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Song Jiang,
le héros malgré lui

Au début du roman, Song Jiang n'est qu'un paisible fonctionnaire, registreur de la sous-préfecture de Yun-cheng. Tout ce qui le distingue, c'est son caractère incorruptible, son admiration pour les preux épris de justice, et sa charité envers les plus pauvres.
Comment ce serviteur zélé de l'Empereur, inaccessible aux menaces comme aux promesses, va se métamorphoser en héros justicier, c'est tout le sujet du roman.
Tout commencera par des actes de clémence : surnommé Pluie Opportune, notre héros n'éprouve aucune hâte à faire appliquer aveuglément les consignes de sa hiérarchie corrompue. Aussi quand il apprendra que
Chao Gai est impliqué dans l'affaire des Cadeaux d'Anniversaire, il s'empressera de prévenir cet homme qu'il estime de la menace qui pèse sur sa vie.
Las, Song Jiang entretient une courtisane du nom de Yan Po-xi qui a une liaison avec un certain Zhang, un vague scribe qui n'a pour lui qu'une jeunesse et une fougue qui font cruellement défaut à notre héros englué dans une romance sans lendemain avec une jeunette de 17 printemps.
Lorsque
Chao Gai, réfugié à Liang Shan Po, et soucieux de lui témoigner sa gratitude lui enverra Liu Tang porteur d'une missive et d'un cadeau, la traîtresse découvrira la lettre et menacera de dénoncer Song Jiang. Ce dernier, ivre de fureur, n'aura d'autre recours que de la tuer ce qui le fera condamner.
Nombreux sont les amis et les admirateurs qui essaieront d'épargner à Song Jiang le déshonneur de l'exil mais notre héros, un tant soit peu borné, s'obstinera longtemps à encourir les foudres d'une justice pourtant inique.
Il errera donc longtemps, de refuge en refuge, protégé par des amis et alliés indéfectibles, rencontrant braves sur braves et, précédé de sa réputation de justicier, s'en faisant des frères jurés... jusqu'à ce que l'ivresse lui fasse commettre l'irréparable, en l'occurrence un poème inscrit dans une taverne de la Préfecture de Jiang Zhou, poème que ses ennemis, Huang Wen bing le premier, auront à coeur de présenter comme séditieux et qui lui vaudra une condamnation à mort.
Cet épisode est l'argument principal d'un célèbre Opéra nommé
La Tour de Xunyang.

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