Cours de 

Biologie  Générale 1 

(101-NYA)

 Îlot de rationalité

Barrages hydroélectriques -

Projet Eastmain

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2.5 La synthèse

2.5.1 Explication de la démarche

2.5.2 Un exemple d'élaboration

 

2.5.1 Explication de la démarche

La synthèse de la controverse est un texte continue à l'intérieur duquel les groupes de travail exposent leur représentation de la controverse en y impliquant les éléments et les enjeux impliqués dans les étapes précédentes soient la clôture et les boîtes noire pouvant être ouvertes. 

En d'autre mots, il s'agit d'élaborer sa position sur la controverse tout en expliquant les enjeux et les intervenants qui s'y insèrent et qui ont été jugés important pour la compréhension des événements ou des phénomènes observés.

 

2.5.2 Un exemple d'élaboration

La controverse entourant le projet de construction de barrages hydroélectriques sur la rivière Eastmain dans la région de la Baie James… de quoi s'agit-il ?

  N.B.   BNPEO signifie "Boîte noire pouvant être ouverte" ;

          BNO signifie "Boîte noire ouverte".

 

La construction de barrages hydroélectriques (BNPEO) sur des rivières constitue un des multiples moyens existant pour produire l'électricité (BNPEO) nécessaire pour subvenir aux besoins énergétiques (BNPEO) des particuliers, des institutions et des entreprises.  Or, le Québec qui possède un vaste réseau hydrographique (BNPEO) a, depuis la fin des années 1970, développé davantage ses capacités de production hydroélectrique en construisant de méga-barrages sur des rivières tributaires de bassins versants (BNPEO) s'étendant sur d'immenses territoires situés dans le Nord du Québec (BNPEO).  Ainsi, depuis la construction du premier barrage sur la Grande Rivière (LG) (BNPEO), dans la région de la Baie James (BNPEO), plusieurs autres barrages furent construits afin de répondre à la demande (BNPEO) croissante en électricité.  Effectivement, cette demande a constamment augmenté en raison de la croissance démographique (BNPEO) et économique (BNPEO) du Québec – plus de gens, d'industries et d'entreprises – et surtout, en raison de l'exportation de l'électricité vers les États-Unis (BNPEO).  En outre, à la suite de plusieurs hivers doux et étés très chauds (attribués par certain au phénomène de réchauffement de la planète) (BNPEO), la quantité d'eau dans les réservoirs (BNPEO) a considérablement diminué, de sorte que la société d'État responsable de l'hydroélectricité au Québec, Hydro-Québec (BNPEO), s'inquiète de sa capacité à produire suffisamment d'électricité pour subvenir à la demande.  En conséquence, et face à la demande grandissante d'hydroélectricité de la part des États-Unis, Hydro-Québec a relancé son projet de construction de digues (BNPEO) et de barrages hydroélectriques sur la rivière Eastmain (BNPEO), dans le Nord du Québec. De tels projets sont étudiés et établis par deux sociétés, affiliées à Hydro-Québec, soit la Société de Développement de la Baie James (SDBJ; BNO, voir encadré 1) et la Société d'Énergie de la Baie James (SEBJ). Néanmoins, la réalisation de ce projet soulève plusieurs questions au Québec.

