VINCENT de LONGUEUIL

 

Table des Matières

 

Et la rivière coule toujours

Avant-propos, par Pauline Bourgeois

Hommage à Hector Vincent, par Marie-Rose Vincent Laroche

Messages :

Remerciements, par Hector H. Vincent

Poème Une Histoire de Famille, par Lucie Papineau-Carlson

Un brin d’histoire, par Pauline Bourgeois

Saviez-vous que…., par Pauline Bourgeois

Les Vincent au Canada, par Hector H. Vincent

Nostalgie, par Rose Vincent Gautron


Et la rivière coule toujours

« Et la rivière coule toujours… » a été choisi pour arborer la page couverture de ce modeste livre.

Page couverture du livre Vincent : "Et la rivière coule toujours" Il est bien évident, pour tous les gens familiers avec la région, que la rivière Winnipeg a joué et joue un rôle majeur dans le développement de la région.

La rivière fournit un élément vital, servit aussi pour la transportation et fut également une source de nourriture.

Le croquis de la page couverture, esquissé par Danielle Vincent, est riche en symboles.  Deux sapins se sont enracinés sur les bords de la rivière Winnipeg.  Leurs fruits ont été étendus, soit par le courant, soit par le vent.  Ils sont bien présentés par la ligne boisée à l’horizon.  Deux arbres, solidement plantés, au premier plan bien en évidence, représentent l’esprit pionnier et aussi l’isolement, car les ancêtres venaient de très loin, pour l’époque.

Le choix de sapins pour représenter les ancêtres reflète le rôle du moulin de Pine Falls dans la vie de maints Vincent.

La rive opposée, encore vierge, invite d’autres gens à s’installer pour cultiver cette terre prometteuse.

 Il est à remarquer que la rivière s’élargit en allant vers la ligne boisée.  La famille qui a débuté avec le couple Alphonse et Aurélie s’étend à plusieurs centaines aujourd’hui.  Et l’effet est pyramidal.  Le sang Vincent coule dans plusieurs générations.

C’était en 1892, et aujourd’hui en 1992, la rivière coule toujours.  Nous en sommes les fiers témoins.


Avant-propos

par Pauline Bourgeois

Un centenaire ne se fête pas sans rendre hommage à quelqu’un ou quelque chose qui a marqué notre vie d’une façon tout à fait spéciale.  Ce sont nos ancêtres, Alphonse et Aurélie et leurs enfants qui ont permis ce centenaire, cette rencontre joyeuse de l’été 1892.   C’est grâce à eux, à leur courage, à leur zèle et dynamisme, si nous pouvons aujourd’hui nous réunir pour cette grande fête.

C’est à la sueur de leurs fronts et par le travail de leurs mains qu’ils ont réussi à bâtir un foyer, une vie, pour leur famille.  C’est avec espoir qu’ils ont semé la graine qui a germé et qui s’est multipliée en une moisson suffisante,  parfois abondante.  C’est par la sagesse qu’ils ont su profiter et faire fructifier leurs talents.  Comme tout le monde, ils ont connu "des hauts et des bas" dans leur vie mais c’est dans la foi qu’ils ont vécu leur bonheur et leur chagrin.

C’est pour entendre parler d’eux, de ce que fut leur vie, que ce livre-souvenir a été préparé.  C’est pour vivre un moment du passé, une époque où l’on ne trouvait aucun des conforts de la vie moderne et aussi une époque où l’on savait reconnaître les plus simples plaisirs de la vie.

Que le chemin parcouru par nos ancêtres ne s’arrête pas ici.  Ayons foi en l’avenir comme eux l’ont eu et continuons ce chemin, cet héritage, pour que dans une autre centaine d’années, nos descendants soient aussi fiers de nous que nous le sommes de ceux qui nous ont précédés.


HOMMAGE À HECTOR VINCENT

par Marie-Rose Vincent Laroche

C’est avec une appréciation sincère que nous voulons rendre hommage à Hector Vincent pour les nombreuses années de recherches et d’effort continu nécessaire pour faire de ce livre un tel succès.  Sans la connaissance de notre passé, on ne peut pas vraiment apprécier d’où nous venons ou qui nous sommes.

Hector, à travers ta persévérance tu as réussi à nous emmener ensemble et à nous aider à découvrir la richesse de nos ancêtres.  Ta conviction et ton dévouement dans la recherche de ce livre a renouvelé le vrai sens de notre héritage, nous laissant fiers, d’appartenir à la grande famille « Lyonnaise ».

Les générations à venir pourront savourer les fruits de ce merveilleux accomplissement.


MESSAGE
Du président du comité centenaire, Fernand Vincent

Elle n’avait que 43 ans et lui, 47.  C’était l’année 1892.  Aurélie, née Dubuc, et son époux Alphonse Vincent avaient pris une décision historique.

Amenant leur famille, leurs biens, ils quittaient le village de St-Urbain de Châteauguay, Québec.  Ils allaient recommencer à neuf dans la colonie des Canadiens-Français qui deviendrait plus tard la paroisse de St-Georges de Châteauguay, au Manitoba.

