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La revue du Moulin de Poésie
 

 
 
Le numéro 33 de la revue
 
Listes des poètes
Extraits

 
 
 
LES POÈTES
 
Karl AKIRA
Alexandre L. AMPRIMOZ
Camille de ARCHANGÉLIS
Carlos BARBARITO
Jacques BIDEAU
Michel BLOCK
Nicole BLOTTIN
Georges BONNET
Pierre BRANDAO

Claude BRAUN
Dany CHAIGNE
Madeleine CHAPSAL
Gérard CHEVRIER
Rolande CIELNY
Marie DAURIGNAC TIEMBLO
Josyane DE JESUS-BERGEY

Claude DUCORNETZ
Nicolas FLEUROT
Raoul GEFFRÉ
Robert GÉLIS
Houchang GHOVANLOU
HÉROUARD
Martine JOUSSELIN
Janine LAMIRAUD
Andrée MARIK
Viviane MATTHYS
Georgette MELINGE-BRADLEY
André-Gilbert MENANT
Michel METREAU
Pascal MORAND
Jean NAUD
Erich von NEFF
Samuel NJEHOYA
Jean-Bernard PAPI
Alain PERSUY
Ludmilla PODKOSOVA
Alain PORTE
Rolande ROBILLARD
Danielle SIRON
Philippe VEYRUNES

 
 
ILLUSTRATIONS
 
Françoise BOURBILLÈRES
Jean-Fabius HENRION
Dominique PEYRAUD
Marie TILLARD-CASTIES
 
 
 
 

 
 
FLORENCE, photo-peinture Marie TILLARD-CASTIES  
 
         Faux départ
 
 
     Chemin gravé sur la mappemonde, nous attendions l'escapade. Au long des soirs d'automne, nous avions fait provision de noix, de pommes de pin et d'herbes, volées sans bruit aux écureuils. Patiemment, avec les bijoux d'une aïeule, notre hamster avait appris la recherche de l'or. Dans de grands livres dorés, nous avions pris courage, en effleurant du doigt les traits burinés de héros : Magellan, Robinson, Bougainville et Cook. Nous saurions nous guider, promis juré, sur les vieilles étoiles. Hors des armoires, s'étalaient nos pelisses.
     Las ! L'hiver s'en est venu, cruel hiver, tenace hiver, avec ses nuits de magie rude. Neige tassée à nos fenêtres, barre la porte et l'horizon. Mais nous lui ferons face, vaille que vaille, avec notre courage livresque, nos mets d'écureuil et nos pelisses. Puis nous lirons dans les étoiles, par un carreau désembué, d'autres chemins sauvages.
 
 
         Philippe VEYRUNES

 
 
         Le revenant
 
 
     Nous l'avons entouré, pâles et déférents, quand sa chaloupe a accosté. La nuit, déjà, emmitouflait le port.
     Dans ce hangar désaffecté, il nous a bénis. Comme nous, il porte au front une cicatrice ; à la boutonnière un brin de muguet. Ses traits ont la douceur lointaine d'un vieux père.
     A présent, par les rues sans musique, il nous précède. Chacun de ses pas, sur l'écaille luisante, tinte comme une cloche.
     Maintenant réveillés, les villageois lui ont tressé une haie d'honneur. Demain chantera bleu.
 
 
         Philippe VEYRUNES
 
 


 
 
dessin Françoise BOURBILLERES

 
 
 
 
 
Suspendu à l'arête de tes non-dits
Je balbutie
Trois mots pourtant simplement trois mots
Et le coeur panique
Le pouls s'accélère
Le tremblement de ma voix mes doigts ma joie
Trois mots pourtant simplement trois mots
Et le temps se fige
Le sol se dérobe
Le brouillard le nuage le rivage nous recouvrent
Trois mots
 
 
Attentif à l'arête de tes non-dits
Je silence
Trois mots vraiment seulement trois mots
Et les rayons s'essoufflent
Les chaleurs s'éprennent
La rivière de nos corps nos accords nos encore
Trois mots vraiment seulement trois mots
Et la minute s'affole
La terre tourbillonne
L'esprit le cri le fruit nous marient
Trois mots
 
 
Seulement trois mots...
 
