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Dernière mise à jour : 02 février 2000

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L'équipe des professeurs de lettres  

Mardi 28 septembre 1999

Lycée Martin Luther King
21 avenue du Général de Gaulle
77600 Bussy-Saint-Georges

Sous couvert du chef d'établissement

Madame l'Inspectrice,

L'épreuve d'évaluation de français est un révélateur affligeant de ce qui est réservé par la réforme de M.Allègre à l'enseignement de notre discipline. Nous tenons à vous faire part de quelques observations qu'elle a suscitées au sein de l'équipe du lycée. Le choix du texte non littéraire est déjà fort discutable, augurant mal en début de seconde de la place de la littérature dans l'enseignement du français. On n'avait sans doute pas besoin, de surcroît, de prendre un texte mal écrit, à l'argumentation confuse, mal organisée et qui n'a eu pour seul effet que d'entretenir dans l'esprit des élèves la confusion entre horreur et fantastique, alors qu'on souhaitait au contraire les conduire à une distinction précise. Nous remettons donc en cause le choix exclusif de ce texte de presse pour réclamer également un vrai texte littéraire, arguant du fait que nos élèves doivent être autant confrontés à la lecture de presse qu'à celle de la littérature, l'une étant évidemment complémentaire de l'autre. Nous ne nous attarderons pas sur la présentation scandaleuse de ce texte déjà dénoncée par la presse, dans un numéro de Libération dont vous avez certainement pris connaissance. Il apparaît bien évident que les élèves ne peuvent accorder d'importance ni à la présentation d'un texte ni à son orthographe à partir du moment où leurs maîtres leur apportent un texte truffé d'erreurs.

En outre, le thème de cet article nous semble totalement démagogique. Il encourageait ainsi les élèves à choisir dans leur travail d'écriture des exemples de films d'horreur appartenant à une sous-culture du cinéma. Les élèves se sont majoritairement engouffrés dans un récit de Scream ou X files, préférant l'intrigue à la réflexion et ne proposant que de maigres arguments rarement pertinents, quand ils avaient déjà le mérite d'exister. Nous vous passerons les dessins qu'ils ont cru bon d'ajouter pour ne retenir que les écarts de langage, sans doute stimulés par ceux que s'était autorisés le journaliste du Monde de l'Education (" gore " par exemple).

L'évaluation des compétences nous est enfin apparue maigre et le codage proposé pour certains items insuffisamment précis. Prenons l'exemple de l'item 5 qui admet deux réponses possibles difficiles à justifier. Il prouve alors que le texte est davantage une constatation de l'évolution du fantastique qu'un texte argumentatif. L'item 7 ne révèle, quant à lui, rien puisque tous les élèves obtiennent le code 1. Concernant l'item 9, nous nous sommes demandés ce qu'étaient une entrée et une clôture caractéristiques d'un article de presse. Il manque aussi une codification pour l'item 10 ; certains ont mis un titre mais il ne répond ni au code 1, ni au code 9. Enfin les items 18 et 19 ne sont pas assez codifiés sévèrement pour un texte aussi court. Dans tous les cas, cette évaluation n'est pas suffisante pour déterminer les élèves qui participeront à l'aide individualisée de français. Mais nous sommes sans doute à l'ère de la facilité et de la complaisance si l'on en juge par le peu d'ambition des performances attendues tant au niveau de l'expression que de l'orthographe. Bel exemple donc de ce que promettent les nouveaux exercices d'écriture prévus par la réforme ! A une époque où l'on ne cesse de stigmatiser le gaspillage du bien public pour encourager les économies diverses, on peut finalement s'interroger sur la légitimité d'un tel " torchon " imprimé en milliers d'exemplaires, sans compter le second exemplaire corrigé, censé se substituer à la première mouture.

En conséquence, nous avons décidé de ne pas coder l'épreuve, après avoir malheureusement perdu une heure trente à la faire passer, et de longues heures à la corriger.

Nous vous prions d'agréer, Madame l'Inspectrice, l'assurance de nos salutations respectueuses.

L'équipe des professeurs de lettres du lycée Martin Luther King




 

 
 

Pétition des professeurs de lettres du Lycée Montaigne (Paris, 6e)

Le test d'évaluation de français à l'entrée en 2nde a choqué bon nombre d'entre nous tant par son contenu et sa forme que par ses présupposés.
 
 

Contrairement aux années précédentes, les cahiers ne proposent qu'un seul texte : aucune possibilité de choix n'est ainsi laissée aux enseignants. Il est ensuite fort étonnant que cet article soit présenté comme "texte argumentatif" alors que son contenu n'est qu'informatif ( distinction qui est, en principe, enseignée aux élèves dès la classe de 5e ).Le document, d'autre part, fourmille de fautes : majuscules incongrues, fautes d'orthographe, phrase inachevée, confusion de mots. Un rectificatif, d'ailleurs incomplet et peu lisible, nous parviendra ...trois semaines plus tard.
 
 

Mais, plus graves sont, a nos yeux, les présupposés qui sous-tendent le choix de ce texte, profondément démagogique et méprisant. On flatte _ ou on croit flatter _ les élèves en leur parlant de ce qu'ils sont censés aimer : la littérature "gore" et le fabricant de best-sellers qui serait leur écrivain préféré (sur la foi d'un sondage publié dans Le Monde en mars 99 ). On suppose du même coup, qu'entrant en seconde, nos élèves n'ont pas d'autres aspirations, pas d'autres exigences et qu'ils sont incapables de s'intéresser à de vrais écrivains et à de vrais problèmes.
 
 

Ce choix est enfin inquiétant. Le cahier de correction et de suggestions d'accompagnement pédagogique ne préfigure-t-il pas les nouvelles orientations de l'enseignement du français ? Sous prétexte de placer l'élève "au centre" du dispositif scolaire, l'école ne s'assignerait-elle désormais d'autre fonction que celle de miroir ou d'écho des goûts d'une partie d'entre eux ? Quant aux enseignants qui croient encore à la transmission des savoirs, d' une culture exigeante, a la formation de la réflexion et de l'esprit critique, ils seraient doublement hors-jeu , élitistes et "ringards" : à présent l'école doit communiquer et informer
 
 

Si les tests des années précédentes étaient bien loin d'être irréprochables, le niveau atteint par l'exercice de cette année est parfaitement inadmissible et a conduit certains d'entre nous à refuser de faire travailler leurs élèves sur ce texte.


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