Les Champs du Ciel et de la Terre

 

 

Jardin

 

Mon jardin
Est ce lieu où les terres austères
Ne se rencontrent pas,
Loin des sentiers arides
Et tempêtes australes aux milliers de phalènes
Succombant sous le joug d'un ailleurs incertain.

Improbables richesses,
Devenirs obscurcis par les doutes,
Les peurs et douloureux remords,
Rien de ça ne subsiste à mes tendres efforts,
Qui pourront voir le jour sous des cieux favorables !

Ma maison
Est la plaine située entre les quatre monts,
Tous les vents y promènent leurs souffles sur son front
Bénissant tendrement mes rêves, mes passions,
Dispersant tous mes doutes, anciennes illusions.
Sa construction est celle finement étudiée
D'un architecte qui, judicieux, minutieux,
Élabora d'abord tous ses plans un par un
Jusqu'à la moindre fibre de sa charpente en bois,
Encrant profondément, ses vastes fondations
Dans le limon de l'art.

Ni voleurs ni félons n'y viennent séjourner
Un seul jour, un instant.
Sans muraille elle dresse son toit vers l'infini,
Nous offre sa façade au regard d'horizon,
Sereine, ensoleillée sur un terrain fertile.

Mon domaine
Est si vaste qu'il s'étend, sans barrière
Au plus loin que le suive à jamais, mon regard.
En haut d'une colline orientée vers la mer,
Arbrisseaux et oiseaux, y chantent dans le vent.
La paix, douce plaisance, source de joie durable
Demeure en chaque instant.

Les amis qui cheminent et flânent en chemin,
Sont de ces âmes sœurs ne vous accablant point.
Ici nul n'est besoin de montrer qu'on est fort,
ici, devient futile, de se dire plus grand,
Aussi, de se combattre bien inutilement.

L'orgueil démesuré ne frappe plus personne
Lors, on sait partager pour le plaisir de vivre.

Tous mes amis peuplent ce terrain naturel
Où l'énergie abonde de la terre et des cieux,
Où l'équilibre est roi, s'unissant alentour
Aux âmes qu'il pénètre, harmonisant l'éther.

La création devient un bonheur souverain
Qui n'est jamais troublé par l'ombre de l'ennui.
Chacun se fait confiance, chacun assume sa tâche.
Ici, on aime la vie, dès lors, elle nous enseigne.
L'ego est mort depuis longtemps,
Abolissant nos peurs, nos spectres en même temps.

Ainsi, apprenons - nous sans cesse, chaque instant,
Respectueux des forces de l'environnement,
Honorant par là même, telles qu'on les ressent,
Les fibres originelles qui nous unissent à l'univers…

 

*~~*~~*

 

En cet instant

 

Reçois ce premier jour d’automne
Sur une berge désertée,
Tous ces lotus qui s’étonnent
Et semblent vouloir me parler.
Garde de cet instant qui chante,
Les nénuphars endimanchés,
Toutes ces herbes qui inventent
Le monde au chevet de l’été ;
Ces eaux paisibles et mouvantes
Limpides, troubles à volonté,
Ces branches d’arbres nonchalantes
Glissant peu ou prou à leur gré.

Je suis entrée dans le spectacle
Sans en avoir été avisée,
Si ma foi se heurte aux obstacles,
Sa grâce est venue m’habiter
Et loin des villes enivrantes
Où être beau ne suffit pas,
L' âme rivée à l’émouvante
Beauté du tableau que voilà,

Je t’envoie donc mon cher et tendre
Ami intime de mon cœur,
Ce dessin qui ne peut attendre
Un instant de plus, un quart d’heure
L’envie de t’offrir ce silence,
Délice où le surmenage dort,
Ce baiser d’amour de l’absence
Du mal d’aimer qui s’évapore.

 

*~~*~~*


 

Lumière


Force de vie
Entre la terre et l’infini,
Les cheveux dans le ciel
Bien qu’étant si petite…

*
Le jour au grand réveil
Approche à pas de loup,
Il frappe à notre porte
Il est déjà présent.

Il traverse la nuit,
Avance lentement
Sur la pointe de l’aube
Et le voilà qui vient
Comme l’aile de l’aigle !

Il embrasse l’espace,
Étend sa douce main
Nous bénit de silence
Et nous couvre d’amour.

C’est sa lumière à lui,
Celle qui nous revient
Après la nuit,
Après la pluie
Et nous aimons la voir.

Il se tient au matin,
Un air frais dans les mains.
Dans ses cheveux ?
L’aurore
Est son diadème d’or.

Camaïeux de silences
Aux multiples degrés,
Regardez-le venir
Depuis la nuit du monde !

Il se fait une place
De seconde en seconde
Mais ne le voyons guère,
Affairés que nous sommes
Dans notre quotidien.

Il est dessus nos êtres,
Il est autour de nous,
Il frappe à nos fenêtres
En douceur, en tristesse,
Selon notre courroux.

Il suffit de le voir
Pour alors, lui parler ;
Il convient de savoir
Qu’il n’a jamais quitté
Sa fonction, sa mission.

Nous lui devons ainsi
De reconnaître tout
Ce qui, bien grâce à lui,
Nous conduit à renaître.

Même si nous mourons
Disons qu’on a le temps
De voir flétrir la fleur
De nos nobles années

Et bien que ce temps passe,
En l’espoir s’accrochant
Nous tenons chaque instant
À reprendre nos forces,

Ces forces de la vie
Suspendues au soleil,
Notre énergie vermeille !

 

*~~*~~*

 

Des fleurs et des pleurs.



Des fleurs pleurent en silence dans le cœur de l'hiver
Qui les console, plein d'innocence, en attendant que le temps passe.
Des moutons glissent sur les flots de leurs larmes langoureuses
Et des champignons amoureux leur chantent la vie en rose.
Les pleurs, quand ils éclosent, sentent le parfum des fleurs;
Les larmes, quand elles reposent, se fondent dans leur bonheur

 

*~~*~~*


LP

 

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