Opera Intendant Bigot
Grand opera historique canadien
Programme, Montréal 1929
Programme, Montréal 1929
Agrandissement et distribution
Programme Quebec 1998
Programme, Québec, août 1998
Distribution et photos
Entrevue (Radio-Canada)
Programme, Québec 1929
Programme, Québec 1929
Agrandissement et distribution

Tous droits réservés

Societe

- Concerts des 7 et 8 août 1998 - Présentation de 1929 - Synopsis - Principaux airs -
- Qui est François Bigot? - Extraits de quelques publications - Un voeu de Roger Lemelin -
- Livret -

À Québec, les 7 et 8 août 1998
Bigot : un volet inattendu des Fêtes de la Nouvelle-France

Le Nouveau Théatre Musical, sous la direction de Bruno Laplante, les produits Hertel et les Fêtes de la Nouvelle-France se sont associés pour présenter "L'Intendant Bigot", un grand opéra historique d'Ulric Voyer, les 7 et 8 août derniers, aux Jardins des gouverneurs. Deux soirées d'opéra pour tous, en plein air, gratuites. Les festivaliers ont été charmés par les vibrants accents des choeurs, de mélancoliques rêveries, des élans amoureux passionnés et des mélodies comme seul peut en offrir l'opéra. Un spectacle grandiose sous les étoiles avec le majestueux St-Laurent comme fond de scène, à proximité du Château Frontenac.

Animées par M. Jacques Boulanger et mettant en scène 60 musiciens et chanteurs, ces deux soirées inédites ont été riches en émotions, en raison de la présence d'enfants du compositeur qui entendaient cette oeuvre pour la première fois de leur vie. Le vendredi, en entracte, Madeleine et Marcel Voyer, l'aînée et le cadet de la famille, ont évoqué quelques souvenirs de leur père. Le samedi soir, Jeanne Langlois, nièce du compositeur et un représentant de la Société des amis et descendants d'Ulric Voyer ont aussi parlé de la vie et de l'oeuvre du compositeur.

Créé au Monument national à Montréal et représenté à guichet fermé au Capitole de Québec en 1929, l'opéra L'Intendant Bigot se déroule sur les hauteurs de Beaupré et dans les jardins du Palais de l'intendant situé au pied de la côte du Palais. Dans la tradition de Verdi, Ulric Voyer et Alfred Rousseau y représentent en 1755 un peuple en colère face à un Bigot cupide et sans scrupule qui multiplie les escroqueries et ne recule devant aucun crime ni aucune corruption pour accroître sa fortune. Mais son règne s'achèvera tragiquement... Dans les faits, François Bigot sera en 1763 emprisonné en France dans la prison de la Bastille et après un long procès, il sera dépouillé de sa fortune et condamné à l'exil.

Communiqué de la Société des amis et descendants d'Ulric Voyer
lu en entracte par Jacques Boulanger, le samedi 8 août 1998

Il y avait hier soir, et sont encore présents ce soir aux Jardins des Gouverneurs, des descendants, parents et amis du compositeur qui sont venus de Hamilton et d'Ottawa en Ontario, de Winnipeg au Manitoba, de Montréal, Trois-Rivières et bien sur de Québec d'où est natif le compositeur Ulric Voyer. Deux soirées de retrouvailles avec un compositeur trop longtemps oublié. Un retour dans l'histoire de la ville de Québec, à l'époque de la Nouvelle-France, alors que Bigot manigançait et que grondait la révolte populaire.

La prestation de chacun des chanteurs est éblouissante. Les duos de France Duval et Benoît Gendron, tout à fait remarquables. Les quatuors, envôutants. Ce sont là deux soirées de pur enchantement que près de 3000 spectateurs ont pleinement appréciées hier et que vous appréciez ce soir encore, nous l'espérons. Tous les chanteurs nous éblouissent ainsi que les choeurs de la Société lyrique de la Nouvelle-Beauce. Le chef d'orchestre Gilles Auger et les musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec font un travail d'une qualité exceptionnelle. Et l'animation de la soirée, assurée par Jacques Boulanger, nous garde dans l'ambiance.

