Un des modèles d'application pédagogique de l'internet se prêtant le mieux à l'enseignement de la biologie au collégial est le modèle "recherche documentaire et validation des sources" compris dans la catégorie "utilisation des ressources" des modèles proposés par Harris et Séguin. Ce modèle vise à développer chez les étudiants des habiletés de recherche d'information et des stratégies de recherche sur internet de façon à être capable de constituer une médiagraphie pertinente et relativement complète sur un sujet donné.

Ce modèle d'application pédagogique de l'internet se prête bien à la biologie parce qu'une grande quantité d'information, parfois contradictoire, ayant trait à ce domaine d'étude particulièrement vaste est disponible sur internet. Ainsi, la production d'une médiagraphie sur un sujet précis permet de mieux en cerner les particularités afin de favoriser une meilleure compréhension chez les étudiants. De plus, cet exercice permet aux étudiants de prendre conscience des divergences de l'information recueillie pour en apprécier la valeur et ainsi se forger leur propre idée ou opinion.

Par ailleurs, la recherche documentaire sur internet s'inscrit dans une perspective socioconstructiviste de l'apprentissage au collégial où les étudiants sont actifs cognitivement par la cueillette d'informations qu'ils effectuent eux-mêmes selon certaines balises. Le développement de stratégies de recherche et d'habiletés de recherche de l'information est particulièrement important en biologie pour les étudiants qui vise des études universitaires et possiblement une carrière dans ce domaine.

réponse à la question 5

La relation existant entre un enseignement et ses étudiants au niveau collégial semble être appelée à passer d'une relation dite d'autorité à une dite égalitaire, ou d'égal à égal. Ainsi, l'enseignement est davantage vu comme un guide, un accompagnateur dans l'apprentissage de ses étudiants pour qui les outils de cueillette et de traitement de l'information semblent plus disponibles et accessibles qu'auparavant. Le rôle de l'enseignant vise donc à aider les étudiants à développer et à perfectionner des stratégies cognitives et métacognitives par leur assistance dans le cueillette, le tri et la validation de l'information.

commentaire à un intervenant (question 1)

Je suis en très grande partie d'accord avec les propos tenus en réponse à la première partie de la question. Toutefois, j'aimerais apporter une nuance. Je crois que les technologies peuvent faire en sorte que les rapports entre personnes se fassent plus rares et qu'ils ne se fassent plus que par ordinateur interposé. Dans ce sens, je crois que les technologies peuvent nuire au travail collaboratif par un isolement des personnes. Mais, je conviens que les avantages des technologies restent néanmoins plus importants que ce danger.

commentaire à un intervenant (question 3)

Je crois que l'un des avantages les plus importants de l'internet est souligné ici. Bien que la quantité d'informations trouvées sur le web n'est pas synonyme de qualité, l'internet offre l'avantage de rendre disponibles certaines sources d'informations très crédibles qui étaient auparavant difficiles d'accès. Je pense entre autres aux banques de données pour la recherche d'articles scientifiques de divers domaines. Je fais également référence aux catalogues électroniques des bibliothèques, principalement universitaires, qui sont maintenant plus accessibles que jamais. Cette disponibilité accrue permet aux utilisateurs de gagner en efficacité.

Antoine Campeau-Péloquin

réponse à la question 1

Premièrement, les nouvelles technologies de l'information peuvent favoriser l'apprentissage coopératif, dans la mesure où ce type d'apprentissage est favorisé par l'enseignant (exemple : APP). Par exemple, l'utilisation d'Internet peut aider à diminuer les problèmes rencontrés par des équipes liés à la distance géographique et à la gêne ou la timidité à s'exprimer en groupe. Elle peut également faciliter les échanges d'idées et de documents (forums, séances de clavardage et courriels). Par ailleurs, elle facilite l'accès à plusieurs ressources telles que des articles, rapports, livres, émissions de radio, télévision, vidéos ainsi que l'accès à des experts et spécialistes de différents domaines. Enfin, par sa nouveauté en tant que ressource pédagogique, elle peut motiver davantage les étudiants à s'investir et à travailler en équipe.

