Aux
« Amis de Némésis »
Les
textes que vous publiez ont beau affecter de s’opposer aux pitreries
citoyennistes, ils ne quittent pas le terrain de la politique, que vous essayez
même de redéfinir, et ne sera abusé par ces tours de passe-passe que celui qui
le veut bien. Les prolétaires se foutent de la politique, tandis que vous au
contraire, vous n’en méprisez la réalité que pour en promouvoir le concept (en
attendant que ce concept promeuve une nouvelle réalité ? Hegel ?). A
quoi bon construire une image idéale de ce qui est destiné aux poubelles de
l’histoire ? Le mouvement social ne vous laissera pas tenter de sublimer
ce qui ne le mérite pas. Vous êtes déjà sur le bas-côté. On sait très bien ce
que deviennent ce genre de constructions « théoriques » à la première
occasion, le soufflé retombe, et le sacré se greffe sur le profane qui veut
bien de lui. Vous êtes les citoyennistes d’après-demain en défendant des
procédés d’avant-hier. Vous serez bien en peine de dire ce qui vous sépare d’un
Bourdieu, par exemple.
Bien
sincèrement (tout en sachant que vous n’aurez pas le courage de publier cette
lettre)
FL,
10.02.2002
:Comptes-rendus de publications
:Liste des titres en préparation