La Société des amis d'Ulric Voyer tient à remercier Les Fêtes de la Nouvelle-France et le Nouveau Théatre Musical sous la direction de Bruno Laplante, pour ce bouquet d'émotions. Grand merci aussi à tous ceux qui contribuent à faire de ce concert, un succès que nous ne sommes pas près d'oublier. Merci à tous les commanditaires sans lesquels l'oeuvre d'Ulric Voyer serait encore mystérieuse à ses propres descendants et inconnue dans sa ville natale. Et merci à vous tous, de manifester par votre présence, votre intérêt pour l'opéra L'Intendant Bigot.

Jean Arsenault, Pierre Voyer et Gilles Bizier
pour la Société des Amis et descendants d'Ulric Voyer.
8 août 1998

Symbolique des personnages décrite par J. Ulric Voyer dans une note manuscrite datée du 10 mai 1928 :

Gemma, c'est l'image de la France qu'on a traitreusement tuée chez nous.
Raymond, c'est le ¨peuple¨ souffrant, révolté, qui jure de se venger un jour.
Gaston, c'est le représentant de cette noblesse dont quelques membres avaient encore conservé leur dignité.
Dumas, c'est le peuple opprimé.
Madame Péan, c'est la Pompadour canadienne.
Rosine est une fleur de la noblesse.
Bigot, l'intriguant Bigot, une tache à notre glorieuse histoire.
¨Puisse cette oeuvre, si elle communique à l'auditeur un regret amer à la vue de cette innocente victime qui eût mérité d'être heureuse chez-nous toujours, lui bien faire comprendre aussi que la France n'est pas morte de sa belle mort, mais qu'on l'a tuée, malgré nous. Une finale sans cette innocente victime eût été facilement trouvée. Mais l'Histoire est là qui, quelques jours après cette légende, faisait une belle et grande victime. La séparation fut cruelle, si cruelle, qu'après 168 ans, au fond du coeur de tous les canadiens-français, il y a encore un regret amer, une espérance, un ¨Je me souviens¨.
J.U. Voyer 10/05/28

Direction artistique et musicale: Bruno Laplante
Musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec sous la direction de Gilles Auger
Choristes de la Société lyrique de la Nouvelle Beauce préparés par Vincent QUIRION
Interprètes:

  • France DUVAL, soprano
  • Renée LAPOINTE, mezzo
  • Line MALENFANT, soprano
  • Manuel BLAIS, baryton
  • Réginald COTÉ, ténor
  • Benoit GENDRON, ténor
  • Bruno LAPLANTE, baryton
  • Sébastien OUELLET, baryton

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Présentation par la
Société canadienne d'opérette
Janvier 1929

Reproduction intégrale de la rubrique Le mois musical
La Lyre (Montréal), vol. 6 no 62, janvier 1929, pp.5-6 :

Notre premier grand opéra canadien.
Au Monument National, les 5 et 7 février. [1929]

L'Intendant Bigot,
Grand opéra en trois actes
.
Livret de J.U. Voyer et Alfred Rousseau.
Musique de J.U. Voyer

«Les journaux de toute la Province, et même quelque magazines d'Ontario, nommément le Saturday Night, ont parlé à plusieurs reprises d'une des plus louables initiatives de la Société Canadienne d'Opérette qui, sous la direction du maître A. Roberval, a entrepris de monter un grand opéra essentiellement canadien.»

«Canadienne, l'oeuvre l'est et par son auteur, monsieur J.U. Voyer, un musicien de Québec, et par le sujet qui met en scène un fait d'histoire de l'administration française. Bigot, par ce qu'il évoque de mystère, de fantastique, de légende et de fabuleux, était tout désigné pour être mis à l'opéra.»

«Dans notre histoire «écrin de perles ignorées», il existe peu de sujets plus joliment dramatiques que cette période qui s'étend de 1755 à 1760, où François Bigot, intendant de justice, de police et de finance, avait tous les pouvoirs pour multiplier ses oppressions, pour étaler son luxe fastueux de grand joueur et de grand viveur, et suivant les appétits qu'il voulait satisfaire, aller jusqu'au crime pour dénouer les plus sombres intrigues.»

«L'Intendant Bigot» par cette page de notre histoire qu'il fait revivre, par les sites qu'il représente, par les personnages illustres qu'il met en scène et par sa musique profondément passionnée et, d'une écriture théâtrale, marque certainement une étape dans le développement artistique du Canada tout comme elle est une puissante réclame pour notre Province.»

