Les avancées de la science et de la technologie nous étonnent
souvent, nous déçoivent parfois mais, paradoxalement, ils
nous rendent toujours un peu plus vulnérables puisqu'ils nous rendent
chaque fois un peu plus dépendants des nouveaux outils qu'ils nous
offrent et de ceux qui savent les manier.
Il ne faut pas s'en plaindre, car c'est cette interdépendance accrue
que nous avons les uns envers les autres dans un système complexe
qui rend indispensables de nouvelles catégories de travailleurs,
ceux-ci acquérant du même coup une égalité sociale
qui resterait un voeu pieux si cette indispensabilité ne leur apportait
la force de la faire respecter. Vivement le progrès, donc, mais il
ne faut jamais oublier cette fragilité croissante d'un système
qui devient de plus en plus complexe ni la vulnérabilité de
chacun de nous à l'intérieur de ce système.
Prenez l'Internet, par exemple. En 1992, quand je proposais de mettre en
place un système qui permettrait au "monde ordinaire" de
diffuser la nouvelle que le Système occultait et les opinions qui
n'avaient pas droit de cité (Texte 124), les
moyens qu'il fallait déployer pour donner à chacun son droit
de parole étaient encore bien compliqués. Aujourd'hui, tout
le monde, grâce à l'Internet, peut avoir son tour au micro
et il est même tout à fait concevable que le plus clair des
communications entre l'État et le citoyen soient désormais
acheminées par ce canal (Texte 908).
Merveilleuse, l'ubiquité de l'Internet, mais potentiellement dangereuse
puisque la structure technique qui sous-tend l'Internet n'est pas un cadeau
divin mais un outil que le Système a bien en main et qu'il contrôle
à volonté. Il ne faut jamais oublier que le supposé
anonymat des communications sur Internet est un leurre et un piège
à cons.
Il n'est pas ridicule de penser que la grande liberté des communications
sur Internet ait, entre autres buts, celui de débusquer, d'identifier
et de ficher à l'échelle planétaire l'ensemble des
séditieux et des contestataires même les plus vélléitaires
du Système. Quand ce but aura été atteint - disons
quand d'un milliard d'utilisateurs réguliers, dans 10 ans, on aura
trié le million qui pensent vraiment et les cent millions d'insatisfaits
qui pourraient leur prêter l'oreille - il y a fort à parier
que la "liberté" de l'Internet deviendra officiellement
une liberté surveillée.
Ce qui ne veut pas dire qu'il ne faille pas profiter au maximum de l'Internet
pour diffuser aujourd'hui des idées de réforme; mais il faut
être bien conscient qu'il s'agit d'un risque calculé et que
les jours pour le faire sont comptés. Comment le Système traitera
les contestataires quand il les aura identifiés reste à voir,
comme il serait évidemment inopportun de discuter "hic et nunc"
des moyens dont pourront alors disposer ceux-ci pour se prémunir.
Il n'est pas trop tôt, cependant, pour établir une solution
de rechange à l'Internet comme voie de communication.
La solution de rechange à la voie hypertechnique de l'Internet doit
naturellement être, autant que faire se peut, une solution simple,
à l'abri du sabotage et du contrôle de ceux qui gèrent
l'infrastructure technique de la société. Il faut en chercher
le modèle loin dans le passé, au temps de l'Eglise des catacombes
Il faut établir un Réseau de la Vérité. On peut
garantir la diffusion efficace de toute nouvelle et de toute idée
de changement que le Système veut cacher en assumant, chacun de nous,
la responsabilité d'informer dix (10) personnes de tout ce qui apparaît
politiquement signifiant mais n'est pas couvert par les médias. Des
faits, d'abord, mais aussi les opinions qui sont systématiquement
occultées. Transmettre la vérité à dix personnes.
Aujourd'hui par courriel, mais aussi par téléphone et demain
par l'ancestrale méthode du bouche à oreille. Ce qui vaut
pour les rumeurs les plus folles ne vaut-il pas au moins tout autant pour
la vérité? Et personne ne peut arrêter le message qu'un
nombre suffisant d'individus décident ainsi de transmettre.
Attention ! Il ne s'agit pas ici de créer un club-pyramide de la
conspiration. Il s'agit de transmettre indéfectiblement la vérité
significative qu'on apprend et qui ne fait pas les manchettes à des
gens qu'on connaît bien, à des gens qui peuvent nous faire
confiance. Il s'agit que ceux-ci fassent de même, le plus vite possible.
Il s'agit de recevoir et de transmettre le plus rapidement possible les
faits et les idés que le Système ne veut pas que nous sachions.
Transmettre à des amis, à des gens qu'on respecte et dont
on sait qu'ils ont une conscience politique, sans égard à
leurs opinions. Il serait contre-productif, en effet, de chercher à
n'inscrire à la liste des 10 personnes que l'on informe que des gens
qui partagent les mêmes idées que soi: on ne ferait qu'accélérer
le travail du Système pour identifier tous ceux dont la pensée
n'est pas "correcte". Au contraire, il faut informer impartialement
- mais tout de suite et sans solution de continuité - les dix personnes
dont on croit que, quelles que soient leurs opinions actuelles, elles ont
l'honnêteté, l'intelligence et l'intérêt requis
pour apprécier les faits, former leur propre jugement et agir selon
leur conscience.
Quand le Système commencera à s'écarter de plus en
plus grossièrement de la vérité, ce sont ces gens de
bonne volonté qui aujourd'hui "donnent la chance au coureur"
qui s'inscriront en faux contre le Système et, discrètement,
commenceront à poser les gestes nécessaires pour que les choses
changent.
Il est possible qu'une Nouvelle Société advienne incessament
dans le sillage d'une crise financiére irrépressible; il est
possible, aussi, qu'elle naisse à court terme d'une action politique
ou d'une prise de conscience, par ceux qui en ont le pouvoir de le faire,
de la necessité de modifier radicalement les règles du jeux.
Cette prise de conscience arrivera d'autant plus vite que sera mis continuellement
en évidence le fossé entre la réalité et le
discours politique dominant actuel.
Contribuez à la diffusion de la vérité. Prenez la résolution
d'avertir IMMÉDIATEMENT dix (10) personnes - toujours les mêmes
- de chaque mensonge du système et de chaque nouvelle escamotée
par les médias, demandant à ces dix personnes de relayer cette
information vers dix autres personnes de leur choix et de vous en aviser
si elles-mêmes connaissent de quelques faits significatifs ou d'idées
porteuses de changement.
En prenant cette résolution et en la respectant, vous créez
aujourd'hui, et surtout pour demain, un réseau infrangible d'information.
Un réseau efficace, car si vous réagissez en dix minutes et
de même ceux que vous avertisses et ainsi de suite c'est en principe
un million de personnes qui ont été informées dans
l'heure qui suit !
Il faut assurer la transparence de l'information et à la société
un réseau de communications qui ne puisse être brisé.
Ç'est là une condition essentielle, non seulement pour qu'arrive
une Nouvelle Société mais aussi pour que cette société
soit soumise dès le départ, comme il se doit, à l'examen
vigilant et constant de la population. .
Pierre JC Allard