PPI Chou cabus


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(Brassica oleracea convar. capitata var. alba)

 A Lubumbashi

Principales techniques culturales et exigences

 

Les ravageurs animaux et les maladies

Les insectes        
 

Les methodes de lutte

Le tableau Matériel végétal En pépinière Au niveau du champ

 

Matériel végétal

Moindre sensibilité variétale

Dans le cas où des variétés résistantes ou tolérantes ne peuvent pas être trouvées sur le marché local, on utilisera parmi les variétés disponibles celles qui se comportent le mieux face aux ennemis présents. Il existe par exemple des variétés moins sensibles à Plutella xylostella. C’est l’observation ou l’information locale qui guidera ce choix.

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Pépinière
Lieu de la pépinière

q       Il est important de choisir un sol indemne de vers gris.

q       L’environnement est également important. L’absence de mauvaises herbes ou de vieilles cultures voisines qui abritent des insectes ravageurs est aussi importante.

q       Il faut éviter les précédents crucifères (moutarde, chou…) pour la pépinière.

q       La pépinière ne doit pas être installée dans un sol lourd car le vers gris s’y développe plus facilement.

Substrat isolé du sol

q       Si le substrat utilisé est stérilisé ou naturellement sain, il n’y a pas de contamination des plantes à condition d’éviter le contact avec le sol. La pépinière peut se faire par exemple dans un bac ou des tables l’isolant du sol de la place.

q       Si le semis se fait en mottes de substrats, les plants repiqués avec la motte subissent moins de stress par rapport au repiquage à racines nues et permettront d’éviter le repiquage avec racines en crosse à racines nues. 

Voiles non tissés ou tissés, ou moustiquaire

q       Si le sol ne contient pas l’ennemi, les voiles et moustiquaires à mailles très fines abritent les plantules des attaques directes des insectes.

q       Il y a également protection des attaques d’oiseaux et de rongeurs

q       Il y a un effet d’ombrage qui évite l’action d’un ensoleillement trop violent et un effet brise-vent qui protège des vents desséchants.

q       Il y a un effet précocité en saison sèche froide (les plants peuvent êtres repiqués 4 à 5 jours plus tôt).

L’usage des voiles non tissés ou tissés a des avantages, mais il faut veiller à une bonne aération car l’atmosphère sous le voile est plus humide, avec le risque de pourriture. Il faudra soigneusement contrôler les apports d’eau d’irrigation et éviter son utilisation en période chaude et humide. Pour cette saison, il est conseillé de réaliser les pépinières sur substrat et sous abris anti-insectes où l’aération y est meilleure.

Des abris anti-insectes de taille variable peuvent être fabriqués à partir de filets anti-insectes, à spécificité mécanique précise, montés sur une structure rigide.

Les abris de petite taille seront conçus pour couvrir une planche de pépinière (5 à 10 m2). Ils seront fixes ou amovibles.

Les abris de plus grande taille seront conçus de façon à permettre l’entrée des personnes à l’intérieur. Etant généralement fixes ils seront de préférence utilisés pour des pépinières sur substrat. 

Désherbage correct

q       Les mauvaises herbes dans la pépinière sont une concurrence pour l’espace, l’eau et les éléments nutritifs (risque de plants chétifs et étiolés).

q       Les mauvaises herbes autour de la pépinière sont un refuge pour les insectes (Agrotis, Heliothis, Spodoptera, Brevicoryne…). 

Binage

Un binage régulier permet de détruire des chenilles de vers gris et de les exposer aux ennemis naturels. 

Elimination des plantes à symptômes         

Les plantes attaquées par le borer du chou ont généralement leur cœur détruit et ne formeront donc pas de pomme principale. Ces plants seront éliminés au fur et à mesure de leur apparition dans la pépinière. 

Destruction des plants fortement attaqués

Les plants hébergeant des quantités importantes de chenilles ou pucerons ne seront pas repiqués car ils constituent d’importants foyers de dissémination dans le champ. 