«Sans être prophète, on peut prévoir le succès du nouvel opéra, et ce sera heureux. Ce sera le triomphe d'une grande oeuvre musicale canadienne en même temps que des idées qui tendent à produire nos richesses en art comme en industrie. Il faut convenir que «L'Intendant Bigot» paraît en temps opportun, au moment d'une réaction assez vive contre un snobisme acharné à la poursuite de tout ce qui est étranger, au détriment de nos productions nationales.»

«De non moins justes louanges vont, naturellement, à M. Honoré Vaillancourt, le directeur-général de la Société Canadienne d'Opérette, dont on ne pouvait être mieux à même d'apprécier le souci constant de favoriser les produits de notre terroir, les fruits de notre sol, et d'en assurer une luxuriante floraison. Loin de dénigrer, de parti pris les activités des nôtres, il a voulu permettre au public d'en étudier d'une manière impartiale les qualités particulières et baser son jugement sur l'objectivité la plus pure. Il n'imite pas en cela la catégorie de nos concitoyens qui ne prisent en livres qu'à ses titres étrangers et n'en apprécient l'auteur qu'à l'exotisme de son nom. Non, son ambition est de découvrir le talent partout où il se loge et d'en favoriser et guider l'éclosion.»

«Monsieur Voyer a reçu, de personnes autorisées, de nombreux témoignagnes bien consolants de la valeur de son oeuvre. On ne lui a pas caché son adminiration; on l'a félicité d'avoir pu jouir du concours de la Société Canadienne d'Opérette qui a mis à contribution le talent précieux de ses meilleurs artistes de sa Section d'Opéra qui sauront donner justice à cette oeuvre, et on lui a même laissé entendre que peut-être la frontière n'existait pas pour «L'Intendant Bigot».

«Le succès qu'obtiendra la Société Canadienne d'Opérette sera la confirmation de tous les témoignages apportés à l'auteur, de divers côtés et de nombreuses personnalités autorisées du monde musical et théâtral.»

«À la Société Canadienne d'Opérette, l'oeuvre de monsieur Voyer a suscité le plus vif intérêt et c'est après mille précautions pour s'assurer que tout est à point qu'on décida d'en faire la création. Entreprise hasardeuse, il est vrai, mais la Société est maintenant assez puissante et compte suffisamment de brillants artistes pour faire triompher l'oeuvre d'un compatriote.»

«Le directeur-général, M. Honoré Vaillancourt, écrivait récemment à l'auteur une lettre dans laquelle il exprimait toute sa confiance dans le succès de son oeuvre:»

«16 novembre. [1928]
Mon cher M. Voyer,
J'ai reçu aujourd'hui le complément de l'orchestration. Voilà donc tout en mains pour produire votre oeuvre.
Cette oeuvre, je vous l'ai déjà dit et ne puis que le répéter avec la plus grande conviction, cette oeuvre vous fera honneur et par là fera honneur au Canada, car vous serez le premier Canadien qui ait produit une oeuvre lyrique mise à la scène sous la forme d'un opéra. C'est quelque chose, cela. Et c'est quelque chose de pouvoir escompter un gros succès.
Vous avez beaucoup travaillé, et bien travaillé! Votre opéra contient de grandes idées, intelligemment développées. Je ne puis que vous assurer de mon entier dévouement à votre oeuvre et j'espère que le 5 février sera un grand soir dans l'histoire du théâtre lyrique en Canada: Une PREMIÈRE d'un auteur canadien.
Veuillez agréer l'expression de mes meilleurs sentiments.
Pour la Société Canadienne d'Opérette, le Directeur-Général,
H. VAILLANCOURT.»

