Pétition mathématiques

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Sujet de B.E.P ou comment prendr élèves et profs pour des débiles
Le boycott des manuels toujours à lordre du jour (juin 2001)
un manuel de Seconde rédigé par nos collègues de Franconville
Rentrée 2000
Texte de pétition proposé par un groupe de professeurs du lycée Montesquieu, Herblay 95. membres du collectif « sauver les maths »

Sujet de B.E.P. ou comment prendre élèves et profs pour des débiles avec un appel à signer la pétition

Le boycott des manuels de mathématiques toujours à l'ordre du jour nous communique le collectif "Sauver les maths"(juin 2001).

En réaction aux nouveaux programmes, un manuel de seconde rédigé par nos collègues du lycée de Franconville (95) est en cours d'édition

Un commentaire sur l'évaluation de mathématiques de Seconde par Isabelle Voltaire

Deux articles à lire absolument à la rentrée 2000:

  • Menace sur les maths, un article de la revue Sciences et avenir, largement inspiré des reflexions de nos amis de "Sauver les maths".
  • Etant attachés à la défense de l'enseignement des disciplines, qui en suppose une analyse réaliste, nous avons relevé avec beaucoup d'intérêt la publication dans l'Université Syndicaliste du débat ouvert sur les mathématiques, que l'on trouve sur le site du SNES. Nous apprécions la qualité de ces textes. Connaissant les contraintes de l'édition électronique, et la faible durée de publication de l'US en cours, nous avons pris la liberté de reproduire ici le texte de Jean-Pierre Demailly ; nous en remercions vivement l'auteur et l'éditeur:

    US MAGAZINE - N° 527 - SEPTEMBRE 2000

    DEBAT opinion

    Face aux difficultés que rencontre aujourd’hui l’enseignement des mathématiques, le SNES lance le débat.

    Les maths face à l’inconnu

    Les mathématiques sont dans une situation paradoxale. Disciplines outils pour les sciences et les techniques, elles sont au cœur de la connaissance moderne, de plus en plus utiles, de plus en plus présentes. Pendant ce temps, les élèves semblent se détourner de leur apprentissage. Comment expliquer ce phénomène et surtout comment y remédier ?

    Jean-Pierre Demailly, professeur à l’université de Grenoble. Membre correspondant de l’Académie des sciences, spécialiste d’analyse et géométrie complexes.

