Accueil
  Les poètes
  Les poèmes
 
 
  La revue
  + n° 35
  + n° 34
  + n° 33
  + n° 32
  + n° 31
  + n° 30
   - n° 29
  + n° 28
  + n° 27
 
  L'association
  Liens

 
La revue du Moulin de Poésie
 

 
 
Le numéro 29 de la revue
 
Listes des poètes
Extraits

 
 
 
LES POÈTES
 
Yvon AGEL
Christiane BAROCHE
Jacques BIDEAU
Michel BLOCK
Laurent BONNET
Jean-Marie BOUTINOT
Pierre GAMARRA
Robert GÉLIS
H. S.
Janine LAMIRAUD
Jean L'ANSELME
Gérard LEMAIRE
Andrée MARIK
Jean-Claude MARTIN
Claude MICHEL
Jean NAUD
Erich von NEFF
Bernard NOËL
Jean-Bernard PAPI
Ludmilla PODKOSOVA
Daniel RAMAT
Jean-François ROGER
Danielle SIRON
Corinne TISSERAND-SIMON
Guy VIEILFAULT
 
 
ILLUSTRATIONS
 
Françoise BOURBILLÈRES
Nadine CORBIN
Frédéric DEVIENNE
Dominique PEYRAUD
 
 
 
 
 
 
Il neige
des vocables d'abeilles
sous les soudaines ramures
du matin blanc
 
Lentement le jour s'achemine
au flanc ébloui des collines
lumineuses dans la pénombre
emportant notre songe
aux frontières de la parole
comme à l'aurore des moissons
 
 
***
 
 
Harmonie des pierres et du ciel
où se profile la silhouette
calme des ronciers en fleurs
 
A même la mémoire du vent
un incendie d'écume déchire
la dentelle du regard
d'une femme aux cheveux
de brume et d'asphodèles
à la clarté d'amphore
qui un instant suspend
l'écoulement du temps
en un entracte de poésie fragile
et de splendeur candide
posé sur l'île de paille et de chaume.
 
 
Jean-François ROGER
     Brève sera la nuit...
 
 
Le soir entre par la persienne
d'où s'étoile pour moi la nuit
quand les douze coups de minuit
soldent ma tâche quotidienne...
 
Installé dans l'ombre païenne,
j'entends dehors le vent qui bruit.
Le soir entre par la persienne
d'où s'étoile pour moi la nuit...
 
Et pour autant qu'il m'en souvienne,
le vieux refrain qui me poursuit
souvent brutal, parfois fortuit,
me décline alors son antienne :
le soir entre par la persienne...
 
 
         Jean NAUD
 

 
     Nul n'a jamais refait sa vie
 
 
         To Sue (2004)
 
 
Je suis allé voir la maison
D'une très ancienne amie,
Sans en pousser le portillon
Puisque je sais que l'on m'oublie.
 
Nos remords croissent à foison,
Tels des refus dans la prairie ;
Nous bêlons comme des moutons
Qui n'ont à brouter que l'ortie
 
En regrets, nous nous consumons...
Maison toute blanche et jolie,
J'ai pleuré sur toi sans raison :
Nul n'a jamais refait sa vie.
 
 
         H.S.
 
 

 
 
dessin Nadine CORBIN
     L'émotion du temps
 
 
regard regard perdu flammèches
part de nuages sur l'abîme
 
choses d'air partout et la conscience
tâte en vain le vocabulaire
 
l'oreille dans la brume on écoute
la cruauté battre sa faux
 
l'instant flotte puis roule
mangé par l'ombre ou la poussière
 
comme un essaim accroché au visage
tout cela qu'on dit secondes ou minutes
 
parfois rumeurs remous à peine
moins qu'un souffle sur l'oeil
 
un pays sans substance et pourtant
son abstraction nous tue
 
happé par rien par la vitesse
et pas même un sillage la vie passée.
 
 
         Bernard NOEL
 
 
     Le Mao malheureux
 
 
 
J'avais tous les plaisirs permis, de la table et de la chair mais j'étais en colère
 
J'avais tous les pouvoirs, je commandais aux foules d'un doigt autoritaire
 
Omniprésent j'étais tantôt dans l'air tantôt dans l'eau jamais sur terre
 
Le ciel s'entrouvrait devant moi, j'avais de bons amis à pas savoir qu'en faire
 
Des palais par milliers, à dire vrai j'étais loin de la rue loin de la misère
 
Comme les autres j'œuvrais pour le bonheur du monde mais rien à faire
 
Le peuple me détestait, pourtant j'étais le meilleur à ma manière
 
Tout ça pour dire qu'on n'est jamais heureux. La vie ? un voyage en enfer.
 
 
 
         Jean-Bernard PAPI
 
 
     Cigarrera *
 
 
Hombre, viens-ci que je te conte
- Je ne sais si tu me croiras -
Comment ses lèvres nacarat
Elle m'offrit, sans vaine honte,
L'impudente cigarrera.
 
Elle fleurait bon le havane
Et sous sa robe relevée,
Bien plus que je n'avais rêvé,
Ses jambes - douceurs alezanes ! -
Menaient à source où s'abreuver.
 
Elle exhalait mille fragrances
Comme moka dans le brûloir.
Les grâces de son nonchaloir
Guidaient les pas de sa mouvance,
M'asservissant à ses vouloirs.
 
Je crus pourtant qu'elle était mienne
( Si ce n'est là point blasphémer ! )
Mais nous jouions à s'entr'aimer
Et d'elle, autant qu'il m'en souvienne,
Ne m'enivra que sa fumée.

 
 
         Guy VIEILFAULT  
 
         * Cigarière de Cuba.

 
 
dessin Françoise BOURBILLERES
 
haut de page
 
 
 
 
 

 
Hosted by www.Geocities.ws

1