Actions : Dix-huit heures : Aubenas


Martigues (13)
15 heures ou 18, pas une de plus !
Lettre ouverte des professeurs du lycée Langevin envoyée à C. Allègre (02/00)
Voiron (38)
Pétition, signée par 52 profs du Lycée Ferdinand Buisson de Voiron (Isère), envoyée à C.Allègre (02/00)
Grenoble (38)
Des collègues portent plainte pour diffamation (02/00)
Aubenas (07)
Lettre ouverte des professeurs du lycée Marcel Gimond envoyée à C. Allègre (02/00)
Lettre de Michel George (Professeur de Mathématiques) au proviseur du lycée Marcel Gimond (05/02/00)


Lettre ouverte
LETTRE OUVERTE
A MONSIEUR ALLEGRE, MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE


Monsieur le Ministre,

Vous venez de déclarer dans un entretien télévisé (le 30 janvier dernier), qu'« on ne va pas réduire le temps de travail » (au ministère de l'Education Nationale), qu'« il faut profiter des gens qui font actuellement 18 heures, 15 heures ou certains 13, 12 heures de travail ... » et que « des gens ... font plus de 35 heures... il y en a quelques uns ».

Nous en déduisons que, dans notre grand Ministère, un grand nombre de « gens » sont payés à temps plein mais travaillent à temps partiel.

En tant que citoyens et contribuables, nous sommes inquiets de cette situation, et nous vous demandons :

1) de rendre public l'audit d'où vous tirez ces chiffres,
2) qui sont ces catégories de personnels, ou ces personnels, qui « volent » ainsi les contribuables,
3) depuis combien de temps dure ce scandale, et qui parmi vos prédécesseurs s'est rendu tacitement complice de cet abus de biens publics,
4) pourquoi vous avez attendu aussi longtemps pour révéler cette situation,
5) et enfin pourquoi vous avez caché jusque là ce scandale aux contribuables.

En tant qu'enseignants et qui, en tant que tels, faisons tous partie de ces « quelques uns qui font plus de 35 heures », nous demandons à notre Ministre :

1) de lever l'ambiguïté provoquée par ces deux chiffres « 18 et 15 heures ». En effet, le grand public les a immédiatement et par méconnaissance, assimilé au temps d'enseignement des professeurs certifiés et agrégés et donc déduit de cette similitude que vous visiez ces deux catégories d'enseignants. Or vous savez, vous, ce que le grand public ne sait pas, à savoir qu'il faut multiplier ces chiffres par 2,5 voire 3 pour obtenir le temps de travail total réel d'un enseignant
2) de laver donc ces deux catégories de personnels de l'insulte qu'elles ont ainsi reçue
3) d'engager une réelle concertation avec les enseignants et leurs représentants sur l'ensemble des réformes que vous souhaitez mettre en œuvre, car nous constatons qu'elles rencontrent une vive opposition dans tous les milieux enseignants, alors qu'elles devront nécessairement être mises en œuvre par ces derniers
4) et d'appliquer à votre ministère les directives de votre collègue Martine AUBRY sur la semaine de 35 heures. Nous ne comprenons en effet pas pourquoi les seules entreprises privées, qui rencontrent elles aussi des difficultés de gestion, devraient supporter tout le poids de la création d'emplois, ni pourquoi le gouvernement, premier employeur de France, ne s'applique pas à lui-même ses propres lois.

Soyez assuré, Monsieur le Ministre, de notre profond attachement à nos élèves, à notre profession d'enseignants et à l'Ecole Publique.
Mireille BERNEX

Michel George (Professeur de Mathématiques)
Michel GEORGE Aubenas, le 5 février 2000

Professeur de Mathématiques Madame VERON
Proviseur
Lycée Marcel Gimond

Madame le Proviseur,


Je constate que notre Ministre a récidivé, dimanche 30 janvier, en tenant sur FR3 des propos erronés sur le temps que les enseignants consacrent à leur travail.

Qualifié de dinosaure ringard, de champion de l'absentéisme, me voilà cette fois ci décoré de la médaille du parfait fainéant puisque, bien loin des 35 heures, je suis censé ne travailler que 15 heures par semaine.

Cela suffit ! Je ne crois pas avoir connu, dans un quelconque ministère, un ministre ayant une telle attitude envers ses fonctionnaires.

Au moment où les problèmes de violence à l'école se posent de plus en plus, Monsieur Allègre trouve très approprié de livrer une fois de plus les profs à la vindicte populaire. Comment pourrons nous, à terme, être respectés par les élèves et leurs parents, n'étant pas respectés par notre propre ministre ?

Nous voilà engagés dans une réforme, sans doute nécessaire.
Toutefois, vu l'attitude de Monsieur Allègre, je m'interroge sur la confiance à accorder aux déclarations de bonnes intentions de sa part.

Très mécontent, j'espère que vous comprendrez, Madame le Proviseur, mon doute sur les objectifs de la réforme et mon désappointement qui me conduit à prendre la décision de limiter à l'avenir mon investissement au strict respect de mon statut de professeur agrégé de mathématiques.


Croyez, Madame le Proviseur, en mon plus profond respect.


Michel GEORGE

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