Nouvelles d’Algérie II
(janvier 2003)
Source : Algeria-Watch
Novembre 2002
Auteur : Khaled
SATOUR
Adresse web : http://www.algeria-watch.de/farticle/tribune/satour_annee_algerie.htm
La
France se prépare à faire de 2003 " l'année de l'Algérie ". Mais de
quelle Algérie ? Personne ne peut faire mine de croire qu'il s'agit de
l'Algérie terre et peuple, histoire et civilisation, en un mot de l'Algérie
vivante d'hier et de demain, d'une Algérie apaisée de ses déchirements actuels.
Où
trouverait-on aujourd'hui cette Algérie éternelle dans un pays qui se meurt
sans cesse d'interminables souffrances ? Et quel cœur aurait-on à célébrer sa
dépouille dans des festivités organisées conjointement avec ses prédateurs ?
Comme,
de part et d'autre, la diplomatie supervise " l'année ", les
préséances régleront tout, et on fera dire au protocole, c'est à dire à la
fiction, que c'est l'Algérie qui mandate son Etat (ministres, grands commis,
ambassade et consulats y compris) pour la représenter. Mais personne ne peut
non plus décemment faire mine de croire que l'Algérie s'incarne dans le régime.
Rarement, nation ou peuple se sont aussi peu identifiés symboliquement ou
positivement à un Etat que la nation et le peuple algériens à l'Etat actuel.
S'il
est vrai que cet Etat est l'entrepreneur politique, économique et social
dominant, c'est parce que, par la force et la manœuvre, il garde captives de
ses rouages toutes les expressions, qu'il privatise à son profit les espaces
politique et social, les confinant dans les cercles des oligarchies
politico-militaires, et retardant sans fin la fondation de la citoyenneté. Au
cours de la dernière décennie, il a " modernisé ", dans un contexte
de répression extrême et de violations massives des droits de l'homme, le
monopole qu'il exerçait auparavant par l'entremise du parti unique. Retenant et
désamorçant toutes les contestations dans ses rouages, il a su, à l'image de
" l'Etat retors " décrit jadis par Maurice Joly, " créer
lui-même son opposition, l'enfermer dans des formes convenables et y attirer
les mécontents ". L'Algérie peut de ce fait donner l'illusion d'un
pluralisme suralimenté de suffrage universel et d'une liberté de la presse
assez habilement contrefaite pour qu'un expert tel que M. Hervé Bourges,
président de l'année, puisse feindre (avec si peu de vraisemblance !) de s'y
tromper.
Cet
appareil a étouffé en Algérie même toute voix qui ne procédait pas de lui (ou
de ses démembrements médiatiques et sécuritaires), détourné à son profit tout
mouvement qui le contestait, allumé les foyers encore incandescents du
terrorisme et du massacre de masse, plus récemment ruiné dans le sang et le
chaos les acquis de vingt années de revendications démocratiques en Kabylie. A
ce prix-là, sans doute, il a su demeurer l'incontournable meneur du jeu
politique, capable de réduire toute initiative, toute protestation, d'où
qu'elles viennent, à l'étroite dimension de ses luttes internes.
Mais
ceux qui, pendant une décennie, dans un combat inégal, ont dénoncé la terreur
et la désinformation et ont pu, sinon pleinement convaincre de l'ampleur des
exactions qu'il a commises, du moins rassembler et faire connaître les pièces
du dossier qui l'accable, ceux-là doivent s'opposer à ce qu'il s'achète une
année de jubilé en France.
Car le régime, qui a dilapidé le patrimoine minier, financier, agricole et
industriel du pays, entend aujourd'hui s'approprier le patrimoine culturel et
historique, la mémoire résistante de l'Algérie (et les aliéner, en
l'occurrence, dans le cadre d'une réhabilitation concomitante de l'entreprise
coloniale). Il compte mettre à profit à cette fin un long show d'une année au
cours duquel les institutions les plus prestigieuses de la société civile et de
l'Etat français accueilleront en lui le promoteur suprême des arts et des
lettres. Ainsi, ceux-là mêmes qui blanchissent, en partie dans les circuits
financiers et économiques français, leur argent sale de la rapine et de la
corruption blanchiront-ils sous les lambris de la Comédie Française et du Musée
de l'Homme leurs mains sales de la répression.
En
vérité, 2003 ne sera qu'une année de plus pour l'Algérie, où l'oppression,
l'arbitraire et le meurtre ne nous accorderont pas de répit. Aussi bien, la
grande manifestation qu'on lui dédiera en France n'est-elle pas vouée à laisser
un souvenir plus glorieux que la grande exposition coloniale de 1930.
Il
faut donc appeler au boycott de " l'année de l'Algérie ". Un boycott
aussi présent et agissant que possible sur les lieux des festivités. Pour
rappeler aux réalités vécues dans le pays : l'impossible deuil des victimes de
la violence, des torturés, des familles de disparus. Pour proclamer qu'on ne
peut célébrer dignement l'Algérie, rendre l'hommage qu'ils méritent à ses
grandes figures, ses héros et ses créateurs et nier à la justice le droit de
s'établir dans leur patrie.
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Source : Tract vu affiché dans Paris en janvier
2003
Décembre 2002
Auteur : Collectif
pour l’insurrection algérienne et contre le terrorisme d’Etat
Djazaïr
Une année de l’Algérie
en France
Le meilleur des mondes…
A |
lors que la réalité de
la gestion de la société algérienne par le massacre et le terrorisme d’Etat
apparaît jusque dans les cours de justice française (procès Nezzar / Souaïdia,
procès des attentats de 1995 à Paris, etc.) ;
A |
lors que toute la
société algérienne, prise en otage, colonisée par la mafia des généraux et
l’oligarchie internationale de l’industrie pétrolière, est, dans l’indifférence
mondiale, en état d’insurrection ouverte contre un pouvoir honni ;
L |
a France, en organisant
une telle diversion « culturelle » (à laquelle de nombreux algériens
sollicités ont déjà refusé de participer), continue à soutenir le régime
génocidaire d’Alger et à entretenir le silence et le mensonge sur sa sinistre
acceptation de la politique terroriste algérienne, intérieure et diplomatique.
BOYCOTT de l’année de l’Algérie
Collectif pour
l’insurrection algérienne et contre le terrorisme d’Etat
Décembre 2002
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Les Amis de Némésis
6 janvier 2003
:Comptes-rendus de publications