Traitement du sol à la chaleur         

Ce traitement peut être efficace contre les chenilles de vers gris. Quelle que soit la méthode utilisée, le sol ou le substrat doit être soigneusement mouillé avant la stérilisation car c’est la chaleur humide qui est la plus efficace.

q       Une technique traditionnelle permet de désinfecter le sol à la chaleur. Il s’agit de brûler un paillis sur le sol. Cela permettrait d’éliminer sur 8 à 10 cm de profondeur, les œufs, larves et nymphes des insectes terricoles, les maladies du sol et les graines de mauvaises herbes. Accessoirement, il y a un apport de potasse. Il est conseillé de procéder comme suit :

-          Déposer une couche de paille sur le lit de pépinière, ni trop sec ni trop humide, bien ameubli et nivelé de même que sur le pourtour.

-          Au-dessus de la paille, accumuler environ 40 cm de branchages de la grosseur du poignet.

-          Y mettre le feu par temps calme.

-          Après refroidissement ratisser les morceaux de bois non brûlés.

-          Après enlèvement de l’excédent, ce qui reste des cendres est soigneusement mélangé au sol. 

Destruction des plants restants

q       Pendant quelques jours, les plants excédentaires seront conservés pour remplacer les manquants au champ après le repiquage. Mais ils seront ensuite enlevés de la pépinière et détruits (enfouis profondément ou brûlés) car ils constituent un réservoir potentiel de ravageurs pour les nouvelles plantes dans la pépinière ou pour les cultures à proximité. 

Collecte manuelle des ravageurs

q       Le ramassage régulier des feuilles avec des masses d’œufs ou de chenilles (les jeunes larves restent groupées) réduit la pression parasitaire de Spodoptera.

q       Il est parfois conseillé de ramasser et de détruire manuellement les chenilles et cocons. 

Traitements du sol avec des produits phytosanitaires

q       Le sol est parfois traiter avec des insecticides pour lutter contre le vers gris. 

Traitements des organes aériens avec des produits phytosanitaires

L’application d’insecticides ne sera pas nécessaire si la pépinière est protégée physiquement par un voile ou une moustiquaire.

En cas d’attaque un traitement insecticide peut-être réalisé en cours de pépinière.

Un traitement insecticide peut être également réalisé 3 jours avant le repiquage pour éviter d’emmener des plants avec des insectes au champ même si aucune attaque n’est visible.
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Au Champ

 Rotation des cultures

q       Le principe de la rotation est d’espacer dans le temps et dans l’espace des cultures sensibles au même parasite. Celui-ci va régresser notablement, de préférence sous le seuil d’infestation économiquement sensible.

q       Dans le cas du chou, on évitera les précédents appartenant à la famille des crucifères ou pouvant héberger des ennemis communs. Une rotation de 4 ans sans crucifère est généralement conseillée. 

Eviter le voisinage de cultures, herbes, arbres ou brise-vent sensibles

q       Les plantes (cultivées ou sauvages) qui abritent les mêmes ravageurs que le chou doivent être distantes dans l’espace et dans le temps. Plus particulièrement, aucune culture sensible ne doit se trouver dans la partie au vent du champ.  

Submersion prolongée du terrain

q       La submersion prolongée du sol, avant la mise en place de la culture, entraîne une réduction sensible de plusieurs parasites (Agrotis…). Elle doit être appliquée là où c’est possible (par exemple dans les rizières). C’est le cas des bas-fonds inondés naturellement pendant plusieurs mois pendant la saison des pluies. 

Travail du sol

q       Le labour profond a deux effets. Soit, il ramène en surface les larves ou chrysalides (nymphes) d’insectes (AgrotisHelicoverpa, Spodoptera…) et les soumet à la sécheresse, au soleil ou à leurs prédateurs. Cela réduit leur population totale. Soit, au contraire, les larves sont enfouies plus profondément et meurent.

Inversement, dans le cas des labours profonds, les larves, pupes ou chrysalides de ces mêmes ravageurs peuvent être enfouies suffisamment profondément pour être détruites.  

