La Bollène entre Lyon et Saint-Chamond

La Saône entre Chalon, Mâcon et Lyon est une grande rivière navigable dans les deux sens. Avant Jules César, il est très probable qu’il n’existait pas d’itinéraire terrestre doublant la Saône, la totalité du trafic étant assuré par des embarcations sur la rivière.

À partir de Lyon, confluant de la Saône avec le Rhône, une route celte rejoignait, à Rive-de-Gier, la voie qui descendait de Saint-Chamond jusqu’au Rhône. voir: ancien pont romain de Rive-de-Gier. Cette route gauloise était importante, car elle reliait directement la Saône au Forum ou "place de libre échange" des Ségusiaves, à mi-distances de la Loire et du Rhône. À Saint-Chamond, elle rencontrait la Ligère, artère principale des Ségusiaves venant de la plaine du Forez, et une route commerciale de montagne venant du pays des Vellaves, qui passait par Yssingeaux (lieu de marché) et Aquae Segetae (ville d’eau).

À l’époque romaine, Lugdunum, la capitale des gaules se trouvait à la limite de trois grandes régions administratives: La Gaule lyonnaise qui comprenait la Lugdunese Prima (rive occidentale du Rhône et de la Saône, site de Fourvière), la Belgique dont faisait partie la Sequana Maxima (est de la Saône) et la Province Narbonensis ulterior ou Viennesis (rive gauche du Rhône). L’Aquitaine, la quatrième grande région administrative de la Gaule, était distante de Lyon d'à peine une trentaine de lieues par le Velay. C’est pour rejoindre l’Aquitaine que fut construite la voie Bollène, empruntant la route gauloise déjà établie entre Lyon (vallée de la Saône), Rive-de-Gier, Saint-Chamond (le forum des Ségusiaves) et Aquae Segetae (actuellement perdue dans l’agglomération stéphanoise). La cité suivante, Yssingeaux (Icidmago ou Iciomagus ) en territoire vellave, c’était déjà l’Aquitaine!

Bien que nos historiens fassent encore passer la voie Bollène par Feurs à travers les monts du Lyonnais, certains auteurs comme Robert Lacombe dans un ouvrage sur l'histoire de Rive-de-Gier, en ont déjà fait une description réaliste. Ci-joint, une photographie de Louis Tosolini (Saint-Andéol le Château) d’un ancien pont au gabarit des voies romaines, entre Mornant et Saint-Andéol, là où aurait dû passer la Bollène.

Note sur les voies romaines.

Les romains étant très normalisateurs, les voie impériales ont toutes été construites sur des principes et des concepts identiques.
                 - Largeur nécessaire et suffisannte pour que deux chars d’empattement standard puissent se croiser, soit une largeur constante d’environ cinq mètres.
                 - Plusieurs couches d’empierremennt pouvant dépasser un mètre d’épaisseur suivant la nature du terrain.
                 - Accotement en grosses pierres comme bbordure, pouvant aussi servir de mur de soutènement en terrain accidenté.
                 - Tracé le plus rectiligne possiible pour limiter les distances.
                 - Bornage régulier gén&eaacute;ralement à tous les miles romains, mais parfois à chaque lieue gauloise, dépendamment des régions. Aujourd’hui, ces bornes romaines ne sont pas toutes disparues. Recyclées de diverses façons, celles qui ont servi de calvaire sont encore bien visibles.

Contrairement à une croyance largement répandue, les voies romaines n’étaient pas toujours recouvertes de dalles. Plus souvent qu’autrement, l’empierrement supérieur servait de surface de finition.

photo: pont par Louis Tosolini.
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