C’est à cet endroit que commence l’histoire de tous les descendants de ces deux personnes, fortement courageuses.  Ils avaient quitté un genre de vie assez confortable pour devenir des pionniers sur des terres à peine défrichées et souvent peu propices à la culture des céréales.

La grande foi en Dieu des ancêtres, ainsi que leur religion, leur esprit aventureux, leur courage et moult sacrifices, sont des aspects que notre génération et celles à venir, ne peuvent oublier.  C’est pourquoi, en cette année centenaire, nous voulons rendre hommage aux générations passées avec un livre généalogique et une réunion des Vincent dispersés.

Le comité du centenaire désire remercier tous les participants à cette grande célébration.  Des remerciements vont aussi aux personnes qui ont prêté main forte pour assurer le succès des retrouvailles.  Chapeau à Hector Vincent et ses adjoints qui ont œuvré pendant des mois pour produire ce livre historique.

Nous nous en voudrions de ne pas souligner le rôle important de M. René Vincent.  Grâce à son esprit diligent et tenace, il s’est assuré d’arriver à ce jour important pour célébrer la mémoire des ancêtres et renouer les liens de la grande famille Vincent.


MESSAGE
De la paroisse de St-Georges

Si l’histoire du Canada est une épopée parce que tous ceux qui l’ont faite ont su porter l’épée et la croix, l’histoire de la famille Vincent en est un fleuron glorieux typique.

En 1892,  Alphonse, pour répondre à l’appel de son frère Louis et aussi avec un certain désir d’ouvrir une nouvelle paroisse dans l’ouest canadien, quitta la « belle province » pour venir s’établir sur les bords de la rivière Winnipeg.

Accueillis par les pères Allard et Dupont, missionnaires Oblats, les premiers arrivants se sont mis à l’œuvre non sans trouver sur leur route des difficultés.  Mais leur courage et leur foi en l’avenir ont façonné ce que nous voyons aujourd’hui et ce dont  nous sommes en droit d’être fiers.

En célébrant aujourd’hui le centenaire de leur arrivée, nous sommes invités à regarder l’exemple de courage et de foi qu’ils nous ont donné, et surtout à faire fructifier l’héritage spirituel qu’ils nous ont laissé pour protéger « nos foyers et nos droits ».

Réjean Bélanger, prêtre


Minister of Labour

Au nom de la population du Manitoba et de la circonscription du Lac du Bonnet, je suis heureux de féliciter la famille Vincent, établie dans notre province depuis un siècle.

Au cours des dernières années, j’appris à bien connaître plusieurs membres de cette famille.  Ils ont toujours été des gens travailleurs, dévoués à leur communauté.  La famille Vincent a indiscutablement beaucoup apporté à notre province au cours du siècle dernier, et c’est sans aucun doute qu’elle continuera à prospérer.

Veuillez accepter mes meilleurs vœux, ainsi que ceux de la population du Manitoba, à l’occasion de cet événement important dans la vie de la famille Vincent.

Sentiments distingués,

Darren Praznik, député de la
Circonscription du Lac du Bonnet


Remerciements

par Hector H. Vincent

« Hector, il faudrait "faire" un livre pour célébrer la fête du centenaire ».

Ces paroles viennent de mon oncle René Vincent, l’année dernière.  Quand l’idée de célébrer le centenaire de l’arrivée des ancêtres, commençait à mijoter.

Hésitant d’abord devant la grande tâche, je me suis vite emballé pour le projet.  Ce fut un travail de grande envergure, parfois décourageant, mais plus souvent qu’autrement, très satisfaisant.

Il fallait décider ce qui serait inclus dans ce livre.  Bien sûr, le tout impliquait beaucoup de personnes.  On devait également décider qui écrirait les histoires.  Chacun allait écrire sa propre histoire familiale, mais de quelle génération?  On en vint à considérer d’abord les ancêtres et les deux premières générations.  Puis on ajouta un résumé de la troisième génération.  Comme il fallait mettre une  limite, nous avons pensé laisser la quatrième génération pour d’autres, à l’avenir.  Il fut aussi décidé que le livre serait bilingue, soit anglais et français.  Cela voulait dire beaucoup de traduction.

Il fallait des photos.  Un tel livre se devait d’avoir beaucoup de photos.  Ici encore, nous avons  procédé par générations en concentrant nos efforts sur la première.  J’ai décidé de demander à chaque famille une photo de noces puisque tous en auraient une.  Et je voulais une photo de famille de la troisième génération, ainsi que des photos de l’ancien temps.

