ISMAËL
DIABATÉ
Né en 1948 à Kayes Sorti major de la seconde promotion
de l'Institut National des Arts de Bamako en 1968, Ismaël Diabaté s'essaye un temps aux
techniques classiques, développant une peinture réaliste et engagée, jusqu'au jour où
il s'intéresse au travail de Lamine Sidibé et du Groupe Bogolan Kasobané. Rencontrant
des problèmes pour l'achat de ses fournitures et de conservation pour ses tableaux,
victimes de la chaleur et de la poussière, Ismaël Diabaté décide d'expérimenter la
technique du bogolan dès 1983.
Il découvre alors une expression plastique particulièrement riche à laquelle il
confère une dimension artistique, en perfectionnant la technique. D'un dessin tracé au
trait par une plume, il va évoluer vers un travail plus libre, plus abstrait, ceci à
l'aide de brosses et de boites percées, qui n'est pas sans rappeler les
"dripping" de J. Pollock. Il jette la matière sur le support, et élabore sa
composition par surfaces colorées. Parallèlement Ismaël Diabaté développe une
recherche poussée sur les gammes de couleurs obtenues par décoction de végétaux et de
minéraux. Il obtient des ocres, des marrons, des beiges, des rouges et des gris. Il met
au point des teintes inutilisées jusqu'alors qui lui permettent d'enrichir la qualité
plastique de ses uvres. Dernièrement il a entrepris un travail sur les toiles
fétiches, il les découpe, les coud, revient à la peinture sur certains éléments, tout
en y intégrant des gris-gris. Ismaël Diabaté ne se trahit pas, il est continuellement
à la recherche d'un dialogue entre l'Afrique contemporaine et l'Afrique traditionnelle.
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