PPI Tomate


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(Lycopersicum esculentum)

 A Lubumbashi

Principales techniques culturales et exigences

 

Les ravageurs animaux et les maladies

Les insectes   Les champignons Les bactéries Les nématodes
 

Les methodes de lutte

Le tableau Matériel végétal En pépinière Au niveau du champ

 

Les ravageurs animaux et les maladies de la tomate

1.     Les insectes

 

Le ver gris (noctuelle terricole)                                    Agrotis sp. dont A. ypsilon

Agrotis est une noctuelle (papillon) dont les larves (les chenilles, souvent polyphages) se comportent en mineuses ou en défoliatrices.

Le papillon femelle peut pondre pendant deux semaines près de 2.000 œufs, isolément ou par groupes, sous les feuilles ou sur le sol humide.

La chenille est vert clair, puis devient brun gris avec dorsalement une ligne médiane plus sombre. Elle se nourrit la nuit et s’enfouit le jour dans le sol à faible profondeur. La nymphose a lieu dans la terre à au moins 10 cm de profondeur. La durée du cycle est fonction de la température. Le nombre de générations annuelles est fonction du climat du pays.

Dégâts Ils sont causés par les jeunes larves qui rongent les feuilles, et par les plus âgées qui sectionnent, la nuit, les tiges des plantules au raz du sol et les pétioles des feuilles basses. La journée on peut trouver les chenilles à 1 ou 2 cm dans le sol dans un rayon de 10 cm des plants endommagés.

Conditions favorables On ne connaît ni diapause, ni période de repos. La nature du sol et les conditions écologiques ont une grande influence sur le taux d'invasion. Les cultures sur sols lourds sont généralement plus envahies que sur sols sableux.

Les insectes sont aussi plus attirés par les plantations à feuillage dense que clairsemé.

Un temps chaud et sans excès d’humidité est favorable. Par contre des précipitations ou irrigations de 10 mm lui sont défavorables, ainsi que des températures trop élevées. Son développement s'arrête au-delà de 32° C.

Les invasions sont brusques et imprévisibles car l’insecte effectue des migrations sur de longues distances.

Auxiliaires Les ennemis naturels qui peuvent agir sur ce ravageur sont : des mouches tachinaires, des -hyménoptères parasites (Braconides, Ichneumonides), des carabes, certains oiseaux.

Principes de lutte

q       Destruction mécanique des larves par les pratiques culturales.

q       Destruction des sources d’infestation.

q       Collecte manuelle.

q       Piégeage.

q       Utilisation d’insecticides.

La noctuelle de la tomate                                 Helicoverpa (Heliothis) armigera

Cette noctuelle a 15 mm de long et 40 mm d’envergure. Le papillon a une coloration générale qui va du brun au vert olive. Les œufs, d’un diamètre de 0,5 mm sont blancs nacrés lors de la ponte. Ils sont pondus isolés ou par deux. La chenille atteint 40 mm de long, de couleur brun très foncé à vert ou jaune, avec des lignes sinueuses longitudinales noires et blanches. Le corps est recouvert de petits poils. La nymphose a lieu dans une coque à faible profondeur dans le sol. Les papillons sont capables de migrer sur plusieurs centaines de kilomètres.

Dégâts La chenille ronge les feuilles, coupe les bouquets floraux et troue les fruits. Ceux-ci tombent, pourrissent ou sont déformés. Cet insecte est particulièrement nocif car il a une grande capacité de migration, une grande fécondité (plus de 750 œufs par femelle) et une grande polyphagie qui lui permet de s’alimenter toute l’année. En fin de développement la chenille se nymphose à faible profondeur dans le sol.

Auxiliaires  Cette noctuelle a de nombreux ennemis naturels parmi des diptères Tachinidae, des hyménoptères parasites (Braconidae, Trichogrammatidae, Ichneumonidae) des hyménoptères prédateurs (Eumenidae, fourmis). Il faut en tenir compte dans l’utilisation des produits phytosanitaires.

Principes de lutte

q       Un ensemble de pratiques culturales permet de limiter les infestations.

q       Utilisation de produits phytosanitaires.