J’ai vraiment joui en regardant les photos.  Bien des heures ont été passées à examiner le matériel, essayant de trouver des ressemblances.  C’était toujours fascinant d’en trouver.  J’ai essayé de trouver qui, parmi les descendants, ressemble le plus à un vrai Vincent et qui, parmi les descendants, porte les traits de Dubuc.  C’était difficile puisque nous avons seulement une photo d’Alphonse et d’Aurélie, mais j’ai conclu que c’est Lauria (Chevrefils) Tourond, fille de Grézillia, qui ressemble le plus à Aurélie.  Si vous regardez leurs photos, vous trouverez une ressemblance remarquable.  Au sujet d’Alphonse, on remarque ses traits physiques dans plusieurs parmi nous aujourd’hui.

La répétition était inévitable puisque nous venons tous de la même région.  Donc, vous allez remarquer, surtout dans la deuxième génération, que tous vivent d’abord sur des fermes, fréquentent l’école Allard, quittent l’école tôt pour aider à la ferme ou aux travaux ménagers jusqu’au mariage.  Ensuite, la plupart d’entre eux s’établissent aussi sur des fermes.  Les hommes, en bon nombre, allaient couper du bois l’hiver.  Le moulin de Pine Falls est vite devenu une source de revenu pour plusieurs Vincent.  Vous remarquerez que dans les histoires familiales, on désigne le moulin selon plusieurs appellations :  The Manitoba Paper Company, Abitibi-Price, Abitibi Price Paper Co., the Paper Mill in Pine Falls, the Pulp and Paper Mill.  Ces noms reviennent dans presque chacune des histoires.

Il est un fait à noter que dès la deuxième génération, les gens commencèrent à quitter la région familière.  C’était le cas des filles surtout.  Deux des filles de Grézillia s’installèrent en Colombie Britannique.  Deux des filles de Cordélia allèrent vivre au Québec.  Il y a aussi Babe, fille de l’oncle Pîte et Jeanne, celle de l’oncle Fortunat qui s’établirent également en Colombie Britannique.  Aussi, il y a Adélard, fils de Grézillia qui lui aussi se trouva en Colombie Britannique et Hermas, fils de Cordélia à Kenora, Ontario.  Puis, nous avons l’oncle Philorum qui quitta pour la région urbaine.  Les déménagements se sont vraiment accélérés à la troisième génération.  Aujourd’hui, il y a des Vincent partout au Canada.  Même si à l’origine, les ancêtres vivaient des revenus de la ferme, aujourd’hui nous retrouvons des Vincent dans de nombreuses carrières et professions.

Ce livre n’aurait pas été possible sans l’aide et la coopération d’un grand nombre de personnes.  Bien sûr, les gens qui m’ont livré ou fait parvenir les photos et les textes, méritent de chaleureux remerciements.  Néanmoins, je veux souligner certains noms de personnes qui m’ont soutenu tout au long du  projet.

En premier lieu, je désire remercier mon oncle René Vincent qui m’a vraiment appuyé dans mes efforts, soit par ses connaissances, soit par son encouragement.  Je veux aussi remercier tante Toinette, qui m’a beaucoup aidé à la recherche des dates, soit de naissances ou décès.  Chaque fois que j’allais la voir, elle sortait son dossier pour vérifier les dates nécessaires.  Merci ma tante.

Ensuite, je remercie ma "petite" cousine, Danielle Vincent (fille d’Alex et Yolande).  Elle dessina la page couverture.  En peu de temps elle saisit très bien, l’âme, l’esprit des ancêtres et des pionniers.  Danielle, une jeune artiste en herbe est étudiante de troisième année aux études de l’environnement à l’université du Manitoba.

Je dois beaucoup à Pauline Bourgeois (fille de l’oncle René).  Elle fut mon bras droit ou co-auteure.  Pauline s’est dévouée en aidant à la recherche, en écrivant et en passant des messages.  Sans elle, le livre n’aurait pas vu le jour.

Je tiens à remercier ma cousine Yolande Brault (Hébert), ma recherchiste au Québec.  C’est elle qui m’a fourni portraits et histoires des gens du Québec.  Je lui avais délégué la tâche de chercher des membres de la grande famille Vincent au Québec.  Elle trouva des membres des familles d’Hormidas, Cléophas et Evelina mais n’a  pu trouver les descendants de Sophie et Alphonsine.  Elle a connu du succès et fut également émerveillée de rencontrer une nièce d’Aurélie, Lucienne Lazure.  Celle-ci, très lucide malgré ses 92 ans, a pu identifier les gens sur les photos de la famille Dubuc.  Les portraits de la ferme des ancêtres de St-Urbain ont été envoyés par Yolande.

J’aimerais remercier mon beau-frère, Joseph-Arthur Dupuis, qui fut parfois les deux bras à la fois.  Il fut, à tour de rôle, selon les besoins, traducteur, rédacteur, correcteur, co-auteur, aviseur et grand appui  dans ce projet.  Malgré ses nombreuses activités et tâches comme enseignant à St-Vital, il n’a jamais hésité à prêter main forte, même au clavier de l’ordinateur.

Il y eut bien des rencontres fortuites, des appels téléphoniques fréquents.  Il était toujours là avec une suggestion, une idée farfelue qui me faisait rire.  On était pas toujours d’accord, bien sûr, comme sur les couleurs de l’écusson et le titre, mais on arrivait toujours à une entente.  Sans lui, il manquerait peut-être des pages.  Merci.  