«Et monsieur Roberval, après une étude approfondie de «L'Intendant Bigot», écrivait à l'auteur: «Je suis si content si je puis sortir un talent canadien qui rien ne m'arrête». Et la lettre suivante dit assez haut sa confiance:»

«25 novembre. [1928]
Cher Monsieur Voyer,
Vous me dites que je vous gâte au sujet de la distribution de «L'Intendant Bigot», ceci n'est que juste. Comme je suis absolument persuadé que votre oeuvre a le plus grand mérite, il faut bien, n'est-ce pas, que je m'emploie à lui trouver, parmi les nôtres, des interprètes qui, de leur côté, en feront encore mieux ressortir les qualités.
Croyez-moi, si je n'étais pas persuadé, comme je le dis plus haut, je n'attacherais pas une telle importance aux détails dont je vous ai parlé.
Vous avez, par votre opéra, montré le chemin et prouvé qu'enfin le mouvement musical en Canada, par des Canadiens, est lancé.
Je pense que c'est énorme.
À bientôt, n'est ce pas? Je commence prochainement à répéter.
A. ROBERVAL, chef d'orchestre.»

«De telles lettre d'autorités comme MM. Vaillancourt et Roberval ne sauraient être inspirées que par la haute valeur de l'oeuvre.»

«Il sera sans doute intéressant pour nos lecteurs de connaître quelques côtés de notre opéra canadien.»

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Caractère général

«Trois longs actes se déroulant dans des décors différents et du plus vif intérêt. Le premier est tout simplement grandiose: la Côte de Beaupré, le Saint-Laurent, le vieux Québec, Lévis et les montagnes de la Beauce dans le lointain.»

«Le deuxième acte, d'un aspect rustique, un beau jardin en automne, est bien en harmonie avec les sentiments de la sympathique Gemma.»

«Le troisième acte, c'est le déploiement du faste du roi soleil, qui fait un agréable contraste avec la simplicité et la tranquilité de l'acte précédent; le magnifique Palais de l'Intendant, le froufrou des costumes de l'époque, les riches décorations.»

1er acte

Force, vigueur, gaité, enthousiasme

«C'est le peuple canadien, robuste et courageux qui, malgré les jours difficiles, les privations et les ennuis de toutes sortes qu'entraînaient l'administration ruineuse et le gaspillage éhonté de l'Intendant, ne se départait pas de sa vieille gaité gauloise. Ici, les choeurs prennent une large part dans la partition, choeurs aux mâles et vibrants accents.»

2ième acte

Sentimentalité, amour

«Scènes intimes de la vie familiale. Ardentes mélodies du vieux Dumas qui incarne le peuple canadien trompé, épuisé, le peuple qui souffre, soupire et se révolte, qui déteste et maudit Bigot et ses amis dont la conduite honteuse et le gaspillage jettent la patrie au tombeau.»

«Et puis, mélancoliques rêveries de la douce Gemma, la femme canadienne dans toute sa beauté, la richesse de ses sentiments nobles et purs, la droitesse de ses pensées, l'ardeur de son amour puissant et sincère. Mais, hélas! Gemma c'est aussi l'image de la France qui, de toute part assaillie, va bientôt mourir sur le sol canadien.»

3ième acte

Élégance, Grandeur

«Ne fusse que pour avoir été bercés au récit de ses légendes, tous connaissent le fameux Bigot et l'odieuse séquelle du Palais de l'Intendance, Cadet, De Péan, Dechesneaux, etc... élégants parvenus d'alors, tripoteurs des deniers du roi, pressureurs du peuple et actionnaires de la Grand Compagnie que l'on surnommait «La Friponne»... Héroïsme et trahison, ou «Traître et Brave» tel que l'intitulait Marmet, ces heures d'angoisse où la France se mourait sur la terre d'Amérique, ne pouvait manquer d'offrir un essor vraiment grand et vraiment beau à toute conception artistique.»

«C'est fête au Palais. Beaucoup de pompe et de faste. Tout respire la magnificence, la prodigalité, la jouissance et les plaisirs.»

«Choeur des Gentilshommes, seigneurs et militaires, dames et demoiselles qui forment la cour de l'Intendant Bigot et de la célèbre Angélique des Meloises (Madame Péan) en un soir de bal comme seul Bigot savait en donner.»

«La nuit est venue. Le Palais est illuminé. On chante, on rit cependant que le chasseur Raymond, farouche et en proie à la plus vive angoisse, rôde autour du Palais car il sait qu'elle est là!»

