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Sa-e-Moru

Dersim Forum

 Mr SENGUL Savas ou Tornê-Colax

Sa1-e-Moru
ou Le Roi-des-Serpents

Qui, quand et d’où vient cette histoire ? Plus Personne au Dersim ne le sait. Dans le livre de Moise de Khorène2, l’auteur nous dit que Sa-e-Moru était un prince dont été amoureuse une princesse assyrienne. Mais, je n’ai pas retrouvé trace dans l’histoire de ce peuple Sa-e-Moru ou un nom proche de celui-ci. Donc, cela restera un mystère.

Cette histoire3 tous les habitants du sud-est de l’Anatolie la connaissent. Elle ne nous appartienne pas, toutefois sa place à une grande valeur chez nous. Chez tous les Desman, il y a un tissu brodé de Sa-e-Moru sur un mur de leurs maisons.
Ce conte existe en différente variante. Avant de nous donner l’histoire, je tenais à dire que l’on retrouve ce personnage seulement en Mésopotamie dans le livre d’Hérodote4. Sa-e-Moru y donna naissance aux peuples Scythes. Sommes nous issu de ce peuple ? Je ne peux vous répondre par l’affirmatif ou le négatif. Il est claire qu’il y a des ressemblance entre nous et tous les peuples persophones, a savoir du quel on est issu historiquement, l’énigme n’est pas résolut.

Moi, je suis de Plemoriyê (ou Pulumur en Turc) et dans notre région on le raconte ainsi :
Au début du commencement, il y avait un Sa5. On se trouve au Dersim, c’est le printemps, le ciel est bleu aujourd’hui. Tout le monde s’occupe de ses champs et on commence à sortir les animaux. L’eau est en abondance cette année. Les habitants se retrouvent enfin dehors, pour boire le café. Ils sont sur le toit des maisons, qui sont incrustées aux montagnes.
Dans une belle et grande demeure, on annonce la mort de son propriétaire, qui était bien riche. L’héritage reviendra à sa femme et son garçon.

Des années plus tard, le garçon qui avait bien grandit, vivait toujours avec sa mère. Des richesses de son père, il ne restait plus rien. Eux qui étaient si riches, étaient devenus les plus pauvres du village.
Un jour la mère dit à son fils, je vais tricoter des chaussettes et tu vas les vendre en ville, ainsi on pourra enfin s’acheter de quoi manger. Alors, le garçon une fois les chaussettes prêtent alla comme sa mère lui demanda en ville. Mais sur le chemin, il vit une bande de jeunes garçons au tour d’une fosse. Il s’approcha d’eux et s’aperçu qu’ils essayent de tuer à coups de pierres un chaton. Notre garçon, essaya par tous les moyens de les en empêcher, mais rien à faire. Il leurs dit, je vous ces chaussettes et vous le laisser en vie. La bande accepta le marcher et laissera l’animal tranquille. Le garçon descende dans la fosse
chercher le chaton. Il le prit dans ses bras jusqu’à chez lui.


Quand sa mère apprit l’histoire qu’était arrivé à son fils, elle se mit en colère. Elle lui dit : « Nous on a faim, on a rien à manger, je te donnes des chaussettes que j’ai faite de mes mains fatiguées et toi, tu te préoccupes d’un chaton. » Elle lui dit encore : « Cette fois je te pardonnes, je vais refaire des chaussettes, mais cette fois je veux te voir revenir avec de la nourriture. » Sa mère tricota de nouvelles chaussettes, les donna à son fils et y prit le chemin pour la ville.
Sur son chemin, la bande de garçons était de nouveau là, prêt de la fosse. Cette fois, ils voulaient tuer un chiot. Alors, l’histoire se répéta. Il donne une fois de plus les chaussettes à cette bande et arriva chez lui avec le chiot. Sa mère était dans une rage folle cette fois, mais ne perdra pas espoir envers son fils. Il repartit en ville avec de nouvelles chaussettes, mais malheureusement pour lui, cette fois dans la fosse il y avait un petit serpent. Il s’avait ce qui l’attendait chez lui, s’il ne rentrai pas avec de quoi manger, mais il ne pu une fois de plus résister. Alors, il redonna à cette bande le produit de sa mère.