Je m’en voudrais de ne pas remercier les membres de chacune des familles qui ont accepté d’être responsables pour leurs familles respectives.  Sincères remerciements à tous ces gens.

Merci à Rose Vincent qui était responsable de la famille de l’oncle Adrien.  Ses adjointes, Clara Dahl (Vincent) a vu à la famille de Raoul et Lucie Papineau-Carlson a pris charge de la famille de Rosalca.  Lucie nous fournit aussi un long poème en hommage aux ancêtres.

Merci à Yvonne Chevrefils, responsable de la famille de la tante Grézillia, qui a dû écrire beaucoup de lettres destinées à la Colombie Britannique, car certains de ses descendants demeurent dans cette région.  Yvonne est aussi l’auteur d’un charmant texte sur tante Grézillia.

Des remerciements chaleureux vont à Jeanne Dupont (Caya) qui prit charge de la famille de "ma mémére" Cordélia.  C’est aussi elle qui s’occupait des livraisons entre St-Georges et Winnipeg.  Elle a dû écrire beaucoup de lettres, faire bien des appels, et bien des voyages pour ramasser tout le matériel nécessaire.

J’aimerais remercier Diane Dubé qui a ramassé  les renseignements de l’oncle Pîte.  Malgré ses nombreuses responsabilités dans la communauté, elle a trouvé le temps de recueillir les données qu’il fallait.  Elle aussi a dû faire un bon nombre d’appels en Colombie Britannique pour l’information de la famille de Babe.

Je suis très reconnaissant à Bella Kemball qui avait pris charge de la famille de (son père) l’oncle Fortunat.  C’était une tâche bien difficile car la famille est grande.  Néanmoins, elle a réussi à tout ramasser.  Très beau travail, Bella.

Je m’en voudrais de ne pas mentionner le rôle que Sylvio Chevrefils a joué en recueillant les renseignements sur son grand-père, l’oncle Sylva.  Cela impliqua des appels en Saskatchewan, Alberta, Ontario et Colombie Britannique.  Merci aussi à son épouse Jeannette qui l’a secondé dans ses efforts.

Des remerciements vont à Pauline Bourgeois qui avait la tâche de ramasser les renseignements de ma famille, celle de "mon pépére" Arthur.  Elle a aussi passé bien des heures à écrire l’histoire du grand-père.

Aussi, merci à Edgar qui a vu au chapitre de l’oncle Philorun, aidé par sa fille Diane et son frère Fernand.  Merci à Agnès Barnabé et sa fille Irène Simoens qui ont vu aux filles en ville.  Merci aussi à Lawrence, le fils de Sévère, qui a vu à cette famille.

J’aimerais remercier Alex Vincent qui a souvent fait la navette entre chez lui et chez moi, ou entre St-Georges et la ville.  Il n’a jamais hésité à prêter main forte.  D’autres messagers furent ma nièce Julie Roeland et mes neveux Marc Beaudette et Tyson Vincent.  Ils ont fait plusieurs voyages.

Aussi un sincère merci à Yolande, Aline et Alma Vincent qui ont aidé à la traduction et à la correction.

J’espère que vous aimerez parcourir ce livre.  Limité par le temps, nous avons essayé d’être le plus précis possible.  Certaines dates s’avéreront peut-être fausses même si elles ont été vérifiées par les différentes familles.

Vous remarquerez que certaines familles ont plus de matériel et de photos que d’autres.  Mais le tout a été compilé à partir du matériel fourni par les familles.

Si ce livre est un succès, c’est grâce à vous tous.

Merci!

Le comité organisateur du centenaire :  Sylvio Chevrefils, Clara Dahl, Rose Vincent, Yvonne Vincent, Ginette Vincent, Bella Kemball, Diane Dubé, Jeanne Dupont, René Vincent, Pauline Bourgeois, Fernand Vincent, Carolus Vincent, Edgar Vincent, Jean-Marie Vincent.

 


 

UNE HISTOIRE DE FAMILLE

par Lucie Papineau-Carlson

Un siècle vient de s’écouler
Plusieurs générations sont passées
Laissant des souvenirs très chers
A ceux qui aujourd’hui fêtent ce centenaire.

Tous ensemble nous reculons dans le temps.
Nous sommes en mil huit cent 92, le 1er de l’An.
Un père, une mère et leurs dix enfants
Partagent sans le dire, les mêmes sentiments.
Tous, ils étaient debout très tôt ce matin.
Les grands garçons sont déjà allés faire le train.
La mère et les filles s’affairent dans la cuisine
Qui dégage un arôme de cretons et de «bines ».

Bientôt apparaît le père en gros chaussons,
L’air grave, comme voulant cacher ses émotions.
Au nom des plus jeunes, l’aîné lui demande sa bénédiction
Et les filles l’implorent, « Papa de grâce, change ta décision ».
Après les étreintes d’usage, la famille se prépare en silence
Pour aller assister à la grand’messe du dimanche.