«Et puis, choeur du peuple qu'un coup de feu a mis en éveil et qui accourt de la Basse-Ville sur la place du Palais de l'Intendance; flot grossissant de la foule, parmi laquelle on distingue des vieillards en bonnet rouge; des vieux soldats, glorieux mutilés de la guerre, portant la Croix de Saint-Louis sur la poitrine; des marins aux allures de corsaires, venus comme pour un coup de main; des vieilles femmes sorties en grande hâte, un châle sur la tête; des enfants pieds nus, etc. etc. Détail saisissant de la misère du peuple dont le ressentiment, si longtemps contenu, éclate, enfin, et déferle sur le Palais de l'Intendance, troublant la fête qui s'y donne.»

«Dans ce choeur final, chacun des personnages exprime son sentiment personnel; c'est d'un côté, l'amour déçu de Raymond, éploré, à genoux près de sa fiancée morte; c'est le mépris du marquis ayant tramé, à son insu, dans une intrigue de Bigot; c'est madame Péan, désabusée; c'est l'aimable Rosine, délaissée par le marquis; c'est, enfin, Bigot, dont les crimes sont mis à jour et qui cherche en vain à dominer les cris de vengeance de ses propres amis et les rugissements de la foule ameutée contre lui...Il appelle à son secours la force orchestrale des trompettes et des trombones, à leur tour dominés par les cordes et les bois qui, dans un motif brillant et sonore, appuient les grands choeurs cependant que les cors au son moëlleux soutiennent la voix mélancolique des vieillards qui déplorent la fin prochaine de la France sur le sol canadien.»

«C'est sous l'habile direction du Dr Paul Trépanier que sont commencées les répétions des choeurs dont chaque groupe a son caractère distinctif et sa propre valeur.»

«La distribution des rôles, comme on pourra en juger, comprend les meilleurs artistes de la Société:

Bigot (baryton-basse): Armand Gauthier
Le Marquis (baryton) : Chs. E. Brodeur
Raymond (ténor) : Paul Trottier
Dumas (basse) : Hercule Lavoie
Toinon (ténor) : Roméo Mousseau
1er Bandit (ténor) : Paul Vaillancourt
2ème Bandit (baryton) : Napoléon Roy
3ème Bandit (basse) : Paul Radakir
Gemma (soprano) : Mlle M.-R. Descarries
Madame Péan (mezzo-soprano) : Mme J. Maubourg-Roberval
Rosine (soprano) : Mme. Y. Thibodeau»

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Principaux airs de
"L'INTENDANT BIGOT"

Table des morceaux

Ouverture

Orchestre

Acte I

Entrée - La nuit est défaillante

Les choeurs

1.

Ronde de l'Ours-Noir
Récit - Fâcheux visiteur

Bigot
Bigot et Gemma

2.

Malheur, c'est bien l'adresse

Bigot et Madame Péan

3.

Choeur des chasseurs - Nous arrivons et pas bredouilles

Choeur, Raymond et Bigot

4.

Voyez cet étranger qui s'avance
Air - Quel sublime décor présente la nature
Récit - Chut, ô mon maître

Deux chasseurs, Raymond et Bigot

Gaston de Saint-Germain
Toinon, Gaston de Saint-Germain, Raymond et Bigot

5.

Scène de duel : L'honneur bondit quand on le pince

Raymond, Gaston, Toinon, Bigot, Dumas et les choeurs

6.

Récit : Et moi, comme sortant d'un songe
Air : Dans les fers, sous ton empire
Duo : Ô, mon ami, veuille les dire encore

Raymond et Gemma
Raymond
Raymond et Gemma

7.

Pouah! C'est un cas pendable

Gaston de Saint-Germain et Bigot

8.

Quatuor : C'est elle, c'est Gemma

Gaston de Saint-Germain, Bigot, Raymond et Gemma

9.

Finale : En chasse, oui. en chasse

Gaston de Saint-Germain, Bigot, Raymond, Gemma, Toinon, Dumas et les choeurs

Acte II

10.

Menuet : Voilà, Monsieur, pour vous

Gemma et Bigot

11.

Scène : Quelle joie ainsi te fait rire?

Dumas et Bigot

12.

Ma fille, sans ma connaissance

Gemma et Dumas

13.

J'implore et supplie, ô ma fille

Gemma et Dumas

14.

Oui, faisons-lui l'hommage

Paysannes, Gemma, Alice et Gilberte

15.

Mignonne, je vous donne le bonjour

Paysannes, Gemma, Alice, Gilberte et Bigot

16.