Dans un premier temps, plusieurs groupes écologiques (BNPEO), telles que la Fédération Québécoise de la Faune (FQF) (BNPEO), l'Union Québécoise pour la Conservation de la Nature (UQCN) (BNPEO), Greenpeace (BNPEO) ainsi que divers Conseils Régionaux de l'Environnement (CREs) (BNPEO), s'interrogent quant aux impacts possibles de la construction de barrages sur la faune (BNPEO) et la flore (BNPEO) retrouvées sur ces territoires.  Effectivement, la construction de digues et de barrages provoque une inondation de zones terrestres et modifie les habitats (BNO, voir encadré 2) de plusieurs espèces animales et végétales, les écosystèmes (BNPEO) ainsi que la biodiversité (BNPEO).  Par ailleurs, la construction de barrages nécessite plusieurs autres aménagements, telles les routes, qui permettent d'acheminer les ressources nécessaires à la construction et à la vie des gens qui s'y emploient. Or, la construction de routes implique une nécessaire déforestation (BNPEO) et la fragmentation d'habitats (BNPEO).  Par ailleurs, ces groupes énoncent certaines inquiétudes quant à la pollution environnementale (BNPEO) que de telles constructions peuvent engendrer, telles que l'émission de gaz à effet de serre (BNPEO) et la pollution de l'eau (BNPEO) par l'augmentation de la concentration (BNPEO) de mercure (BNPEO) ainsi que son accumulation potentielle dans les animaux situés aux niveaux trophiques supérieurs (BNPEO).  Enfin, leurs allégations sont appuyées par plusieurs consultants indépendants en environnement (BNPEO), tels que Pierre Dansereau (BNPEO), Éric Duchemin (BNPEO) et René Dumont (BNPEO).  Cependant, elles sont réfutées par les études réalisées par les consultants en environnement d'Hydro-Québec comme Claude Demers (BNPEO).  Dans tous les cas, il existe au Québec et au Canada des lois (BNPEO) et des règlements (BNPEO) concernant la construction de barrages et l'altération d'habitats naturels.  Par exemple, la loi sur les espèces fauniques et floristiques menacées du Québec (BNPEO) protège ces espèces contre des projets menaçant l'intégrité de leurs habitats.  Par conséquent, ces espèces sont protégées dans la mesure où les organismes légiférant s'en occupent.  Ainsi, les groupes intéressés à la protection de ces espèces ainsi que les groupes intéressés à la construction de barrages peuvent se manifester et faire pression ou faire du lobbying (BNPEO) auprès d'organismes gouvernementaux responsables de l'application des lois, tels que la Société de la Faune et des Parcs du Québec (FAPAQ) (BNPEO), le Ministère des Ressources Naturelles (MRN) (BNPEO) et le Ministère de la Recherche, de la Science et de la Technologie (MRST) (BNPEO).

Dans un deuxième temps, la construction de barrages dans le Nord du Québec fait face à une certaine résistance de la part des communautés autochtones (BNPEO) (Cris et Inuits (BNPEO)) qui habitent ou qui fréquentent la région et qui craignent, entre autres, pour la conservation de leur mode de vie traditionnel (BNPEO), leur accès aux ressources naturelles et à leurs aires de chasse (BNPEO).  Effectivement, la construction de barrages implique nécessairement la perturbation de territoires utilisés depuis plusieurs centaines d'années par les autochtones.  Ces territoires constituent en fait une bonne partie de leurs aires de chasse (BNPEO).  Ainsi, l'inondation d'une partie de ceux-ci, en déplaçant leurs gibiers (BNPEO), risque fort de modifier leurs habitudes de vie (BNPEO).  Cependant, depuis la signature de la Convention de la Baie James et du Nord Québécois (CBJNQ) (BNPEO), la gestion du territoire (BNPEO) s'y rattachant est entre les mains du gouvernement du Québec.  De plus, par les récentes ententes de principes conclues et signées à l'automne 2001 entre le conseil des Cris de la Baie James et le gouvernement du Québec (Paix des Braves) (BNPEO), les Cris se sont vus remettre une somme considérable d'argent en échange d'une carte blanche sur l'utilisation du territoire et des ressources naturelles.  En conséquence, de par ces ententes, les Cris n'ont plus aucun droit de recours collectifs (BNPEO) contre le gouvernement et les promoteurs de projets (BNPEO).  Certains philosophes (BNPEO) se questionnent sur l'aspect éthique (BNPEO) d'une telle convention dans la mesure où un peuple achète le territoire et les ressources d'un autre peuple pour assouvir des pulsions quelque peu mercantiles (BNPEO). En d'autres mots, est-ce moral (BNPEO) de modifier le territoire d'un peuple et de plusieurs espèces animales et végétales pour répondre aux besoins d'un autre peuple, en l'occurrence, les États-Unis ?

Toutefois, un tel projet n'a pas que des inconvénients pour les autochtones.  Effectivement, celui-ci prévoit favoriser l'embauche de travailleurs locaux (autochtones).  De plus, par la construction de routes, amenant chasseurs, pêcheurs et éco-touristes (BNPEO), ainsi que la venue de travailleurs étrangers (BNPEO), la région est susceptible de connaître un essor économique (BNPEO) important.  Ainsi, les pertes en revenus de chasse pourraient être compensées par les gains en revenus associés à la construction de barrages.