La mouche blanche                                                                             Bemisia tabaci

Cette mouche blanche (aleurode) a des larves qui ressemblent aux adultes mais qui sont sans aile. Ce sont de minuscules insectes (1 mm) qui s’envolent quand la plante est secouée. Les adultes se tiennent sur la face inférieure des feuilles, où sont pondus les œufs. Elle se nourrit uniquement sur les plantes en aspirant la sève après avoir injecté sa salive. Les larves apparaissent comme des petits points jaunes blanchâtres disposés en cercle ou en spirale.

Dégâts Sur aubergine, leurs dommages sont le résultat de l’effet mécanique d’innombrables piqûres, soit de la toxicité de la salive.

Conditions favorables  La mouche blanche se reproduit plus rapidement dans un biotope humide et abrité, les vents secs lui étant défavorables. Les températures optimales vont de 25 à 30 °C.

Auxiliaires  La présence de micro-hyménoptères parasites sera considérée dans l’utilisation des produits phytosanitaires en utilisant les moins toxiques pour les auxiliaires. D’autres auxiliaires prédateurs possibles sont des punaises (anthocorides et mirides), des coccinelles, des chrysopes et hémérobes, des diptères, des fourmis, des araignées, des acariens. Il existe également des champignons parasites des mouches blanches.

Principes de lutte

q       La lutte contre cet insecte consiste essentiellement à éviter les foyers d’infestation et à empêcher l’insecte de se poser sur la culture.

q       L’utilisation de produits phytosanitaires est possible en répétant les traitements à intervalles rapprochés pour tuer à la fois les adultes et les larves. Le choix des matières actives tiendra compte de la présence d’auxiliaires. Il est primordial d’alterner des produits phytosanitaires appartenant à des classes différentes pour éviter l’apparition de souches résistantes.

les mineuses des feuilles                                               Liriomyza sp. dont L. trifolii

Ce sont des diptères (mouches) de très petite taille. La larve à une coloration jaune orangée en fin de développement. La pupe a la même couleur.

Dégâts Ces mouches sont des phytophages. Les larves s’installent dans l’épaisseur des tissus végétaux dans lesquels elles creusent des galeries. Certaines espèces sont très nuisibles quand elles pullulent surtout sur les stades les plus jeunes des plantes.

Conditions favorables  Les infestations sont plus importantes dans les parties du champ ombragées et dans les parcelles bien abritées des vents.

Auxiliaires  Plusieurs micro-hyménoptères parasites, des chrysopes et des araignées.

Principes de lutte

q       Il faut permettre à la plante d’acquérir une vigueur maximale en lui apportant les éléments nutritifs nécessaires pour son plein développement. Elle aura ainsi une résistance suffisante pour résister aux infestations. D’autres méthodes de lutte préventives sont applicables

q       L’utilisation de produits phytosanitaires se fera de préférence sur seuil d’intervention. L’utilisation répétée de produits qui tuent les auxiliaires engendre souvent une augmentation rapide des populations de mineuse. Des produits naturels ont une certaine efficacité.

Le puceron                                                                 Macrosiphum euphorbiae

C’est un puceron de grande taille 2,4 à 3,6 mm de long, gris vert à rose ; fusiforme avec des antennes plus longues que le corps, brunes sur la moitié apicale. Ce puceron est très polyphage (pomme de terre, tomate, choux, laitue, poivron, aubergine, concombre, céleri, haricot, patate douce, papayer, plantes sauvages et ornementales (rosier). Les pucerons aptères tombent facilement des feuilles quand ils sont dérangés.

Dégâts Quand ils sont nombreux, les piqûres d’alimentation entraînent un ralentissement de la croissance des plants et des diminutions de rendement. On le trouve le plus souvent sur les feuilles situées entre le milieu et le haut de la plante.

Conditions favorables Un temps sec est favorable. Température optimale de développement est de 20°C.

Auxiliaires  Les  pucerons ont de nombreux prédateurs. Ceux-ci seront considérés dans l’application des autres méthodes de lutte, dont l’utilisation des pesticides. Les principaux prédateurs sont des coccinelles, des syrphes, des chrysopes. Il existe également des parasites micro-hyménoptères (Aphelinidae).

