Des statistiques tirées de trouvailles archéologiques faites sur la rive occidentale de la Loire à Roanne, démontrent que ce site a connu une occupation humaine entre le IIe siècle avant Jésus-Christ et le second siècle de notre ère.

Urnes funéraires et squelettes semblent corroborer ce fait. Cependant, l’absence de sépultures pour une période déterminée ne prouve pas que ce site soit resté inhabité. Les pratiques religieuses changeantes, la relocalisation périodique des nécropoles et l’effet de l’acidité du sol sur la conservation des ossements rendent tout à fait aléatoire l’hypothèse d’une période d’inoccupation.

En fait, la ville ou plutôt le village qui est à l’origine de Roanne existait déjà vers le second millénaire avant Jésus-Christ, confortablement installé sur l’île de Lug, un site sécuritaire et naturellement défensif. Les Parisis ont usé de la même stratégie en édifiant Lutèce sur une île de la Seine. Vers le IIe siècle avant Jésus-Christ, l’activité artisanale s’est déplacée sur la rive gauche du fleuve, ce que prouvent les découvertes archéologiques faites à ce jour.

À partir du second siècle de notre ère, l’empire gallo-romain devenant de moins en moins sécuritaire, les habitants de Rodumna ont fini par délaisser les villas romaines pour revenir s’installer sur l’île de Lug. Lutèce a connu un scénario semblable.

Dans le haut Moyen-Âge, les crues intempestives de la Loire, causées par le déboisement des collines, ont amené les insulaires roannais à préférer de nouveau la terrasse gallo-romaine à gauche du fleuve où des fortifications furent érigées. Dès lors, le développement de la ville s’est fait suivant deux pôles d’urbanisation; autour de son château (site fortifié) et sur la berge de la Loire en contrebas de la terrasse fluviale (site lié aux activités engendrées par la navigation).