 
         Pierre BRANDAO
Hall de gare
Café debout
Les yeux au fond du corps.
 
Fragments d'éveil
Rencontres parallèles
 
Odeurs de poussières anciennes
Tissus gorgés de voyages clos
Air recyclé à jamais prisonnier
 
Stagnation
Idées figées
 
Quarante trois wagons de céréales
Passent
Derrière la vitre
 
Je n'ai pas faim
 
La lourdeur des tâches à venir
Entrave
La fluidité
 
Sortir
Des enfermements
 
La nuit descend
Parfois
Dans le fond des yeux d'un ange.
 
 
         Danielle SIRON
 
 


 
 
dessin Jean-Fabius HENRION

 
 
Ce n'était pas un jour
à manger son dernier quignon
de mémoire
à serrer dans ses bras
le gris des chaises vides
 
C'était un jour de jardin fou
à traquer la joie au gîte
à redonner au ciel
son regard de bergerie
à se rouler sans fin
dans la soie des mains ouvertes
 
 
         Georges BONNET
 
 


 
dessin Françoise BOURBILLERES

 
 
Où se situe ma terre
si personne n'est là
pour traduire
la langue de mon père ?
 
        + + +
 
De l'autre côté du versant
le bruit du village
comme une langue inconnue
 
        + + +
 
Trempée jusqu'à dénouer
sa robe de sel
«bacalhau » de mon enfance
dans le secret des chaudrons
l'identité de ma terre.
 
 
         Josyane DE JESUS-BERGEY
 
         Extraits de "Tràs os montes"
          Dans les mains d'une grand-mère
 
 
Il est toujours des choses tendres
Au creux des mains d'une grand-mère
Un peu de miel sur les tourments
Fleurs de lavande et de verveine
Une caresse en bout de laine
À la chaleur bien tricotée..
 
Il est tant de choses à dire
Dans les mains d'une grand-mère
Avec tant de mots à mimer
Sur les lignes entrelacées
Un peu de sel et de piment
Sur les histoires racontées.
 
Tant à apprendre et tant à faire
Avec les mains d'une grand-mère
Du point de croix aux confitures
Dans la saveur au fond des pots
La gourmandise au bout des doigts
A le goût du bonheur sucré.
 
Le vent berce la balançoire
Sous la peau rugueuse du temps
Cape capricieuse des ans
Entre les rides et les rêves
Il est tant d'amour passé
Aux creux des mains d'une grand-mère.
 
 
         Marie DAURIGNAC TIEMBLO
 
 
 
                    *****
 
 
 
nuit ô nuit que l'on dit noire
dévêts-toi de tes halliers d'angoisse
projette sur nous la lumière tienne
 
des parfums en suspens
attisent nos palpitations
les yeux brillent sous la lune
et les désirs culminent
 
nuit ô nuit que l'on dit noire
l'amour est nu
à l'envers du jour
la liberté est sa fête
son envol
 
nuit ô nuit déjà c'est demain
 
 
         Andrée MARIK
 
 
 
 
Mon âme plie
Sous le poids de la douleur.
Une faible voix supplie
Au fond de mon coeur.
 
Qui donc expire ?
Tout au fond de moi qui meurt ?
Qui, du fond de mon coeur, tire
Cette clameur ?
 
Cette musique
Résonne dans l'air du soir.
Oh ! c'est la voix pathétique
Du désespoir
 
C'est la folie
Qui, dans mon esprit errant,
Jette avec mélancolie
Ce cri déchirant
 
 
         Michel METREAU

 
 
dessin Dominique PEYRAUD
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