Et sur le perron de l’église, on entend chuchoter les gens.
Alphonse et sa famille partent-ils vraiment?
Pour l’ouest, le…… le Manitoba, c’est ça.
Eh! Bien oui, ils s’en vont
Sauf pour leur plus vieux qui est déjà parti pour le Yukon
Avec son oncle, à la course de l’or, dans le grand nord.
Tu veux sans doute dire le Klondike n’est-ce pas?
Tant qu’aux autres, c’est décidé, ils partent avant le printemps.
Ce qu’ils sont braves et courageux ces Vincent!!!

Le temps presse Aurélie.
Il ne nous reste plus qu’un mois et demi
Avant de quitter notre vieille patrie.
Et vous autres les filles, aidez votre mère, pour bien emballer nos effets.
Parce que ce sera un très long trajet.
Vous le savez, votre oncle Louis me l’a dit,
C’est bien loin d’ici sa p’tite colonie.
Le voyage peut se prolonger pendant des jours et des nuits,
Causant à tous beaucoup de fatigues et de l’insomnie.

Allons ne pleurez pas les petits,
C’est vrai, on va quitter St-Urbain,
Mais pensez-y bien, on va prendre le gros train
Et si Dieu le permet
Nous reviendrons.  Je vous le promets.
En attendant on a beaucoup à faire
Pour mettre de l’ordre à nos affaires.
Et puis, votre mère et moi, y faut aller dans le 3ième rang
Dire au revoir à votre tante, qu’on a pas vue au Jour de l’An.
Faut aussi aller faire des adieux à de vieux paroissiens
Puis, saluer des amies et des voisins.

Déjà deux ans se sont écoulés
Depuis leur arrivée dans leur nouvelle contrée.
Aurélie correspond toujours avec des proches et des amies
Qu’ils ont laissés dans l’est du pays.
Elle écrit comme ça : Adrien et Grézillia sont maintenant mariés
Aussi la famille se sent moins isolée
Tous les enfants semblent heureux
Malgré les hivers rigoureux.
Le travail ne manque pas, ici au Manitoba
Nous avons clairé du terrain,
Assez grand pour faire un jardin
Et aussi pour semer un peu de grain.

La rivière Winnipeg nous fournit du poisson en profusion,
Son eau est douce et très bonne à boire en toute saison.
Pour aller en puiser, c’est le travail des garçons.
Tant qu’au gibier, il est facile à chasser.
La famille ne manque pas de quoi manger.
Je dois avouer, qu’on a pas le temps de s’ennuyer.
De plus, les missionnaires nous visitent régulièrement.
Alors, tout le monde se rassemble dévotement
Ce qui fait grand bien pour tous, petits et grands.

Mais voilà qu’un jour, durant le beau mois de mai
Le courrier qu’on espérait recevoir est arrivé.
Enfin, une lettre de la parenté, mais où donc a-t-elle été postée?
Aurélie s’en empare avide de savoir
Ce que contient cette missive bordée de noir.
Elle commence – Chers Alphonse, Aurélie et la famille,
C’est le cœur navré que je vous adresse ces lignes.
Nous avons reçu une très mauvaise nouvelle récemment
Et nous voulons vous en faire part immédiatement.
C’est à peine si Aurélie peut continuer.
Ses mains tremblent et ses yeux sont de larmes embrumés.
Et elle reprend – Alphonse Zénophile est mort au Klondike,
accidentellement.
C’est tout ce que nous savons présentement.
Nous vous donnerons plus de détails prochainement.

Ainsi ce fils et frère aimé, âgé de 24 ans seulement
A perdu la vie loin des siens.
La famille entière ne peut croire que tel fut son destin,
Et en peu de temps, toute la colonie partage leur immense chagrin.

Cependant Aurélie s’est retirée à l’écart.
Elle pleure en silence, elle a mal, très mal.
Très inquiète pour l’enfant qu’elle porte, le 13ième.
Ce petit être qui a pris vie, il y a déjà quelques semaines.
Malheureusement le mal continue,
Ses souffrances s’accentuent
Et après plusieurs heures de douleurs aigues
Le foetus n’est plus.

Maintenant Aurélie lutte pour sa vie.
Elle pense à sa famille, mais surtout aux plus petits.
Demain peut-être, demain le sang arrêtera
Et la vie reprendra…
Mais pour elle, demain ne vint pas.
Elle s’éteignit.
Aurélie avait quarante-cinq ans,
Laissant son mari Alphonse et ses dix enfants.