Principes de lutte

q       Les produits phytosanitaires peuvent être appliqués en tenant compte de l’importance des populations du puceron et des prédateurs naturels. Plusieurs substances naturelles sont efficaces pour empêcher ou gêner le développement de colonies de ce puceron.

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2. Les champignons

L’alternariose                                                              Alternaria dauci f.sp. solani

Symptômes et dégâts Sur les feuilles, des taches typiques constituées d’anneaux concentriques, brunes et irrégulières, petites ou étendues, chlorotiques à la périphérie, sont apparentes. La maladie progresse de la base vers le sommet de la plante.

Sur les fruits, les sépales sont nécrosés et des taches en dépression situées au niveau de l’attache pédonculaire portent une moisissure noire.

Sur la tige, de petites taches brunes à centre plus clair sont apparentes. Ces lésions ne sont pas négligeables car elles évoluent en un chancre autour de la tige, avec dépérissement de  la plante.

Les stades phénologiques sensibles vont de la floraison à la récolte, parfois le stade plantule. Entre le repiquage et la floraison la plante est cependant peu réceptive.

Conditions favorables Une hygrométrie élevée et des températures comprises entre 18 et 25 °C. Des rosées ou de faibles précipitations (5 mm) répétées favorisent l’extension de la maladie (alternance d’humidité sur les feuilles et de temps ensoleillé). Les plants présentant une faiblesse générale sont plus atteints. Les fortes rosées sont favorables.

Principes de lutte

q       Les spores d’Alternaria sont très résistantes - plus d’un an sur débris ou le sol, d’où l’importance de respecter les rotations. Les autres méthodes de lutte consistent essentiellement à favoriser une bonne croissance, éviter la présence d’eau sur les feuilles et éviter les foyers.

q       L’application de produits phytosanitaires se pratiquera en fonction des conditions climatiques.

L’oïdium ou « Blanc »                                                             Leveillula taurica

Symptômes et dégâts On observe des taches jaune pâle ou vif, parfois angulaires, à la face supérieures des  feuilles. Il y a parfois sur les taches un piqueté marron clair. Les taches sont recouvertes d’un discret duvet blanc à la face inférieure des feuilles. Ce duvet peut parfois apparaître à la face supérieure des feuilles. Le feuillage se dessèche progressivement à partir de la base du plant.

Les stades phénologiques sensibles vont du repiquage à la récolte.

Conditions favorables Températures favorables de 20 à 29 ° C avec un optimum de 26°C et un maximum de 30 ° C. Une humidité relative de 50 à 70 %. L’absence de fortes pluies favorise son développement.

Principes de lutte

q       Plusieurs pratiques culturales ont une influence sur le développement de cette maladie.

q       La lutte fongicide sera appliquée si la maladie est trop importante.

Le mildiou                                                                             Phytophthora infestans

Symptômes et dégâts On observe des grandes taches foliaires blêmes, qui noircissent rapidement, arrondies à irrégulières, de 8 à 10 mm, d’allure humide, au contour translucide et diffus. Les taches se trouvent le plus souvent en marge des feuilles. Les taches ont une extension très rapide et le feuillage est vite détruit. Par temps humide, ces taches se recouvrent d’un duvet blanc et fugace. Des taches peuvent apparaître également sur les tiges qui peuvent être ceinturées complètement, avec mort subséquente de la plante. Sur les fruits, on observe des taches brunes marbrées diffusant en profondeur dans la chair.

Les stades phénologiques sensibles vont de la floraison à la récolte.

Conditions favorables Les conditions favorables à la maladie sont un temps assez frais (10 à 25 °C) avec humidité relative élevée (supérieure à 90 %) et prolongée. En période de rosées abondantes ou de pluies intermittentes suivies d’une période d’humidité saturée, la maladie se développe rapidement. Les champs irrigués par aspersion sont plus attaqués.

Principes de lutte

q       Plusieurs pratiques culturales ont une influence sur le développement de cette maladie.

q       Les traitements chimiques préventifs seront appliqués dès que les conditions sont favorables ou dès l’apparition des symptômes.

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3. Les bactéries

 

Le flétrissement bactérien   Ralstonia solanacearum (Pseudomonas solanacearum)

Cette bactérie, très fréquente dans les pays d’Afrique, est mieux connue sous le nom de Pseudomonas solanacearum. La bactérie pénètre dans la plante par les blessures des racines au repiquage, mais aussi aux points d’émergence des radicelles.