Il prit le bébé serpent avec lui et l’amena dans sa demeure. Une chose inattendue et inimaginable arriva, le serpent se mis à parler et lui dit : « Toi qui m’a sauvé la vie, je me dois de t’aider à mon tour. Je t’invite à te rendre auprès de mon père. Il pourras t’aider dans m’importe quelle circonstance. Je t’indique le chemin, retient le bien. Tu devras aller au bord du fleuve, dés que tu trouveras une pierre noire, tu y mettras un coup de pioche. On viendra te chercher et on te mènera devant mon père. » Sur ces derniers mots, le petit serpent prit un chemin différent de notre garçon.

Sa mère l’attendait au loin, elle fit une fois de plus son fils sans de quoi manger dans les bras. Elle rentera dans la maison, en ne sachant plus quoi faire. Elle alla se réfugier auprès du feu, en larme. Sa casserole plein d’eau, attendait des légumes et de la viande bien fraîches. Le garçon attristé de voir sa mère dans cette état, se souvenu des paroles du petit serpent. Il se rendit aussi tôt sur le bord du fleuve, qui demandait tout de même trois jours et trois nuits de marches.

Une fois arrivé sur le lieu, il l’explora de long en large les lieux et trouva enfin la pierre noire. Il n’avait pas oublié sa pioche. Il donna un coup fort sur la pierre.
Il aperçut deux serpents qui venaient vers lui. Ils étaient énormes, poilus et puissant. Il prit peur dans un premier temps. Les serpents comme le mirent en confiance, car ils étaient doté de la parole. Ils l’amèneraient sur leurs dos à sept pieds sous terre, dans des galeries.
Le garçon se retrouva soudain seul, dans cet endroit inconnu. Les deux serpents l’abandonneraient dans un lieu sombre et regorgeant de galeries. Il s’avance alors seul et vit sur une pierre une poignée. Il l’a prit dans les mains, la tourna et une porte s’ouvra.
Et là, il aperçu le Roi, Sa-e-Moru.

Il était mi-homme, mi-serpent. La partie du haut était homme. Il était mieux habillé qu’un roi. Il avait un couronne qu’aucun roi n’avait sur terre. Il était d’une élégance, que personne ne saurait l’égaler. Il avait une belle voix, comme ont les sages. Un caractère d’une grande générosité. Sa-e-Moru dit à notre garçon : « A cause de moi tu auras de grands de soucis, maintenant que tu m’as vu et que tus ais où je vis. » Maintenant que le mal était fait, Sa-e-Moru lui dit : « Comme tu as sauvé mon fils, je te dois quelque chose en retour. Dit moi tout ce que tu veux et tu l’auras.» Notre garçon se souvenu que le petit serpent lui recommanda de prendre la bague qui était au doigt de son père. Car avec celle-ci, il pouvait avoir ce qu’il voulait, quand il le voulait. Alors, il demanda la bague. Notre Sa, lui donna sans problème. Ils se quittèrent en bon terme. Il reprit le chemin sur le dos des deux serpents. Arrivait sur la terre ferme, il essaya sa bague. Le Sa lui avait dit qu’avant de dire son vœux, il devait à chaque fois lécher sa bague. Alors, il l’a lécha et demanda à ce que le chaton et le chiot soient avec lui. Ils apparurent à la fin de sa phrase.

Le Sa lui avait recommandait une chose, c’était de ne pas faire tomber sa bague dans l’eau. Et lui qui devait traverser le fleuve pour rentrer chez lui. Il demanda alors au chiot et au chaton, lequel pouvaient lui emmener la bague de l’autre côté. Les deux animaux se chamaillèrent, pour pouvoir porter la bague. Le chiot réussit à être le favori et amena à la nage le bijou. Il la mit dans sa bouche et la transporta ainsi juste à l’autre rivage. Presque arriver, un poisson sauta et prit la bague dans sa bouche. Le chaton prêt du chiot ne quitta pas à un seul moment le poisson de ses yeux. Au loin y vit des pêcheurs et l’un d’eux captura le dit poisson. Le chaton sauta dessus pour l’apporter à son maître. Le pêcheur essaya de récupérer son poisson, mais son ami lui dit : « Laisse ce chaton tranquille, il a sûrement faim, il a le droit de manger aussi. » Et, les deux pêcheurs retournèrent à leur activité.