Deuxièmement, les nouvelles technologies de l'information et de communication peuvent favoriser la pédagogie par projet ou APP pour les raisons suivantes : (1) Elles facilitent grandement l'accès et la recherche d'information. (2) Elles facilitent également l'accès et le contact avec des experts (autres que le prof.) et spécialistes de plusieurs domaines, pas nécessairement ceux du cours. (3) Elles permettent ainsi une approche interdisciplinaire et favorisent le décloisonnement des disciplines. (4) Elles contribuent à motiver les élèves par leur nouveauté. (5) Finalement, elles permettent aux élèves d'acquérir des habiletés de communication adaptées aux réalités actuelles (powerpoint, internet, etc.).

réponse à la question 4

Il y a au moins deux possibilités qui permettent d'intégrer de tels outils dans notre "matière" au collégial et ce, peu importe la "matière". La première n'implique pas de modifications particulières à l'intervention pédagogique réalisée en classe, la deuxième oui. Les possibilités qui seront décrites pourraient s'appliquer dans un cours de biologie. Ainsi, dans un premier temps, l'enseignant qui demande normalement aux étudiants de réaliser des "exercices de fin de chapitre" pourrait, au lieu de les donner sur papier, les présenter sous forme de questions à répondre dans un forum. Bien entendu, ceci implique la possibilité que certains étudiants utilisent la réflexion des autres pour répondre aux questions posées. Néanmoins, cette possibilité s'envisage très bien dans une perspective socio-constructiviste selon laquelle les connaissances se construisent par le biais d'interactions avec l'autre (les autres). Par ailleurs, ces questions "en-ligne" constituent pour l'élève un type d'évaluation formative lui permettant de situer son apprentissage. La même approche pourrait être réalisée sous la forme de séances de clavardage avec l'enseignant. Cependant, outre le fait qu'elle favorise la participation de tous, elle demande un investissement de temps important de la part de l'enseignant. Deuxièmement, l'enseignant pourrait envisager la possibilité de modifier ses interventions pédagogiques de sorte que l'utilisation de forums et clavardages deviennent des compétences à acquérir dans le cadre du cours en plus d'être à la fois d'excellents moyens de communication et de partage d'information. Or, il pourrait instaurer une approche par projets dans laquelle les élèves doivent communiquer entre eux en classe et aussi à l'extérieur de la classe par le biais de ces méthodes; et doivent participer à des forums de discussions à l'extérieur de la classe pour en apprendre davantage sur leurs projets, problèmes, en consultant d'autres experts, spécialistes. Les étudiants peuvent ensuite clavarder entre eux pour partager leurs informations, se questionner, s'expliquer et pour orienter ou guider les autres élèves du groupe. Ainsi, l'approche devient en même temps coopérative.

commentaire à un intervenant (question 2)

Votre intervention est très pertinente. En outre j'ajouterais qu'une telle approche pédagogique permet aux étudiants de s'ouvrir sur d'autres possibles et de constater, d'une certaine façon de relativiser, que l'apport des sciences dites biologiques est relatif au contexte dans lequel elles se sont développées. Ainsi par la bande, les étudiants peuvent apprécier plusieurs autres "solutions" en fonction de leur efficacité à répondre aux problèmes particuliers. Ceci contribue donc à décloisonner les disciplines. Cependant, quant à l'aspect socioconstructiviste de l'apprentissage, je suis d'accord avec vous, toutefois il importe de préciser que les contextes ou les situations présentées aux étudiants doivent vraiment les interpeller et si possible devrait être le plus concrètes possibles, par exemple, elles devraient viser la production de documents, de conférences, etc.

commentaire à un intervenant (question 3)

Votre intervention est très intéressante. L'idée de compléter les notes de cours ou les manuels par la recherche sur Internet est justifiée. En outre, il serait également intéressant d'en profiter pour amorcer un questionnement à l'égard des différentes sources d'information... Lesquelles sont fiables, moins fiables, pour quelles raisons? Ainsi, en plus de les habiliter à travailler sur le web et à chercher de l'information, ils peuvent également développer un regard critique face aux différentes sources d'information et développer leurs propres critères d'évaluation. (Intégrons maintenant les concepts vus dans d'autres cours...) L'activité "critique" pourrait se compléter en classe par une activité coopérative où chacun discute des différents sites consultés, retenus et rejetés ainsi que les raisons. Que d'avenues possibles! Et que de découvertes pour l'enseignant!!