En chasse, en chasse

Les choeurs et Bigot

17.

Air : Dans un petit village
Charmante maison, aimable rêveuse

Gemma
Gemma et Raymond

18.

Récit : Emporte la foi de mon âme
Air : Pour mon coeur, quelle disgrâce
Duo : Je ne saurais quitter ces lieux

Gemma et Gaston de Saint-Germain
Gaston de Saint-Germain
Gemma et Gaston de Saint-Germain

19.

Sur la bête qui se dresse

Gemma, Raymond et les choeurs

Acte III

20.

Menuet : Celle qui sait charmer

Madame Péan, Toinon et les choeurs

21.

Valse : Tu l'aimes, il m'aime

Madame Péan et Rosine

22.

Duo : Mon cher de Saint-Germain

Gaston de Saint-Germain et Bigot

23.

Des fiers aïeux suivant l'ancienne loi

Les choeurs

24.

Gavotte

Orchestre

25.

Supplique : L'Intendant nous paraît sympathique

Madame Péan, Rosine, Gemma, Gaston, Bigot, Toinon et les choeurs

26.

Récit : Cruelle dérision

Gaston de Saint-Germain et Toinon

27.

Ronde de nuit : Que l'oreille soit de veille

Les choeurs

28.

Récit : Tel un nuage sombre
Romance : Dans l'abandon les noirs regrets

Raymond
Raymond

29.

Minuit vient de sonner

Les choeurs et Gemma

30.

Scène du combat

Orchestre

31.

Gemma, ma Gemma chérie

Gemma et Raymond

32.

Finale : Fâcheuse et maudite aventure

Raymond, Gaston de Saint-Germain, Bigot et les choeurs

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La bande à Bigot

Extrait de:
La bande à Bigot : pendant que la population crève de faim, l'intendant et ses amis amassent des fortunes
par Louis-Guy Lemieux
inLe Soleil, Dimanche magazine, Nouvelle-France : la grande aventure, Québec, 10 août 1997.

«François Bigot, dernier intendant de la Nouvelle-France; Jacques-Michel Bréard, contrôleur de la Marine, marchand et membre du Conseil supérieur de Québec; Joseph-Michel Cadet, homme d'affaires et manutentionnaire des armées françaises au Canada, Hugues-Jean-Michel Péan, aide-major de Québec et entremetteur de Bigot; Angélique Péan née Renaud d'Avène des Méloizes, épouse de ce dernier, maîtresse du premier et appelée «la Pompadour» de l'intendant. Tous ces gens pas propres sous leurs habits de soie représentent, avec d'autres, le noeud de la bande à Bigot. Au moment où la colonie française de la vallée du Saint-Laurent court les pires dangers, ils se bâtissent, frauduleusement, des fortunes indécentes. Après la conquête anglaise, ils finiront tous leur vie, tranquilles et confortables, en France ou en Suisse.»

«On l'appelle «l'affaire du Canada». C'est l'un des procès les plus fameux du XVIII ième siècle, en France. Les historiens d'aujourd'hui disent que la corruption et les scandales financiers révélés à cette occasion annoncent déjà la révolution de 1789.»

«Tout commence, à Paris, en novembre 1761, par l'arrestation et l'emprisonnement d'un groupe de fonctionnaires coloniaux. La bande à Bigot était revenue en France, en catastrophe, un an plus tôt. La fin désastreuse de l'aventure française au Canada a choqué l'opinion. elle réclame des têtes en pâture. Le dernier intendant de la Nouvelle-France et ses amis ont le profil parfait pour jouer les boucs émissaires.»

«Le procès durera deux ans. Il est conduit par une commission du Châtelet qui ne compte pas moins de 27 magistrats sous la présidence du lieutenant général de police Antoine de Sartino... Quinze jours avant le jugement, les gazettes populaires annoncent que Bigot aura la tête tranchée et que Péan et Cadet seront pendus. Cela calme l'opinion publique.»

«Le 10 décembre 1763, le jugement final est publié à des centaines d'exemplaires sur 78 pages et distribué comme un roman. Bigot est banni de France à perpétuité et tous ses biens sont confisqués. Il sera le seul à se plaindre de la sévérité de la peine. Les autres s'en tirent avec des amendes légères, tout compe fait.»

