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La revue du Moulin de Poésie
 

 
 
Le numéro 35 de la revue
 
Listes des poètes
Extraits

 
 
 
LES POÈTES
 
Alexandre L. AMPRIMOZ
Jacques BIDEAU
Georges BONNET
Jean-Marie BOUTINOT
Claude BRAUN
Rolande CIELNY
Laurent DESVOUX
Claude DUCORNETZ
René-Paul ENTREMONT
Robert GÉLIS
HÉROUARD
Martine JOUSSELIN
Yusuf KADEL
Janine LAMIRAUD
Andrée MARIK
Djamel MAZOUZ
André-Gilbert MENANT
Georgette MELINGE BRADLEY
Albert MEYRIEUX
Pascal MORAND

Jean NAUD
Erich von NEFF
Jean-Bernard PAPI
Alain PORTE
Rolande ROBILLARD
Jean-Claude SCANT
Marguerite SEKKO

Danielle SIRON
Jean-Marie SOURGENS
Jean-Jacques VRILLAUD
Dany VINET
 
 
ILLUSTRATIONS
 
Richard BALLARD
Üzeyir Lokman ÇAYCI
Jean-Fabius HENRION
Mireille KUTA
Dominique PEYRAUD

 
 
          Faut dire que...
          (élucubrations)

 
 
Faut dire que t'as pas l'choix,
Et qu'il te faut survivre.
Faut dire qu'tout n'est pas droit,
Tout n'est pas dans les livres.
Faut dire qu'il y'a des risques
A chaque coin de rue.
Qu'il faut changer le disque,
Gérer les imprévus.
 
Repasses-toi ton CD
De classique, de reggae.
Si t'es noir ou PD,
Arabe, juif ou drogué,
Ou encore trisomique,
Ou bien malentendant.
C'est pas la même musique,
Te faut rester prudent.
 
Faut dire que t'as des droits,
Et aussi des devoirs.
Bien sûr il y'a les lois,
Et il reste l'espoir.
Arrivent les élections,
Comme pour certaine envie,
Faut prendre ses précautions,
L'papier n'est pas uni.
 
Faut dire que t'as bien fait
De n'pas rester trop pur,
De préférer c'qui t'plaît
A ce qui est trop sûr.
Faut dire que vivre avec
D'la joie et d'la musique,
Tu n'peux pas rester sec,
Borné ou prosaïque.
 
Faut dire qu'il y'a des cons
Qui d'mandent qu'à dénoncer,
Aux discours trop féconds,
Bien qu'ils soient mal placés.
Faut dire encore une fois,
Sans trop épiloguer.
Faut dire compte sur toi,
Apprends à naviguer.
 
 
          Jacques BIDEAU
 
 
 
   
 
 
          dessin Üzeyir Lokman ÇAYCI
 
 
          Apparition
 
 
Sur le quai
ta beauté tombe sur moi comme une épée
me retranche de la foule.
 
La lumière qui sourd des lucarnes de ta chair
m'aveugle un bref instant.
Le coeur cognant dans la bouche
la langue collée au palais
je reste figé un bref instant.
Puis tes bras s'ouvrent :
sur la vague d'adrénaline qui fouette mon sang
je surfe d'allégresse
nicher ma face dans tes cheveux
jusqu'au chaud de ton cou
jusqu'au doux de tes seins.
 
Enlacés un bref instant.
Alors les mots de tous les jours.
 
 
          HÉROUARD
 
 

 
 
dessin Richard BALLARD
 
 
 
          Poésie pourquoi pas,
 
 
Oui poésie si vous voulez
Appelez ça comme ça
Sortir du trou
Sortir du marécage
Apercevoir une lueur
 
Une bouffée au moins
Un souffle d'air
Une goulée
 
Quelques mots arrachés
Et jetés là
Quelques griffures quelques traces
Arrachées au silence
A l'étouffement
 
Et que l'horizon s'ouvre
 
Appels extirpation
Soulever le couvercle
Entrebâiller la chape
Oh oh ! Eh oh !
Je suis là
Mon dieu il bouge encore
Il parle Il veut parler
 
Poésie pourquoi pas
S'il s'agit de cela
Simplement respirer
Et sortir de la boue
 
Apercevoir un coin de ciel
Et espérer pouvoir un jour
Marcher en plein soleil
 
 
          Jean-Claude SCANT
          Aphorismes...
 
 
56. La vérité, c'est une illusion,
Et l'illusion, c'est la vérité
Utopie ou réalité
Qui parle sème.
 
58. J'ai toujours été surpris
Qu'un record battu
Ne soit jamais plaint
En effet !
Mais pourquoi
Le serait-il ?
 
60. La vérité appartient à ceux qui la recherchent
et non point à ceux qui prétendent la détenir
secret de famille.
 
61. Seul ce que j'ai perdu m'appartient
à jamais et toujours.
 
65. Pourquoi contredire une femme ?
Il est tellement plus simple d'attendre qu'elle change d'avis !
Eve l'a fait.
 
66. Un four cuit toujours trop ou pas assez,
Un micro-ondes fait même les deux à la fois
Vive la technologie
 
67. L'homme est un enfant né à minuit
Quand il voit le soleil, il croit qu'hier n'a jamais existé
Le temps passe sans trace
 
 
          Marguerite SEKKO
 
 

