Les Champs du Ciel et de la Terre

 

 

Arbre. Photo de Michel Claquin
 


L'oiseau silence


L'oiseau silence plane sur la ville
Ailes d'obéissance se mouvant dans " l'habile, "
Il danse sur le temps aux jours chargés d'attente
Où les regards discrets de la paix apparente
Guettent dans un secret l'ombre de l'espérance,
Attitude sereine saturée d'élégance
Quand soucieux de demain, les rires se déchirent
Travestis en satin pour ignorer le pire
Mais que tendant la main pour cacher leurs blessures,
D'aucuns ferment le poing sur des pensées obscures.

Et le silence est d'or,
Richesse peu connue au coût de sa tenue.

Son poids pèse si fort cependant qu'on le porte
Et cet oiseau d'amour le sait, qui le transporte.
A l'insu de quelque âme qui veille dans le soir,
Il brille comme une flamme, danse sans le savoir.
Avant de s'évanouir dans des bouches bavardes
Il se dilue d'abord, plane encore et s'attarde,
S'évapore soudain, mué par un mystère,
Rendant sage le sot que l'on ne voyait guère.

Laissé à l'inutile il s'éloigne bientôt,
S'élevant de la ville, des rumeurs aussitôt
Envahissent l'espace, l'écho se tait alors
Car le silence dort.

 

*~~~~*~~~~*

 

Lunaire

La lune voile le noir de la nuit
Par sa grâce immobile,
Sa trace indélébile,
Son croissant qui décroît à la tombée du jour
Quand les corbeaux croassent et s'envolent d'amour.

Je crois voir un soleil éclairer tout le ciel
Quand nous tournons autour de nos tendres ébats,
Du loup garou qui pleure
A l'aurore qui meurt,
Des parfums de la terre,
A vos bras qui m'enserrent …

La lune voile sa face
Dans la nuit qui trépasse
Aussitôt qu'elle passe
Et s'installe sans bruit
Sur le bord de son voile
Ou au creux de sa toile,
Telle une plume qui plane, diaphane,
Au dessus de son nid.

Soudain, elle se dérobe
Pour battre la campagne
Puis sabler le champagne
Et faire couler à flots
Toutes ses bulles rondes
Sur le plat de son dos.

C'est Pierrot qui le dit:
La lune, elle est ainsi.

Parfois, sur les maisons, elle fond
De tous ses papillons de lumière
Porteurs de larmes éphémères,
Qui rebondissent en chanson
Sur le sol, dans les courants de l'onde,
Dans le cœur des êtres de ce monde,
En un murmure de fer
Que nous n'entendons guère
Au creux de nos chimères
Lorsqu'elle effleure nos paupières.

 

*~~~~*~~~~*

 

Homme qui aide


Courant à l'ombre des bois fins
Pour y trouver quelque fraîcheur
Tu garderas jusqu'au matin
Ta joie de vivre, ta candeur
Et ton premier baiser du jour
Te sera un plaisir gagné
Qui te transportera toujours
Vers l'art de vivre, la beauté
Dans la connaissance suprême
Du dialogue avec les oiseaux,
Dans la sagesse du loup même,
Jusqu'aux bruissements des roseaux.

Langages d'harmonie, union
De cette terre avec les cieux,
Médiateur, telle est ton option
Entre - homme - animal et Dieu.

Tu as de la chance à nos yeux
De pouvoir consulter l'oracle,
Voir des signes, c'est merveilleux
Pour nous, cela tient du miracle.
Toi qui sais danser sous la lune
À l'heure où dorment les moissons,
Qui soustrais le désert aux dunes
Pour changer le sable en limon
Afin que deviennent fertiles
Toutes ces choses d'ici - bas,
Comme tu as su rendre utile
Ton existence, pas à pas !

Sur la mousse silencieuse
Tu foules la terre sacrée
Conscient de sa valeur précieuse
Le cœur plein de sérénité.
Ainsi, avec l'aide du vent,
L'appui des forces du soleil,
L'esprit de l'aigle et du serpent,
Le vol affairé de l'abeille,
Tu viens en aide à ceux là qui
Ne peuvent pas seuls s'en sortir
Et tu essuies tout le mépris
D'un monde en perte d'avenir.

 

*~~~~*~~~~*


Le peuple de la terre


Puisse, le peuple de la terre,
À jamais reprendre sa place.
Il a tellement souffert,
Au - delà des menaces
Qu'il s'est fait tout petit !

On aurait pu penser qu'il avait disparu,
Pourtant il n'en est rien, son esprit vit toujours.

Son cœur est un volcan
Simplement endormi,
Qui se réveillera
Lorsque viendra le jour.

Car il est encore là,
Puissant, silencieux,
Pareil à cette lampe
Que l'on met en veilleuse.

Le peuple de la terre
A cette âme de vie
Empreinte de sagesse,
Que l'on a piétinée.
Il sait parler aux vents,
Il écoute les pierres.

On aurait pu penser qu'il avait disparu,
Pourtant il n'en est rien, son âme vit toujours.

Toute chose est sacrée
Et son respect profond,
Quand même certains d'entre - eux
Semblent déshérités...
L'alcool a terminé le travail de la guerre ?
Mais ceci est un leurre,
On ne tue pas l'amour…

Ceci est une farce
Exposée au grand jour
Pour nous montrer la vie
Sous un autre visage.
Ceci est le combat
Des forces ennemies
Avides de pouvoir
Et qui ont peur d'aimer.

 

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Suite page 4

 

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Photo de Michel Claquin
 

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