A TRAVERS LA PRESSE FRANCAISE:
"LUCAS": SA CHANSON LA PLUS AUTOBIOGRAPHIQUE


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"Michaële m'écrit des chansons sur mesure. On dirait une autre moi-même. C'est sans doute elle qui me comprend le mieux", déclarait un jour à France-Soir Dalida. Et il fallait bien connaître l'artiste pour oser proposer "Lucas", l'histoire d'une femme face à un petit garçon qui n'est pas le sien, à celle qui confessait au même journal en cette année 1983: "C'est le regret de ma vie de ne pas avoir d'enfant. A l'époque, je n'ai pas pris le temps d'en faire un. Je pensais que c'était incompatible avec ma vie. Mais comment font mes collègues ?...". Mais ne dédiait-elle pas déjà dix ans auparavant "Mamina" de Mya Simille, Michel Delancray et Pascal Danel "aux enfants que j'aurais voulu avoir et que je n'ai jamais eus" ? "Au fond de chacun de nous, disait-elle, il y a toujours un enfant qui pleure"... "C'est la dernière chanson qu'on ait faite pour elle, confie Michaële. J'ai pensé à sa vie, à l'enfant qu'elle aurait voulu avoir, et qu'elle n'a pas eu parce qu'elle avait préféré se consacrer à la chanson. Sur ce plan, elle avait raté sa vie. Le texte m'est venu facilement, et je lui en ai parlé un soir, dans une réception aux Jardins du Louvre. Mais ce n'était pas le moment. Nous avions peur qu'elle refuse une chanson si proche d'elle. Malheureusement, l'arrangement ne plaisait pas à Orlando qui disait: "C'est une chanson d'automne, donc je la sortirai en automne" et a privilégié un autre titre, et elle n'a pas été lancée comme elle l'aurait mérité. Beaucoup de gens l'aimaient". Un sentiment partagé par Lana: "C'est l'histoire de l'enfant qu'elle n'a pas eu. Un texte magnifique, d'une sensibilité incroyable, inspiré de sa vie. Dalida l'adorait. A ce moment-là, Michaële était très proche d'elle, la sentait très bien. On se parlait beaucoup. Nous étions vraiment sur la même longueur d'ondes, nous "écrivions avec le cœur", à tel point que j'avais vraiment l'impression d'être dans sa peau en composant pour elle. Seule une femme pouvait ainsi "rentrer dans les tripes de quelqu'un", a fortiori d'une autre femme. Mais l'arrangement a desservi la chanson, et l'a peut-être empêché d'exister comme elle aurait dû".

Quoi qu'il en soit, elle reste à (re)découvrir, et peut-être même à reprendre, puisque son thème, fondamentalement féminin, demeure intemporel, sinon éternel (et fut d'ailleurs également abordé par Didier Barbelivien et Pascal Auriat pour Mireille Mathieu dans "L'enfant que je n'ai jamais eu").

L'équipe n'écrira plus jamais pour Dalida, disparue comme on sait quatre ans plus tard, même s'il aura été question d'une comédie musicale inspirée de "Gigi", et si Michaële gardera par-devers elle une ultime idée de chanson dans cette veine, sorte de pendant féminin au fougueux Gigi: "C'était l'histoire d'une petite dactylo travaillant aux Etats-Unis, qui, tout à coup, prend un billet pour Venise et débarque dans un autre monde... Je devais lui en parler lors d'un dîner juste au moment de sa mort". C'est aussi à cette époque qu'Alice Dona, évoquée par ailleurs dans ce dossier, proposera à la chanteuse une chanson prémonitoire d'elle et Pierre-Henri Doucet intitulée "Fatiguée"...

Bien sûr, l'équipe n'en restera pas là et écrira ensemble, puis séparément, -et produira même à l'occasion -nombre de succès pour Santiana (alias Jean-Pierre d'Amico: "Je t'avais juré de t'aimer", "J'ai le mal d'amour, j'ai le mal de toi"), G.G. Junior ("Tu me connais pas", "C'est pas une vie"), Régine ("On se reverra") et surtout Jean-Luc Lahaye: "Femme que j'aime", initialement écrit pour G.G. Junior: "Lana me dit: on va changer le rythme du morceau, l'accélérer. ça a duré six mois. Elle a complètement pris en main Jean-Luc, lui a tout appris, lui a fait changer son rythme, son phrasé, a fait les arrangements avec Paul. Le disque est sorti le 13 février, s'est vendu à 80 000 exemplaires jusqu'en juin, et a soudain explosé pendant l'été: 1, 5 million d'exemplaires!

Michaële, elle, a signé de son côté plusieurs textes pour François Valéry, puis Frédéric François ("L'amour s'en va, l'amour revient", Qui de nous deux?", "Une nuit ne suffit pas", "Je ne te suffis pas", "Est-ce que tu es seule ce soir ?", "Je n't'oublie pas", "Chiquita", "Je te le jure"), et la belle équipe des débuts, emportée par le flot du métier, est aujourd'hui un superbe souvenir, une famille dont les enfants, Gigi, Lucas and co ont bien vieilli et perpétuent la mémoire de leur interprète. Mais rien ne remplacera jamais dans leur cœur ces "Années Dali" qui furent à la fois celles du succès, de l'amitié et de la créativité, en un mot le temps des jours parfaits, et qui chantent encore sur toutes les FM et dans toutes les discothèques comme un joli parfum de l'âge d'or. Ces années où ils montaient un peu au ciel en escaladant la Butte Montmartre avec des succès tout neufs pour la plus belle des étoiles et la plus femme des femmes: Dalida.

Numero 153 - Pierre ACHARD



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