Une Fille et le Vent |
La petite fille semblait �gar�e; Seule sur une falaise elle se tenait. Debout devant le cr�puscule d'�t�. Son regard pointait l'horizon. Le vent faisait voler ses cheveux, Glisser des larmes de ses yeux: Il �tait son seul ami, son protecteur. Une main avait empoign� son petit coeur, Lui arrachant toute goutte de bonheur. Elle revait de libert�, Mais le courage lui manquait: Son secret...jamais elle ne le livrerait! Elle aimerait dans le n�ant s'�lancer, Esp�rant atteindre un monde meilleur O� la diff�rence et l'ignorance n'existeraient gu�re... Un brin d'herbe sous son pied se d�tachait: Comme elle aurait voulu �tre ce brin, Celui-l� m�me, celui qui d�tenait Bravoure et imp�tuosit�, Celui qui aimait, qui osait... Celui qui...d�livrait. Dans l'eau elle admirait son reflet; Elle semblait tout avoir pour �tre heureuse, Mais les apparences sont souvent trompeuses. Elle n'�tait qu'une enfant esseul�e Qui, jamais, n'avait os� s'affirmer. Mais, � un pas du grand du d�part, Qu'est-ce qui l'en emp�chait? Son orgueil, ou l'�thique � suivre? Le bon exemple � donner? L'Amour Interdit, elle avait le droit de le crier! Maintes fois, sur tous les toits, � tue-t�te si elle le voulait! Elle n'avait rien � craindre, Plus rien ne pouvait l'atteindre. Nulle parole ne pouvait la toucher. Ses secrets, Ce n'est qu'au Vent qu,elle les avait confi�s. Et lui, en r�ponse � ses confidences, Comme pour la remercier, Lui sifflait un air connu Qui intensifiait son mal incongru. Attendrie par ce pr�sent inattendu, Elle pria et supplia son dieu De lui pardonner ses p�ch�s Et alors on la vit Dans le ciel bleu, Ses ailes d�ploy�es Tel un oiseau s'�lancer. Mais cette image fut bien br�ve. Ce qui resta dans les souvenirs fut le cri. Ce cri agonisant qui d�chire Le ciel tout rayonnant C'�tait l'oiseau: On lui avait coup� ses ailes... La fillette avait r�v� de libert�, R�v� que le Grand Saut la sauverait... Mais il en fut tout autrement Puisqu'elle fut trahie par son confident. Son seul ami, son protecteur: le Vent La chute fut si abrupte Que la pauvre fille ne fut jamais retrouv�e, Corps et �me s'�tait noy�e. Et jusqu'aujourd'hui Sur la falaise On entend le Vent mugir et beugler A-t-il des regrets? Non le Vent n'est que passager. On raconte d�sormais Que l'endroit est hant� Par une �me sans paix. Que c'est l'esprit d'une pauvre fillette Qui, par soif de libert�, S'est retrouv�e Tu�e. |