Montréal ne devrait pas avoir à assumer la charge d'établir
le contact entre les travailleurs et les employeurs: deux paliers de gouvernement
sont déjà commis à cette tâche. Il faut bien
remarquer, toutefois, que les techniques de rencontre professionnelles sur
le marché du travail mises en place par Québec et Ottawa tirent
beaucoup de l'arrière sur celles que le secteur privé à
conçues pour faciliter les rencontres sentimentales.
Si on cherche, à Montréal, l'utilisation par les gouvernements
responsables de méthodes modernes de communication directe entre
les partenaires sociaux comme façon de lutter contre le chômage,
on ne trouve que quelques machines bien expérimentales, disséminées
dans quelques centres d'achat par Emploi Canada. Ou sont les techniques
de &laqno;téléplacement» modernes, équivalentes
à celles des systèmes de «télérencontre»,?
Pourtant, rien ne s'oppose, bien au contraire, à ce que les travailleurs
et les employeurs, disposant d'un code pour identifier respectivement leurs
compétences et les exigences des emplois à pourvoir, puissent
communiquer et se faire connaître les uns des autres via le téléphone,
le fax et un système d'aiguillage branché à l'indicatif
1-900.
Les gouvernements pourraient faire beaucoup mieux - favorisant le téléplacement
par un ordinateur central - mais ils devraient au moins mettre en place
ce système de placement par téléphone. Ils devraient
raffiner et standardiser les codes qui rendraient cette approche de plus
en plus performante. S'ils ne le font pas, il faudrait souhaiter que le
secteur privé - soit les journaux au soutien de leurs annonces classées,
soit les professionnels de la télérencontre y voyant un marché
lucratif, soit les compagnies de téléphonies elles-mêmes
- mettent en place une telle approche, au moins sommaire.
Si nul ne le fait avant le printemps 1995, Montréal lancera
un projet pour faciliter le contact par téléphonie ou ordinateurs
entre travailleurs et employeurs et mettra ce système en marche à
l'automne 1995
Sous la même rubrique &laqno;interface» - mais sans condition
suspensive, en ce cas - Montréal aidera aussi les organismes de bénévolat.
Il n'est pas toujours facile, pour celui qui veut donner de sa personne,
d'identifier l'organisme qui pourra lui confier, au moment où il
est disponible, la tâche concrète qui correspond à ses
habiletés et dans le cadre de laquelle il pourra rendre les services
les plus utiles.
Réciproquement, mêmes les plus grandes organisations de bienfaisance
- et à plus forte raison les petites - ne trouvent pas toujours les
ressources humaines bénévoles dont elles ont besoin, en quantité
et en qualité suffisante pour pouvoir mener à bien leur mission.
Pour résoudre ce problème de communication, qui représente
un manque à gagner énorme en termes d'heures de disponibilité,
de sympathie et de l'expression tangible de notre solidarité, il
faut faciliter le contact entre les bénévoles et les organismes
de bénévolat. Il faut le faire, toutefois, sans s'ingérer
dans la relation entre ceux-ci et ceux-là. Sans surtout en tenter
l'encadrement par une autorité supérieure, ce qui est la négation
même de l'esprit du bénévolat privé.
Montréal publiera et distribuera à la population un
guide des organisations de bénévolat qui décrira sommairement
les buts de l'organisation, le profil des bénévoles recherchés,
le type de tâches qui leur seront confiées et les moments où
leurs services peuvent être requis. Montréal aidera aussi les
organisations qui en feront la demande à préparer les textes
qu'ils inséreront dans le guide et en assurera la standardisation.