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Une histoire de plus

Dersim Forum

 SENGUL Savas

MUNZUR AXA OU ENTRE EMOTION ET MORT AU DERSIM

Mûnzûr CEM auteur Kirmands, dans un de ses livres, (Tayê Kilamê Dersimi « Quelles que chansons de Dersim », Stockholm 1993), nous raconte l’histoire des chansons populaires. Toutes ces chansons proviennent de fait réel, datant du début du XX siècles.
Ces 320 pages sont remarquable et très complètes, avec les auteurs, les lieux, les personnages, les dates, leurs histoires ... Les thèmes sont : les tribus1 ; la révolte de 37-38 ; l’amour et la religion.

Pour vous donnez un exemple, la page 78 nous dévoile l’histoire d’un homme très connue dans le Dersim, Mûnzûr axa Qeremani, le chef de la tribu des Keçelan, du village de Mazra pili, près de la ville de Mercan. Cet homme fut tuait par les hommes de Eyûb axay, le chef de la tribu des Boliyan, à cause d’un malentendu. Et cette chanson lui a était dédiée :

Mercan o Mercan o O Mercan, o Mercan
Bawo virêniya Mûnzûr axayi mesêrê Père n’allait pas au devant de Munzur ara.
Munzur axayi ra menê Ne tirez pas sur Munzur ara Ma het de ciran o Il est notre voisin
Isu ke ise keno Quand on accomplie une tache
Gereke isoni rê bimano Il faut garder une trace pour l’H.
Isani ke isa xiravine kerde Si l’Homme fait une action qui nuie
Dayma ci ra poseman o Il s’en repentira toujours
Birayê Nûnzûr axay Usên axa Le frère de M. ara, Usên ara
Siyo mezela birayê xo ser veng dano Est partit sur la tombe de son frère, en l’appelant
Vano : Il dit :
« Bira ti ra xo ver mekuye « Frère ne soit pas en travers de ton chemin
To ra têpiya vist û zu tamam o Après toi, les 21 (descendants) sont près à te remplacer
Heq ve dewrê sima sano Que dieu détruise votre vie (les ennemis)
Sima birayê, kam sima rê rinde vano Nous êtes des frères ; mais qui ne vous déteste pas ?
Mercani ver de sonê hiri Ils vont vers Mercan à trois
Tifongi êrjinê dur ra duri Les armes retentissent au loin, très loin
Vanê qol amo Siyo virêniya Mûnzûri On dit que la bande est partit leurs couper le chemin, afin de venger Mûnzûr.
Ser û sevevê merdena mi, bira Pour la mort de mon frère
Milkê mazra pili Milkê (nom de la femme de M.) est devenu la chef de notre village

On voit dans cette chanson qu’il cherche à comprend la mort de son frère, à donner une morale, mais il n’y a pas de réponse, alors il va se venger. L’histoire de Dersim est faite avec tout ceci, morale, justice, chagrin, et les conflits continuèrent et aujourd’hui cela continue encore.
Ici on est en présence de la vie des Desman. Ils s’entretuaient pour un champ, un territoire, pour l’amour, pour la mort, pour la vie, pour son plaisirs, et aujourd’hui presque plus personne ni vie.

« Her ci biyo sanikê » ou « Tout est devenu un conte », comme on dit chez nous.

1 – Au Dersim tout le monde fait partit d’une famille, d’un clan, d’une tribu. On la défend fermement, oralement, avec les poings, mais on la défend. Il y a une histoire drôle qu’on raconte au sujet de notre appartenance à une tribu, je vous la conte : « un homme demanda à un jeune homme, de quelle tribu il était. Le jeune homme répondit qu’il ne savait pas. Et l’adulte, lui dit mais comment on ne peut savoir de quelle tribu on est. Le jeune répondu, je ne le sais pas, car je ne suis pas encore marié. » On dit que l’homme s’attache plus à la tribu ou clan de sa femme qu’au sien après s’être marié. C’est une plaisanterie qu’on aime se raconter.

Dans le Dersim, on ne vous demandera pas votre nom et prénom. On vous demandera qui est votre père, votre grand-père et peut-être arrière-grand-père, et vous devez indiquer le village d’où vous venez aussi. Par exemple moi, je suis tornê Mistafa ara cê Usen axay, Gonskura, c’est à dire je suis le petit fils de Mustafa ara (propriétaire terrien), de chez ou fils de Huseyin ara, de Gonsku (notre village).

Les noms de familles n’existent que depuis juin 1927. On m’a raconté soit ils se les choisissaient eux-mêmes leurs noms, soit c’était l’administration qui leur donnait d’office. Chez nous par exemple, le frère de mon arrière-grand-père, choisit le nom de SENGUL, c’est le nom d’une montagne prêt de notre village. Cela s’écrit en turc SENGUL, mais chez nous cela se prononce SÊNGULÊ.
Certains frères choisirent des noms différents, soit parce qu’ils ne s’entendaient pas, soit comme certains mon dit, l’Etat donnait plus de terre et d’aide à des familles qu’il croyait diffèrent.


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