Symptômes et dégâts Le symptôme le plus apparent est un ramollissement des jeunes feuilles, qui fanent. Les feuuilles les plus âgées tombent. Dans une coupe transversale ou longitudinale des tiges de plantes malades, les faisceaux vasculaires présentent une teinte brun clair. A l’arrachage , les racines apparaissent pourries à leur extrémité (symptômes du « fil »). Pour distinguer cette maladie, il faut couper la tige d’une plante atteinte près de la base. Lorsque l’on exerce une petite pression sur la tige, on voit apparaître un exsudat sous forme d’amas blanc beige laiteux sortant des vaisseaux.

Tous les stades de la plante sont sensibles à la maladie qui provoque la mort de la plante.

Conditions favorables Les conditions favorables pour la maladie sont une humidité et des températures élevées du sol (25° C à 35° C) mais sans excès de chaleur. La maladie est beaucoup plus importante en saison des pluies. La présence de nématodes dans le sol favorise l’installation de la maladie. Les blessures des racines au repiquage favorisent l’infection. Les sols à pH bas à modéré (5 à 7), alluviaux, sableux ou ferralitiques sont favorables à la maladie. Les sols riches en argiles de type smectite sont défavorables à la maladie. La dissémination se fait par le déplacement de l’eau de surface et de la terre.

Auxiliaires Plusieurs bactéries (Erwinia spp. , Bacillus spp., Pseudomonas spp.) sont des antagonistes de la bactérie pathogène. Elles peuvent être favorisée par une application abondante de matière organique bien décomposée.

Principes de lutte

q       Les méthodes de lutte les plus efficaces sont :

·         la désinfection du substrat des pépinières ;

·         la résistance variétale ;

·         une rotation de 2-4 ans sans solanacées ;

·         les sols peu réceptifs à la maladie seront plus ou moins réservés à cette culture ;

·         éviter les conditions favorables au développement et à la dissémination de la maladie.

·         Eviter de blesser les racines à la plantation

q       La lutte contre les nématodes diminue les attaques de ce champignon.

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4. Les nématodes

Les nématodes à galles                                                                  Meloidogyne spp.

 

Dégâts Les premiers symptômes sont la fanaison du feuillage. Plusieurs espèces de nématodes à galles donnent le même symptôme de déformation des racines avec présence de gonflements irréguliers (galles). Ces déformations dues à des cellules géantes induites par les nématodes empêchent la circulation normale de la sève.

Ces nématodes à galles modifient souvent les relations hôtes-parasites avec des virus, bactéries (Ralstonia solanacearum) ou champignons (Fusarium, Rhizoctonia, Sclerotium, Verticilium, Phytophthora, Pythium). Il y a alors intensification des dommages dans une action synergique.

Conditions favorables  Températures du sol relativement élevées (14 à 32°C avec optimum à 28°C). Sols légers et sableux. Forte humidité du sol.

Principes de lutte

q       Les nématodes sont des ravageurs difficiles à contrôler et il est pratiquement illusoire de vouloir les éradiquer d’un sol car beaucoup d’espèces cultivées leur sont sensibles. Le premier principe de la lutte sera essentiellement basé sur la réduction de la population de ce ravageur sous un seuil tolérable pour la plante par l’adoption d’un ensemble de méthodes de lutte qui à elles seules sont insuffisantes pour avoir un effet sensible et/ou durable.

q       Il est surtout important de protéger les stades les plus jeunes de la plante (pépinière et 30 à 40 premiers jours après repiquage).

q       L’apport de « manipueira », un résidu liquide issu du processus de transformation du manioc, permettrait une élimination totale des nématodes lorsqu’il est enfoui frais dans le sol après dilution dans l’eau (1 part de « manipueira » pour 2 parts d’eau). La quantité à appliquer serait de l’ordre de 200 ml de mélange par plante. Attention, il perd son efficacité après cinq jours d’entreposage et il y a des risques de phytotoxicité.

q       Les amarantes, liliacées, crucifères, sésame et ricin constituent de bon précédents culturaux.

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