Les Champs du Ciel et de la Terre

 

Photo: Michel Claquin



Été


Sur les pierres des sentes
Sur les cailloux usés,
Sur les douces descentes
Qui bordent les cyprès,
Transcendant le silence
Rehaussant la beauté
Le vent tiède en cadence
Vient égayer l'été.
Effleurant de ses doigts
Les racines dormantes
Il caresse le bois
Des branches retombantes
Et la terre asséchée
Par l'ardent soleil blanc,
Par l'ardent soleil blanc,
Sous le ciel azuré
Se craquelle en son flanc.

 

*~~*~~*

 

Premiers jours de printemps.

 

L'écho des âges chante la fusion de nos âmes
Quelques secrets de l'air diffusent leurs essences,
Un manteau de pluie vient éteindre toute flamme.

Sous sa chevelure verte le printemps prend naissance
Et la neige cruelle pleure dans le soleil
Emportant avec elle une vie sans défense.

La terre endolorie s'étire en sa grandeur
Dans un décor d'amour elle nous offre ses fleurs
Et le bonheur alors, sort de son long sommeil.

 

*~~*~~*

 

Terre…

 

Terre
Ronde
Parmi les rondes.

Mélange de sons
Et de couleurs,
Effluves de parfums.

Bruissements
De l'herbe qui verdoie,
Un grillon sort de l'ombre.

Des scarabées turquoises
Amants
De la Reine de Prés,

Aux insectes gardes fous,
La flore
Est leur empire.

Des roches ici et là
Comme
Tombées du ciel

Qui parlent
Hors du tumulte,
Le langage de l'écoute.

Au dessus de tes nids
Le crépuscule
Est d'or.

Dans les cieux
Lumineux
Les nymphes se concertent.

Derrière chaque arbre
Des présences timides
Vont et viennent.

Un chemin de plus,
Tu changes
De coiffure.

Sous un soleil
Radieux
Les papillons s'égaient.

Jardins d'amour,
Diversion
Des passions.

Ton cri,
Nativité
De nos souffrances.

L'oiseau chante
Ou peut - être
Qu'il pleure.

Tes abîmes
Recueillent
Ce que nous oublions,

Ton cœur
Est un brasier,
Gestation de ton corps.

Si petits
Que nous sommes,
Nous observons.

Cet œil borgne
Qui sourit,
C'est la lune.

Cette face
Tant réjouie …
Toujours elle.

Dans l'ordre naturel
Tous les êtres
S'unissent.

Où vont tes jours,
L'eau coule encore,
Ainsi je vais.

 

*~~*~~*

 

LE VENT.


Dans les rondeurs de sa tendresse,
Son souffle caressant nos yeux,
En mal d’aimer, en fleur d’ivresse
Le vent s’installe dans les cieux.
D’une main d’amour maladroite
Il effleure les monts les plus bas
Puis continue en ligne droite,
Sa course, sans en fléchir le pas.

Des arbres que la terre lui offre,
Il en balaie de sa violence
Leur toison verte et le coffre
Des graines s’ouvrent en abondance
Sous l’été mur de ses passions,
Quant à mille lieues à la ronde
Elles éclatent en dispersion
Pour se poser en d’autres mondes.

Le vent sans doute est bien mesquin
De faire souffrir toutes ces branches,
Il se joue d’elles se moquant bien
Que ce soit lundi ou dimanche !

Sans une once de répit
Il fait sentir son appétit
La tête haute, l’âme fière,
Se glissant jusqu’au creux des nids
Des oiseaux encore endormis,
Des océans et des rivières.
C’est à croire qu’il le fait exprès
Quand il susurre en nos oreilles
Des mots que personne ne connaît
Pour ça, il n’a pas son pareil
Le vent
Rude, le turbulent
Qui se déjoue du temps qui passe,
Toujours bon prince cependant,
Il remet des choses à leur place.

Il déracine des souffrances
Les fracassant sur les rochers
Pulvérisant par sa puissance
L’orgueil et la fragilité.
On le voit poindre à toute heure,
Sans jamais prévenir personne,
Venant d’ici ou bien d’ailleurs,
Entre nos mains son cœur résonne.

Il a sauvé de la tempête
Quelques richesses échevelées,
Quelques vermines en mal d’aimer
Sous le poids lourd de leurs défaites,
De tels fardeaux à porter seuls
Sont plus coutume que raison
Alors étendant son linceul,
Il se fit frère à sa façon
Le vent,
Doux, tendre, le violent,
L’amant des dunes et de la course,
Qui rend visite à la grande ours.

Son outre pleine, il va bon train
En ses voyages solitaires,
Dignes toutefois d’un souverain
Qui parcourt ainsi toute la terre ;
Car la mappemonde est un lieu saint
Pour ses pèlerinages divers,
Il chante en flânant en chemin
Parce qu’il est libre comme l’air
Le vent
Briseur, le pénétrant
Cinglant l’abîme aux soirs d’hiver,
L’ami des peines et des tourments,
Qui sèche nos larmes amères.

 

*~~*~~*

 

La clé

Je suis la clé des champs
Ma serrure est le vent,
Mon parfum, le printemps
Et ma voix, l'océan.
Ma porte, les saisons,
L'univers ? Ma maison,
Le temps ? Mon horizon
La fuite, ma raison.
Je suis l'identité,
Ce soupçon d'entité
Que l'on veut captiver,
Garder, emprisonner ;
Qui vient à vous quand ça l'enchante,
Celle qui pleure ou bien qui chante
Fille de l'air et du Léthé
Que l'on appelle : Liberté.

 

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Suite Page 6


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