La
reproduction des orques
Le
système d’organisation sociale, pose aussi la question du
système de reproduction et des mécanismes mis en place
pour limiter les risques
de consanguinité* au sein des unités maternelles.
Le système de reproduction et les
mécanismes comportementaux
associés ont été étudiés de
façon détaillée chez les populations
d’orques
consommant principalement du saumon (les résidents) par le
chercheur Lance
Barrett-Lennard (2000).
Déterminer
précisément les paramètres de la reproduction des
cétacés est une tâche difficile.
La
plupart des informations sur la reproduction des orques ont
été obtenue au moyen du
suivi permis par la technique de photo-identification
de
populations sauvages mais aussi de l’analyse de données
obtenues lors de chasse baleinière aux orques en Norvège
et en Antarctique, et
aux observations conduites en captivité.
En milieu naturel, les
informations les plus détaillées ont
été collectées pour les populations
étudiées dans le Pacifique Nord en Colombie
Britannique et dans l’état de Washington
où des populations sont suivies depuis maintenant
plus de trente ans. Ce
sont les populations d'orques les plus longuement et
précisément étudiées. Des
données sont aujourd’hui disponibles pour d’autres
populations d’orques
étudiées en Alaska, dans l’archipel Crozet, en
nouvelle Zélande et en Norvège.
(Guinet,
2004)
La polygynie,
c’est à dire qu’un mâle s’accouple avec
plusieurs femelles, est généralement
commune
dans les espèces où les mâles ont
une
taille plus importante que les femelles. L’absence de dispersion chez certaines
populations d’orque qui consomment du saumon posait la question
du système de
reproduction et des mécanismes mis en œuvre afin
d’éviter les problèmes de
consanguinité. A partir de l’étude du mode
d’organisation sociale des groupes
d’orques les chercheurs avaient rapidement émis
l’hypothèse que ce n’était
probablement pas les fils présents dans une unité
familiale qui contribuaient à la
reproduction dans cette unité.
Mais la question de qui étaient alors les mâles
reproducteurs demeurait. (Guinet,
2004)
Les
études
qui ont suivi à long terme des groupes d’orques
ont montré que les femelles
choisissent de s’accoupler
avec les mâles
ayant le moins de vocalisations communes avec elles.
C’est à dire le dialecte le plus
éloigné. Menant en parallèle des
analyses génétiques, les scientifiques se sont
aperçus que plus le langage était
éloigné, plus la distance
généalogique entre les lignés
était grande.