Le chaton engueula le chiot, en lui disant que c’était lui qui aurai dû avoir la bague pas lui, car ils auraient pu la perdre à jamais. Ils découpèrent ensuite le poisson et remirent la bague à leur maître. Après trois jours et trois nuits de marches, ils arrivèrent enfin chez eux.

Le garçon retrouva sa mère dans un état. Elle était devenue maigre et ne s’occupait plus d’elle. La maison était sans dessus, dessous. Le garçon remédia immédiatement à tout leur problème. Il lécha la bague et leur maison se transforma en une demeure somptueuse. Il y avait des serviteurs, de la nourriture en abondance, des vêtements de toutes les couleurs. Le chaton et chiot ne manquèrent de rien aussi. Ils étaient heureux et vivaient en toute tranquillité.

Mais leur tranquillité aurait pu ne pas durée.

En ville, la fille du Pasa était malade. Elle luttait contre la mort. Le Vizir6 dit au Pasa : « La seule façon de sauver votre fille est de trouver Sa-e-Moru. » Et il rajouta : « une fois que vous aurez trouvez Sa-e-Moru, il faudra le couper en trois parties. La première partie sert à guérir toutes maladies, elle est nommait pencer. L’autre, qui est zehir, est comme le poison, vous mourrez sur place en la dégustant. La dernière, ab-hayat, vous donnera une intelligence et un savoir immense et inégalable. Vous devrez prendre Pasa, la partie nommait pencer, la faire cuire et faire boire son liquide à votre fille. »

Le Pasa demanda comment on pouvait trouver Sa-e-Moru à son Vizir, il répondra : « Il faut mettre à nu toute la ville et ses alentours. Celui qui aura une tâche verte sur le corps, sait ou se trouve Sa-e-Moru. »
Le Pasa ne perda pas un instant et envoya ses soldats rechercher celui qui aurait vu le Sa et connaîtrai sa cachette. Après avoir fouillé toute la ville, ils ne trouvèrent personne avec la dite tâche verte. Il ne restait plus que notre garçon et sa mère. Les soldats durent employer la force pour les mettre à nu. Ils y arrivèrent qu’avec la force du nombreux, car le garçon ne voulait pas dévoiler la cachette de celui qu’il lui avait tant donné.
Alors, le Pasa dit au garçon : « Soit tu nous dis ou se trouve le Sa, soit on te tue. »
Le garçon n’eut pas vraiment le choix. Il était très attristé de le faire. Mais, le Sa l’attendait et savait qu’il allait lui arriver ce genre de chose. Alors, il alla avec le garçon sans peine. Le Sa lui dit sur le chemin : « Tu as sauvé la vie de mon fils et tu es encore bien jeune pour mourir, alors je suis prêt à sauver la tienne. » Le Sa resta deux à trois jours en prison. Le garçon essaya bien de le sauver de là, mais il fut capturer durant sa tentative. Le Pasa ne le mis pas à mort, comme c’était l’accoutumé, il dit qu’il fallait s’occuper d’abord du Sa.

Le jour fatal pour le Sa arriva. Pendant qu’on découpait le Sa en trois partie, le Vizir tua le Pasa. Il était amoureux de la reine et voulait de plus s’emparer du pouvoir.
Le Vizir prit le pouvoir et continua ce qui était entreprit. Il demanda qu’on fasse bouillir les trois morceaux, il les fit mettre sur une table dans trois assiettes. Le Vizir voulait faire boire la deuxième assiette à notre garçon, car elle contenait le zehir ou poison. Le Sa avant de mourir avait prévenu le garçon qu’il ne devait pas boire sa première partie. Le Vizir lui c’était approprié le ab-hayat et la fille du Pasa devait boire le pencer.