Dans un troisième temps, le questionnement porte également sur (1) la façon dont les prévisions concernant la hausse de la demande en électricité au cours des prochaines années sont réalisées; et, (2) sur l'existence de moyens alternatifs (BNPEO) pour combler cette hausse de la demande.

Premièrement, la prévision d'une hausse de la demande résulte d'une analyse des besoins énergétiques (BNPEO) actuels et futurs pour les marchés québécois, canadien et américain.  Ainsi, suite à cette analyse, Hydro-Québec énonce que son projet se veut une réponse à la loi de l'offre et de la demande (BNPEO) et qu'elle est nécessaire afin d'éviter de trop grandes fluctuations des coûts de l'hydroélectricité (BNPEO). Toutefois, d'autres associent plutôt ce projet à une manière de développer davantage le marché (BNPEO) et de conserver, pour le Québec et le Canada, une certaine indépendance politique (BNPEO) face aux investisseurs étrangers (BNPEO), notamment des américains, prêts à bâtir et à exploiter des centrales hydroélectriques sur nos rivières.  Effectivement, la nationalisation (BNPEO) de l'hydroélectricité par la création d'Hydro-Québec a doté le gouvernement québécois d'une source de revenus et d'un levier politico-économique (BNPEO) très important.  Ainsi, bien que plusieurs contribuables (BNPEO) s'offusquent de leur charge fiscale (BNPEO) qu’ils jugent exorbitante et s'indignent que le gouvernement participe activement en subventionnant (BNPEO) la construction de barrages et la création d'emplois, ils bénéficient en contrepartie d'une ressource énergétique indispensable et probablement plus abordable que si elle était produite et gérée par des intérêts privés.  Toutefois, dans la mesure où l'augmentation de la demande est causée par la hausse des exportations, certains économistes (BNPEO) se demandent, selon le principe de l'utilisateur payeur (BNPEO), si l'implication gouvernementale ne doit pas plutôt se limiter à subventionner les emplois puisque la demande ne vient pas directement de la collectivité québécoise.  De cette façon, les principaux bénéficiaires de l'hydroélectricité devraient également en assumer les coûts économiques et écologiques (BNPEO) de sa mise en marché (BNPEO), de sa production et de son transport (BNPEO). Nonobstant, à la suite de la signature de la "Paix des Braves", il serait également souhaitable que le gouvernement du Québec, s'étant engagé à remettre une somme imposante aux Cris, rentabilise (BNPEO) son investissement en faisant bon usage de son nouveau territoire.  De plus, dans la mesure où Hydro-Québec bénéficie d'une grande expertise (BNPEO) en production hydroélectrique, il s'avérerait intéressant d'évaluer l'efficacité de nouvelles technologies de production et de transport de l'électricité car peut-être sont-elles écologiquement plus sûres?

Deuxièmement, bien que l'hydroélectricité ait fait ses preuves, il existe d'autres moyens de produire l'énergie électrique (énergie nucléaire (BNPEO), thermique (BNPEO), géothermique (BNPEO), solaire (BNPEO), éolienne (BNPEO)) parfois moins polluants et moins coûteux à construire.  Or, plusieurs se demandent si le projet est réellement rentable lorsque les coûts économiques, écologiques et sociaux sont comparés aux bénéfices économiques, et s'il n'existe pas de solutions alternatives.  Par exemple, au lieu de chercher à combler la demande, il serait peut-être plus profitable de chercher à la diminuer. Ainsi, des programmes de sensibilisation (BNPEO) et d'éducation des citoyens à la nécessité de rationaliser leur consommation d'électricité (BNPEO) pourraient s'avérer plus efficaces, moins coûteux et moins dommageables pour l'environnement et les communautés touchées directement par les modifications de leur territoire.

En somme, le projet de construction de barrages sur la rivière Eastmain fait face à plusieurs interrogations relevant d'aspects économiques (BNPEO), politiques (BNPEO), sociaux (BNPEO), éthiques (BNPEO) et scientifiques (BNPEO) (voir le schéma 1).  Il sera d'autant plus intéressant de suivre l'évolution de cette controverse sociotechnique (BNPEO) en sachant que celle-ci ne date pas d'hier mais qu'elle est constamment remise sur le métier depuis le début des années 1980.

 

Élèves...

 

© Tous droits réservés. Onil Bergeron, Antoine Campeau-Péloquin et Pascal Dubé,  avril 2002.
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