Cet événement tragique les a tous bouleversés
Mais pour Alphonse, cela est au-delà de ses capacités.
Il traîne sa peine, il traîne son chagrin
Jour après jour, soir et matin.
Il a perdu le goût de vivre, il a perdu son entrain.
Puis un soir de grande tristesse
Alphonse semble entendre ces mots de grande justesse :
Allons, brave homme, ne laisse pas cette vague de malheur t’emporter totalement.
Sois courageux et fort, remonte le courant,
Il te reste la vie.  Il te reste tes enfants!
Oui, il fallait à tout prix réagir
Et envisager l’avenir,
Penser à ceux qui restaient
Et travailler encore plus fort pour ceux qu’il aimait.
C’est ainsi que les activités reprirent
Tous partageant les tâches, qui les aidèrent à survivre.

Alphonse a plus de soixante ans maintenant.
C’est au bord de la rivière qu’il revient souvent.
Il ne peut s’empêcher de comparer cet impétueux torrent
A sa propre vie, depuis qu’il est enfant.
Parfois calme et attirant
Et parfois redoutable à cause de ses vagues poussées par le vent.

Puis, il revit d’autres moments terribles.
La perte de ses deux autres filles : Albina et Lauria
Partent rejoindre leur mère dans son éternel domicile,
Mais cette pensée l’effleure seulement.
Aujourd’hui il songe à ses autres enfants
Ses huit autres qui sont là, tout près et bien vivants :
Adrien et Victorine, Grézillia et Jean-Baptiste,
Cordélia et Zotique, Pîte et Amanda,
Fortunat et Marie-Louise, Sylva et Emma,
Arthur et Claire, Philorum et Marie-Anna.
Déjà quelques-uns sont établis autour de lui.
Les autres, il en est certain, resteront ici.
De nouveaux colons arrivent à chaque année
Grossir les rangs de cette mission qui a été nommée
Paroisse de St-Georges de Châteauguay.

Alors un sentiment de bonheur
Envahit son vieux cœur
Et il prévoit un avenir prometteur
A tous ceux qui travailleront avec ardeur.

Et il s’en va tout joyeux, tout vibrant
Gardant tout près de son cœur, ses enfants,
Ses petits-enfants et tous leurs descendants.

Hommage à vous tous, pionniers d’Antan,
A cette famille qui portait le nom de Vincent
Et à tous les autres dont le nom était différent
Mais, qui dans leurs veines coulait le même sang.

Hommage à tous ces hommes maintenant disparus
Qui ont dû braver l’incertain en terre inconnue.
Travailleurs acharnés avec la hache et la charrue
Le progrès et l’aisance, c’est à vous tous qu’ils sont dus.

Que dire alors des vaillantes femmes,
Ces épouses soumises jusque dans l’âme,
Mères et grand-mères,
Educatrices, cuisinières, couturières, jardinières.
Généreuses, ingénieuses et laborieuses.

Travaillant dans l’ombre, prenant aucun crédit,
Vous avez été sans contredit
L’âme et le cœur de ce nouveau pays
Nous vous rendons hommage et vous disons

                      MERCI ! ! !


Un brin d’histoire

par Pauline Bourgeois

Puisque les deux se complètent et se côtoient de très près, on ne peut raconter l’histoire de nos ancêtres sans parler un peu de l’histoire de notre village et de son environnement.  Pour vous aider à mieux comprendre revivre le passé, on a cru bon de vous donner un aperçu du développement historique qui s’est produit depuis les premières années de la colonisation.  Certains faits ont été omis, mais pourront réapparaître dans les histoires des familles.

L’origine de notre paroisse remonte vers 1882 avec l’arrivée de Louis Vincent et sa famille.  Certains demanderont pourquoi sont-ils venus s’établir ici?  Eh bien, Louis était marié à Marie Chèvrefils, nièce du Père Joachim Allard qui desservait la mission indienne du Fort Alexandre à ce temps-là.  Le Père Allard avait un grand rêve, celui d’établir une paroisse canadienne-française sur la rivière Winnipeg.  Avec son encouragement, il attira cette famille et d’autres à venir s’établir dans ce coin du pays.

Il faut dire qu’au début de la colonie, il n’y avait ni chemin de voiture, ni de chemin de fer pour le transport des produits.  L’unique moyen de communication en été avec les divers centres d’approvisionnement était le bateau Selkirk qui faisait la navette par le lac Winnipeg jusqu’au Fort Alexandre.  Mais, les habitants profitaient surtout des chemins d’hiver pour expédier leurs produits de ferme et rapporter leurs provisions de l’année.  C’était un voyage près de 60 milles pour aller avec les chevaux;  il fallait presque la semaine.  En cas d’urgence, on pouvait toujours s’approvisionner au magasin de la baie d’Hudson sur la réserve au Fort Alexandre.  Quelques fois en été, on se rendait aussi au Lac du Bonnet par canot, mais avec de multiples portages.

Pendant les premières années, les nouveaux colons se rendaient à pieds ou en canot à la mission du Fort Alexandre pour les offices religieux.  Durant les années 1888 à 1903, les missionnaires du Fort venaient de temps à autres célébrer la messe dans leurs foyers.  Ce n’est que le 13 octobre 1903 que St-Georges devenait canoniquement paroisse avec l’abbé Charles Poirier comme curé.  Son premier souci fut l’instruction des enfants.  Il convertit donc sa maison chapelle en école et s’engagea lui-même comme instituteur.  L’année suivante une petite école fut bâtie et en 1926 une nouvelle école de deux classes ouvrait ses portes avec Mlle Eugénie Dupont (Désilets) comme institutrice, suivie par les religieuses de St-Joseph.

