TEXTE SOUMIS DANS LE CADRE DE L'ENQUÊTE SONDAGEM
LES INVITÉS
L'immigration est une réalité à l'échelle
de la planète. Le Québec n'y échappera pas et, d'ailleurs,
ne doit pas y échapper. L'immigrant nous apporte non seulement le
nombre - qui, natalité à la baisse aidant, nous fait de plus
en plus défaut - mais aussi une expertise individuelle, une diversité
culturelle, voire un apport génétique dont nous avons bien
besoin. Il y a des &laqno;plus» à l'immigration. L'immigration
est NÉCESSAIRE. Nécessaire et moralement incontournable, dans
un monde où les être en dérive abondent et les havres
sûrs sont bien peu nombreux
Il y a aussi des désavantages à l'immigration. Précisément
parce que la natalité est en baisse, l'immigration change visiblement
le paysage culturel du Québec. L'immigrant type, d'autre part, n'est
pas toujours en mesure d'apporter sur le champ sa contribution à
l'effort collectif et peut donc devenir une lourde charge pour nos systèmes
sociaux. Comment peut-on concilier notre devoir moral, nos besoins et nos
moyens, dans le respect strict de ce que veut la population, puisque c'est
elle qui doit avoir le dernier mot ?
En choisissant autrement nos immigrants. Facilitons l'entrée de ceux
qui pourront TRAVAILLER avec nous et S'ADAPTER à nous. Surtout, en
responsabilisant des individus plutôt que la collectivité pour
le bien-être des nouveaux arrivants. Chacun sera bien reçu
par tous s'il est l'invité de quelqu'un... et que celui qui l'invite
s'en occupe. Il faut donc que QUELQ'UN, pas l'État, prenne en charge
l'immigrant.
Premier groupe d'immigrants: le travailleur. Accueillons ceux qui sont recrutés
à l'étranger pour leur compétence particulière
et ont en main un contrat de travail. Toutefois, ne badinons pas. Celui
qui donne ce contrat de travail devrait être solvable et fournir une
caution égale à trois mois de salaire de l'immigrant. Si le
contrat est rompu avant cinq ans, l'immigrant touche la caution et a ces
trois mois pour en signer un autre aux mêmes conditions... ou partir.
Deuxième groupe: les parents d'un citoyen canadien. Mais celui qui
invite devrait aussi être solvable et fournir, soit a) une caution
de trois mois si le nouvel arrivant est apte au travail, soit b) un engagement
de le prendre en charge s'il ne l'est pas. La collectivité offrirait
l'accès à l'éducation et au réseau de la santé....
mais pas d'aide sociale à l'immigrant avant cinq ans.
Troisième groupe: les enfants qu'on adopte. Le monde déborde
d'enfants abandonnés; le Québec est plein de gens qui veulent
adopter des enfants. Une incommensurable bêtise de nos gouvernants
fait qu'on met des obstacles à l'adoption internationale, laquelle
devient une mine d'or pour quelques profiteurs. Le gouvernement devrait,
au contraire, favoriser au maximum l'adoption internationale et en multiplier
par cent l'ampleur.
Il n'y a pas de meilleur immigrant au Québec qu'un enfant adopté,
intégré dès de le départ à nos coutumes.
Il n'y a pas de meilleure façon de faire notre part pour les réfugiés
de ce monde que de prendre en charge les plus faibles et les plus démunis
d'entre eux. Il n'y a pas de moyen plus efficace d'ouvrir la conscience
de la population à l'immigration que de lier ce phénomène
à des milliers de décisions personnelles d'adopter un enfant.
Si nous faisons de l'immigration non seulement une affaire d'intérêt
bien compris mais, surtout - comme l'hospitalité devrait toujours
l'être - une affaire de coeur, la population ouvrira tout grand ses
bras à l'étranger.