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Ile-de-France - Appels parisiens - Lycées professionnels - Refus de l'évaluation de LV1 en classe de 1e
Refus des TPE
Lire aussi la revue de presse : Refus de la carte scolaire (février 2000)
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Lycée Maine de Biran, 24100 Bergerac
le 10-03-00

Les enseignants reunis en AG le 02 mars refusent de collaborer à la mise en place des réformes Allègre visant à la destruction du Service Public díEducation


Les enseignants du Lycée Maine de Biran de Bergerac sont particulièrement inquiets de la façon dont se met en place, sans réelles concertations et dans la rapidité, la réforme des lycées. La mise en place de l'ECJS (Education Civique Juridique et Sociale) et des TPE (Travaux Personnels Encadrés), derrière la façade du discours généreux, contribue de fait à appauvrir le système éducatif. En voici les raisons :

1 - Diminution des heures disciplinaires : Dès cette année en classe de Seconde les heures élèves disciplinaires ont été fortement amputées. L'aide individualisée et les TPE présentés par le Ministre comme des « cours particuliers destinés aux élèves », passe donc par une diminution de l'enveloppe horaire.
De nouvelles baisses sont prévues pour les classes de Première et de Terminale : Mathématiques, Histoire-Géographie, Lettres, SVT, Philosophie, Langues...
Cette diminution horaire porte préjudice à la majorité des élèves qui sont alors conduits à se tourner de plus en plus vers les cours particuliers, révélant ainsi l'incohérence de ce dispositif.
Nous ne pouvons donc que nous inquiéter de cette diminution drastique alors que l'enseignement secondaire est justement prévu pour l'acquisition de connaissances fondamentales afin de garantir l'égalité pour tous.

2 - Abandon des exigences disciplinaires
: La diminution des heures disciplinaires risquent de conduire à un abaissement généralisée des exigences. L'absence de critères pédagogiques clairs pour l'évaluation de l'ECJS et des TPE (réalisation de travaux hétéroclites avec moins d'écrit, sans réels contenus disciplinaires, compilation de documents prélevés dans les divers médias) vont rendre cette évaluation hasardeuse. L'intérêt pédagogique semble donc bien minime.
Nous ne pouvons que nous inquiéter de la capacité des élèves à poursuivre leur cursus scolaire sans l'acquisition de connaissances fondamentales solides.

3 - Mise en place du contrôle continu dans l'examen final du Second Degré
:
Les matières en contrôle continu ainsi que l'établissement d'un dossier pour les TPE vont :
- mettre fin à l'anonymat garant de l'égalité des élèves, qui risque de générer des tensions et des pressions (de la part d'élèves, de parents d'élèves voire des chefs d'établissement ... ) ne permettant pas une évaluation sereine des possibilités réelles des élèves.
- entraîner le développement d'un « marché des TPE » : les dossiers présentés risquent en effet de provenir de la simple copie de dossiers d'autres établissements, d'autres académies...

Les enseignants dénoncent le caractère subjectif et aléatoire de ce type d'évaluation, qui mène à une dévalorisation du diplôme national du baccalauréat. Seul un examen national et anonyme est garant de l'égalité de tous.

4 - Recours massif et quasi-exclusif aux ì Nouvelles Technologies î
: Si Internet est un outil supplémentaire utile d'accès aux informations, il ne doit en aucun cas être l'outil prédominant au risque de renforcer le fossé social entre les élèves. Et cela, d'autant plus que le C.D.I. ne dispose pas actuellement d'un nombre suffisant de matériel. Par ailleurs, ce recours massif est un moyen à peine déguisé d'ouvrir l'école au secteur privé (diffusion de CD-Rom et autres didacticiels), or le savoir n'est pas une marchandise.

5 - L'établissement de l'annualisation du temps de travail
: L'ECJS et les TPE sont le " cheval de Troie " de l'annualisation du temps de travail. De par son caractère interdisciplinaire, c'est la polyvalence et la flexibilité (déjà imposée aux TZR - Titulaires sur Zone de Remplacement) qui entre en force dans le corps enseignant.
Le travail de préparation des thèmes proposés suppose une organisation impossible (équipe pédagogique en place dès la fin de l'année scolaire) et un travail supplémentaire lourd pour chaque professeur avant et pendant l'année scolaire.
La réduction du temps de travail que nous réclamons ne peut se faire que sur une base hebdomadaire.

Pour toutes ces raisons nous nous opposons sur le fond à cette réforme qui met autoritairement en place un enseignement allégé dans l'enseignement public et camoufle l'abandon d'une instruction exigeante qui, à terme, risque de nuire aux élèves.
Nous refusons donc de mettre en place à la rentrée prochaine l'ECJS et les TPE.

Nous voulons avoir les moyens d'assurer un enseignement de qualité pour tous nos élèves, qui permette la diffusion de la culture, la formation du jugement, l'apprentissage du raisonnement, le développement de l'esprit critique : tout ce qui fait force pour comprendre le monde et s'intégrer dans notre société.

Cela passe, notamment, par un rétablissement horaire disciplinaire et une augmentation conséquente du nombre de postes permettant l'allégement des effectifs pour un apprentissage plus riche.

Enseignants syndiqués SNES et non syndiqués

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