Au tout début, nos ancêtres vivaient uniquement de la terre.  Puisque c’était leur seul gagne-pain, l’agriculture était donc la chose primordiale dans leur vie.  Le choix d’un lot se faisait consciencieusement, prenant en considération plusieurs aspects.  Malgré que le terrain aux alentours de St-Georges est bon pour l’agriculture, son apparence n’a certes pas toujours été ce qu’elle est aujourd’hui.  Envisageons notre village sans maison, ni de rues – seulement une grande forêt.  Densément boisées, les terres devaient être défrichées à partir de travail manuel.  Ce n’est presque pas imaginable ce que ces gens avaient à accomplir.  Ils étaient doués d’énergie et de courage sans pareil.  Les arbres étaient abattus à la hache; on réussissait à enlever les petites souches, mais les plus grosses devaient rester.  Ramasser les racines et les roches devenaient surtout le travail des plus jeunes et des femmes.  Ensuite la terre était travaillée avec une charrue menée par un homme et tirée par des chevaux.

Les semailles étaient faites avec une petite semeuse qu’on portait au dos.  Dans les premières années, c’était surtout les fèves blanches et les céréales qu’on récoltait.  Ensuite, dans les années 20 à 50, on fit plutôt la culture des pois parce que le marché était bon.  Ces terres demeurent maintenant un héritage de notre passé.  Au printemps de 1924, les paroissiens avec l’aide de leur curé, l’abbé Sylvio Caron, décidèrent de construire une fromagerie.  Le premier président fut Arthur Vincent et le premier fabricant, Arthur Dumaine, suivi par Elphège Caya.  La fromagerie était située près de la rivière (côté ouest) pour accommoder les fermiers des deux côtés.  Chaque matin, les habitants apportaient leur lait à la fromagerie.  On en faisait du fromage qui se vendait très bien à St-Georges et dans les environs.  A chaque deux semaines, on transportait du fromage à Great Falls pour l’expédier en ville par train.  C’était depuis la construction de son plan d’hydro en 1919 à 1922 que le chemin de fer se rendait à ce village.  Après six ans d’opération, la fromagerie avait rapporté un revenu de 25 000 $.  Voyons un peu à quoi on peut attribuer ce succès d’après le rapport de la première année d’opération…

           Nombre de fermiers...............20
           Nombre de vaches................155
           Livres de lait..............164 398
           Argent payé aux fermiers....1897,46$

La construction du moulin à pâte et papier en 1926 faisait naître le village de Pine Falls.  Avec l’ouverture de ce moulin en 1927, les fermiers de la région voyaient s’ouvrir devant eux un nouveau marché pour leurs produits tels que lait, crème, viande, œufs et pommes de terre.  Croyant que ce serait plus profitable, la fromagerie fut transformée en crémerie à l’été de 1931.  Cette décision se justifia car la crémerie aida beaucoup aux habitants pendant les années de la dépression.  La livraison à domicile commença en octobre 1931 à Pine Falls.  Plus tard, la crémerie vendit aussi d’autres produits laitiers tels que le beurre et le lait au chocolat.

L’usine à pâte et papier représentait aussi un revenu supplémentaire pendant les mois d’hiver lorsque plusieurs des habitants allaient bûcher soit à leur compte ou dans les chantiers.  Au début on était payé 3 ou 4 dollars de la corde.  N’oubliez pas que le bois était coupé à la hache et à la scie suédoise et ensuite transporté au moulin par une sleigh et un "t’sim" de  chevaux.  Mais regardons aussi ce qu’on pouvait acheter avec une piastre :

           Un pain...........................0,07¢
           Une chemise de travail............0,75¢
           2 dz d’œufs.......................0,25¢
           Une fourche à foin................0,75-1,00$
           
1 lb de beurre....................0,20¢
           
Une chaudière à lait..............0,75¢
           Le boeuf........................3 ou 5¢/lb
           Le porc..............................8¢/lb

Durant ces années d’existence, le traversier qui faisait la navette de deux rives jouait un rôle de grande importance dans la vie des habitants.  Ceux qui dépendaient de ce traversier pourraient vous en raconter des histoires… personnes, animaux, machines agricoles… tous y ont passé.  En premier, la traversier se situait à la partie la plus étroite de la rivière, soit à l’ouest de chez Ephrem Dupont (où habitent les frères Dupont aujourd’hui et à l’est de chez Zotique Chèvrefils (où habite son petit-fils, Wilfrid Chèvrefils, aujourd’hui).  Ensuite, il se retrouva vis-à-vis l’Ecole Dupont (où Sylvio Chèvrefils habite aujourd’hui côté est et au bout de la rue Châteauguay côté ouest.  En 1950, avec la montée de l’eau, le traversier fut redéménagé à son premier endroit.

