Lettres aux parents : Lycée C. Hermite (Dieuze,57)

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Lycée C. Hermite à Dieuze (57)
Madame, Monsieur,
Les professeurs grévistes du Collège et du Lycée Charles Hermite souhaitent mettre les parents d’élèves au courant des raisons de leur action , de leur analyse des actuelles réformes mises en place par les ministres Claude Allègre et Ségolène Royal, et des conséquences de celles-ci sur la scolarité des élèves.
Depuis l’arrivée dans leur fonction de ces deux ministres, c’est la nature même de l’école, aujourd’hui encore lieu d’instruction, que l’autorité politique veut transformer en lieu de simple socialisation et de divertissement, au mépris de toutes les exigences de l’Ecole républicaine. C’est ainsi que la qualité des contenus disciplinaires est remise en cause: L’histoire et la géographie, pour Claude Allègre, n’auraient plus pour fonction que de présenter des “flashes” sur le monde. L’enseignement de la littérature dans les cours de français est remis en question.
Les mathématiques perdraient, en lycée, à la suite d’un incroyable appauvrissement des notions étudiées, tout contenu intellectuellement formateur.
Même baisse d’exigence de qualité pour l’enseignement des langues vivantes. Quasi impossibilité pour les élèves d’avoir accès aux langues anciennes, quinze élèves au minimum devenant nécessaires pour ouvrir une section de latin ou de grec.
Mise en cause générale de la dissertation, jugée un exercice désuet, alors qu’elle a montré depuis longtemps, et dans toutes les sections, ses vertus pédagogiques.
Suppression de la langue vivante 2 en classe de BEP, ce qui aurait pour conséquence d’empêcher l’accès à la classe de TSTT. En un mot, avec la mise en oeuvre des réformes des collèges et lycées, c’est le niveau d’instruction des élèves qui sera condamné à baisser dramatiquement.
Comment, dans ces conditions, les jeunes bacheliers pourront-ils prétendre à la poursuite d’études supérieures aux exigences élevées ? Parallèlement aux contenus, c’est également le nombre d’heures de cours qui subira des amputations notables :
Selon les calculs de certains de nos collègues, un élève passant le bac L aura perdu, après trois ans passés dans le lycée réformé, 63 heures de français, 153 heures de LVI, 72 heures de LV2, 18 heures de LV3, 9 heures d’histoire-géographie et 36 heures de philosophie, etc.... Ce sont donc les élèves qui seraient les premières victimes de ces changements, s’ils venaient à être appliqués jusqu’au bout. D’autre part, entrent à l’école, et en particulier au lycée, de nouvelles “activités” qui n’ont de disciplines scolaires que le nom : ECJS ( enseignement civique, juridique et social ) substituant le débat d’opinions à l’étude rigoureuse, et entraînant le risque, par le biais d’intervenants extérieurs, de faire pénétrer à l’école les querelles politiques ou politiciennes.
TPE ( travaux personnels encadrés ) évalués en contrôle continu en classe de terminale, que nous interprétons comme le début d’une remise en cause du caractère national du baccalauréat et de sa valeur comme premier diplôme décerné par l’Université.
AIT ( aide individualisée au travail ) en seconde : cette volonté certes louable de remédier aux difficultés de certains élèves de lycées ne montre-t-elle pas d’abord le fait que les enseignements fondamentaux ne peuvent déjà plus être assurés depuis la réforme des collèges, et le fait que l’AIT en collège a elle-même échoué ? La multiplication de ces activités laissera de moins en moins de place à l’instruction de qualité à laquelle tous les élèves ont droit ! Un tel écroulement du niveau de l’instruction ne pourra avoir qu’une conséquence : les parents les plus nantis auront recours à des cours particuliers, à des écoles privées payantes, comme cela se voit dans les pays anglo-saxons, pendant que les autres parents devront se contenter du maigre bagage transmis par l’école publique. Cela est inacceptable ! Les professeurs grévistes, contrairement à ce que prétendent des médias parfois malveillants, ne refusent pas a priori tout changement, ne se battent pas pour la défense d’intérêts corporatistes. Ils défendent une école publique garantissant à tous les élèves, c’est-à-dire à vos enfants, l’instruction de qualité à laquelle ils ont droit, dans un climat de sérénité et de sécurité, grâce à laquelle ils pourront construire leur avenir.
C’est pourquoi ils demandent le retrait total d’une réforme qui n’est ni négociable ni amendable.

Les professeurs ont besoin de votre soutien pour défendre l’école publique des attaques dont elle est l’objet. Parents, élèves et professeurs sont actuellement en état de légitime défense ! C’est pourquoi nous faisons appel à vous, en vous demandant de bien vouloir diffuser le plus largement possible, auprès des parents d’élèves, cet appel, afin de lever toute ambiguïté sur les raisons de notre mouvement. Vous en êtes chaleureusement remerciés d’avance. Les professeurs grévistes du Collège et Lycée Charles Hermite vous assurent de leur considération.

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