L'ARTISANAT
DOGON Il
n'existe pas chez les Dogon de castes d'artisans à proprement parler.
Ils ne sont pas, en effet, spécialement forgerons, cordonniers, tisserands de profession.
Ils exercent occasionnellement, et tour à tour, chacune de ces professions, pendant la
saison sèche. Ils font preuve d'un goût artistique inné notamment dans la fabrication
de leurs masques qui frappent par leur originalité et leur expression. Ils se montrent
surtout artisans experts et soigneux dans la confection de leurs bijoux filigranés en or,
argent ou cuivre, tels que les manches de canne, les bracelets, les bagues, etc. ou dans
celle des figurines fondues à cire perdue, et représentant les animaux totémiques et
les emblèmes familiaux.
La poterie est fabriquée non pas exclusivement par des femmes forgerons comme dans la
vallée du Niger, mais indifféremment par les hommes et les femmes sans détermination de
caste.
De même le tissage des étoffes de lame ou de coton n'est l'apanage d'aucune caste
particulière. Il est réservé aux hommes, et chaque famille possède son métier à
tisser. D'ailleurs certains Hogon tissent eux-mêmes les bandes de coton destinées à les
vêtir.
Les Dogon tissent des cotonnades unies ou coloriées. Ils teignent eux-mêmes les
écheveaux filés par les femmes ou les étoffes après leur confection. Ils tissent
également des kassa de laine blanche comportant en leur milieu des dessins noirs aux
motifs variés et qui servent à vêtir de préférence les bergers peuls. Enfin, ils
fabriquent également de belles draperies aux dessins noirs sur fond rouge et bleu et
qu'on utilise comme tentures. Les hommes âgés se livrent, en causant sous les abris
publics, à divers petits travaux : confection de corbeilles, de vans, de chapeaux de
paille etc. Ils tannent également les peaux et après les avoir assouplies et colorées,
s'en servent pour fabriquer tous les menus objets qui constituent dans d'autres régions
du Mali l'industrie exclusive des garanké (caste des cordonniers).
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