Texture du sol (terrains argileux , sableux)

q         Un sol très lourd (argileux) est défavorable au développement du vers gris.

q         Un sol sableux est par contre très favorable au vers gris. 

Solarisation

q       Elle consiste en un réchauffement du sol sous des films plastiques transparents (polyéthylène de 25-30 µm) ou noirs à la chaleur du soleil.

q       Son efficacité et sa rentabilité dépendent de nombreux facteurs tels que : l’humidité ; la durée et l’intensité de la lumière solaire ; la température de l’air ; l’épaisseur et la conductivité du film plastique ; la couleur du sol ; la préparation du sol et l’homogénéité de la surface ; le coût des films plastiques ; ….

q       La température généralement atteinte au champ, varie de 42 °C à 55 °C à une profondeur de 5 cm et de 32 °C à 36 °C à 45 cm de profondeur.

q       Technique :

·         Travailler (labour)le sol de la surface qui portera les cultures sur environ 30 à 60 cm de profondeur.

·         Extraire les éléments grossiers du sol et aplanir la surface.

·         Il faut humidifier le sol sur au moins 60 cm de profondeur.

·         Creuser le sol de trous de diamètre inférieur ou égal à 1 cm et de 8 cm de profondeur.

·         Irriguer le sol jusqu’à sa capacité au champ.

·         Recouvrir du film plastique, en enterrant les bords sous la terre.

·         Après 4 à 8 semaines, retirer le film plastique 1 jour avant plantation ou semis.  

Cultures non sensibles en association

q       Il y a plusieurs schémas possibles d’association de culture (les différentes espèces associées peuvent être alternées par plante, par groupe, par ligne, par bande, …). Si l’association est pratiquée, il faut veiller à mettre côte à côte des espèces cultivées qui n’ont pas les mêmes ennemis. Ceux-ci sont alors freinés dans leur développement par divers mécanismes

q       La plante associée à la culture principale peut permettre de rendre le champ moins attractif à certains ennemis de la culture principale.

q       L’association peut également permettre d’entraver la progression de certains ennemis de plante à plante.

q       La plante associée peut également jouer un rôle d’abris/nourriture pour des auxiliaires et favoriser ainsi leur action.

q       L’association de la tomate au chou permet de limiter la pression parasitaire de plusieurs ravageurs du chou (Plutella, Hellula, Brevicoryne). La barrière olfactive (odeur forte de la tomate) gène le mouvement de ces insectes. 

Plantes pièges associées

q       Des plantes intercalaires attirent des ravageurs qui viennent y pondre leurs œufs ou qui s’y retrouvent. Ces plantes sont alors détruites. Exemple de la moutarde (Sinapis alba) lieu de ponte pour Myzus et attractive pour la teigne, ou de plantes de coton ou de souci pour les pontes d’Helicoverpa.

q       La moutarde (Sinapis alba) est une excellente plante piège. Les papillons viennent y pondre leurs œufs. La plante est ensuite détruite ou traitée. Il est recommandé de mettre une ligne de moutarde toutes les 5 à 10 lignes de choux.

q       En Inde l’association d’une ligne de moutarde blanche (Brassica hirta) toutes les 15 à 20 lignes de chou ou une double ligne de moutarde brune (Brassica juncea) tous les 25 lignes de chou permet de limiter  les attaques de Plutella sur chou. La teigne des crucifères est plus attirée par la moutarde. Il ne faut traiter les pieds de moutarde qu’avec des insecticides préservant les auxiliaires. 

q       Dans le cas d’utilisation de Brassica juncea il y a un effet également sur Brevicoryne et Hellula. Pour chaque double ligne de moutarde, la première ligne est semée 15 jours avant le repiquage du chou et la deuxième ligne 25 jours après le repiquage pour assurer une présence continue de l’attraction par la moutarde. La densité de semis de la moutarde doit être d’environ 60 graines par mètre linéaire. Les lignes de moutarde doivent être espacées de 50 à 60 cm.

q       Aux Etats-Unis, il a été démontré qu’un champ de chou pommé entouré de chou « collard » (Brassica oleracea var. acephala) est très peu attaqué par la teigne des crucifères. Plutella xylostella est très attirée par le chou « collard » et délaisse le chou pommé. 

