Paris, le 17 mars 2000
Les enseignants du Collège Hector Berlioz,
Paris 18ème
à la Rédaction du journal Libération,
POURQUOI SOMMES-NOUS EN GREVE ?
Lettre ouverte à propos de l'Ecole
Le jeudi 9 mars 2000, les personnels du collège H.Berlioz, réunis en
assemblée générale ont voté la grève reconductible.
Ce mouvement s'est amplifié dès le lundi suivant, et est devenu majoritaire,
pour atteindre 100% le 16 mars.
A ce jour, nous avons décidé de reconduire la grève jusqu' à
satisfaction de nos revendications.
Il nous apparaît important de préciser celles-ci, dans la mesure
où elles ne se limitent, en aucune façon, à l'exigence de moyens
supplémentaires.
Nous demandons, en premier lieu, l'abandon de tous les projets du gouvernement et
le retrait de toutes les "chartes". Cette politique n'est inspirée
que par des principes de gestion purement comptable, De l'école maternelle
à la recherche, elle vise à démanteler le service public d'éducation
en s'attaquant aux programmes aussi bien qu'au statut et à la liberté
pédagogique des personnels.
Les conséquences de la "réforme" Allègre seraient
irréversibles et nous interdiraient d'exercer notre métier: ENSEIGNER.
Pour un enseignement de qualité, il nous faut des postes statutaires
et non précaires, du personnel qualifié et non des emplois-Jeunes.
Loin d'être "conservateurs" ou "corporatistes", nous sommes
ouverts à une réflexion qui garantirait un accès réellement
démocratique à une éducation de qualité:
Aujourd'hui plus que jamais la société a besoin d'une ECOLE qui transmet
des savoirs et non d'un "lieu de vie" qui se limiterait à une animation
de quartier.
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