ALCHIMIE

L'alchimie du terme « EL KIMYA » dérivé de l’égyptien "kème" (terre noire), était à ses débuts, un mélange arabe des arts égyptiens de la teinture, de la peinture, de la verrerie, de la pyrotechnie, de la pharmacopée, de la métallurgie et des travaux miniers avec les théories des Grecs (surtout Aristote). Elle voulait expliquer les changements de couleur et d'aspect de la matière.

L'un des buts principaux des alchimistes était la connaissance des proportions correctes des ingrédients et les méthodes pour pouvoir transmuter un élément en un autre.

Les premiers alchimistes connus furent Zosime de Panopolis et Synésios de Cyrène (fin du 3ème-début du 4ème s.). Des écrits qu'on leur a attribués décrivent la pratique de travaux de laboratoire tout en utilisant d'obscurs symboles, probablement pour préserver les secrets de l'alchimie.

Les quatre éléments d'Aristote ne sont qu'une simple matière primordiale avec des qualités de chaud/froid et d'humide/sec. Les autres propriétés apparentes comme l'odeur, le goût et la couleur sont en réalité les produits des qualités primaires. En modifiant ces attributs, on peut transmuter un élément en un autre.

On attribue plus de 200 livres d'alchimie à Jâbir ibn Hayyân (722- 815), appelé parfois Geber, forme latinisée de son nom. Il met l'accent sur la connaissance directe de la matière . Celui qui n'effectue pas de travaux pratiques ni d'expériences n'atteindra jamais la moindre maîtrise. ... Expérimente pour acquérir des connaissances. Les propriétés de chaud, de froid, de sec et d'humide peuvent être enlevées à des substances et combinées dans des proportions définies pour former les substances désirées. Il s'ensuit, selon Jâbir, que le travail de l'alchimiste revient à déterminer les proportions correctes pour préparer les produits désirés. Si des métaux sont dépossédés de leurs attributs, ils peuvent être réduits en l'état primordial avant de recevoir, par exemple, les attributs de l'or. Jâbir ajouta aux propriétés de chaud, de froid, de sec et d'humide les principes duSoufre et de l'Or. Les minéraux sont générés à partir d'exhalaisons de la terre selon un processus à deux étapes. D'abord des exhalaisons sèches produisent du soufre et des exhalaisons humides produisent du mercure. Enfin, des combinaisons de soufre et de mercure forment des minéraux variés.

Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi, un persan musulman, appelé aussi, en latin, Rhazes (860-925), fut le premier d'une série de médecins qui constituèrent les principaux contributeurs de la chimie pour les cinq siècles qui suivirent. Ses idées sont voisines de celles de Jâbir. Il découvre l'al-qili ou soude caustique, à l'origine de notre "alcali".

Abu 'Ali al-Husayn Ibn Abd Allah Ibn Sina appelé en Europe Avicenne (980-1037) a été le plus grand médecin de l'Islam. Son Canon de la médecine devint la référence de base pour les six siècles suivants. Son De Mineralibus rend clairement compte des théories acceptées. Il classe le mercure avec les métaux, écrivant: "il semble être le constituant essentiel de tous les corps fusibles car ces derniers se convertissent tous en mercure lors de leur fusion.". Il suggéra que les transmutations ne constituent pas de véritables changements des éléments, mais qu'elles produisent d'excellentes imitations.

Paul de Tarente, le pseudo-Geber, dans une adaptation espagnole de Jâbir datant du 13ème siècle, la "Summa Perfectionis", décrit des formules pour procurer santé, jeunesse éternelle, richesse et puissance. Il décrit les qualités de l'or, de l'argent, du plomb, de l'étain, du cuivre et du fer. Il explique aussi la théorie du soufre-mercure.

Le besoin d'avoir des proportions correctes rend nécessaire pour l'alchimie de posséder des balances précises comme celles développées auparavant en joaillerie. Paul de Tarente les décrit et note que "le plomb gagne en masse lors de la calcination" parce qu'alors l'esprit et l'âme s'unissent.

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