Paillage

q       Un paillage de couleur argentée a un effet répulsif sur les pucerons. Il permet d’éviter que ces insectes ne s’approchent de la culture.

q       Un paillage offre plusieurs autres avantages : évaporation moindre, frein au développement de mauvaises herbes, limitation de la dissémination de maladies par des éclaboussures. Cependant si le paillage se fait avec de la paille, il procure un refuge pour les chenilles ou chrysalides d’Agrotis, Spodoptera et Helicoverpa qui seront détruites moins facilement par leurs ennemis naturels. D’autre part, un paillage peut maintenir une humidité trop élevée au sol et favoriser ainsi des maladies aux racines et au collet.  

Binage

q       Cette opération favorise une croissance vigoureuse des plantes en améliorant l’aération du sol et en permettant une meilleure pénétration de l’eau d’irrigation..

q       Un binage régulier permet de détruire des chenilles de vers gris et les chrysalides d’autres chenilles et de les exposer aux ennemis naturels. 

Elimination des plantes sévèrement atteintes

q       Les plants sévèrement attaqués par le bborer du chou seront éliminés car ils ne produiront pas de belles pommes.  

Arrachage et destruction des plantes en fin de récolte

q          Il est conseillé d’arracher le plus tôt possible les plants arrivés en fin de récolte (brûler, enterrer en dehors de la parcelle ou composter de manière correcte). C’est une mesure sanitaire élémentaire, même dans le cas où les maladies sont restées absentes mais qui est malheureusement très rarement appliquée. Les plants qui ne sont pas arrachés peuvent parfois survivre longtemps même sans irrigation et continuent à abriter des ennemis qui peuvent s’y multiplier et se propager sur les cultures voisines ou successives. D’autre part, les parties mortes (y compris les racines), sont des support de germes dormants qui ne se sont peut-être pas exprimés sur la saison finie mais qui sont bien présents comme contaminants futurs. 

Effeuillage

q       Les pontes de ravageurs comme Spodoptera peuvent être détruites par effeuillage. La pression parasitaire est alors fortement réduite.

q       Les colonies de pucerons souvent sur les vielles feuilles peuvent être éliminées par effeuillage. 

Collecte manuelle des ravageurs

q       Cette pratique est rentable quand les populations d’insectes sont limitées. Cette pratique peut être régulièrement pratiquée lors des autres travaux du champ.

q       Le ramassage régulier des feuilles avec des masses d’œufs ou de chenilles (les jeunes larves restent groupées) réduit la pression parasitaire de Spodoptera.

q       Sur des petites parcelles, on peut capturer les chenilles d’Agrotis en plaçant des tuiles ou planchettes sur le sol. Les chenilles s’y réfugient au-dessous et on peut ainsi facilement les ramasser et les détruire.

q       Parfois il est bon de conseiller aux paysans de collecter et détruire les cocons de Plutella xylostella

Utilisation des produits phytosanitaires

Les insecticides ne seront utilisés que si les méthodes de lutte précédentes ne donne pas satisfaction ou ne sont pas applicables dans le contexte local.

Les insecticides seront appliqués au besoin en fonction d’observations faites régulièrement au champ.

Les insecticides seront choisis en fonction de leur efficacité, de leur mode d’action, des périodes d’applications conseillées (attention au délai d’utilisation avant récolte) et d’une stratégie d’anti-résistance (éviter d’utiliser deux fois de suite un ou des produits appartenant à la même classe.
Il faudra également tenir compte des désavantages des produits concernant l’environnement, l’utilisateur, le consommateur et les auxiliaires.

Il est vivement conseillé d’associer à la bouillie un adjuvant (mouillant et adhésif) pour améliorer l’efficacité des insecticides.


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