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La voie rapide


 

Quand rien ne presse, le système n'en réagit pas moins avec diligence, mais quand il y a urgence, on met vraiment les bouchées doubles. Quand un malaise qui ne semble pas tout à fait anodin présente les caractéristiques d'une urgence - et une population bien informée saura infiniment mieux que la population actuelle distinguer ce qui est bénin de ce qui justifie une attention professionnelle immédiate ­ il faut d'abord mettre le système en alerte. Dès l'âge de 6 ans, un enfant normal connaît le bouton rouge sur le télèphone qui signifie « urgence » et le chiffre à presser pour indiquer qu'il s'agit d'un problème de santé.

On peut informer le standardiste de la situation, mais, s'il y a vraiment urgence, il suffit de presser un autre chiffre que tout le monde doit aussi connaître pour que le secours - ambulance ou, dans certaines conditions hélicoptère - ase mette automatiquement en marche vers le lieu de provenance de appel, avant même que ne débutent les explications. La localisation est établie même s'll s'agit d'un appareil mobile, puisque, dans une Nouvelle Société, tous les appareils de ce type sont munis du système de localisation universelle (GPS). Ensuite, mais ensuite seulement, on cause. Le malade s'identifie par son numéro identification officielle (NIO), confirmè par son numero d'identification personnelle (NIP) répond aux questions et et dit ce qu'il juge utile de dire sur son état.

L'évacuation vers l'Urgence de l'hôpital le plus proche ­ ou exceptionnel ;ement un clinique d'urgence, s'il faut vraiment sauver du temps, ne doit pas tarder plus que le temps prévu par le système. Quinze (15) ? Qix (10) minutes à partir du moment de l'appel ? Le système établira ses délais de réaction au vu de ses ressources et des circonstances propres à chaque cas, mais il aura pour objectif que ces délais soient progressivement raccourcis.

Ceci est possible en joutant deux (2) services complénentaires. D'abord, on va disposer non seulement d'ambulances en alerte en divers points déterminés du territoire, mais aussi d'ambulances et d'ambulanciers "occasionnels" dont on pourra en tout temps déterminer par GPS la position exacte et auxquels on peut faire appel en cas de besoin. Ce faisant, on tendra à réduire à un "aller simple", dans la mesure du possible, la durée du trajet vers l'hôpital. Ensuite, on utilisera systématiquement l'hélicoptère là et quand les circonstances le justifient. Il s'agit, en somme, d'offrir à tous les citoyens les services que la plupart des systèmes réservent aujourd'hui à leurs élites, ou aux cas médiatiquement rentables des imprudents perdus en montagne.

Quand on pense hélicoptères, on songe aux sites isolés. Ce n'est plus vrai ; dans une métropole, aux heures de pointe, à Bangkok ou au Caire, par exemple, l'hélicoptère peut devenir le seul moyen d'accès rapide à l'Urgence. Ce sera de plus en plus le cas, jusqu'à ce qu'on ait pris des mesures radicales pour résoudre le problème du transport urbain. L'hélicoptère n'est pas la première solution au transport des malades vers les urgences, mais elle doit toujours être présente à l'esprit comme un dernier recours.

Pendant que l'ambulance est déjà en route, L'appel a déclenché un autre volet du processus d'aide qui suit son cours. Le dossier du est déjà à s'imprimer au bureau de l'urgentologue qui l'attend à l'hôpital vers lequel il est dirigé et son médecin est avisé que son patient a un problème. Là ou l'urgence s'est produite, si la victime n'est pas seule et inconsciente, il se passe aussi des choses. Rappelons nous qu'il y a, dans chaque lieu public, chaque lieu de travail, d'enseignement ou de loisir - et généralement aussi dans chaque foyer - une ou plusieurs personnes qui possèdent une formation paramédicale, celles-ci font ce qu'elles peuvent en attendant l'ambulance.

Elles peuvent, entre autres choses, interroger Esculape et on gagnera ainsi parfois bien du temps, puisque Esculape posera les mêmes questions qu'aurait posées l'urgentologue à l'arrivée du patient à l'hôpital. Ce sera chose faite, puisque le rapport d'Esculape sera acheminé en ligne, directement à l'urgentologue de l'hôpital vers lequel on conduit la victime et que son médecin médecin en reçoit aussi copie.

Quand l'ambulance arrive, l'ambulancier qui se présente a lui-aussi une formation paramédicale. Plus complète et d'autant mieux adaptée à la situation que le patient aura pu au départ préciser les faits et ses symptômes. À l'hôpital, le patient est àdmis à l'urgence sans délais administratifs et y reçoit sur le champ les premiers soins requis par son état. Les spécialistes dont sa condition pourrait requérir l'attention ont été avisés avant même son arrivée et interviennent avec célérité, chacun selon sa compétence, dès que le problème est précisé par l'urgentologue. Le médecin du patient est avisé d'abord de l'admission de son patient à l'hôpital, puis, aussitôt que l'information devient disponible, des diagnostics qui sont portés et des traitements que celui-ci reçoit.

Que faut-il retenir de cette procédure d'urgence? Qu'on ne traînera pas à envoyer les secours requis, que la population correctement informée et quadrillée de paramédics sera moins vulnérable et que les télécommunications modernes permettent désormais: a) que le dossier du patient soit immédiatement disponible, b) que le médecin du malade soit automatiquement mis au courant des faits, et c) que ce soit normalement l'urgentologue qui attende l'arrivée du patient à l'hôpital, et non l'inverse.

Pure science-fiction ? Détrompez-vous. C'est exactement ce qui se passerait demain, si le Président de la République, un milliardaire, ou une sommité dans la mire des médias avait un malaise. Pourquoi pas pour vous et pour moi ? Simple affaire de ressources disponibles. Or un nouveau système de santé, nous l'avons dit, réduira ses coûts unitaires, améliorera son efficacité et disposera de ressources en abondance.

On aura ces ressources. Le grand défi sera d'éveiller, chez tous les intervenants, le sentiment qu'une urgence médicale n'est JAMAIS une affaire banale.


Pierre JC Allard

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