Que suis-je, hélas, et de quoi sert ma vie ?
Je ne suis fors qu'un corps privé de coeur,
Une ombre vaine, un objet de malheur,
Qui n'a plus rien que de mourir envie.

Plus ne portez, ô ennemis, d'envie
A qui n'a plus l'esprit à la grandeur,
Jà consommé d'excessive douleur ;
Votre ire en bref se verra assouvie.

Et vous, amis, qui m'avez tenue chère,
Souvenez-vous que sans heur, sans santé,
Je ne saurais aucun bon œuvre faire.
 
Souhaitez donc fin de calamité
Et que cà-bas, étant assez punie,
J'aie ma part en la joie infinie.


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