Pascal Dubé

réponse à la question 3

En biologie, comme dans plusieurs autres matières, je crois qu'il est fort possible d'utiliser Internet dans le cadre d'une démarche de contextualisation de l'apprentissage et de codage de l'information. À titre d'exemple, il est possible de concevoir un questionnaire écrit dont les réponses seraient trouvées sur Internet à l'intérieur de sites précis liés au domaine d'étude. Cette approche, en plus de permettre aux étudiants de se familiariser avec les procédures relatives à la recherche d'information sur le Web, peut fournir un contexte significatif à l'apprentissage d'information verbale et/ou de concepts. En effet, les informations trouvées sur Internet peuvent leur permettre de faire des liens entre les connaissances antérieures et les notions travaillées dans le cours. De plus, l'utilisation d'un questionnaire bien conçu dont les réponses se trouvent sur le Web peut constituer un amorce pertinente ou une façon de structurer l'information lue ou reçue en classe, spécialement si le questionnaire prend la forme d'un réseau de concept à compléter par exemple.

réponse à la question 5

Je crois que les rôles des enseignant(e)s doivent être revus et ce, spécialement avec l'avènement des nouvelles technologies de l'information. En effet, pour les élèves,les enseignant(e)s ne sont plus la principale source d'information. L'Internet, de par l'ensemble de ses composantes (recherche d'information, forum de discussion, contact avec des spécialistes, etc.) offre aux étudiant(e)s la possibilité de faire un choix dans les sources d'information et dans les élèments intégrables à leurs apprentissages. Le professeur, parce qu'il ne peut rivaliser avec Internet ne peut se contenter de transmettre de l'information par des exposés magistraux. La tâche de l'enseignant(e) doit se centrer sur le développement des habiletés de codage et de transfert des informations et des apprentissges par les étudiants(e)s.

commentaire à un intervenant (question 3)

Bonjour Isabelle,

Je trouve personnellement très intéressant que tu mentionnes l'utilisation possible de l'internet dans le cadre de l'apprentissage par problème. En effet, cela me semble être une avenue très intéressante considérant que tous les élèves peuvent avoir accès à l'information simultanément. Dans une période de cours par exemple, si l'on pose un problème de type micro à résoudre en groupe coopératif, les étudiants peuvent tous rechercher l'information sur le web dans les sites que nous leur avons donné en référence. Contrairement aux livres, il n'y a pas de restriction concernant le nombre de personne qui peut tirer de l'information simultanément sur le net. De plus, comme tous les étudiants font leur recherche dans la même pièce, un laboratoire d'informatique par exemple, il est plus facile d'intervenir et de les diriger le cas échéant. Finalement, je me demande s'il est vraiment nécessaire de donner aux étudiants l'adresse des sites que l'on désire qu'ils consultent ? C'est sûrement une façon de contrôler la qualité de l'information recuillie mais cela restreint également leur autonomie, spécialement dans le cadre de l'apprentissage par problème.

commentaire à un intervenant (question 5)

Bonjour,

Je trouve que tu apportes de bons points dans ta réponse et pourtant, je suis en désaccord sur certains aspects que tu énonces. En effet, bien que je crois en effet que l'informatique et l'aisance dans l'utilisation du matériel de présentation audovisuel va effectivement devenir un critère d'embauche dans beaucoup de programmes, je ne crois pas cependant que cela soit la solution pour favoriser l'apprentissage des étudiants et que ces techniques devraient être priorisées par rapport à l'utilisation traditionnele du tableau par exemple. Personnellement, je considère le tableau comme un outil très utile et très vivant, il permet de répondre à des questions spontannées des élèves et surtout d'imager cette réponse avec facilité et rapidité. Je ne crois pas qu'il soit possible d'en faire autant avec un n'importequel logiciel. Je suis également en désaccord avec un autre point concernant l'importance du contenu ou de la matière. En effet, au cégep et à l'université, nous avons souvent l'impression que le contenu est l'élément le plus important des cours. Pourtant je crois qu'au-delà du contenu, il est davantage important de faire passer un message éducatif qui permettra aux étudiants de construire leurs connaissances afin de prendre une place active dans la société. Le contenu c'est une chose mais la façon dont ce dernier est présenté aux élèves peu influencer grandement leur apprentissage. Les étudiants et étudiantes doivent s'approprier ce contenu en contexte pour retenir les notions importantes et les transférer dans des tâches techniques ou des situations particulières vécues en société.