«Bigot, Bréard, Péan et leurs amis ont fait deux ans de prison à la Bastille entre le moment de leur arrestation et le jugement. Une prison dorée; ils ont droit à leurs meubles et à leurs vêtements; ils se font livrer leurs repas cuisinés par les meilleurs traiteurs de Paris; le gros Péan peut ainsi boire ses quatre à six bouteilles du meilleur bordaux quotidiennement. Sa femme et son âme damnée, la belle «Gélie»(Angélique) se charge de tout, comme toujours.»

... «C'est ainsi que Bigot pourra s'acheter une solide maison, à Cressier, près de Neuchâtel, en Suisse. Il y vivra une vie de grand bourgeois servi par trois serviteurs fidèles. Malgré son bannissement, il pourra même, en 1771, aller prendre les eaux à Bagnères, chez son ami Péan qui y mène la vie de château.»

«Bigot meurt dans son lit, en Suisse, le 12 janvier 1778. Il est enterré dans la petite église de Cressier. Pendant deux siècles, on a cru que Bigot s'était réfugié quelque part en Italie ou au Brésil. C'est l'historien Denis Vaugeois qui a éclairci le mystère de l'exil et de la mort de l'intendant maudit, après des recherches pointues en France et en Suisse. L'historien a publié ses conclusions, en 1968, dans la Revue d'histoire de l'Amérique française.»

«Les Canadiens souffrent de voir le commerce local écrasé par des profiteurs français, ils assistent, impuissants, à l'édification de fortunes insolentes sur les ruines des entreprises qu'ils ont eux-mêmes mises sur pied, et cela, parce que des politiciens véreux comme Bigot et Bréard conspirent avec les manieurs métropolitains comme Graids pour les évincer des grandes affaires et partout les appauvrir»écrit Guy Frégault.»

Famine et crise économique

... «Alors que Bigot et des douzaines de fonctionnaires royaux et d'officiers militaires français font fortune, la population canadienne souffre mille maux. Les prix sont gonflés. La nourriture manque. C'est la famine. C'est la crise économique. En 1759, les prix sont huit fois plus élevés que trois ans plus tôt. Le coût des biens au Canada est environ sept fois plus élevé qu'en France.»

«Pendant que la population civile crève de faim., Bigot et ses amis organisent des réceptions mondaines fastueuses. Les tables croulent sous la nourriture la plus fine, le vin et l'alcool. On y joue gros jeu aux cartes. »

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Présentation extraite du
Dictionnaire des oeuvres
littéraires du Québec

Extrait de:
Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec
sous la direction de Maurice Lemire avec la collaboration de Gilles Dorion, André Gaulin et Alonzo Le Blanc professeurs de l'Université Laval.
Tome II, 1900-1939, Fides, Montréal.

«L'INTENDANT BIGOT, opéra de J.-Ulric Voyer et Alfred Rousseau. Fils de Napoléon Voyer, Commis-voyageur, et de Délima Dion, Joseph-Joachim-Ulric Voyer naît à Québec le [7 juillet 1893]. Il étudie le piano avec Edmond-J. Trudel et l'orgue et l'harmonie avec Léon Demers. Professeur de musique pendant quelques années, il entre au service de la maison J.-B. Renaud et Cie où il occupe successivement les fonctions de commis, de comptable puis de gérant du service. Il publie quelques-unes de ses compositions musicales dans le Passe-Temps et, en 1932, il devient directeur musical de CHRC à Québec. Il meurt à Québec le 8 janvier 1935. Il avait épousé Alice Bédard le 22 septembre 1913.»

«Joseph-Alfred Rousseau naît le 29 octobre 1867 à Saint-Michel-de-Bellechasse de Fortunat Rousseau, gérant pour la compagnie d'assurance "les Prévoyants du Canada", et, d'Héloïse Lavallée. Il fait ses études classiques et son cours commercial au Collège de Lévis (1909-1917). Il est d'abord commis de banque puis fonctionnaire fédéral, avant de succéder à son père. Dès la commercialisation de la radio, il entreprend une carrière de rédacteur. Il écrit, de 1931 à 1965, plusieurs comédies, radio-romans et sketches diffusés à CHLP et CKAC, ainsi que des livrets d'opéras et d'opérettes représentés par des troupes d'amateurs à travers la province. Il a également écrit une douzaine de romans populaires souvent signés de pseudonymes tels Jean Lecoq, Jules Berville... En 1965, il se retire de la vie publique. Il a épousé Adrienne Gagné, le 10 novembre 1940 à Montréal.»

