07.03.06
Halliburton... Ne vous l'avais-je pas dit ?
Halliburton, cette société américaine dont le Vice
Président Dick Cheney a conduit les destinées, avant de prendre
en main celles des USA, avec les résultats que l'on sait, n'a eu,
elle, qu'à se louer de ses services. La sous-traitance de tout ce
que l'on pouvait normalement sous-traiter de la guerre en Irak et de tout
ce qu'on a pu y ajouter a procuré à Halliburton entre 20
et 50 milliards de dollars de contrats. Le plus gros achat de services de
l'Histoire. Dick a bien entretenu sa danseuse.
Vous me direx qu'il y a une marge, entre 20 et 50 milliards, mais tout
n'est pas clair dans cette batterie de transactions, dont la plus juteuse seule
valait 16 milliards. Tout ce qu'on sait avec certitude, c'est que Halliburton
y a gagné et que, sauf verdict bien différent de l'Histoire, les
USA, l'Irak et la civilisation occidentale y ont tous perdu.
Ce qui rend Halliburton assez antipathique. Antipathique même aux
USA, de sorte que l'ingrate société se prépare à
quitter le nid avant que son souteneur soit sans emploi, apres les élctions
présidentielles de novembre 2008 et à filer au plus vite vers
d'autres cieux. Halliburton part pour Dubaï. Novembre 2008, c'est la
date d'échéance.
Ça presse. Disons un sursis, jusqu'à
la prise formelle du pouvoir par le prochain Président en janvier
2009 et l'éviction plus ou moins brutale de Cheney, mais ce serait
imprudent de trop attendre. Les maitresses royales quiitent la Cour avant
l'aube, et celle de feu Sa Majesté Cheney quittera sans doute la
Cour de Washington de nuit, avec une toute petite sacoche. Ne pleurez pas,
on peut mettre beaucoup d'argent virtuel dans une petite sacoche.
Je vous prévenais, il y a plus d'un an, quand Mittal pourchassait
Arcelor, que l'on était à tester le climat et les aménagements
dans les colonies, pour un vaste exode hors des USA et même de l'Occident
des corporations trillionnaires. La migration des prédateurs
Halliburton prend la tête du vol, elle sent -- et pour cause ! --
le vent de l'hiver plus vite que les autres, mais tous les autres rapaces
vont suivre comme des oies, en formation V serrée. Le temps est
venu.
Qui vient confirmer ? Le Professeur Alhajji, bien connu pour son opposition au concept de l'indépendance énergétique des pays occidentaux et qu'on ne peut accuser
de ne pas connaître les pays du Golfe, annonce déjà,
dans le New York Times d'aujourd'hui, 13 mars 2007, qu'il n'y a aucune raison
pour que toutes les compagnies qui font dans le pétrole n'aillent
pas s'installer à Dubaï ou dans sa banlieue.
Hop ! C'est parti. On va pouvoir gérer le fric au soleil, à
l'abri des questions ennuyeuses, dans un pays où l'on bâtit
les plus hauts et les plus luxueux buildings du monde, où il n'y
a pas de démocratie, pas de manifestants, rien que la sécurité
absolue de la richesse acquise au prix d'un dur labeur.
Halliburton parti, le fric à l'abri, il restera bien sûr
à mettre aussi à couvert les principaux artisans de cette
extraordinaire création de richesse qu'a été l'invasion
de l'Irak. Il est écrit dans le ciel -- Maktüb, maintenant
qu'on va parler arabe entre copains -- que certains fauteurs de trouble
vont vouloir demander des comptes à Cheney et à ses comparses.
Est-ce qu'il n'y a pas une loi contre le massacre des innocents ? Nuremberg
Quand, comme le dit si à propos la traditionnelle expression
américaine, toute cette matière fécale va arriver de
plein fouet dans le proverbial éventail, quelle sera la réponse
des accusés ? La première, bien sûr, le silence. Mais
si ça se corse ? Alors, on jouera la Défense Pinochet, un
giuco pianissimo, la meilleure stratégie quand on a les noirs, qu'on
joue contre la justice et que c'est la vindicte populaire qui ouvre avec
fracas.
Normalement, la Défense Pinochet devrait être suffisante
pour que les Bourreaux du Golfe meurent tranquilles dans leur lit, mais
qui sait ? Le monde change bien vite. Supposons que, parmi les fauteurs de trouble, il y ait quelques uns de ces milliers de G.I et Marines dont on vient de faire la preuve qu'on les avait mal soign�s retour du front ? Quelques uns de ces dizaines de milliers qui en sont revenus avec des troubles psychologiques graves ? Sans parler de ces emmerdeurs d'�trangers qui restent accroch�s � la Convention de Geneve et autres foutaises qui ne devraient pas concerner l'Am�rique...
Si les exigences byzantines de la politique américaine exigeaient un proces s�rieux aux USA ou une extradition, ne serait-il pas prudent pour eux que les accusés soient déjà ailleurs ? Loin, dans l'équivalent terrestre du Jardin d'Allah, mangeant des figues et des dattes, tous vêtus de blanc en symbole de leur virginité
retrouvée ? À l'aise, dans un pays où l'on torture,
c'est vrai mais pas n'importe qui...
Les rapaces corporatifs vont prendre leur essor d'abord, mais on fera
une place ensuite à l'initiative personnelle; surveillez bien, dans
leur sillage, tous ces décideurs. organisateurs et profiteurs du
massacre en Irak, probablement Cheney le premier, qui comprendront que leur
arthrite, leur goutte ou leur coeur artificiel leur impose un long voyage
dans un climat sec. Plus sec que la Florde, plus sec que Hawaii... Dubaï.
Si ce scénario se produit, j'espère que la foudre du ciel
ou la justice humaine les y rejoindra. Je suis contre la peine de mort,
mais si je devais pendre quelqu'un, Dick Cheney serait indubitablement mon
premier choix.
Pierre JC Allard
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