Lors de la cérémonie un serpent surgit au milieu de la foule, tout le monde prit peur. Notre garçon en profita pour inverser les assiettes, ainsi avait devant lui maintenant le ab-hayat et le Vizir le zehir. Une fois l’échange des assiettes terminait, le serpent disparu, comme par enchantement.
Le Vizir fut le premier à boire son assiette, il tomba et mourra aussitôt. La foule en fut surprise. Le jeune garçon bu son assiette et devint kamil ou sage. La jeune fille guérit juste après avoir bu finie son assiette.

Notre garçon fut le nouveau Pasa de la région et sa reine était toute désignée.

Toutefois, cela ne se termine pas aussi bien qu’on l’aimerait. On dit chez nous que les serpents de cette terre cherchent Sa-e-Moru, car ils ne savent pas qu’il est mort. Et il faut mieux qu’ils ne le sachent pas, sinon ils se vengeraient immédiatement.

1 – Que signifie Sa et Pasa ? Tous les deux désignent la même chose : suzerain. On trouve dans les dictionnaires français une origine turc à ce nom, mais elle est persane. En réalité le mot entier est Pad-i-sa, c’est à dire : au pied du Roi. Nous on l’abrégé et nous disons, Sa. On le trouve devant certains prénoms au Dersim ce nom, exemple : Sa-Eyder ou Sa-Usuv.

2 – Histoire de l’Arménie par Moise de Khorène, éditions Gallimard, 1993, page 63. Khorène est le premier historien arménien (Vème siècle après J.C.), il nous donne plusieurs indications sur le Dersim et sa région, de l’époque de Noé à la sienne. On trouve une carte de son temps aussi à la fin de son livre et le Dersim y est avec le nom de ses régions de l’époque.

3 - Sanikê siyê, ez mendanê ou Le conte est partit (ou terminé), et moi je suis toujours à ma place. C’est ce qu’on dit à la fin des contes.
On dit aussi chez nous qui faut toujours terminer le conte et cela sans faire de pose, sinon notre âme sera de moitié aussi. On dit même que c’est un pêché ou xyrav dans notre langue.

4 – En cheminant avec Hérodote, Jacques Lacarrière, éditions Pluriel, 1981, page 214 à 219.

5 – Warte kê biyo ne biyo, zu Pasa biyo. C’est la formule consacré quand l’on commence à conter.

6 – Vizir ou gouverneur en français, est un nom d’origine persane aussi.

Morale de l’histoire et analyse :

Don et contre don. Ce garçon nous donne une sacré leçon : il faut se sacrifier pour vivre dans un monde plus juste. En s’opposant à sa mère qui représente l’autorité et en se sacrifiant pour des animaux, il a eu en retour et à une plus grande échelle un don inestimable. Il est devenu Pasa de la région et il ne pouvait y avoir mieux que lui. Il survivait avec sa mère, mais les animaux eux allaient perdre la vie, il y choisi et bien. Il donna ce qu’il avait de plus luxueux, de plus important et qui aller changer leur vie un temps, mais il préféra y renoncer.
Quand on entend dire ou on s’entend dire qu’on ne peut pas changer le monde et bien avec cette histoire, on sait maintenant qu’on dit faut. Donner (temps, énergie, savoir, sympathie, bonheur, courage, vie, respect,…), se sacrifier et le retour à une meilleur vie est plus que probable, pour nous et tous les autres. Le garçon a donné sans en attendre un retour. S’il vivait mieux, il ne serait jamais allé voir le Sa. Et le Sa lui a rendu en fonction de son action et pas plus.

Je crois que j’écris avec émotion, mais cette histoire m’apprend, que si je donne la moindre des choses, comme des chaussettes, et bien je peux faire le bonheur autour de moi par de simples gestes de vie.

Le cœur des Hommes est actuellement tellement obscurcie par le matériel, qu’avoir est devenu plus important qu’être. J’ai, donc je suis, dit l’Homme modern, alors que cela devrait-être le contraire absolu.

 

 


 

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