LES NIDS DE DINOSAURES Les oeufs fossiles de Dinosaures du Bassin d'Aix-en-Provence ( France )
|
LA FOSSILISATION DES OEUFS DE DINOSAURES LA CONDUCTANCE DES COQUILLES D'OEUFS L'ATTRIBUTION TAXONOMIQUE DES OEUFS LES OEUFS ET L'EXTINCTION DES DINOSAURES LES AUTRES GISEMENTS EUROPEENS FOSSILES ET FOSSILISATION GENERALITES
|
Des sections d'oeufs de Dinosaures ( Megaloolithus siruguei ) apparaissent � la surface d'un banc de gr�s dans le Rognacien moyen ( niveaux de gr�s intercal�s dans le calcaire de Rognac ) des environs de l'auberge de Saint-Ser ( commune de Puyloubier , Bouches-du-Rh�ne ). Les contours des oeufs ont �t� soulign�s � la craie afin de les rendre plus visibles. Oeufs �clos ou oeufs non �clos ? Dans le bassin d'Aix-en-Provence la structure des nids est diversement connue selon les types d'oeufs et le degr� de conservation des fossiles et de pr�servation des gisements. Certains types d'oeufs ne sont connus que par des fragments de coquilles isol�s . L'absence d'oeufs entiers et de nids peut s'expliquer par deux raisons ( qui ne s'excluent pas ) : 1- une �rosion de la tranche superficielle du sol dans laquelle les pontes �taient d�pos�es , 2 - l'existence d'une nidification sub-a�rienne : les oeufs �tant simplement d�pos�s � la surface du sol et recouverts d'une faible �paisseur de s�diments ou de v�g�taux . Les oeufs de type " ornithoide "( Prismatoolithus et apparent�s ) semblent �tre associ�s � un mode sp�cifique de nidification , probabement sub-a�rien. Dans le Campanien de Willow Creek ( Montana , Etats-Unis ) les oeufs attribu�s � l'hadrosaurien Maiasaura et � l'hypsilophondontid� Troodon devaient �tre � l'origine fich�s dans le sol , la partie sup�rieure de la coquille �mergeant du s�diment , ou simplement d�pos�s � sa surface ( Horner , 1984 ). Ce type de nification se retrouve aussi chez certaines esp�ces de Dinosaures du Cr�tac� chinois . Dans le bassin d'Aix-en-Provence deux types de nids sont attest�s : 1-Dans une m�me ponte les oeufs sont entass�s sur trois � cinq niveaux .Il est fr�quent de constater une d�croissance r�guli�re du nombre des oeufs des niveaux sup�rieurs aux niveaux inf�rieurs de la ponte.Dans le Rognacien inf�rieur du gisement de La Cairanne ( commune de Rousset-sur-Arc ), nous avons mis au jour 9 oeufs ( Cairanoolithus dughii ) appartenant � une m�me ponte .Les oeufs �taient entiers et probablement non �clos.La ponte �tait r�partie sur 4 niveaux ( un niveau sup�rieur ( niveau A) et un niveau imm�diatement sous-jacent ( niveau B ) comprenant trois oeufs , un niveau C compreant 2 oeufset un niveau de base ( niveau D ) avec un seul oeuf. Une telle disposition sugg�re le d�p�t des oeufs dans une excavation sub-c�nique d'une profondeur de 0,80 � 1 m�tre pour un diam�tre � l'ouverture que l'on peut estimer � 1 m�tre .Un tel mode de nidification semble caract�riser les oeufs les plus gros .Suivant le type d'oeuf l'importance num�rique de la ponte peut varieer de 4 � 9 oeufs.Des entassements d'oeufs sugg�rant des pontes d�pos�es dans des excavations sont atest�s dans le S�nonien continental du Languedoc ( Freytet , 1960 ; Thaler , 1965 ).Un tel comportement nidificateur est fr�quent chez les Reptiles actuels : crocodiliens ( Greer , 1970, 1971 ; Campbell , 1972 ) et les ch�loniens ( Ewert , 1985 ). 