    Sur l’enseignement des mathématiques et des sciences

    Avant d’entamer une réflexion sur l’évolution des programmes d’enseignement, il faut d’abord faire une analyse raisonnée de la situation actuelle. Or, l’enseignement des mathématiques et des sciences se trouve aujourd’hui dans un état préoccupant. A l’université, dans certains secteurs comme l’informatique, la technologie, la mécanique, le nombre d’étudiants est très inférieur aux besoins prévisibles, tandis qu’il y a pléthore dans d’autres secteurs aux débouchés limités. Pire, les compétences des étudiants sont en faible adéquation avec les prérequis des programmes d’enseignement. Dans les dernières années, les solutions envisagées ont surtout été des mesures démagogiques visant à augmenter le taux de réussite aux examens par un affaiblissement des exigences. Les diplômes délivrés aux étudiants ne garantissent donc plus un niveau de compétence minimal décent ; la situation est très sérieuse pour les futurs enseignants, comme on peut en juger par le niveau actuel très bas aux concours de recrutement, CAPES et agrégation de mathématiques notamment. A mon sens, ce constat sévère tient à des défauts structurels majeurs des filières éducatives, bien plus qu’à des questions de programme. Les principaux problèmes trouvent leur origine dans l’insuffisance de la diversification des filières, et par contre-coup, dans un grave manque d’adaptabilité du système éducatif face à des populations d’élèves dont les objectifs et les besoins sont très variés. Il en résulte un nivellement systématique des programmes par le bas, au lieu d’une démarche adaptative visant à valoriser les qualités individuelles des élèves : valorisation des qualités intellectuelles comme des qualités artistiques, sportives, manuelles, etc. Le collège unique, conçu à l’origine comme un instrument d’intégration, a hélas mis à l’écart toute idée de formation pré-professionnelle pour ceux qui se destinent à des études courtes. Au lycée, l’insuffisance de la diversification des filières scientifiques a conduit à la mise en place de programmes bâtards et sans objectifs clairs. Dans tous les cas, les contraintes horaires ont amené les commissions de programmes à opérer des allégements importants. Pour les mathématiques, ces allégements ont hélas eu tendance à porter sur l’essentiel, à savoir, sur l’acquisition du sens et des concepts ; l’objectif d’une nécessaire compréhension en profondeur a été insensiblement détourné pour faire place au bourrage de crâne et une propension au "mimétisme". Il est clair que les difficultés ne pourront être résolues sans une volonté politique courageuse et une vision d’ensemble cohérente. Au lycée par exemple, on peut discerner des besoins assez différents suivant que les élèves vont s’orienter vers les sciences économiques et bio-médicales, ou vers les sciences de la matière (informatique et technologie incluses). Dans les deux premiers cas, les élèves auront davantage besoin de méthodes de calcul et d’outils statistiques, tandis que, dans le cas des sciences de la matière, l’analyse et la géométrie devraient avoir un rôle prépondérant. L’enseignement de la logique élémentaire ou de la combinatoire est actuellement très négligé, alors que c’est une pierre angulaire pour l’enseignement des mathématiques, surtout dans une optique généraliste menant à des études scientifiques ou techniques longues; et aussi bien entendu pour l’enseignement des concepts fondamentaux de l’informatique. Sans logique, il n’y a pas de démonstration possible, et sans démonstration, on ne peut véritablement parler de " mathématiques " au sens savant du terme. Il est bien sûr envisageable qu’une partie du public scolaire soit mise à l’abri des difficultés du cheminement conceptuel, si cela ne correspond pas aux nécessités des objectifs professionnels poursuivis. Mais il est inacceptable que les élèves visant des études longues ne se voient pas offrir la possibilité d’acquérir en temps voulu les outils conceptuels dont ils auront besoin par la suite. Toute la difficulté actuelle de l’enseignement des sciences est là, les bases mathématiques manquent cruellement pour la compréhension des autres disciplines et des applications, et le retard accumulé par les élèves dans l’enseignement secondaire ne peut plus ensuite être comblé à l’université. Les réformes de l’université n’ont d’ailleurs fait qu’ajouter à la confusion, dans un contexte d’uniformisation européenne, prétexte à l’atomisation des contenus, à la réduction des horaires et des moyens. Pour vouloir adopter une prétendue "voie médiane" convenable pour tous les publics, on aboutit à une incapacité d’opérer des choix stratégiques clairs. Dans l’optique d’une nécessaire diversification, il faudrait réaménager les horaires de manière différenciée, avec une forte augmentation des mathématiques et des sciences pour la filière scientifique fondamentale. Le questionnement individuel, l’expérimentation et l’observation sont des éléments essentiels du processus d’acquisition des connaissances, et demandent beaucoup de temps. La proposition actuelle des TPE s’attache en principe à ces objectifs, mais sans programme précis, détachée des disciplines fondamentales et misant avant tout sur un objectif peut-être trop ambitieux d’interdisciplinarité, cette mesure fait craindre une nouvelle réduction des contenus au détriment de ce que j’appellerai un " vagabondage culturel ". Dans tous les cas, il faudrait redonner leur valeur aux diplômes, avec à la clé une véritable démarche d’orientation des élèves, combattant l’échec plutôt que de le travestir en fausse réussite. Pour finir, quelques mots sur l’utilisation des nouvelles technologies : mon sentiment est qu’il faudrait passer d’un usage passif et consumériste avec une griserie abusive devant les performances des outils informatiques, à un usage plus raisonné incitant à la compréhension de leurs principes de base. Oui, de grands desseins sont nécessaires pour reconstruire l’enseignement des sciences dans notre pays...

     

     

    Colloque formation scientifique 8 et 9 décembre 2000

    Face à un constat inquiétant : de moins en moins d’élèves de classes scientifiques poursuivent des études scientifiques, le SNES organise un colloque sur la formation scientifique, à Paris les vendredi 8 et samedi 9 décembre 2000. Six tables rondes réuniront des enseignants du supérieur et du secondaire, des chercheurs, des didacticiens des mathématiques, des sciences physiques, des sciences de la vie et de la Terre, des sociologues et des philosophes. Ils débattront de l’évolution des savoirs, des démarches et raisonnements propres à ces disciplines, des liens entre elles et de leur spécificité, de la place de l’épistémologie, celle de l’informatique, mais également des problèmes de recrutement des élèves de la voie scientifique, notamment des filles, et de leur orientation post-bac. Une fiche d’inscription sera diffusée dans un prochain numéro de l’US.

 

 

 

Texte de pétition proposé par un groupe de professeurs du lycée Montesquieu, Herblay 95. membres du collectif « sauver les maths » )

APPEL A LA MOBILISATION DES PROFESSEURS DE MATHEMATIQUES

Professeurs de mathématiques en lycée, nous venons de découvrir par hasard les nouveaux programmes de « mathématiques » de la classe de seconde pour la rentrée 2000 ( BO hors série n° 6, 12/08/99 ).
Ce programme catastrophique constitue une attaque sans précédent contre la discipline et son enseignement, il ne contient pas de notions à proprement parler mais se présente plutôt comme une suite d'activités ***.

