L'anneau
d'or...
Je partirai, m'enfoncerai
dans la nuit des temps,
franchirai mers et mondes,
cheveux dans le vent,
les yeux mornes, �teints,
de larmes trop souvent
vers�es en vain,
silencieuse, muette, sans �moi,
d'avoir trop cri�,
trop hurl� pour rien,
� la recherche d'un nulle part
ni d'un ailleurs solitaire,
perdue dans l'immensit�.
Je passerai � vos c�t�s
comme une ombre,
inaper�ue, furtive,
l�g�re comme un souffle.
� vos pieds, une rose je d�poserai.
Tout au centre vous trouverez
un vieil anneau rouill�
qui n'aura jamais �t� port�.
Si au hasard de vos rencontres
il vous arrive de trouver
celui qui me l'a donn�,
remettez-le lui avec ce mot :
"J'aurais tant voulu le porter,
� tout jamais.
H�las! il �tait trop grand,
de mon doigt il a gliss�".
Je n'aurai jamais vraiment su
Pourquoi!....
**
Laisse-moi
t'aimer
Si parfois dans les
t�n�bres
Tu as l'impression de sombrer
Je te retiendrai
Si tes membres
Et ton coeur ont froid
Je te r�chaufferai
Tes souffrances
Je les partagerai
Pour te les all�ger
Tu es moi,
Je suis toi.
Laisse-moi t'aimer
**
La cl� du coeur
Prince des t�n�bres
je savais ton existence
depuis mille ans d�j�
tu hantais mes jours
et mes nuits
il n'est jamais trop tard pour aimer
Tu �merges dans ma vie comme dans mes r�ves
la bouche envahie de mots tendres que tu murmures
� mon oreille
dans un langage oubli�
par un monde en querelle
Je me blottis dans tes bras
le coeur battant au rythme
du tien
je retrouve le go�t des caresses
et m'en gave avec ivresse
Garde en toi
ce doux refrain, un jour
nous unirons nos destins
nous survolerons
des champs de bl�
nous naviguerons
sur des mers nouvelles
� la recherche de nouveaux horizons
sur une �le nous accosterons
l� o� le temps s'arr�te
Mon amour, mon doux,
mon tendre
est venu le temps
de rendre ma promesse
je d�pose entre tes mains
la cl� de mon coeur
� tout jamais, elle t'appartient.
**
Ecrire la vie
�crire, g�mir, pleurer
chaque mot, chaque syllabe
�crire, crier, hurler
tes tourments, tes souffrances jusqu'� sati�t�,
jusqu'� en crever
Meurtrissures, d�chirures, blasph�mes.
Dans la p�nombre,
la solitude du jour qui s'�teint.
Couler sur papier des r�ves,
des amours perdues
� jamais retrouv�s,
laisser comme signature,
une tache rouge vomie
par la plume, lib�r�e enfin,
de son �me, de son essence,
de son destin.
Resurgir, recommencer,
baisser la t�te,
s'humilier, supplier,
sans espoir, en vain
Esp�rer, r�ver,
que vienne enfin
Celui qui
osera d�fier les t�n�bres,
franchira l'Ach�ron
t'am�nera sur ses ailes
vers l'immensit�
d'un ciel sans fin
Celui qui
ceindra ton front
d'une couronne d'�toiles
parsem�es
de larmes de pluie,
de perles de lune,
de perles de r�ves.
Celui qui
fera �clore sur tes l�vres
le sourire du bonheur,
le sourire de l'Amour.
**
Rendez - vous diff�r�
Ils avaient rendez-vous
sur le quai d'une gare
Le d�compte s'arrime
des mois durant, ils tricotent
les jours, les heures,
les secondes
sur les aiguilles du temps
Languissants, �cartel�s, complices
d'amours inauthentiques
de d�sirs inassouvis
ils esp�rent .....
Puis, vaincues par le destin
les horloges s'inclinent
Heures suspendues
d�compte inachev�
une derni�re seconde expire,
lamentable lambeau...
Aspir�s par leurs illusions
deux amants agonisent
attentes st�riles,
d�sesp�rances
l'air se rar�fie
ils n'ont plus de souffle
leurs coeurs se dissolvent
dans la nuit des temps
Demain, sur le quai d'une gare
la place sera vide
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