Post-Scriptum
des Amis de Némésis
aux correspondances
de M. Bertrand Louart
A vrai dire, les Amis de Némésis ne peuvent cacher leur gêne.
Manifestement, la façon dont évolue leur site n’est pas sans influence sur
celle dont évolue le site de M. Louart.
Il suffit par exemple que nous mentionnions le portrait
photographique de sa personne que M. Louart avait mis en ligne, et qui
représentait indéniablement l’un des agréments les plus évidents de son site,
pour qu’éclate au grand jour la timidité de notre menuisier favori, et qu’il en
vienne à supprimer cette photo, privant ainsi l’internaute des temps futurs
d’un plaisir bien innocent (et aussi, accessoirement, de toute possibilité de
vérification de ce que nous avions écrit à ce sujet). Or, il nous est proprement
insupportable de nous sentir ainsi en position de censeur. Aussi allons-nous
remédier à cette situation en mettant en ligne nous-mêmes, ici même, la photo
désormais censurée. Le lecteur pourra ainsi vérifier que nous n’avons jamais
été victimes d’hallucinations, en même temps que notre site pourra
s’enorgueillir d’être désormais le lieu unique et privilégié où la
contemplation de ce document révélateur sera possible.
Photo de M. Bertrand Louart
Par ailleurs, la publication le 28 décembre 2002 de l’article de
Louise Lalanne et Meryem Bent Ali, Le passé composé, lequel abonde en
citations commentées de l’ouvrage de l’historien E. P. Thompson, The Making
of the English Working Class, n’a pas manqué de faire surgir une mise en
ligne de cet ouvrage sur le site de M. Louart, le 18 janvier 2003, comme si le
texte de Thompson, du fait d’être publié sur un site technophobe, perdait
soudain de sa signification. Non, croyons-nous utile d’ajouter, ce n’est pas
aussi simple. Il ne suffit pas non plus, comme le fait l’incorrigible
menuisier, d’opérer des coupes sombres dans le texte de l’historien, de
supprimer les passages où celui-ci expose avec une grande honnêteté les points
de vue divergents, qui manifestement excèdent les facultés de digestion d’un
estomac technophobe[i].
Bon courage, M. Louart. Et encore un effort, pour devenir ce que
vous êtes déjà.
Le 21 mars
2003
:Comptes-rendus de publications
:Liste des titres en préparation
[i] La note 1
ne s’ouvre sur aucun lien ; Thompson citait « l’étude d’un
collègue », Social Change in the Industrial Revolution de N.J.
Smelser, situé de « l’autre côté de la barrière idéologique » (La
Formation de la classe ouvrière anglaise, Thompson, Gallimard/Le Seuil,
« Hautes études », 1988, p. 14). De même, les passages entre crochets
correspondent tous à des fragments où Thompson cite des historiens
adverses, ou auxquels il voue une certaine reconnaissance. Le premier passage
entre crochets concerne Dahrendorf, « un éminent chercheur » qu’une
« obsession méthodologique » « conduit à oublier l’examen d’une
situation de classe réelle dans un contexte historique réel » (Ibid., p.
14). Suit une citation de Dahrendorf. Le deuxième passage entre crochets
correspond à celui dans lequel Thompson critique « certaines orthodoxies répandues »,
qu’il prend soin de nommer, dont il reconnaît la part de vérité tout en les
critiquant : l’orthodoxie fabienne ; l’orthodoxie des historiens
économiques empiristes ; l’orthodoxie du Voyage du pèlerin (Pilgrim’s
Progress) (Ibid., p. 16). Le troisième passage entre crochets correspond
aux excuses que Thompson adresse aux lecteurs gallois et écossais dont il a
négligé l’histoire ; enfin aux habituels remerciements universitaires,
mais aussi aux marques de reconnaissance adressées à certains historiens (Ibid.,
p. 16-17). Si Thompson prend soin de citer ses contradicteurs et ses soutiens,
Louart, curieusement, supprime toute référence aux uns et aux autres.