- Les statistiques deviennent l'un des « trois grands chapitres » de l'année. Il nous semble qu'une telle notion a sa place dans notre enseignement mais ne peut en aucun cas être considérée comme le fondement de la formation scientifique. Et ce, d'autant plus qu'il s'agirait pour l'essentiel de simulations à partir de calculatrices, sans parler d'activités aussi essentielles que : « pile ou face ( 100 ou 200 lancers ) »,…,ces éminentes activités étant destinées, sous forme d'un « cahier de statistiques », à l'évaluation des élèves…

- L'analyse, domaine essentiel des sciences, est purement et simplement sabordée, dans le but de la réduire à l'utilisation des calculatrices et des tableurs. Toute notion d'encadrement ayant disparu il deviendra même délicat d'envisager l'étude du sens de variation d'une simple fonction trinôme sur un intervalle donné. La fonction devient une « boîte noire » produisant des valeurs numériques, l'exemple de base étant fourni par le calcul de tarifs téléphoniques. Et que dire de formulations aussi douteuses mathématiquement que « fonction définie par une courbe » ou pire encore « fonction définie par un tableau de données », autrement dit la confusion entre le discret et le continu !

- La géométrie vectorielle disparaît au profit du seul calcul analytique, lui-même réduit à sa plus simple expression. Il nous serait désormais impossible de démontrer par exemple un alignement ou un parallélisme sans recourir à des coordonnées.

- La partie intitulée géométrie synthétise à elle seule l'« esprit » de ce programme. On vient apparemment d'inventer les « triangles de même forme » ( sic ). Nous nous demandons de plus comment nous pourrons expliquer la notion de triangles directement ou indirectement isométriques sans disposer des transformations. Les seules démonstrations explicitement mentionnées concernent les théorèmes de Pythagore ou Thalès qu'il nous faudrait traiter par les aires comme en quatrième et en troisième, quel progrès !

*** ) « patrons de pyramides », « empiler des cylindres et des boules de même diamètre », « puzzles »…
(ce sont malheureusement des citations…)

Pour toutes ces raisons et bien d'autres, nous exigeons :

  • L'abrogation pure et simple d'un tel programme et non un aménagement quelconque.
  • Le maintien des mathématiques comme discipline à part entière en lycée et non comme simple appoint à l'utilisation des calculatrices, logiciels…
  • Le rétablissement d'un horaire décent : en effet un élève de seconde est désormais censé avoir deux heures de cours en classe entière, soit moins qu'en troisième ! Que vont devenir les programmes des classes scientifiques ? On peut craindre le pire…
  • Une consultation réelle des enseignants et des professionnels de la discipline pour une réflexion digne de ce nom sur un programme permettant une formation intellectuelle de qualité !

Pour le collectif « sauver les maths », Avi BENZEKRI et Jean-Yves MOITTIE.

Pétitions ou remarques, … à renvoyer à l'adresse suivante :
Lycée Montesquieu, casier n° 54, 165 rue Emile Zola, BP 99, 95224 Herblay
Contact : [email protected]
Consultez le site du collectif "Sauvez les maths"
 
 

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PRÉNOM

SITUATION

SIGNATURE

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Sauver les maths: rappel des adresses utiles.
Lettre aux signataires par voie postale
Lettre aux parents d'élèves
Lettre aux éditeurs
Lettre aux IPR
Lettre aux collègues de lycées non signataires

 

Lire également :
Détail des raisons de notre rejet du « programme » prévu pour 2000 (12.oct.99)
Une réflexion sur les programmes de mathématiques dans le secondaire.
(par des collègues du lycée de Franconville, Val d'Oise.)
Lettre adressée aux parents d'élèves 
Math wars (La guerre des maths) , Wall Street Journal, 4 janvier 2000
Un courrier de L. Schwartz à Claude Allègre (15 février 2000)
Intervention de A. Benzecri du Collectif «Sauver les maths» à la Bourse du travail (Paris, 3 mars 2000)
Refus des nouveaux programmesde 2de
par les professeurs du lycée de Gaillac,81 (Lettre aux éditeurs- lettre aus IPR) (9 mars 2000)
Les mathématiques méritent considération Appel des académiciens des sciences
A propos de la réforme ... par les professeurs de mathématiques du lycée Cabrini à Noisy-le-Grand (14 mars 2000)
Lettre ouverte de l’assemblée des Directeurs d’Institut de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques (ADIREM) au Président de la République et au Premier Ministre
(Rappel des adresses utiles)


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