Mise à jour 1999
L'émancipation
Ce texte était moins une "proposition" - rien de bien
original n'y est énoncé - qu'une dénonciation de quelques
hypocrisies qui compliquent indûment le fonctionnement de notre société;
il est un peu navrant de constater que, six ans après, un consensus
encore plus large semble s'être établi au sein de la population
pour une séparation nette entre légalité et moralité
mais que ces questions ne semblent pas plus d'être résolues.
Elles semblent, au contraire, se transformer et renaître sous une
nouvelle forme.
SUICIDE
Ainsi, la question du suicide et de l'assistance médicale au suicide
semble être confondue à plaisir par des groupes de pressions
avec l'euthanasie sous toutes ses formes, alors que la population voit très
bien la différence entre le "meurtre par pitié",
le cas où la personne demande une aide spécifique pour mettre
fin à ses jours et la décision d'interrompre le soutien artificiel
à une personne dont le cerveau ne fonctionne plus.
La solution partielle qu'apportait la proposition #20 d'exiger de tout adulte
qu'il fasse connaître ses instructions à cet effet a été
vigoureusement mise de l'avant pendant quelques années par divers
groupes. Puis, sans qu'on sache trop pourquoi, ce combat semble avoir marqué
un temps d'arrêt. C'est une lutte à reprendre et à mener
à terme.
JEU
Le jeu sous toutes ses formes est devenu omniprésent. Comme le tabac,
le jeu est devenu un mal totalement accepté pourvu qu'il serve à
renflouer les caisses de l'État. La grande évolution, depuis,1992,
c'est l'avènement de possibilités de plus en plus difficiles
à contrôler de passer outre aux frontières et de jouer
là où l'on veut en passant par les moyens de communications
modernes, dont bien sûr l'Internet.
La "proposition" #20, concernant le jeu était déjà
en 1992 un voeu pieux plutôt qu'une véritable recommandation.
Toute protestation concernant le jeu ayant été reléguée
au combat d'arrière-garde de quelques groupuscules, la question du
jeu ne satisfait plus vraiment au critère de la proposition #20 qui
était une confusion entre loi et morale. La situation actuelle ne
justifie même plus que ce voeu soit renouvelé.
PROSTITUTION
La Cour Suprême ayant dit que la prostitution en soi n'était
pas un crime, ce sont les éléments qui l'entourent qui continuent
à faire problème: proxénétisme, tenir une maison
de débauche... il ne me reste ici qu'à réitérer
le souhait que les autorités mettent les pendules à l'heure
sur cette question, tout à fait dans le sens de la proposition #20.
Que l'on s'acharne sur ceux qui intimident, qui menacent, qui frappent,
pas sur le petit copain que sa copine fait vivre en tapinant parce qu'il
est bien gentil et qu'elle l'aime bien, ce qui ne devrait pas nous concerner.
Non plus d'ailleurs que ce qui se passe où que ce soit entre adultes
consentant, et quel que soit le prix qu'on leur charge et qu'ils acceptent
librement de payer. Un dossier à terminer et à classer.
DROGUES
Les efforts pour légaliser la consommation et la vente tout au moins
des drogues dites douces se heurtent sans arrêt à la volonté
de groupes occultes qui entendent bien continuer à profiter d'une
prohibition qui ne sert que les intérêts des trafiquants et
de leurs complices. Le problème des drogues dites dures obéit
à la même logique. On ne peut espérer ici que l'émergence
d'un gouvernement aux USA qui ait le courage et la force de crever cet abcès
qui défie le sens commun. Nul autre pouvoir n'en serait capable.
Pierre JC Allard
Texte 1992
Index des textes de mise à
jour
Accueil