

Des menaces sérieuses pour les langues autres que l'anglais
Le principe de continuité qui veut que les élèves reprennent en 6ème la même langue qu'en primaire condamne déjà à terme les autres langues à une quasi disparition en tant que LV 1 et il faudra y ajouter la diminution du nombre d'élèves de terminale S en LV 2 (cf. supra) seul l'anglais aura vocation à être enseigné dans toutes les sections jusqu'en terminale (comme LV 1 quasi unique)

Le traitement des langues révélateur d'une philosophie ?
C'est le type même d'une politique de redéploiement : la réduction des effectifs pour certaines heures n'est pas financé par la création des postes budgétaires nécessaires mais par le recours aux assistants ; on est dans la même logique qu'avec les emplois jeunes ; l'incitation de fait à abandonner la deuxième langue en terminale pour les scientifiques ne reflètetelle pas une conception utilitariste de l'enseignement : il est bien connu qu'un scientifique n'a besoin que de l'anglais pour participer aux colloques, lire les documentations et ... rédiger ses propres contributions.
Les heures de concertation qu'implique le partage du travail entre le professeur et l'assistant sont passées sous silence : on alourdit de fait la charge de travail des enseignants.


Jacques Omnès
Professeur d'allemand au lycée Ambroise Paré Laval
Ex-syndiqué du SNES
Pages Web :
http://perso.wanadoo.fr/jacques.omnes/
http://www.multimania.com/omnesj/


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