Au début de la deuxième guerre mondiale, tout le monde devait s’enregistrer.  On devait aussi enregistrer toutes les armes à feu.  Des coupons étaient requis pour l’achat de certaines nécessités telles que le sucre, sirop, beurre, viande et essence.  Chacun avait son livre de coupons, même les enfants.  L’achat des tracteurs et des pneus était alloué d’habitude aux fermiers, mais seulement sous permis spéciaux;  et si l’on accordait un tracteur, il ne fallait pas être surpris s’il manquait certaines parties.  Puisque des coupons étaient requis pour l’achat de la viande, les fermiers n’avaient donc pas le droit d’en vendre.  C’était considéré du marché noir.  Il est important de dire aussi que jusqu’aux années 40, beaucoup d’habitants échangeaient leurs produits de la ferme, comme leurs œufs, poulets, porcs pour de la farine, sucre, riz, fruits secs, etc.

C’est en 1949 que le Manitoba Hydro décida  de développer la chute des Pins qui était au nord de St-Georges.  Par la construction du barrage, la belle chute d’Argent fut engloutie.  Le niveau de l’eau fut monté de 25 à 26 pieds.  Le p’tite île fut engloutie ainsi que plusieurs beaux endroits le long de la rivière.  Quelques maisons, le couvent, l’école, le cimetière, et la laiterie durent être déménagés.  La laiterie (ou crémerie) fut vendue à Modern Dairies et à partir de ce moment là, le lait était transporté à Winnipeg en camion quotidiennement.  Quelques fermiers ont vu leurs terres entières achetées par le Manitoba Hydro, d’autres en partie seulement.  C’est vrai que la construction de ce barrage pendant les années 49 à 52 fournit de l’emploi à plusieurs et recruta de nouvelles familles dans notre milieu.  Mais le progrès a toujours son prix.  « La terre ne se remplace pas tandis que l’argent reçu se dépense parfois bien vite… »  Le pouvoir électrique de McArthur Falls qui suivit fit aussi germer une main-d’œuvre pendant les années 1952-55.

Les premières beautés que nos ancêtres Alphonse et sa famille ont contemplées en arrivant dans ce coin du pays sont maintenant disparues à tout jamais.  Mais malgré tous les changements que le temps a apportés au cours des années, St-Georges a quand même gardé un certain charme pittoresque.  Seulement une chose est restée dans le cœur de chacun, c’est la fierté de notre passé, des valeurs que nous voulons vivre et transmettre à ceux qui suivront.


SAVIEZ-VOUS QUE….

par Pauline Bourgeois

Le nom Saint-Georges a été choisi par Mgr Langevin pour commémorer la mémoire de Georges Chèvrefils, le plus vieux des premiers colons et également en l’honneur de Georges Vincent (fils de Louis) premier enfant né dans cette nouvelle colonie.  Châteauguay est le comté d’origine québécoise de la majorité des premières familles.

Le premier district scolaire fondé en 1904 par l’abbé Mastaï Mireault fut nommé Allard en mémoire du premier missionnaire colonisateur de la région.  Si ce district scolaire n’existe plus aujourd’hui, nous avons en revanche la bibliothèque Allard.

Saint-Georges voyait sa première église en 1909 au coût de 3 000 $.  Le premier mai 1929, elle fut malheureusement détruite par le feu.  Grâce à l’initiative du curé, et au dévouement et générosité des paroissiens, une nouvelle église fut bâtie au coût de 10 645 $ et ouvrit ses portes le 8 décembre de la même année.

En 1927, l’abbé Sylvio Caron fit venir les religieuses de St-Joseph pour prendre charge de l’enseignement dans la nouvelle école qui avait été bâtie l’année précédente.  Au cours des années, elle subit des agrandissements.  C’est donc avec tristesse et nostalgie qu’on voyait sa fermeture en 1979.  Nouvellement rénovée et faisant notre fierté, elle sert maintenant comme centre communautaire.

Le dernier traversier (de bois) à St-Georges fut retiré de ses services en 1974.  Le traversier de Hecla Island qui le remplaça mit fin à ce genre de transport à St-Georges deux ans plus tard.

Sept petits-fils Vincent ont suivi de l’entraînement militaire pendant la deuxième guerre.  Deux d’entre eux, Omer et Wilfrid, s’y sont rendus…  et seulement un nous est revenu.


Voir aussi la généalogie des CHÈVREFILS

Voir aussi la généalogie des HÉBERT


 

Recherche, photos et textes soumis par Yolande Hébert Brault, de Ste-Martine QC

Mise à jour le 2 décembre 2005 par Paul Meilleur de Ste-Adèle QC
Mise à jour le 21 mars 2007 par Yolande Hébert Brault, de Ste-Martine QC

Retour à la Généalogie des VINCENT
Retour à la page des PIONNIERS

paul.meilleur@yahoo.com