2-Les oeufs , d�pos�s sur un ou deux niveaux , se pr�sentent group�s ou dispos�s en files .Dans le Rognacien sup�rieur de la r�gion de Rousset-sur-Arc ( Bouches-du-Rh�ne ) ( " gisement Frigara " et gisement de La Cardeline ), nous avons pu �tudier plusieurs pontes dans lesquelles les oeufs ( Megaloolithus mamillare et Megaloolithus sp. ), au nombre de 6 � 10 , avaient �t� d�pos�s sur une superficie de 0,70 � 1,50 m2.Ils se pr�sentaient group�s sur un seul niveau .Dans le gisement de Roques-Hautes / les Grands-Creux ( commune de Beaurecueil ) nous avons observ� une ponte en file comprenant 8 oeufs ( Megaloolithus mamillare ) dispos�s les uns � la suite des autres sur un seul niveau et sur une longueur totale d'environ 2 m�tres .Dans ce cas l'hypoth�se d'une nidification dans un monticule d'incubation nous semble devoir �tre retenue .Seule cette hypoth�se est compatible avec la haute conductance � la vapeur d'eau qui caract�rise les coquilles de ces types d'oeufs .Des " pontes en files " ont �t� signal�es dans le bassin d'Aix ( gisement de Roques-Hautes / Les Grands-Creux ) par Dughi et Sirugue d�s 1958, ainsi que dans le S�nonien continental de l'Aude ( Clottes & Raynaud , 1983 ; Breton et alii , 1986a et 1986 b ).Des groupements d'oeufs semblables n'ont pu �tre r�alis�s que par un reptile adoptant une position accroupie et avan�ant lentement au cours de la ponte ( Dughi et Sirugue , 1976 ; Ginsburg , 1980 ).L'hypoth�se d'une ponte , initialement d�pos�e � la surface du sol ou dans une liti�re v�g�tale et recouverte ensuite de terre et de d�bris divers , semble pouvoir �tre retenue.Des pontes dispos�es en files et recouvertes de monticules de terre v�g�tale sont attest�es chez certains crocodiliens ( Ogden , 1978 ).Plus g�n�ralement la nidification en monticule d'incubation est attest�e chez de nombreuses esp�ces de crocodiliens (Greer , 1970 , 1971 ; Campbell , 1972 ) ainsi que chez les oiseaux m�gapodes actuels de l'aire indo-pacifique ( Fleay , 1937 ; Frith , 1959 ,1962 ; Baltin , 1969 ). Un m�me type d'oeuf peut avoir �t� d�pos� , selon les sites , dans une excavation pratiqu�e dans le sol ou dans un monticule d'incubation .Cette diversit� du comportement nidificateur n'est pas exeptionnelle chez les Reptiles.Chez les crocodiliens actuels , les travaux de Greer ( 1970, 1971 ) et de Campbell ( 1972 ) ont discut� des corr�lations possibles entre les types de nids ( cavit�s am�nag�es dans le sol et / ou monticule d'incubation ) et l'environnement p�dologique , thermique et hydrique .Ils ont sugg�r� que les monticules d'incubation caract�risaient des populations ou des esp�ces nidifiant dans de sites mar�cageux , tandi que les cavit�s creus�es dans le sol caract�risaient des populations ou des esp�ces vivant sur des berges ou des plages .Pour d'autres auteurs ( Ogden , 1978 , Magnusson , 1982 ), cette strat�gie , hautement s�lective dans la morphologie des nids , serait directement li�e � la plus ou moins grande proximit� de l'eau .Dans les zones directement expos�es � des crues brutales , la construction d'un monticule d'incubation mettrait la ponte � l'abri des effets l�thaux d'une crue prolong�e ( Webb et alii , 1977 ; Joanen et alii , 1977 ; Magnusson , 1982b ). Dans le pass� plusieurs auteurs , dont Dughi et Sirugue ( 1976 ) ont soutenu la th�se selon laquelle " ... Les pontes n'ont pas �t� d�pos�es dans la vase comme on l'a dit , mas � l'air libre ... ", la pr�servation de ces pontes et leur fossilisation ult�rieure auraient �t� dues � leur recouvrement accidentel par de slimons de crue . Dughi et Sirugue basaient leur th�orie d'une nidification � l'air libre que le fait que " ... les strates sous les pontes , de part et d'autre , sont planes ... " ( Dughi et Sirugue , 1976 ). Cette th�orie n'est plus retenue aujourd'hui . Divers auteurs ( Erben et alii , 1979 ; Kerourio , 1981 ) ont fait remarquer que des oeufs , simplement d�pos�s � la surface du sol , auraient �t� rapidement bris�s et les pontes disloqu�s ant�rieurement � leur recouvrement par des limons d'inondation. Par ailleurs des recherches plus r�centes relatives � la perm�abilit� des coquilles d'oeufs � la vapeur d'eau invalident d�finitivement l'hypoth�se d'une nidification a�rienne ( Seymour , 1980 ; Seymour , Williams et Kerourio , 1984 ).
Cliquez ici pour revenir en d�but de page
|