97.12.24



L'EFFET PÈRE NOËL


La Page de l'Outrage n'est pas l'endroit où s'ébauche la Nouvelle Société; c'est le petit coin des grandes catharsis, qu'on s'empresse de recouvrir d'une pelletée de terre quand on se sent soulagé. Les projets constructifs, c'est à la section 1 de ce site qu'on les trouve. Ceci dit, on peut bien se laisser aller à rêver n'importe quoi. Alors, si vous croyez au Père Noël...

Imaginez-vous que nous sommes en décembre 1998, et rappelez-vous... C'est en février 1998, avec 900 000 sans-travail au Québec, un dollar à 68 cents U.S. et des taux d'intérêts qui grimpaient de semaine en semaine, qu'un sondage révéla que 80% des Québécois étaient d'accord avec la fin des partis politiques traditionnels et la mise en place d'une démocratie contractuelle . Ce que pense le peuple n'est pas déterminant dans notre société actuelle; mais, cette année, le Père Noël veillait... et Opportuna, l'étoile la plus brillante du firmament politique, apparût en même temps aux Trois Rois Mages.

Le Roi Daniel comprit que ses chances de demeurer Chef du Parti diminuaient à mesure qu'augmentaient la crise... et les chances du Parti libéral de l'emporter aux prochaines élections. Le Roi Lucien comprit que ses chances de garder le pouvoir seraient d'autant meilleures qu'il n'aurait pas à porter le boulet de l'option indépendantiste au cours d'élections déclanchées en pleine période de crise économique. Le Roi Jean, lui, savait déjà que, n'ayant pas de parti, il était bien mieux pour lui que personne n'en eut un... Les Rois Mages, en bloc, décidèrent qu'il était temps de larguer les associations, les députés et autres embêtements, et de ne garder des partis politiques qu'une machine électorale bien huilée et toute entière à leur service. La démocratie contractuelle, quoi !

Or, ce que pensent les Rois Mages dans notre société est important, puisque ce sont eux qui ont l'Or des caisses électorales, l'Encens des médias et la Myrrhe des faveurs à distribuer. Si important que, si les Rois Mages sont d'accord, même ce que veut le bon peuple peut parfois survenir. C'est l'effet "Père Noël ", le moment béni où le bien commun résulte, par inadvertance, d'un équilibre miraculeux entre les intérêts égoistes de nos dirigeants. La démocratie contractuelle, tout à coup, cessa d'être une idée farfelue pour devenir une évidence.

Quand le Pouvoir veut ce que tout le monde veut, il lui faut encore bien moins de temps pour l'imposer. Un bonne campagne de presse avec des journalistes tout à coup attentifs..., un flot de nouvelles aux bulletins de Derome et des autres..., une grève générale symbolique d'une heure pour réclamer le changement - faite par des travailleurs heureux qu'on ne les fasse pas sortir uniquement pour laisser les employeurs écouler leurs stocks... - et, à la mi-avril, on avait déjà un nouveau système électoral.

Nous savons tous qui fut élu en juin, n'y revenons pas... mais l'important, c'est qu'une Assemblée nationale, composée désormais de représentants indépendants, dévoués, capables de s'exprimer, allait forcer le gouvernement à tenir ses promesses et à faire les changements que tout le monde voulait depuis si longtemps. Depuis les élections, nous avons tous vu comment l'effet "Père Noël" est devenu permanent.

En juillet, la loi du travail-revenu garanti qui a résolu le problème du chomage. En août, la remise en état du réseau de la santé, redevenu haut de gamme pour tous, utilisant toutes nos ressources et devenant même exportateur de services, mais sans brimer le droit de chacun d'obtenir encore plus en en payant le prix. Une bonne initiative pour tous, puisque les compagnies d'assurances savent bien mieux que le gouvernement comment rendre les médecins raisonnables.

En septembre, l'ouverture des premières écoles préceptorales, le début d'un système d'éducation qui privilégie le contact personnel entre l'élève et l'enseignant, qui soutient fermement ceux que la société a défavorisés, mais sans empecher les plus doués d'aller jusqu'au bout de leurs possibilités

En octobre, le système judiciaire a été transformé par la gratuité des services et le recours universel à l'arbitrage. En novembre, le système carcéral aussi, depuis qu'on a admis que les récidivistes des crimes de violence grave étaient des psychopathes; des gens qu'il fallait soigner... mais ne plus remettre en circulation. Le taux de criminalité pour ces crimes baisse maintenant chaque mois, et il semble qu'il se stabilisera bien en dessous de la moitié de ce qu'il était auparavant.

Notre cadeau de Noël c'est la politique fiscale réaliste qui règle le problème de la dette publique sans lèser personne tout en remplacant l'impôt sur le revenu par une nouvelle formule de financement mieux adaptée à l'économie moderne... Et en janvier, bien sûr, on signera cette entente qui mettra fin, un fois pour toutes - et à la satisfaction générale - à cette crise constitutionelle canadienne qui dure depuis prèss de 40 ans...

Il n'a pas fallu 6 mois pour mettre tout ca en marche... A croire qu'il n'y avait que la bêtise et le régime des petits copains qui nous empêchaient d'avancer... On se demande pourquoi on n'a pas fait tout ca plus tôt.

Snap, snap... réveillez-vous. Le conte est fini. Nous somme en décembre 1997. TOUT CE QUE NOUS VENONS DE DIRE EST POSSIBLE... mais il ne faut pas croire au Père Noël. Lisez plutôt la section 1 du site; la section 6, aussi, puisque tout commence par là... Voyez quels gestes VOUS pourriez poser pour que les problèmes se règlent. Pour que le monde tourne un peu plus juste. Pour que Noël 1998 soit vraiment un joyeux Noël



Pierre JC Allard



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