Mise à jour 1999

Un gouvernement à contrat


Cette proposition est,avec la proposition #04 et la proposition #15, une de celles qui a suscité le plus d'enthousiasme et donné lieu au plus grand nombre d'actions concrètes. Ce n'est pas surprenant. La population n'avait déjà pas confiance en ses politiciens en 1992, mais rien, bien au contraire, n'est venue la rassurer par la suite.

D'abord, la détérioration constante de la situation sociale et des services sociaux ainsi que la stagnation économique allant de paire avec la perte constante de valeur du dollar canadien ont eu leur effet. Un climat de morosité s'est installé qui a mis en évidence aussi bien la nécessité de changements radicaux que la totale incapacité des partis traditionnels à concevoir et à réaliser ces changements.

Aussi, le fossé de plus en plus profond entre les riches et les pauvres, de même que l'intérêt obsessionnel des gouvernements pour la lutte au déficit et rien d'autre, a fait comprendre, même à ceux que la politique n'intéressait pas, que les politiciens qui les représentent tiennent un double langage et ne s'intéressent simplement pas au sort de ceux qui n'ont pas le pouvoir de se faire respecter.

Ensuite, le débat référendaire est venu souligner la fragilité de nos institutions comme la faiblesse des solutions de rechange qu'on pourrait leur substituer. Enfin, les chefs des deux principaux partis au Québec n'ont pas été élus par leurs membres, ni même choisis au sein de leur parti respectif, mais ont été importés tout ficelés et prêts-à-porter. On les a recrutés, de toute évidence, parce qu'ils semblent avoir le charisme de faire triompher, l'un comme l'autre, une machine partisane dont il n'est pas évident qu'ils partagent même les principes fondamentaux. Il est clair que la crédibilité des partis en prend un sérieux coup, quand ils limogent et replacent leurs leaders sans même l'apparence de la démocratie et de l'honnêteté intellectuelle.

Dans ce contexte, la proposition d'élire un Premier ministre qui ait reçu un mandat personnel de toute la population au scrutin universel à deux tours et et qui dispose de pouvoirs présidentiels est arrivée bien à point. De même, l'idée "originale" de demander aux élus de tenir leurs promesses sous peine d'être démis de leur fonction (dont le Reform a même fait depuis un élément de son programme). De même l'idée qui s'y est vite greffée d'inviter à une Chambre consultative un représentant de tout parti ayant obtenu 1% du vote populaire.

Quant au rôle des députés, indépendants des partis, l'affaire de l'indemnisation des victimes du sang contaminé a permis de mettre en lumière le scandale d'un système où des représentants du peuple ont été publiquement forcés de renoncer à des idées qu'ils défendaient depuis toujours et de voter contre leur conscience pour se rallier à la "ligne du parti" qui avait choisi de faire dépendre le sort du gouvernement de l'issue du vote.

Confrontés à une situation déplorable et à un système qui a perdu toute crédibilité, beaucoup de Québécois ont choisi de promouvoir l'idée de la démocratie contractuelle. Une douzaine de sites sur Internet ont spontanément décidé de reproduire le texte de cette proposition ou un manifeste qui en est la version simplifiée. Une Association pour la DC (démocratie contractuelle) est née et des centaines de Québécois en ont signé le manifeste. La proposition #10 a le vent en poupe.

Pierre JC Allard




Texte 1992

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