EN 3 MINUTES.
Une Nouvelle Société se définit par une nouvelle
façon de produire, de gouverner et d'offrir des services à
la population. Elle ne découle pas d'une idéologie, mais est
construite de façon empirique, pour répondre au besoin de
mutation d'une société qui a maîtrisé l'industrialisation
et atteint l'abondance, mais où se sont développées
des malformations structurelles et des dysfonctionnements dont les signes
les plus apparents sont la misère et la violence
Misère et violence briment l'évolution de la société
et en mettent en péril la survie même. Ils sont les produits
d'inégalités extrêmes dans la société,
plus marquées que celles qui résulteraient de la simple volonté
de l'être humain d'avoir sans cesse davantage, suggérant que
ce n'est pas seulement l'égoïsme qui en est la cause, mais que
sont aussi à blâmer la paresse et une certaine inintelligence
de la situation, de ses effets négatifs, de son évolution
prévisible et des correctifs qu'on pourrait y apporter.
Ceci est une bonne nouvelle, car on ne changera pas la nature humaine,
mais on peut souvent inciter les gens à faire moins de mal par inadvertance...
si on ne leur enlève rien et que le bien ne leur demande pas plus
d'efforts. C'est de cette façon qu'une Nouvelle Société
va s'imposer : en montrant qu'on peut faire les choses autrement, que tout
le monde y gagne et que personne n'y perd.
Une Nouvelle Société est démocratique, mais par-delà
la démocratie elle est libertaire, favorisant les appartenances identitaires.
Elle est tolérante et permissive, la culture y étant vue comme
un patrimoine collectif, mais son développement comme l'expression
de la volonté populaire. L'État assure la sécurité
et l'ordre public en mettant l'accent sur la prévention et la protection,
plutôt que sur le châtiment et la réhabilitation. La
résolution des conflits est immédiate et gratuite, reposant
sur une justice d'équité et souvent sur l'arbitrage.
La Nouvelle Société est entrepreneuriale, mais garantit
à tous un travail et un revenu adéquat. L'État n'y
produit pas lui-même des biens et services, mais en assure la disponibilité
et en contrôle la qualité. Les ressources naturelles y sont
exploitées dans l'intérêt commun, il est mis fin à
leur gaspillage inutile et l'environnement est protégé, mais
une Nouvelle Société est essentiellement humaniste et Gaïa
y reste au service de l'Homme, non l'inverse.
Les bases de l'éducation sont un corpus exhaustif des connaissances
ouvert à tous, une relation personnalisée entre un enseignant
et un apprenant et une reconnaissance modulaire des acquis. La santé
repose sur une relation permanente entre l'individu et son médecin,
à laquelle interviennent au besoin des spécialistes, mais
où le patient est toujours le capitaine du navire. L'État
prend en charge le coût des services essentiels, mais par capitation,
en respectant le libre choix des utilisateurs de services et en y soumettant
la rémunération des fournisseurs.
La propriété privée est respectée, personne
n'est spolié et la richesse n'est pas confisquée, mais les
ressources financières globales sont mises en mouvement au profit
de l'entrepreneuriat. L'enrichissement passif, par la simple accumulation
d'intérêts ,est contrecarré par une politique financière
qui rembourse la dette publique, accepte une inflation contrôlée
et facilite le crédit, de même que par une politique fiscale
qui taxe le capital plutôt que le revenu ou la consommation.
La technologie la plus moderne est appliquée sans retard. L'Internet
est rendu gratuitement accessible à tous, devenant le véhicule
privilégié pour l'information publique, les communications
en général entre les individus et les relations entre l'État
ou l'Administration et les citoyens. L'État d'une Nouvelle Société
remet périodiquement en question toutes ses méthodes comme
ses politiques et a un préjugé favorable en faveur du changement.
Une Nouvelle Société ne peut naître que dans un
État développé ou en voie de vrai développement
imminent, mais son but est de devenir globale, servant de cadre à
une confédération mondiale qui respecte les diverses cultures.
Son programme inclut donc que soient consacrés les efforts nécessaires
pour que les pays sous-développés soient aidés en priorités
à atteindre au plus tôt le seuil à partir duquel les
principes et les méthodes d'une Nouvelle Société pourront
y être implantés.
Pierre JC Allard
Index général du site
Quelques notes sur l'auteur
Une adresse de courriel (E-mail)