LA CONDUCTANCE Les oeufs fossiles de Dinosaures du Bassin d'Aix-en-Provence ( France )
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LA FOSSILISATION DES OEUFS DE DINOSAURES LA CONDUCTANCE DES COQUILLES D'OEUFS L'ATTRIBUTION TAXONOMIQUE DES OEUFS LES OEUFS ET L'EXTINCTION DES DINOSAURES LES AUTRES GISEMENTS EUROPEENS FOSSILES ET FOSSILISATION GENERALITES
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LA CONDUCTANCE A LA VAPEUR D'EAU DES COQUILLES D'OEUFS DE DINOSAURES ET SES IMPLICATIONS PAEOBIOLOGIQUES
Coupe tangentielle pratiqu�e sur un fragment de coquille d'oeuf de Dinosaure ( Megaloolithus siruguei ) provenant du Rognacien moyen ( Calcaire de Rognac ) de la r�gion de Rousset-sur-Arc ( Bocuhes-du-Rh�ne ). Les structures polygonales correspondent aux colonnes calcitiques qui forment l'architecture de la coquille. Entre ces unit�s cristallines s'ouvrent des pores par lesquels l'embryon recevait l'oxyg�ne n�cessaire � sa survie . Le diam�tre des pores varie de 0,1 � 0,4 mm . Coupe radiale pratiqu�e dans une coquille d'oeuf de Dinosaure ( Megaloolithus megadermus ) du Rognacien moyen ( Calcaire de Rognac ) des environs de Beaurecueil ( gisement des Grands-Creux / Roques-Hautes , Bouches-du-Rh�ne ).On discerne nettement entre les piliers cristallins qui forment l'architecture de la coquille plusieurs caneaux a�rif�res branchus et de contours irr�guliers qui d�bouchent � la surface externe sous la forme de pores . Epaisseur de la coquille : 4, 5 mm .
La conductance � la vapeur d'eau d'un oeuf actuel ou fossile ( GH2O , mg H2O torr / jour ) est �tablie en utilisant la longueur effective moyenne des caneaux a�rif�res ( L, cm ) et la surface porale totale ( estimation Ap, cm2 ).Elle est �tablie selon l'�quation suivante : GH2O = 23,42 x Ap x L-1 ( Seymour , 1990 ) La conductance � la vapeur d'eau d'un oeuf avien est estim�e selon l'�quation : GH20 = 0,432 x M 0.78 ( o� M = masse de l'oeuf ( g ) ( Ar et alii , 1974 ).La conductance d'un grand nombre d'oeufs aviens actuels a �t� �tablie par Tullett ( 1978 ). Sur la base d'un important mat�riel ( 66 oeufs entiers ou partiellement entiers collect�s par nos soins depuis 1975 ) nous avons r�vis� les r�sultats obtenus par Williams , Seymour et Kerourio ( 1984 , tabl.II ) concernant Megaloolithus aureliensis , Cairanoolithus dughii , M. siruguei , M. mamillare .Nous avons , par ailleurs , �tabli la conductance de la coquille � la vapeur d'eau pour Prismatoolithus matellensis et trois ootypes in�dits. La conductance des types d'oeufs �tudi�s est de 8 � 87 fois sup�rieure � celles calcul�es pour des oeufs aviens de m�mes dimensions .Ces nouvelles observations confirment partiellement les donn�es obtneues par Seymour ( 1980 ), Seymour & Ackerman ( 1980 ) et Williams , Seymour et Kerourio ( 1984 ). La tr�s haute conductance des diff�rents types d'oeufs fossiles pr�sents dans le bassin d'Aix-en-Provence r�sulte essentiellement de l'importance des surfaces porales ( de 9 � 79 cm 2 suivant les ootypes ).L'extension inhabituelle des surfaces porales r�sulte du nombre tr�s important de pores ( de 100 000 � pr�s de 600 000 selon les ootypes ), soit de 3 � 13 fois le nombre de pores pr�dit pour des oeufs aviens de masse identique selon l'�quation : 1499 x masse de l'oeuf ( g ) puissance 0,420 ( Tullett & Board , 1978 ). Les oeufs � coquille rigide d�pos�s par les reptiles actuels nidifiant dans des milieux tr�s humides ont des conductances variant de 2 � 5,5 fois celles d'oeufs aviens de dimensions �quivalentes .Les valeurs calcul�es pour des oeufs aviens � coquille souple sont encore plus �lev�es ( Tracy et alii, 1978 ; Packard et alii , 1979 ; Packard et alii , 1982 ; Lutz et alii , 1980 ; Ackerman et alii , 1985 ; Seymour & Ackerman , 1980 ; Ar & Rahn , 1985 ). Ces r�sultats confirment l'hypoth�se �tablie sur la base des donn�es pal�ontologiques , mais souvent contrevers�e , selon laquelles les oeufs fossiles du Maastrichtien du bassin d'Aix-en-Provence �taient incub�s dans des conditions de haute humidit� et dans un environnement tr�s probablement souterrain ( Seymour , 1980 ; Seymour & Ackerman , 1980 ; Williams ,Seymour et Kerourio, 1984 ; Kerourio , 1987 ).Inversement l'hypoth�se d'une nidification a�rienne appara�t physiologiquement improbable , et m�me fantaisiste.En milieu a�rien la perm�abilit� des coquilles aurait �t� trop �lev�e et , si les exigences de l'embryon en oxyg�ne auraient �t� satisfaites , il aurait aussi perdu trop d'eau et il se serait rapidement d�shydrat� .Il est �vident que les conditions d'incubation de la plupart des oeufs aviens actuels auraient �t� l�thales aux embryons dinosauriens ( Kerourio , 1987 ).La th�se d'une nidification a�rienne ( Dughi et Sirugue , 1958 et 1976 ; Breton et alii , 1986 a et b et 1994 ) nous semble reposer sur une interpr�tation inad�quate des donn�es pal�ontologiques et sur une m�connaissance compl�te de la physiologie de l'oeuf reptilien.
Porosit� de la coquille et conductance � la vapeur d'eau pour quelques ootypes du Maastrichtien continental du bassin d'Aix-en-Provence ( Bouches-du-Rh�ne , France ).
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