 
 
dessin Mireille KUTA
 
 
          Vigne d'hiver
 
 
Cette plainte qui semble venir du Nord
Lacère les derniers pampres roux
Un enchevêtrement de bruns sarments
Fruit de l'impatience et l'âpreté d'une saison
S'accroche aux fils des rangs
Comme des mains mourantes au drap de lit
 
Le rire des vendangeurs s'est envolé
 
Herbe givrée
Quelques silhouettes sombres
Ligotent les javelles aux brindilles nouées
Qui brilleront en fines flammes
Dans les vieilles cheminées
 
Vigne d'hiver au dénuement inouï
Ceps tordus dans leurs nudités grises
Dévêtus par les doigts de Novembre
Ta sève coule sous les sécateurs aigus
Mais le vent amer ne peut déplisser tes noeuds
Vigne d'hiver tu affrontes avec courage
tes blessures profondes.
Comme la terre des Charentes qui te nourrit
Tu es robuste et résiliente
Sous la bise et les plaintes des mânes
Dans la grisaille de l'hiver.
 
 
          Georgette MELINGE BRADLEY
          Météorologie
 
 
La lune là-haut prend un bain.
Ciel pommelé. Les hirondelles
Volent bas sur notre jardin.
Les fleurs ont fermé leurs ombelles.
Peut-être pleuvra-t-il demain ?
 
Les échos d'un sifflet de train
Viennent mourir à notre porte.
Un limaçon va son train-train
En tirant une feuille morte.
Peut-être pleuvra-t-il demain ?
 
Sur le bord de l'étang voisin
Un crapaud questionne à la ronde :
"Quoi ? Quoi ? Quoi ?" espérant en vain
Qu'une grenouille lui réponde.
Peut-être pleuvra-t-il demain ?
 
Tout est calme et le soir serein.
Puis soudain j'entends la voisine
Entonner l'air de Chérubin
De sa voix de chatte en gésine
Oui, c'est sûr, il pleuvra demain !
 
 
          Albert MEYRIEUX
 
 

 
 
dessin Jean-Fabius HENRION
 
 
        Vendredi 13 juillet 2007
 
 
Il est recommandé de vous / munir de chaussures
Les coquillages sont coupants risques de blessures
Tous les rivages sont le bout du monde c'est sûr
Les voiles au loin vont gagner / le bleu et l'azur
Mille-feuille de rouget aux / agrumes et thym
Serait-ce pour l'accompagner / d'un verre de vin
Les nuages ont forme d'arête ou d'ossature
Les U.V.A vont à travers / parasols guipure
 
Petit muret devient rempart / ailleurs oh ailleurs
Tous les rivages sont le bout / du monde à l'allure
Où jouent la Lune et le Soleil / à montre ou voilure
En vacances prenez le temps / verres de couleurs
Les coquillages écoutez / risque d'aventure
 
 
écrit à une terrasse de café-restaurant
de la plage des Minimes à La Rochelle.
 
 
        Laurent DESVOUX
 
 
        Rien que
 
 
Rien qu'une saignée de résine
sous l'écorce à vif du pin
qu'un collier emperlé de rosée
au cou gracile du frêle lys
Rien que l'empreinte d'un pied nu
sur le mouillé de la plage blonde
que la bave gluante d'une limace
sur la feuille de laitue potagère
Rien que des signes des traces des présages
que des indices dans le silence
des ombres qui tremblent dans la lumière.
 
 
        Jean-Marie SOURGENS
 
 

 
 
dessin Dominique PEYRAUD
 
 
        Bijou, caillou
 
 
Bijou, caillou. Des larmes coulent sur ma joue
La phrase posée. Sans rature. Sans rajout.
Des silences insistants, en subir le joug.
 
Met-on un S, met-on un X, je ne sais où
Tous mes regards s'écorchent aux branches des houx
Je remue mon cerveau comme un champ une houe.
 
Est-ce un nom, un verbe. Ma mémoire s'échoue.
Oh ! dormez mes anges. Rêvez mes petits choux
Gardez de l'enfance les odeurs de cachou.
 
Si on n'explique rien, si on complique tout
Qu'on me laisse du miel et du pain pour ma toux
Comme on donne du lait au plus jeune matou.
 
Je ne suis ni cancre ni élève qu'on loue
Cloîtré dans mon coin tel l'Inuit dans son igloo
Entre le vouloir bien faire et la peur du loup.
 
À des rêves acajou ôter le verrou
Regarder le soleil pour un seul astre roux
En baissant les yeux comme un enfant qu'on rabroue.
 
Ça ne m'empêchera d'écrire des mots doux
Près des gorges du Tarn ou des rives du Doubs
Souvenir de voyages ; vacance au mois d'août.
 
Prendre la mer pour femme, le ciel comme époux
Des saisons du monde souvent tâter le pouls
D'aller voir chez les Grecs, les Indiens, les Papous.
 
Des derniers instants du jour arriver au bout
Vivre libre. Sans fioriture. Sans tabou
Marcher debout même les deux pieds dans la boue.
 
Courir la planète, donner des interview
Réception grand hôtel ou simple barbecue
Survivre d'amour dans mon blouson de voyou.
 
De grammaire, de conjugaison je suis saoul
Sur le bureau et peut-être même en dessous
Retenir sa leçon ne coûte pas un sou.
 
 
        Pascal MORAN
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