Pour qui luttons-nous ?
Ce n’est pas pour nous que nous luttons mais pour les enfants... parce que l’école
française ne cesse de creuser toujours plus les inégalités.
(exemple : entre 1966 et 1970, 15,4 % des reçus à l’ENA, l’ENS et l’Ecole
Polytechnique étaient d’origine populaires. Entre 1989 et 1993, cette proportion
est descendue à 7 % (MICHEA, L’enseignement de l’ignorance p 45) ).
Nous avons choisi le métier de professeur pour aider les enfants à
développer leurs capacités et leurs connaissances.
Nous refusons donc :
- La baisse des exigences dans l’Education Nationale en matière
de capacités et de connaissances qui signifie le sacrifice de tous les
enfants, " bons ", " moyens " ou " médiocres
", au prétexte de l’égalité des chances. Ce nivellement
par le bas ne fait qu’augmenter les inégalités sociales.
- La volonté de ne développer que l’aspect purement utilitaire
des études, ce qui risque de créer des employés " kleenex
", sans ressources pour se réinsérer. C’est une culture la
plus étendue possible qui permettra le plus sûrement aux futurs adultes
de s’adapter aux rapides évolutions de notre société.
- La multiplication de tâches sans rapport avec notre mission. Entre
autres, nous refusons les tâches d’animateur, de " GO ", ... que
M. Allègre souhaite nous voir effectuer.
- L’introduction d’enseignements nouveaux qui n’ont pour objectif que l’éducation
comportementale des élèves, sans développer leur esprit critique.
Nous ne sommes, ni ne pourrons jamais être, des " parents-bis ",
les parents restant les seuls responsables de l’éducation de leurs enfants.
- La vision purement économique du gouvernement en matière d’éducation
(même si M. Allègre prend, pour arriver à ses fins, des prétextes
" pédagogiques "). L’instuction des enfants est un investissement
à long terme. On ne peut l’envisager en terme de rendement. L’Ecole n’est
pas une entreprise !
Et nous réclamons :
- L’arrêt de toutes les réformes en cours qui ne sont que
la destruction programmée de l’Ecole de la République.
- L’abrogation de la loi d’orientation " Jospin " de 1989 qui est
le pivot de toutes ces réformes.
- La mise en place d’un véritable débat démocratique
sur l’école que veulent vraiment les Français avec des commissions
paritaires représentatives et garantes d’un réel contre-pouvoir.
Défendre les statuts, les retraites, les conditions de travail, ... OUI
mais est-ce suffisant ?
Les réformes en cours contiennent en elles-mêmes la destruction
de l’école, la privatisation de l’excellence, l’augmentation des inégalités
et la dégradation de la fonction de professeur.
Pour preuve, un simple exemple :
D’après la Charte pour l’Ecole du XXIe siècle qui prévoit la
multiplication des intervenants, les professeurs des écoles deviendront
des " chefs d’orchestre " gérant la succession d’" activités
" proposées ou imposées par les municipalités. Cela impliquera,
à terme, la responsabilité d’un nombre accru d’enfants et donc une
réduction de postes.
LUTTER POUR NOTRE METIER, C'EST LUTTER POUR NOS ENFANTS
Contact : 05.55.94.29.88 [email protected]
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