«Les 5 et 7 février 1929, la Société canadienne d'Opérette présentait au Monument National de Montréal, sous la direction du chef d'orchestre Albert Roberval, ce qui fut peut-être le premier opéra canadien, l'Intendant Bigot. À la suite de l'accueil reçu lors de cette création, la Société reprit la pièce à l'Auditorium de Québec les 22 et 23 mars suivants, sous la direction d'Edmond-J. Trudel. Ce succès étonne peu, l'opéra étant écrit en fonction d'un public plutôt bourgeois, friand de drames historiques et d'histoires d'amour.»

«Pour payer une dette de jeu, Bigot promet au marquis de Saint-Germain la main de la belle Gemma Dumas, déjà fiancée au chasseur Raymond. Mais Gemma résiste aux avances du marquis et Bigot doit organiser un rapt au cours duquel, avec l'aide d'un groupe de bandits, il capturerait Gemma non plus au bénéfice du marquis, mais pour lui-même. Raymond et le marquis de Saint-Germain ont tous deux vent de quelque chose et se présentent au lieu dit. Le rapt échouera donc, non sans avoir provoqué la mort accidentelle de la pauvre Gemma. Bigot paiera de sa vie la colère de Raymond qui perd ainsi sa fiancée, celle du marquis qui a été joué et, enfin, celle du peuple qui, affamé et pauvre, ne peut plus supporter les duperies de l'Ours-Noir.»

«Par son livret, - la musique n'étant malheureusement pas disponible,- l'Intendant Bigot rappelle certains opéras de Verdi: le mépris de Dumas et de sa fille Gemma pour la noblesse cupide et hautaine et la valorisation d'un peuple de paysans honnêtes sont aussi de Rigoletto. L'action, pas assez étoffée, reste superficielle, même si certains couplets et certaines scènes laissent entrevoir de grandes possibilités d'harmonisation musicale.»

«Aux lendemains des représentations de l'Intendant Bigot à Montréal et à Québec, la critique était unanime à saluer la création d'un opéra national par une troupe de grande qualité. Malgré le succès remporté par la Société canadienne d'Opérette auprès de son public, la carrière de cet opéra fut de courte durée. C'était peut-être plus un succès d'estime que l'effet d'une qualité dramatique et musicale réelle.»

Lucie Robert

Présentation extraite de
Le monument inattendu
Le Monument National 1893-1993

par Jean-Marc Larrue, Cahiers du Québec - Collection Histoire, HMH, Montréal, 1994

«L'opéra historique de Joseph-Joachim-Ulric Voyer et Alfred Rousseau, intitulé L'Intendant Bigot, est créé le 5 février 1929 (et est repris deux jours plus tard) sous la direction du chef d'orchestre Albert Roberval. Cette sombre histoire, qui nous présente un Bigot cupide, méprisant et égocentrique, mobilise une distribution éclatante que dominent Arnold Becker, Paul Trottier, Charles-Émile Brodeur, Jeanne Maubourg, Marie-Rose Descarries et Caro Lamoureux. La critique, plutôt sympathique, affirme qu'il s'agit du premier opéra canadien-français. La Société canadienne d'opérette reprend l'oeuvre le 22 mars 1930 à l'Auditorium de Québec.»

[Correction : l'oeuvre a en fait été présentée les 5 et 7 février 1929 à Montréal et les 22 et 23 mars 1929 à Québec.]

En préparation

  • Extrait de : Encyclopédie de la musique canadienne, Fides, 1993

Roger Lemelin appelle de ses voeux
un opéra sur l'intendant Bigot

«Il est étonnant que Le Chien d'Or n'ait pas encore inspiré chez nos créateurs le livret d'un opéra ou un film historique qui pourrait être notre Autant en emporte le vent. Comme nos marguilliers littéraires du XIXième siècle, manquerons-nous le bateau?»

Extrait de: Roger Lemelin relit le Chien d'Or, préface in Le Chien d'Or de William Kirby, Stanké, Montréal, 1989.

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Artistes lyriques des années 20

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