COMME IL VOUS PLAIRA
Développer un esprit évolutionnaire (Texte
902) est une condition préalable nécessaire à l'avènement
d'une Nouvelle Société mais ne suffit pas; encore faut-il
qu'une majorité effective (Texte 402) de la
population se mette d'accord sur la nature des changements à effectuer.
La stratégie du Pouvoir actuel est d'empêcher que ce consensus
ne s'établisse.
L'astuce de ceux qui nous exploitent est de présenter comme irréconciliables
les objectifs de liberté accrue et de redistribution de la richesse
qui sont respectivement les exigences emblématiques de la Droite
et de la Gauche. Ce faisant, le Pouvoir peut se maintenir, soutenu au centre
par la tension dynamique entre ces deux forces opposées, se prétendant
l'allié de chacune contre l'autre et offrant le Systeme (Texte 401) actuel comme le moins mauvais des points d'équilibre.
Ce consensus du pis-aller qui maintient l'ordre établi malgré
ses tares et l'insatisfaction générale ne constitue toutefois
un compromis acceptable que dans la mesure où l'on croit fermememt
que la liberté individuelle effective et la distribution optimale
de la richesse collective sont bien des buts contradictoires et les pôles
d'un ´ jeu à somme nulleª, les éléments
d'un couiple dont l'un ne peut augmenter sans que l'autre ne soit réduit.
Or cette opposition irréductible n'existe pas dans les faits.
Il est possible qu'elle ait existé circa 1776 et 1789, quand ont
été déterminées les règles du jeu auxquelles
notre société obéit toujours, mais il est clair qu'elle
n'existe pas aujourd'hui. Les progrès de la technologie on rendu
possible qu'une Nouvelle Société puisse apporter plus de liberté
individuelle tout en assurant une meilleure répartition de la richesse
et en mettant tout le monde à l'abri du besoin .
Comment ? Parce que, dans un premier temps, les moyens de production dont
nous disposons permettent maintenant d'augmenter sans difficulté
notre capacité de production bien au-dela du seuil où les
besoins matériels de tous sur cette planète seraient satisfaits.
Ensuite, le développement des communications et des moyens de traitement
de l'information rendent désormais tout à fait gérable
une société au sein de laquelle peuvent co-exister une myriade
de sous-systèmes distincts correspondant aux voeux même divergents
de ceux qui ne partagent pas les buts de la majorité ou n'acceptent
pas les méthodes que celle-ci choisit d'utiliser.
Ainsi, il est maintenant possible de tirer toute l'humanité de la
misère et de la pauvreté sans que cette démarche n'ait
à réduire en aucune façon la consommation réelle
de quelque milliardaire que ce soit. La richesse est devenue le résultat
d'un exercice comptable discretionnaire et une meilleure répartition
de la richesse ne signifie donc plus d'enlever à l'un pour donner
à l'autre - (puisque l'essentiel de ce qu'on appelle la richesse
n'est désormais qu'un mirage virtuel qui ne pourrait nourrir personne
!) - mais bien de réaffecter nos ressources humaines à la
productiuon des biens et services dont nous avons vraiment besoin, en utilisant
toutes les ressources techniques dont nous disposons et, surtout, en ne
laissant pas l'illusion monétaire nous en empêcher pour satisfaire
aux impératifs de la spéculation.
Simultanément, nous n'avons plus besoin d'un Etat ubiquitaire et
totalitaire mais il devient au contraire possible et souhaitable de ramener
à la part congrue l'intervention de l'Etat dans le vie des citoyens
. Le gouvernement et ses émanations multiples doit se limiter à
assurer la sécurité, la justice, les services sociaux essentiels
et à optimiser l'utilisation de nos ressources collectives.
Dans cette optique d'une Nouvelle Société qui peut offrir
à la fois plus de richesse et plus de liberté, la confrontation
Droite-Gauche apparaît comme un malentendu frauduleusement entretenu
par une petite minorité de Shylocks (Texte 406)
qui en tirent leur profit. Le véritable conflit est entre ceux qui
bénéficieraient d'un changement qui les rendrait plus libres
et plus riches et ceux-là, bien peu nombreux, qui veulent préserver
une situation dont ils retirent leur richesse et leur pouvoir, ´ "pouvoir"
étant le nom qu'on donne à la liberté quand elle ne
s'arrête pas là où commence la liberté des autres.
Quand on identifie ainsi le véritable conflit, on comprend que ce
qui est nécessaire à l'avènement d'une Nouvelle Société
c'est la naissance d'un consensus contre l'ordre établi, une volonté
généralisée de modifier les règ les du jeu,
de mettre à l'heure la pendule politique pour qu'elle indique le
temps réel des possibilités d'aisance et de liberté
qui découlent de la technologie contemporaine.
Quelle doit donc être l'attitude de quiconque souhaite une Nouvelle
Société ? D'abord, nous l'avons dit, devenir un agent de changement
; mais aussi, renoncer au rêve-cauchemar de l'État totalitaire
et accueillir la diversité, s'ouvrir au droit des autres à
la différence. Penser une société multidimensionnelle
dans laquelle un effort constant peut permettre que chaque minorité
opère pour elle-même, en parallèle à toutes les
autres, tous les sous-systèmes dont la gestion collective n'est pas
essentielle à notre survie à tous.
Ayant accepté ce droit à la différence, celui qui veut
que naisse une Nouvelle Société ne doit pas mettre de l'avant
des propositions revanchardes, des propositions qui créent des perdants
et qui ne peuvent donc que susciter des oppositions ou des réticences
et compromettre la construction d'un solide consensus contre le Systeme.
Il doit, au contraire, préconiser les changements auxquels une large
majorité de la population peut se rallier . C'est le cas, par exemple,
des propositions développées sur ce site, dont au premier
chef celles touchant le travail-revenu garanti (Texte
701), la justice (Textes 702 et 703),
l'éducation (704), la santé (705), la démocratie (Texte 6),
etc.
Celui qui veut que naisse une Nouvelle Société doit aussi
clairement souligner comment, chacune de ces propositions même ouvre
la porte à un traitement distinct de ceux qui veulent affirmer leur
dissidence et comment une Nouvelle Société, plus équitable
mais aussi plus libertaire, met ainsi fin à la tyrannie de la majorité.
Chacun doit voir que la Nouvelle Société est la premiere étape
vers la réalisation de SON agenda personnel (Texte
709).
Une Nouvelle Société, veut que chacun, dans le respect du
droit des autres, ait plus que jamais la liberté et les moyens matériel
de faire ce qu'il lui plait. C'est ce but qu'il faut faire connaître
car c'est sur ce but que nous voulons créer le consensus qui amènera
le changement.
PJCA